La note ci-dessous, reprise de la version Internet du Figaro, a le mérite de mettre en lumière le fait que les autorités anglaises n’hésitent absolument pas à déchoir de la nationalité britannique, à expulser, et tout simplement à priver de leur passeport, des citoyens d’origine étrangère, binationaux ou sujets britanniques par acquisition de nationalité, s’ils viennent à menacer la sécurité de la Grande Bretagne.
Or, si ces choses sont possibles Outre Manche, terre des droits et des libertés, pourquoi seraient-elles impossibles en France ? Est-ce à cause des lois existantes, insuffisantes, ou tout simplement inappliquées ? Mais les lois peuvent être changées ; à vrai dire, elles le sont sans cesse; elles le sont même beaucoup trop !
En tout cas, l’exemple britannique montre que les modifications législatives, les mesures et les actes que nous préconisons, dans ce blog, depuis six ans, ne sont pas des rêveries et qu’elles sont parfaitement applicables. Peut-être avons-nous été trop véhéments et pas assez concrets, peut-être nos explications étaient-elles insuffisamment précises et n’avaient-elle pas la charge de réalisme voulue ? Hé bien, l’exemple anglais nous apporte, ici, ce réalisme, ou mieux, ce pragmatisme qui caractérisent si fortement nos amis britanniques et qui, peut-être, manquaient à nos arguments. Bien-sûr, la France fera ces choses « à la française » ; mais – sans haine ni mépris pour ceux qui sont venus, viennent ou voudront encore venir s’établir chez nous – elle devra s’organiser pour que leur nombre, leur provenance et leurs dispositions d’esprit, leurs mœurs et leur comportement ne viennent pas, comme on peut très sérieusement le redouter aujourd’hui, détruire ce qu’il subsiste de l’ordre et de l’identité de notre pays.
Suspectés de terrorisme, ils sont privés de leur passeport
Dennis Clive Everton fait partie de ces binationaux déchus de leur nationalité britannique, après avoir été suspecté d’être un militant islamiste.
Crédits photo : Farah Abdi Warsameh/ASSOCIATED PRESS.
Le gouvernement britannique a déchu de leur nationalité une vingtaine de binationaux suspectés d’activités terroristes. Deux d’entre eux ont depuis été tués par des drones américains. Correspondant à Londres.
En février 2012, quatre militants islamistes supposés sont tués dans l’attaque d’un drone américain en Somalie. Parmi eux, Mohammed Sakr, est présenté comme un «Égyptien de haut niveau». Il détenait bien un passeport égyptien, mais il était né au Royaume-Uni où il avait vécu avant d’être privé de sa nationalité britannique sur ordre du ministère de l’Intérieur en septembre 2010.
Le même sort a été réservé à Bilal al-Berjawi, citoyen britannico-libanais, tué l’an dernier de la même manière en Somalie juste après avoir appelé sa femme en Grande-Bretagne pour la féliciter de la naissance de leur fils. Selon sa famille, l’armée américaine avait pu le localiser grâce à cet appel depuis son portable. Lui aussi avait été privé de son passeport britannique en 2010.
Le gouvernement se lave les mains de leur sort
Le gouvernement britannique a discrètement déchu de leur nationalité vingt et un de ses ressortissants binationaux soupçonnés d’activités terroristes depuis 2010, selon une enquête du Bureau of Investigative Journalism publiée dans The Independent . Au moins cinq d’entre eux étaient nés au Royaume-Uni, d’autres y avaient passé la majeure partie de leur vie. Une famille entière a été empêchée de revenir dans le pays alors que le père a été déchu de sa nationalité pendant qu’il était en vacances au Soudan, son pays d’origine, avec sa femme et ses quatre enfants.
Une fois qu’ils ont été privés de leur passeport britannique, le Royaume-Uni ferme les yeux sur le sort de ses ex-ressortissants, tués par des drones américains ou arrêtés et emprisonnés. Une pratique «aussi cruelle et arbitraire que l’exil médiéval», estime l’avocat des droits de l’homme Gareth Pierce. Dans l’impossibilité de revenir au Royaume-Uni, les intéressés n’ont guère de moyen de contester la décision légalement.
