Excellente analyse, une fois encore, d’Eric Zemmour sur le retour de la question allemande, dans le Figaro Magazine de cette semaine. A vrai dire, ces réflexions, sur ce grand sujet, de tout temps crucial pour la France, sont pétries d’esprit maurrasso-bainvillien. Et elles collent à l’actualité la plus immédiate, raison pour laquelle nous la publions.
L’ALLEMAGNE NE PAIERA PAS !
C’est le grand retour de la question allemande. Les socialistes, qui ont le don de tout gâcher, l’ont transformée en manœuvre grossière de diversion pour dissimuler leurs divergences partisanes sur la politique du gouvernement Ayrault; par peur d’être accusés de germanophobie et souci de tout ramener à un clivage droite-gauche démonétisé, ils ont fait croire qu’ils cherchaient querelle aux seuls conservateurs allemands, alors que leurs compatriotes sociaux-démocrates feraient à peu près la même politique et l’ont amplement prouvé par le passé. Cette question allemande mérite pourtant mieux que les gros sabots des apparatchiks de la Rue de Solferino. [Allemagne domine l’Europe, personne ne le conteste. Sa puissance commerciale est l’unique réassurance de l’Euro aux yeux des marchés. Son Bundestag et sa Cour de Karlsruhe trient le bon grain de l’ivraie des accords européens. Ses autorités financières rejettent l’union bancaire après avoir fait mine de l’accepter. Bruxelles n’est que la courroie de transmission des oukases berlinois. Merkel impose une politique de l’Euro fort et de rigueur budgétaire qui correspond à sa démographie vieillissante et à son industrie de produits à haute valeur ajoutée. L’exact contraire de la France.
L’industrie française se meurt, prise en étau entre les pays à faibles salaires et à produits bas de gamme (la Chine et les émergents) et les industries à forte valeur ajoutée (Allemagne et nord de l’Europe). Le prix Nobel d’économie Paul Krugman nous a enseigné que dans toute zone unifiée par une même monnaie, les régions les mieux dotées sont encore favorisées. Des jeunes ingénieurs espagnols, grecs (demain les Français et les Italiens ?) prennent la route des usines bavaroises, qui manquent justement de main-d’œuvre ! Si l’Euro avait existé dès les années 60, nous roulerions déjà tous en Volkswagen. Ce sont les dévaluations compétitives des années 70 et 80, tant décriées, qui avaient permis à l’industrie française (et italienne) de résister jusqu’alors au rouleau compresseur germanique. De même qu’après la guerre de 1914, Aristide Briand avait cru que la paix signifiait la fin de la guerre, Lionel Jospin a cru que l’Euro était une sorte de fin de l’Histoire, nous protégeant et nous permettant n’importe quoi : 35 heures, relâchement salarial, et surtout endettement à tout-va pour financer un modèle social obèse. Les socialistes découvrent effarés que les ajustements autrefois monétaires se font désormais par l’emploi et les salaires. Leur monde s’écroule. Et ils ont enfin compris que cette fois encore, l’Allemagne ne paiera pas…
Au cours des deux guerres mondiales, l’Allemagne a perdu 12 millions d’hommes. Elle a, dans le courant du 20ème siècle, été deux fois saignée à blanc, deux fois détruite, deux fois anéantie. Et voici que, dans le seul domaine où on l’a autorisé à mettre en oeuvre ses capacités, elle se révèle la meilleure: plus démocratique que les autres nations démocratiques, plus forte économiquement que les autres puissances marchandes.
Ils ont beau jeu de dénoncer la matérialisme allemand ceux qui ont interdit à l’Allemagne toute forme d’idéal. Le nationalisme allemand est né, au XIX siècle, d’un mouvement de résistance à l’occupation française. Un siècle plus tard c’est le traité de Versailles qui a ouvert la route au nazisme.
Aujourd’hui, à nouveau, les mêmes malentendus se reproduisent. Politique anti-allemande, politique du ressentiment et de la jalousie. Seule de toutes les nations occidentales, l’Allemagne n’aurait-elle pas le droit d’être elle-même?
Après la soviétolâtrie et l’américanolâtrie, voici la germanolâtrie : tout aussi délirante que les deux précédentes.
L’Allemagne a quand même sa part de responsabilité dans les deux conflits mondiaux et elle n’est pas la seule à en avoir supporté les conséquences. Quant au traité de Versailles, a-t-il été vraiment appliqué ?
