II) Le cas étrange et aberrant de la France …… ou comment la politique ne ferait pas bon ménage avec la science.
Le risque environnemental ne vient pas du gaz lui-même: une fois extrait, ce dernier a les mêmes caractéristiques que le gaz consommé habituellement. C’est son exploitation qui inquiète, en particulier la fracturation hydraulique. Or nous forons en France depuis la découverte du champ de Péchelbronn, en Alsace, en 1879 (ci-contre, ndlr).
En France, l’aventure a commencé en mars 2010, lorsque Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’Écologie, signait l’autorisation de prospection des gaz de schiste sur le territoire. « C’est la première fois, en France, que des demandes de permis mentionnaient les gaz de schiste, raconte Michel Séranne. Cette information a mis 9 mois avant de d’être connue des médias les plus informés. Puis, très vite, cela a abouti à la véritable controverse que nous connaissons ».
En février 2011, soit un peu moins d’un an après les premières autorisations, la ministre de l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet et le ministre de l’Industrie, Éric Besson, ont chargé le vice-président du Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies et le vice-président du Conseil général de l’environnement et du développement durable, de diligenter une mission portant sur les hydrocarbures de roche-mère. Cette mission a donné lieu, en avril dernier, à la publication d’un rapport provisoire intitulé « Les hydrocarbures de roche-mère en France ». La recommandation principale qui est sortie de ce rapport étant de parfaire les connaissances scientifiques, en n’autorisant que les puits expérimentaux aux industriels.
En juin 2011, deux mois après la publication de ce rapport et six mois après les premières manifestations anti gaz de schiste, la France décide d’interdire l’utilisation de la fracturation hydraulique (gouvernement Fillon !). Les industriels avaient jusqu’à septembre 2011 pour proposer des alternatives à cette technique. Mais aucune méthode n’a été mise au point qui satisfasse les industriels. La technique de fracturation au CO2 ou celle dite de l’arc électrique ne sont pas assez rentables.
Au début du mois d’octobre 2011, les trois permis de recherche de gaz de schiste qui avaient été octroyés, ont été abrogés par le gouvernement. Le premier, appelé « Montélimar » (Drôme, Ardèche, Gard, Hérault), délivré à Total et les deux autres, attribués à l’américain Schuepbach (en association avec GDF Suez), « Nant » (Aveyron, Hérault) et Villeneuve-de-Berg » (Ardèche). Faisant dire non sans amertume, à Gérard Mestrallet (ci-contre), PDG de GDF Suez, que « la France a tourné la page des gaz de schiste avant de l’ouvrir ».
À peu près aux mêmes époques, en juillet 2011, l’Académie des technologies avait fait connaître sa position: ne pas faire de recherche, ne pas évaluer les éventuelles réserves contenues dans notre sous-sol, ne pas développer de technologies d’exploitation durable serait inconséquent et imprudent. En juin 2010, une délégation de l’Académie des technologies a rencontré à Washington les principaux acteurs de l’énergie aux États-Unis. Le message a été très clair et très homogène. La priorité des États-Unis est l’indépendance énergétique, à égalité avec l’amélioration de l’emploi. Cette politique repose sur deux piliers: le pétrole offshore profond sur les côtes américaines et le shale gas (ou gaz de schiste) que nous découvrions et qui représentait déjà 22% de la consommation américaine.
Alors que les industriels français se sont retrouvés bloqués.