Le gouvernement s’appuie sur une loi adoptée en 2002 qui permet de priver de la nationalité britannique un citoyen détenteur de deux passeports qui présenterait «une menace sérieuse» pour le Royaume-Uni. Simon Hughes, numéro deux du Parti libéral-démocrate, allié aux conservateurs dans la coalition gouvernementale, prévoit d’écrire à la ministre de l’Intérieur, Theresa May, pour lui demander «une évaluation de la situation afin de voir si la loi fonctionne comme prévu». S’il reconnaît qu’il existe dans la majorité des cas une inquiétude sur la sécurité, il se dit «préoccupé par le nombre croissant de gens qui auraient perdu leur nationalité».
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Mis à jour le 01/03/2013 à 15:50 publié le 01/03/2013 à 14:05
Non, dans un Etat de droit on n’a pas le droit condamner une personne (et encore moins de la tuer !??!) par simple suspicion sinon rentre dans le régner de la terreur (un retour en 1793 ?), c’est l’instauration d’une dictature des plus classiques, l’Amérique y glisse doucement du reste.
Les drones américains sont une abomination sans nom, être tué par de type de robot n’est certainement pas un gage appartenance à des réseaux terrorisme, ils ne peuvent être sur de qui il tue par ces machine, d’autant plus qu’elles sont loin d’être précise !!
Et il faut voir de quel « terrorisme » il s’agit, la définition par un Etat cela est parfois sujet à caution. Magnifique excuse au demeurant par le quel il peut ignoré tout les droits des personnes et donc agir en toute impunité. Est-ce vraiment un telle modèle de société qui faut prôner ?
Le terrorisme est haïssable au plus haut point mais les hommes de l’Etats et leur soutient sont parfois les plus grands terrorismes avec autant de pouvoir que la terre n’est porté, tel les régimes communistes ou socialistes, et encore aujourd’hui la Corée du Nord est plus terroriste que les trois illettrés de Somalie.
Il y a du vrai dans les formules – curieusement écrites – du commentaire ci-dessus. Il y a, en effet, des Etats dont le mode d’action est tel qu’il confine au terrorisme ou même se confond avec lui. Il y a aussi des chefs d’Etat qui commencèrent par être de purs terroristes (Algérie, Israël, etc.). Et la grande « démocratie » américaine, toute imbue de sa puissance, n’est pas exempte, en effet, de ce type de vice. Enfin, la simple « suspicion » ne suffit pas à condamner.
Cependant, s’il faut être attentifs au droit des personnes, il convient de l’être tout autant, sinon bien davantage, au droit des peuples, des nations, et des Etats qui ont la charge, non seulement de les protéger, mais aussi de les conduire. Expulser un étranger ou un citoyen d’origine étrangère récente, ce n’est pas le condamner à mort. Lorsqu’il suscite la suspicion, lorsque des présomptions sérieuses existent pour considérer qu’il peut constituer un danger, faut-il attendre qu’il ait frappé, tué, commis ses crimes pour agir ? Ceci concerne les criminels avérés ou en puissance. Mais il y a aussi tous les délinquants étrangers ou d’origine étrangère récente, à qui nous n’avons aucune raison de conserver la nationalité française lorsqu’ils l’ont personnellement acquise, et que nous n’avons aucune obligation de conserver chez nous, fût-ce en prison. L’expulsion s’impose au nom des intérêts de la France.
Enfin, se pose la question du nombre d’étrangers que nous voulons – et pouvons, raisonnablement – recevoir ou conserver en France. Leur nombre, leur provenance, leur qualification professionnelle, leur situation de famille : ce sont pour nous de libres paramètres ou critères d’appréciation pour notre politique d’immigration. Le droit des personnes n’est pas indifférent. Celui d’une communauté historique vieille d’au moins vingt siècles l’est encore moins.