Rassurez-vous : l’Allemagne n’a jamais cessé d’être elle-même.
Et si les sanctions d’après guerres mondiales avaient renforcé l’Allemagne. Privée de colonies, pas de guerres couteuses, pas d’armée ni feu nucléaire, énormes économies. IL lui manque un siège au conseil de sécurité de l’ONU, mais à quoi sert ce strapontin, nous l’avons vu en 2003 quand les USA passèrent outre les vétos au conseil.
BREF, nous avons encouragé l’Allemagne être le marchand du temple, et celà lui a réussi.
Ils sont aussi plus courageux et disciplinés que les Peuples de culture latine.
Plus courageux ? Il faudrait le prouver. Plus disciplinés ? Quand ça les arrange.
La France : c’est le pauvre qui fait la manche à la porte de l’église d’une Allemagne métamorphosée. Coq, certes sonné mais encore fier au lendemain de la défaite du Reich; il n’est plus aujourd’hui qu’une ombre brisée dans la caverne de Platon.
Ni Alexandre ni Diogène ! Seulement un pauvre ruminant sa grandeur passée et le fruit amer de ses lâchetés.
Vous devriez demander la nationalité allemande.
Aucune nation n’est plus grande que toi ;
Jadis, toute la terre étant un lieu d’effroi,
Parmi les peuples forts tu fus le peuple juste.
Une tiare d’ombre est sur ton front auguste ;
Et pourtant comme l’Inde, aux aspects fabuleux,
Tu brilles ; ô pays des hommes aux yeux bleus,
Clarté hautaine au fond ténébreux de l’Europe,
Une gloire âpre, informe, immense, t’enveloppe ;
Ton phare est allumé sur le mont des Géants ;
Comme l’aigle de mer qui change d’océans,
Tu passas tour à tour d’une grandeur à l’autre ;
Huss le sage a suivi Crescentius l’apôtre ;
Barberousse chez toi n’empêche pas Schiller ;
L’empereur, ce sommet, craint l’esprit, cet éclair.
Non, rien ici-bas, rien ne t’éclipse, Allemagne.
Ton Vitikind tient tête à notre Charlemagne,
Et Charlemagne même est un peu ton soldat.
Il semblait par moments qu’un astre te guidât ;
Et les peuples t’ont vue, ô guerrière féconde,
Rebelle au double joug qui pèse sur le monde,
Dresser, portant l’aurore entre tes poings de fer,
Contre César Hermann, contre Pierre Luther.
Longtemps, comme le chêne offrant ses bras au lierre,
Du vieux droit des vaincus tu fus la chevalière ;
Comme on mêle l’argent et le plomb dans l’airain,
Tu sus fondre en un peuple unique et souverain
Vingt peuplades, le Hun, le Dace, le Sicambre ;
Le Rhin te donne l’or et la Baltique l’ambre ;
La musique est ton souffle ; âme, harmonie, encens,
Elle fait alterner dans tes hymnes puissants
Le cri de l’aigle avec le chant de l’alouette ;
On croit voir sur tes burgs croulants la silhouette
De l’hydre et du guerrier vaguement aperçus
Dans la montagne, avec le tonnerre au-dessus ;
Rien n’est frais et charmant comme tes plaines vertes ;
Les brèches de la brume aux rayons sont ouvertes,
Le hameau dort, groupé sous l’aile du manoir,
Et la vierge, accoudée aux citernes le soir,
Blonde, a la ressemblance adorable des anges.
Comme un temple exhaussé sur des piliers étranges
L’Allemagne est debout sur vingt siècles hideux,
Et sa splendeur qui sort de leurs ombres, vient d’eux.
Elle a plus de héros que l’Athos n’a de cimes.
La Teutonie, au seuil des nuages sublimes
Où l’étoile est mêlée à la foudre, apparaît ;
Ses piques dans la nuit sont comme une forêt ;
Au-dessus de sa tête un clairon de victoire
S’allonge, et sa légende égale son histoire ;
Dans la Thuringe, où Thor tient sa lance en arrêt,
Ganna, la druidesse échevelée, errait ;
Sous les fleuves, dont l’eau roulait de vagues flammes,
Les sirènes chantaient, monstres aux seins de femmes,
Et le Harz que hantait Velléda, le Taunus
Où Spillyre essuyait dans l’herbe ses pieds nus,
Ont encor toute l’âpre et divine tristesse
Que laisse dans les bois profonds la prophétesse ;
La nuit, la Forêt-Noire est un sinistre éden ;
Le clair de lune, aux bords du Neckar, fait soudain
Sonores et vivants les arbres pleins de fées.