Un exercice où la gouvernance de notre pays est passée maître, repousser les décisions, comme s’il s’agissait de gagner du temps, là où au contraire, il n’y a pas à en perdre. Les propos les moins agressifs, mais néanmoins d’une misérable dialectique, furent ceux de François Hollande, avec la pirouette désormais classique du renversement de la charge de la preuve : «Actuellement, personne ne peut affirmer que l’exploitation des gaz et huile de schiste est exempte de risque pour l’environnement et pour la santé ; ce n’est pas parce que l’on n’a pas démontré la dangerosité de l’exploitation qu’elle est totalement sans risque». On peut facilement dérouler le même raisonnement de simplet pour toute activité industrielle, où se mêle le jargon à la mode du risque zéro, et du principe de précaution. Et au-delà vient toute la gamme du vocabulaire de combat du dictionnaire d’inspiration trotskyste, un amphigouri de néologismes créés pour la circonstance comme négationisme, climatosceptique. Dans un réflexe pavlovien cette communauté ne s’interdit pas le terrorisme intellectuel, en témoignent les commentaires après la conférence débat organisée par Vincent Courtillot à l’Académie des Sciences le 26 Février 2013 dernier, avec cinq de ses collègues, britanniques et américains. S’en est suivie une débauche de hurlements sur internet, qui ne visaient qu’à lui interdire de parler. Mais le summum fut atteint avec la ministre de ce gouvernement, une certaine Delphine Batho, qui sanctionna la réunion par un : « Donner ainsi crédit aux thèses d’un climatosceptique notoire qui juge stupide les travaux du Giec, c’est triste pour l’Académie des Sciences ». Précisons que cette apparatchik a pour tout bagage universitaire un vague baccalauréat de lettres, et qu’elle s’est surtout illustrée pour avoir généré des troubles comme syndicaliste étudiante partout où elle est passée. Il est vrai aussi que Courtillot, comme de nombreux autres vrais scientifiques, ne lie pas le changement de climat, variation éternelle à la surface du globe depuis les 4,5 milliards d’années d’existence de notre Terre, à l’activité industrielle de l’Homme, réellement mesurable depuis moins de 150 ans ! On pensait que nos Académies étaient des lieux de réflexions, de liberté intellectuelle sous la protection de l’État. Mme Batho vient d’inventer une autre règle.
C’est dans cette ambiance qu’avec un certain culot, le gouvernement a ouvert une concertation sur la transition énergétique, dont la composition de la commission ne laisse aucun doute sur la marque strictement politique de la manoeuvre. Dans une démarche totalement irrationnelle, puisqu’il s’agit d’interdire même les sondages par forage, donc d’évaluer nos réserves, ils ont écrit d’avance la conclusion, habillée par un faux débat. Il est inadmissible qu’avec la technicité dont nous disposons, notre expérience en la matière, une poignée d’agitateurs professionnels décident de la politique industrielle et énergétique. Et notre Institut Français de Pétrole (IFP) condamné à travailler en cachette …
Dans un article du Figaro du 22 Février 2013 un ancien membre du Conseil général des mines, Henri Prévot, ingénieur du corps des mines, connu, considère que le débat sur l’énergie est biaisé. Ce qui est baptisé transition énergétique va se résumer à « comment gaspiller 20 à 30 milliards par an », dans un simili débat canalisé, corseté, contrôlé, cadenassé, comme savent le faire les esprits totalitaires et obscurantistes aujourd’hui aux commandes de notre pays. Il s’agit essentiellement de sortir du nucléaire, donc en détruisant des emplois par centaine de milliers tout en aggravant la précarité énergétique. Dans une circulaire aux préfets Mme Batho écrit la conclusion avant tout débat : «… Le président de la République a fixé le cap d’évolution de la part du nucléaire dans la production d’électricité dans notre pays de 75 à 50 % en 2025. Dans ce cadre la centrale de Fessenheim sera fermée à la fin de l’année 2016 … »
Il est alors utile de comparer avec l’approche radicalement différente des États-Unis. Pour son second mandat Barak Hussein Obama a lourdement insisté sur la responsabilité que se fixait sa grande île vis-à-vis de l’environnement, et de la protection de la planète. Mais le fossé s’ouvre sous nos pas quand on compare les deux projets : d’un côté son équipe chargée de l’environnement récemment désignée, et de l’autre la camarilla qui a pris d’assaut la rue de Solférino, pour des dosages électoraux ayant abouti à une place démesurée dans la représentation nationale (18 députés) malgré leurs très modestes 850.000 électeurs sur 44 millions d’inscrits.
La nouvelle équipe environnementale de Washington pourrait s’appeler « Comment faire de l’écologie intelligemment, et en restant pragmatique ».
