Excellente idée de Jérôme Garcin, dans La Provence du 7 avril 2013 : rendre hommage à un grand Résistant. Et quel grand Résistant ! : le premier à avoir été fusillé par les Allemands, tout simplement… L’article nous montre cet homme mort à quarante ans, père de cinq enfants, sous un jours « frais » et attachant, un être de chair et d’os, extraordinairement sympathique; un être sensible, aimant..
Fort bien, tout est parfait.
A deux nuances près.
D’abord, Jérôme Garcin, s’il le dit, passe un peu vite sur le fait qu’Honoré d’Estienne d’Orves était « catholique pratiquant »; mais enfin, même trop brièvement, au moins, c’est dit…
Par contre, pas un mot de ses opinions politiques; et, là, disons-le tout net, ce n’est pas normal. Car si Honoré d’Estienne d’Orves, premier résistant fusillé par les nazis, était catholique pratiquant, il était aussi « royaliste pratiquant » : pourquoi une telle omission ? Jérôme Garcin ne peut l’ignorer, car nul ne l’ignore. Alors, pourquoi ne le dit-il pas ? Mystère…
C’est tout de même important, les opinions politiques de quelqu’un, lorsqu’on raconte sa vie, même en un court article, non ? Il faut croire que c’est secondaire, pour Jérôme Garcin : dommage, car, sinon, nous l’avons dit, l’article est propre à faire connaître et aimer cette noble et attachante figure de notre Histoire.
Raison de plus pour ne pas « laisser passer » la chose sans réagir; et pour conseiller de nouveau à tous la lecture de l’excellent ouvrage de François-Marin Fleutot, qui répare bien des « omissions »…! :
Tout à fait d’accord, à un détail près que je détacherai en post-scriptum. Je trouve même qu’ici ce serait le moment d’en dire un peu plus sur ce militantisme, en extrayant par exemple quelques détails du livre de Fleutot.
J’ajouterai pour ma part une mention de son ascendance aristocratique, soulignée par le père Couturier, d’après une confidence d’Elisabeth de Miribel (« ‘La liberté souffre violence, Plon 1981, p. 67) : « Il est tombé à la palce exacte que l’honneur assignait à la noblesse française ».
PS.- « premier résistant fusillé ? » il faudrait affiner l’expression, pour ne point faire d’ombre à un Jacques Bonsergent, fusillé le 23 décembre 1940, ou aux paysans anonymes qui avaient coupé volontairement ou non des câbles téléphoniques et tombaient comme des mouches dès juin 40. « Premier résistant organisé » ou « membre d’un mouvement », peut-être ?
Je conseille la lecture ou relecture du livre d’ Etienne de MONTETY sur Honoré d’Estienne d’Orves
Il est bon de rappeler que parmi les PREMIERS résistants, il y avait beaucoup de Royalistes.