O Teutons, vos tombeaux ont des airs de trophées ;
Vos aïeux n’ont semé que de grands ossements ;
Vos lauriers sont partout ; soyez fiers, Allemands.
Le seul pied des titans chausse votre sandale.
Tatouage éclatant, la gloire féodale
Dore vos morions, blasonne vos écus ;
Comme Rome Coclès vous avez Galgacus,
Vous avez Beethoven comme la Grèce Homère ;
L’Allemagne est puissante et superbe.
Victor Hugo
C’est de la poésie ?
La pièce de Victor Hugo – tirée de « L’Année Terrible » -n’est évidemment pas de la poésie. C’est le Guide Vert (Michelin). Tout y est : Histoire – Mythologie – Géographie physique – Population, etc. Son pendant, inspiré par des circonstances analogues, c’est l’Ode à la Bataille de la Marne de Maurras, qu’Apollinaire avait alors salué comme le nouveau Ronsard. Et, soit dit en passant, au risque de choquer les maurrassiens intégraux et inconditionnels, cela ne valait guère mieux. A signaler toutefois que la pièce suivante, dans « L’année Terrible », pièce dont le titre est « A la France », commence tout de même par ce vers réparateur : « Ô ma mère ! ».Tout est dit en ces trois mots.
Nous voici bien loin d’Eric Zemmour, à moins que…
Il est vrai que Thulé nous a entraînés dans la lourde machinerie « poétique » du père Hugo, alors que Zemmour faisait simplement une analyse géopolitique des rapports franco-allemands ou euro-allemands. Les Allemands sont parfaitement capables d’envisager sereinement la dialectique de nos intérêts communs comme de nos intérêts divergents. C’est à mon avis le langage qu’il faudrait leur tenir, si nous avons la volonté de retrouver notre puissance et de ramener le couple franco-allemand à l’équilibre.
L’Allemagne ne cesse jamais d’être elle-même, dans ses multiples avatars. Car l’instabilité de sa structure « nationale » est comme son autre nature. L’Allemagne des principautés, duchés, princes-évêques, margraves, a été longtemps son mode d’organisation politique. N’oublions pas que la Prusse ne fait son « unité » qu’en 1870 – c’est hier; et qu’en 1914-1918, l’armée allemande est encore constituée des régiments de ses anciens « Etats »: ainsi le Kronprinz de Bavière est à la tête des régiments bavarois; la république de Weimar gouverne encore, comme elle peut, l’Allemagne d’après le conflit – restée intacte – mais une partie de son territoire est occupée; à partir de 1945, l’Allemagne est divisée en deux Etats que traverse le rideau de fer: De Gaulle dit alors qu’elle a les reins cassés; ce n’est qu’en 1989, il n’y a pas vingt-cinq ans, qu’elle se réunifie et, comme elle hérite d’une Allemagne de l’Est en ruines, elle se lance dans une gigantesque entreprise de remise à niveau, entre les deux Allemagnes, qu’elle achève à peine, sans que toutes les traces de l’ancienne division soient encore effacées.
Ainsi, l’Allemagne est un colosse fragile et si l’on parle de l’ « ordre » germanique, l’on oublie vite, chez nous, ses longues périodes d’anarchie et ses terribles éclipses. Elle le sait, me semble-t-il, elle le ressent, beaucoup mieux que nous. Et ce sentiment, autant que celui de sa puissance, explique aussi sa politique actuelle. Bref, la France et l’Allemagne ont tout intérêt à ce que leurs rapports soient réglés d’un point de vue objectif plutôt qu’affectif voire passionnel. Nous nous sommes assez battus – au profit de tous les autres – pour ne pas avoir envie de recommencer, malgré de réelles tensions entre nos intérêts nationaux respectifs. En cette matière, comme en d’autres, ce que Boutang appelait les phobies et les philées ne mène à rien. Sinon aux pires déboires
Mon cher Anatole, je me rends à vos arguments.
Ah Créon ! à travers les siècles, vous n’avez point changé. Toujours le même, tel que dépeint par Sophocle dans son admirable Antigone.
Mais comme le dit parfois Jean-François Mattéi : Antigone a raison mais Créon n’a pas tort.