Après avoir nommé Sally Jewell, une chef d’entreprise connue pour ses engagements écologistes, au département de l’Intérieur (qui supervise l’exploitation des hydrocarbures sur les terres de l’Etat fédéral), c’est Gina McCarthy qui prend la tête de l’EPA, l’Agence pour la protection de l’environnement, qui a en charge, notamment, la supervision des activités de fracturation hydraulique. Cette Bostonienne de cinquante-huit ans travaille déjà à l’Agence, où elle s’occupe de la pollution de l’air. Elle a collaboré dans le passé avec Mitt Romney, comme chef de l’agence environnementale du Massachusetts. Elle passe pour avoir une approche équilibrée. Selon le sénateur républicain Richard Blumenthal, « elle reconnaît qu’il y a un équilibre à trouver entre la protection de l’environnement et la croissance économique, mais elle est convaincue que les deux se soutiennent mutuellement ». Les lobbys des grands groupes énergétiques lui reconnaissent une grande capacité d’écoute.
Au département de l’Énergie, un scientifique, Ernest Moniz, qui dirige actuellement au MIT de Boston un projet baptisé « Energy Initiative ». Soutenu par BP, Royal Dutch Shell et Chevron, entre autres, le projet vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Dans le même temps nos plateaux de télévision sont colonisés en France par une avocate incompétente dans ces domaines, une certaine Corinne Lepage, ou l’équipe des écolos du parlement européen, élus à cette sinécure à la faveur d’un montage. Une meneuse, Michèle Rivasi, vient de rappeler la ligne : « Là où le nucléaire passe, la démocratie trépasse ». Quels rapports avec les process industriels et la science ? Et tant pis pour le charabia !
III) Des raisons d’espérer
L’ouvrage du professeur de physique britannique (Cambridge) David McKay, vient d’être traduit en français, et pourrait s’appeler « Comment réduire les émissions d’âneries ». Sur la planète encombrée des ouvrages sur les questions énergétiques son pavé de 500 pages, L’énergie durable, pas que du vent !, est original par sa construction, par la richesse de ses innombrables infographies, par son ton, direct et souvent humoristique. Il peut se savourer soit au fil des pages, soit en sautant les chapitres techniques.
En bon scientifique, l’auteur se fixe comme objectif «d’être franc au sujet des chiffres». Pour expliquer comment résoudre l’équation de la transition énergétique, c’est-à-dire produire de l’énergie durable et décarbonée à un coût abordable, David MacKay insiste sur les grandeurs et les échelles, de la consommation comme de la production de chaque source d’énergie. Un exemple: «Pour que l’éolien fournisse 100 % de la consommation électrique du Royaume-Uni, il faudrait recouvrir 7 % de la surface du pays de moulins à vent», explique-t-il.
S’agissant de notre pays, le papier d’un économiste pourrait être titré « À toute chose malheur est bon ». Il nous dit dans les Echos (4 Février 2013), non sans cynisme « Les gaz de schiste peuvent attendre ». Revenant sur l’extrême volatilité des prix du marché, il suggère de profiter de la chute et de nous fournir aux Etats Unis avec le bénéfice de conserver nos réserves. Et nous ajoutons en attendant que nos politiciens reviennent à la raison. Raisonnement faussement séduisant, car beaucoup de voix s’élèvent aux États Unis pour faire cesser l’exportation, dans le même but de conserver la précieuse réserve du sous-sol. Rien ne dit que nous pourrons aisément acheter notre gaz outre atlantique.
Sans oublier que le nerf de la guerre, identifié depuis longtemps est le dépôt de brevets. Nous sommes là aussi hors jeu. Quand l’heure sera venue de renvoyer à leur bac à sable les Jouzel, Rebelle, Placé, Hulot et autre Eva Joly, que nous serons le dos au mur, et obligés d’ouvrir les yeux, les brevets ne seront pas chez nous. En économie les stocks de brevets s’appellent le capital immatériel. C’est l’essentiel du capital de maisons comme Apple ou Samsung.
Une très longue histoire qui ne fait que débuter, mais où la France ne s’est pas donné les outils pour l’instant … (fin).
Etude remarquable (I et II) et fort instructive. Merci à l’auteur !
A l’appui de la remarque de Champsaur sur la compétition du couple prix-protection des réserves, un article de Nodé-Langlois / Figaro, hélas payant. Il y rapporte que les réserves énormes identifiées tant aux États Unis qu’en Russie, bouleversent complètement les projections économiques établies il y a seulement cinq ans.
14 Avril 2013
Le gaz de schiste menace l’économie de la Russie
« … Des observateurs affirment que les Russes agitent en sous main certains mouvements d’opposition à l’exploitation des gaz de schiste, dans des pays tels que la Pologne, l’Ukraine ou la Bulgarie, qui sondent leur sous sol. La volonté d’indépendance gazière de ces ex-satellites soviétiques menace directement les recettes de Gazprom …. »
Et la conclusion du papier « … Dans le nouveau paysage énergétique, plus mouvant et incertain que jamais, les rivalités géostratégiques coexistent avec l’interdépendance des États et des entreprises».
Cherchez la France, pépère …
Ce que je retiens de cette étude, par ailleurs fort intéressante et bien documentées, c’est l’inanité de tous ces prédicateurs qui nous promettent la pénurie d’énergie pour ces prochaines années.
En effet si l’on rajoute au pétrole et aux gaz de schiste, les 3100 milliards de barils de schistes bitumineux qui se trouvent à la surface du sol, on voit bien que le spectre de la pénurie énergétique n’est qu’une chimère que l’on agite devant les yeux des gogos que nous sommes, dans le seul but d’augmenter le prix de l’énergie quelle qu’elle soit.
Je suis en désaccord avec la majeure partie des propos de cette page. La seule base scientifique tiendrait ici sur l’ouvrage de David MacKay : http://www.amides.fr
Je vais le lire…
Pour davantage d’objectivité je me sens obligé d’apporter au débat d’autres arguments scientifiques :
http://www.youtube.com/watch?v=P7DY6wqRNfk
– le bilan énergétique des panneaux photovoltaïques n’est jamais compensé sur toute leur durée d’utilisation
– les sources d’énergies liées aux aléas météo doivent être compensées par des usines à charbon/gaz (le choix de l’Allemagne, belle transition énergétique !)
– gaz de schiste = nième énergie fossile = court terme
– prétendre que les ressources ne sont pas en train de chuter relève du délire climato-sceptique : regardez les faits et les chiffres !
Il n’y a qu’une solution : réduire la consommation. Comment ? En augmentant le prix de l’énergie.
Prétendre l’inverse ne fait que plaisir aux corbeaux de la finance et les multinationales qui sont sous perfusion avec l’argent du peuple (cf. sauvetage de la crise des banques). Notre modèle de fonctionnement s’effrite et certains ne veulent pas voir l’évidence, la décroissance est là, j’espère que la France s’adaptera rapidement à la nouvelle donne…
@eric
Vous nous mettez bien inutilement l’eau à la bouche en débutant par un « je suis en désaccord … » mais nous n’en saurons pas plus. Vous sacrifiez au jargon à la mode que Champsaur dénonce avec raison : climatosceptique , quésaco ??
Vous nous renvoyez vers Jean-Marc Jancovici. Bien connu, il excipe de son titre de polytechnicien, pour donner des leçons sur ce que doit être la démarche scientifique … en l’étant bien peu lui-même !
Il se lance facilement dans des équivalences plutôt bidon du genre « le PIB répond directement à la quantité d’énergie disponible », sans définir ce qu’il met dans le PIB, aujourd’hui surtout constitué de matière grise et non de machines à vapeur ! Il écrit régulièrement un billet dans les Echos, mais il est seul à se comprendre.
Un point intéressant soulevé par Champsaur : l’infinitésimale action humaine dans les 4,5 milliards d’années de la Terre. Ce simple ratio rend caduc tous les essais d’incriminer l’activité humaine dans le changement de climat. Il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin : on devrait tenter de modifier l’activité solaire …
Quant à votre projection sur les réserves d’énergie fossiles, vous ne documentez pas.
Champsaur a très bien vu que la France se met hors course. Ce n’est pas la démarche la plus intelligente. Beaucoup de pays sont vraiment très heureux de ne pas avoir d’école Polytechnique !
C’est quoi ce raisonnement? En augmentant le prix de l’énergie vous défavorisez qui? Si ce n’est la classe ouvrière et les petits retraités déjà durement touchés par la crise.
La véritable énergie inépuisable est nucléaire et sera demain thermonucléaire. Quoi qu’on en dise (sauf de façon idéologique ou par l’intermédiaire de Geenpeace dont on connait l’origine atlantiste des financements), elle est la plus sure, la moins polluante, la plus économe en réserve géologique et celle qui assure notre indépendance énergétique. Tout le reste n’est que manipulation au bénéfice des Etats-Unis.
climatosceptique = ceux qui nient que le réchauffement climatique est dû à l’homme
http://www.wikiberal.org/wiki/Climatosceptique
Le GIEC édulcore ses rapports pour mettre le moins possible les états face à leur implication dans le processus, de manière à ne pas créer de tensions géopolitiques. Malgré ces précautions la corrélation entre les courbes de concentration de CO2 (dont l’augmentation par l’activité humaine est prouvée) et les température est parfaite.
Si on se concentre sur le propos de départ (i.e. exit PIB, exit les animosité envers les polytechniciens) le pic semble être déjà passé au vu des chiffres concernant l’Europe :
http://www.manicore.com/documentation/petrole/pic_passe_petrole.html
En augmentant le prix de l’énergie c’est sûr que certains vont râler et peut-être même faire une révolution. Mais logiquement ce sont les plus riches, les plus gros consommateurs qui paieront le plus. Les riches feraient alors la révolution ?
🙂
Et arrêtons de jacter dans le vide :
TOUT le monde s’accorde à dire qu’il faut diminuer avant tout la consommation d’énergie pour résoudre le problème.
http://negawatt.org
Et pour inciter à cela, que proposez vous comme alternative à l’augmentation de son prix ?
Le gaz de schiste = bombe à retardement, c’est une pollution en profondeur (avec risques sismiques), une source d’énergie qui ne fera que reporter le problème quelques années plus tard.
Nous sommes face à un choix :
– la survie d’un système productiviste capitaliste basé sur la croissance où le plus puissant passera devant les autres en écrasant les plus faibles
– la survie de l’humanité
Choisissez votre camp !
Nul besoin de préciser le mien après ce que j’ai écrit 😉
Ne vous épuisez pas avec les rengaines des verdo-altero-ecolos activistes que nous connaissons par cœur. Vous n’apportez aucune documentation. Sauf à couiner des contrevérités.
Le Giec une organisation scientifique ? Il y a bien longtemps que l’on ne prend plus au sérieux cette assemblée du Larzac …
L’aventure du gaz de schiste est un défi dont la France s’est écartée.
Provisoirement de toute évidence.
Comme vous n’avez rien d’autre à dire, épargnez moi de poursuivre.
Ce que dit Champsaur mérite d’être approfondi (sans fracture hydraulique …).
Je trouve Jean-Louis très dur avec Eric, le » verdo-altero-ecolo » lecteur attentif du blog royaliste quotidien.
Je m’explique :
Peut-etre Jean-Louis a-t-il raison et qu’Eric n’apporte aucune contrevérités mais il est representatif de ce public qui a été berné par l’écologisme politique issu de la récupération réalisée par les gauchistes après 68. Pour ma part je propose de ne pas jeter le bébé Eric avec l’eau du bain Ecologie-Politique. Je pense que certains thèmes qui ont été détournés dans le cadre des « fronts secondaires » mis en oeuvre par les gauchistes les plus futés après 68 remontent à la surface sous la forme de l’interrogation sur le sens du Progrès… c’est le débat sur la « décroissance » dans lequel s’impliquent de nombreux catholiques (voir un ancien dossier de la NEF sur le sujet). Même – dit-on – certains évèques…
Je propose donc à Jean-Louis de rester attentif a ces préoccupations; de chercher a comprendre les motivations de ceux qui comme Eric considèrent qu nous sommes face à un choix :
– la survie d’un système productiviste capitaliste basé sur la croissance où le plus puissant passera devant les autres en écrasant les plus faibles
– la survie de l’humanité
Je comprend que la phraséologie d’Eric puisse irriter ceux qui ont résisté au totalitarisme marxiste dans les années sombre. En revanche la critique de la société de consommation est un vieux thème réactionnaire et ce n’est pas parceque les gauchistes en ont détourné le sens qu’il faut s’y opposer.
La décroissance pourrait etre un des grands fronts secondaires qui semble se mettre en place pour les années qui viennent. Un front qui s’ajoute à cellui de l’Immigration-chomage capté par le FN, celui de la Famille ou la génération JMJ est en première ligne et peu-etre celui de l’indépendance national-Armée avec les nombreux blogs du monde militaire comme celui des « gauloises bleues ».
Ma vision des potentiels front secondaires, du Printemps français qui se déroule actuellement n’est certes qu’une induction « stratégique » comme celles d’un Pierre Debray ou d’un Michel Michel dans les années 1979-1980 mais pourquoi pas ? Le monde a beaucoup bougé. Certains forces qu nous pensions invincibles se sont, sinon effondrées, du moins eteintes comme des bougies. Un appel sauvage sur une radio libre berlinoise, une jeunesse est allemande bien préparée dans les paroisses, quelques coups de pioches, une grosse poussée bonne enfant sur les lignes de vopos desemparés et patratraque le terrible Mur de Berlin !
Aurions nous osé l’imaginer en 1969 ?
Qu’allons nous oser imaginer en 2013 ?
Que l’ecole de pensée qui fut la notre reprenne l’initiative. Elle fait la preuve de ses capacités avec des experiences comme ce blog. Continuons !
Osons Jean-Louis !
Je vous rassure cher RN-VAR, je n’ai aucun goût pour un consumérisme débridé, dont nous vivons les limites. Mais j’ai plusieurs observations. L’une des qualités de notre site est d’échanger des informations JUSTES, et non ce que l’on appelle au Quai d’Orsay « du jus de crâne ».
Quelques exemples d’assertions fausses circulant dans les milieux écolos, et reprises par Eric :
On arriverait à la fin des réserves d’énergies fossiles. J’étais en école d’ingénieurs en 1973, premier choc pétrolier. Les raisons de l’augmentation brutales des cours furent multiples, mais la principale était le prix misérable auquel les consommateurs achetaient le pétrole et le gaz aux pays producteurs. Or l’un de nos profs très inspiré nous avait déclaré savamment que ce choc pétrolier démontrait que l’on voyait le fond des puits, ses propos résonnent encore dans mon oreille. Et nous sommes 40 ans après … Itération il y a dix ans quand on a inventé le « pick oil » pour 2030, limite sans cesse repoussée. La conclusion est que l’on n’en sait rien et que les discours anxiogènes (horrible néologisme, mais le plus proche) ne servent que quelques politicards.
L’industrie du gaz de schiste serait pollueur des nappes phréatiques (Champsaur le rappelle, il y a un écart de forage de 1.500 m au moins entre les plus profondes des sources d’eau, 500 m maximum, et les sources de gaz ,2.000 m), affirmation jamais étayée malgré le nombre impressionnant de forages en production. Quant à déclencher des séismes, les seuls que l’on connaisse se produisent au Parlement français …
Ces théories imprégnées de fausses sciences et d’un intellectualisme douteux, révèlent hélas un égoïsme peu acceptable. Et un nombrilisme évident. C’est oublier les besoins de plus d’un milliard d’Indiens, et de un milliard quatre cent millions de Chinois. Ont-ils torts ou ont ils raison de vouloir accéder un jour à notre confort ?
S’agissant de notre pays je ne peux que souhaiter, et j’espère ne pas être le seul, que l’on accède à l’indépendance énergétique. Tous les blocages organisés sont irresponsables.
Eric nous entraine vers Jancovici. Comme tous les intellectuels coupés du monde scientifique et industriel, il est tenté par des descriptions macro où se mêlent économie, science et prospective. Il est clairement le Jacques Attali de l’écologie, en final rien de sérieux.
On en arrive ainsi à perdre de vue le simple bon sens, en liant la consommation d’énergie fossile par l’activité humaine, au changement climatique. Les économistes datent le début de la croissance à 1850 environ, soit il y a 160 ans environ. Et encore faut il discriminer les périodes : avant 1945, puis les 30 glorieuses, puis le démarrage de la Chine vers 1990, et enfin une population mondiale passée de 3 milliards d’habitants en 1960 à 7 milliards aujourd’hui. À mettre en regard des 4,5 milliards d’années estimées de l’âge de la Terre. Avant 1850 le climat a varié comment ? Le climat est une science très compliquée à un nombre important de variables. Un peu d’intelligence dans les propos des écolos serait bienvenue …
Jean-Louis,
Je suis admiratif devant votre argumentaire technique mais je reste perplexe. Un peu comme Péguy, impressionné par les démonstration maurrassiennes, sensible même, mais qui finalement expliquait que « cela ne prenait pas ». Je suis un peu dans son cas.
Pour moi Eric reste révélateur d’une prise de conscience, surtout en Europe et au Japon, des excès de gaspillage, de la démesure des techno-sciences, des catastrophes écologiques, qui pose la question d’une nécessaire décroissance.
A ce titre je considère ses réactions comme de simple aiguillons à la réflexion.
Vous avez certainement raison sur le cas précis du gaz de schiste et sur le risque potentiel des » intellectuels coupés du monde scientifique et industriel, tentés par des descriptions macro où se mêlent économie, science et prospective ».
En revanche j’incline a penser que vous posez imparfaitement la question lorsque vous écrivez : » le milliard d’Indiens, et de un milliard quatre cent millions de Chinois. Ont-ils torts ou ont ils raison de vouloir accéder un jour à notre confort ? »
En fait il sagit de savoir si le prix de notre confort n’est pas déjà trop élevé et si même les pays occidentaux peuvent continuer à ce rythme ?
Ne sommes nous pas dans la démesure ( l’hubris )dénoncés par les auteurs classiques (des philosophes aux commentateurs d’Homère).
@RN-VAR
Je partage totalement votre opinion. Oui nous sommes dans la démesure. Les pays dits développés sont très au delà de minimum nécessaire, mais le déséquilibre est profond avec ceux qui n’ont rien. Et qui ont bien besoin d’énergie. Que le niveau de consommation du G7 (j’exclus la Russie au niveau de développement encore faible) doive sérieusement baisser n’est pas contestable. L’équilibre s’installe d’ailleurs par la force des choses ; l’industrie automobile en est un exemple flagrant sous nos yeux, avec des véhicules qui résistent de mieux en mieux au temps et des besoins aujourd’hui plafonnés. Quelques chiffres font éclater ce qui est probablement à l’origine de la crise que nous subissons : la consommation d’énergie (toute source confondue) dans le monde peut être résumée avec une bonne approximation à 8 Tep/habitant (tonne équivalent pétrole) aux USA, 4 en Europe et 1 dans le reste du monde (0,6 en Inde et 1,5 en Chine), tandis que 1 milliard d’habitants n’ont pas accès à l’eau potable. Tous ceux qui connaissent bien les États Unis savent le niveau de gaspillage effroyable dans ce pays.
Il demeure que l’accès à des énergies faciles à se procurer va rester un défi pour l’Humanité pour très longtemps, et l’on n’avancera pas avec des sectes qui n’ont que la langue de bois comme discours.
Avec raison @thulé revient sur le nucléaire. Qui demeure une des meilleures sources d’énergie à ce jour. Or nous venons de vivre ce que donne une propagande mensongère à propos de l’évènement de Fukushima. Le choix des mots d’abord. Parler d’accident nucléaire est mensonger. Il n’y a jamais eu d’accident nucléaire. Ce fut un cataclysme géologique bien connu (le mot tsunami vient du Japon), qui a endommagé une centrale nucléaire. En outre la police japonaise a publié un bilan de 18.000 victimes, par noyade et pas un seul d’origine nucléaire. Le matraquage médiatique contre le nucléaire a été tout simplement honteux, et un déluge d’âneries.
J’ai enfin compris d’où venait toute cette animosité, pour être respecté en s’exprimant ici il faut cracher sur le GIEC, les scientifiques et tous ceux qui ont une opinion différente. Ce n’est pas mon trip, je resterai donc votre doux bébé marxiste qui pisse du jus de cervelet ;op
L’activité humaine a une influence sur l’augmentation de température globale, ceci est prouvé depuis 2007. Non pas par le GIEC mais par de nombreux laboratoires indépendants. Le GIEC n’est pas un labo pour info.
Pour pousser les obscurantistes vers la clarté : une série de relevés ont prouvé que de nombreuses études cautionnées par le GIEC étaient en deçà de la réalité :
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/072/72102.htm
On peut toujours nier les faits, c’est votre liberté.
Et comme le bénéfice de cette controverse fait le bonheur des industries liées aux hydrocarbures, j’en déduis que nous ne défendons pas les mêmes valeurs, mais ceci est un autre débat.
Le peak oil pffff… j’ai juste basé mon propos sur le fait qu’on manquera un jour de pétrole. Sans être alarmiste, je pense qu’il est bon d’anticiper. Quel fou prétendrait qu’une telle ressource (qui met 10 millions d’années à se créer) va exister indéfiniment au rythme où on la puise ?
La phrase « Il n’y a jamais eu d’accident nucléaire. Ce fut un cataclysme géologique… » me laisse quelque peu dubitative. En d’autres termes Tchernobyl n’est pas un accident nucléaire mais une suite d’énormes erreurs humaines. mdr
Et je trouve honteux de se réjouir qu’à ce jour aucun mort d’origine nucléaire n’est à déplorer. Mais peut-être ignorez-vous l’action des radiations sur les cellules vivantes ?
Le gaz de schiste… sujet initial, est attrayant sur le court terme (plusieurs puits sont déjà épuisés aux US) et si l’on ne se penche que sur le volet économique (et encore, certains puits sont arrêtés car pas assez rentables au vu des frais d’exploitation).
Malheureusement voici le volet nature, planète, survie de l’humain, le jus de chaussette écolo communiste :
– FUITES au moins 2,5% (source SHELL) et 4 à 9% du méthane soutiré dans l’UTAH (source NOAA)… Bilan carbone désastreux !
– TREMBLEMENTS inférieurs à 3,5 pour les pratiques correctes
(petit détour ici pour les curieux : http://www.rts.ch/info/suisse/1125074-bale-un-seisme-a-la-suite-d-un-forage.html)
et jusqu’à 5,7 pour les mauvaises pratiques qui consistent à réinjecter les déchets.
– CONTAMINATION des NAPPES par infiltration, par fuite du forage ou remontée via une faille naturelle. A ce jour aucune preuve de contamination validée. 5 cas de pollution sont à l’étude. L’EPA donnera ses résultats en 2014… pendant ce temps la France attend sagement, et heureusement ! Hé oui le problème qui vient avant le pétrole et l’énergie c’est l’EAU, mais ceci est un autre débat.
– DECHETS très embarrassants car volumineux, très toxiques et radioactifs
Vive le gaz de schiste !
Pour conclure, si l’on souhaite nous rapprocher d’une autonomie énergétique, je reste convaincu qu’il ne faut pas se lancer dans la course à la quantité d’énergie produite, mais plutôt à la quantité d’énergie économisée.
Je suis sûr que vous avez trouvé les armes de destruction massive de Saddam Hussein !
C’est l’échec fondamental de l’invention d’internet et du multimedia. On se souvient que les optimistes y voyaient une facilitation d’accès à la documentation, et partant à la connaissance, une aide à mettre en lumière ce qui est complexe et demande une recherche.
Il est clair que l’outil sert autant à diffuser la propagande, et facilite dramatiquement l’intoxication de masse. Ce que le professeur MacKay a appelé « l’émission d’âneries à jet continu ».
Michel Serres vient de résumer le retour à l’obscurantisme dans son dernier opuscule « Petite poucette ».
Restons en là …
Impossible de ne pas rapprocher deux informations à trois jours d’intervalle.
Entretien de madame Tubiana au JJD, dimanche dernier, et les nouvelles du jour (Figaro et les Echos, en ce qui me concerne) sur les prévisions de l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie) de la production américaine en hydrocarbures de schistes.
Cette dame est diplômée de Sciences Po, n’a aucune connaissance scientifique, a eu une carrière d’aparatchik dans des cénacles socialistes, et préside le gadget Théodule, la commission … de transition énergétique. Une demi page d’utopie avec une projection à 90 ans ! Lien : http://www.lejdd.fr/Economie/Actualite/Laurence-Tubiana-En-2100-l-energie-sera-propre-et-illimitee-606812. Les commentaires des lecteurs frappés au coin du bon sens.
Et aujourd’hui l’AIEA prévoit un bouleversement du marché des hydrocarbures en raison du niveau de production américain. Tout en soulignant que la technologie et la recherche dans le domaine du forage, évolue à très grande vitesse.
Les décisions prises par la France sont irrationnelles et mettent notre pays à risque. Comme il est conclu dans le billet de Champsaur, les brevets ne seront pas pour nous …