Zemmour revient sur une question mille fois débattue et tranchée, tant par les économistes que les chefs d’entreprise : le différentiel de productivité entre les pays du Nord et ceux du Sud, n’autorise pas le fonctionnement d’une monnaie unique (Christian Saint Etienne). Depuis quelques années un forum discret de chefs d’entreprises et d’économistes se réunit pour considérer qu’il faudra deux monnaies. En classant la France dans les pays du Sud (Alain Cotta).
Les quelques remarques de @créon pour son café du commerce sont sans valeur ajoutée, mais dans le droit fil de la germanophobie populaire qui se propage. Contrairement à ce qu’il raconte, on ne croise pas de germanolâtrie. On rencontre en revanche une germanophobie totalement moisie, en ce qu’elle essaie de jouer aux anciens combattants de la Grande Guerre, ou aux résistants de Septembre 1944. C’est le genre de propos que l’on entend chez quelques dévots gaullistes finissant, eux-mêmes résistants de 2013 … Quand ils sont en forme ils nous ressortent que la France de De Lattre de Tassigny a été dans le camp des vainqueurs. Ne manque que le clairon de Sambre et Meuse. Mais surtout témoins de notre degré de fossilisation, car autant d’évènements qu’il est grotesque de rappeler, du moins sous cette forme.
Le fossé économique avec l’Allemagne ne cesse de s’élargir, et il est stupide de chercher la cause dans des références historiques oiseuses, ou dans des atavismes mal résumés.
Quand Zemmour rappelle qu’ils en ont plus qu’assez de payer pour le Sud, que peut on leur reprocher ? De ne pas accepter la bulle immobilière espagnole, sans que l’on cherche la corruption, de ne pas accepter que la Grèce ait une comptabilité fausse et truquée, que des banques de petits pays aux petites économies servent de casinos, d’avoir haussé les épaules devant le gadget de l’Union pour la Méditerranée ?
Oui ils ont une industrie qui avance, là où la France a un tissu industriel dévasté, oui ils ont un sens aigu de l’efficacité de la dépense publique ce qui ne nous effleure pas. A la foire de Hanovre (un temple des biens d’équipements) qui s’est ouverte le Dimanche 7 Avril, on a compté 2.000 exposants allemands, 750 chinois, 500 italiens, et … 120 français ! Tout est dit.
Nous venons de déclencher l’hilarité outre Rhin en clamant que nous n’irions pas plus loin dans l’austérité, Pépère en tête. Et les Allemands de s’étonner « Mais, elle n’a pas commencé ! ». C’est vrai qu’à l’occasion de la pantalonnade sur la moralisation, des journaux se sont fait un plaisir de mettre à la une, la photo du gouvernement du concubin. Quarante « ministres et assimilés ». L’Allemagne fonctionne avec dix-neuf. Plus mal gouvernée ?
Sans toujours chercher la main du diable, un grand chef d’État vient de disparaître, Madame Thatcher, qui a consacré dix pages dans ses mémoires à l’acharnement qu’elle a déployé pour casser l’axe franco-allemand. Suivant en cela la politique britannique depuis la fin de la guerre de succession d’Espagne. Total succès sans doute au-delà de ce qu’elle pouvait espérer. Comme si la construction De Gaulle – Adenauer n’avait jamais existé. Les dévots gaullistes sont peu regardant. Le chef du bureau parisien de The Economist, Sophie Pedder, vient de déclarer « la France ne nous fait plus rire ». Dans la bouche des Britanniques c’est troublant …
Non les Allemands ne paieront pas pour les carences des pays du Sud, et ils ont bien raison.
Reconnaissons toutefois que le premier commentaire de Thulé était d’une germanophilie politique peu compatible avec nos devoirs de Français, quoiqu’il en soit de l’état actuel de notre pays. (De toute l’Europe, d’ailleurs, car l’Allemagne, aussi, participe, comme les autres, de la décadence sociétale et politique qui s’étend peu ou prou à tout le continent). Quant au poème de Victor Hugo dont le même Thulé a fait son unique réponse aux remarques qui lui étaient opposées, avouons qu’il est proprement délirant, sans même que nous ayons à relever sa qualité poétique très contestable: ce n’est pas le sujet.
On peut, en un certain sens, « aimer » l’Allemagne (c’est mon cas), on peut très bien comprendre sa politique, ne pas lui faire reproche de son « égoïsme » national, d’ailleurs bien naturel et que nous devrions lui envier, tout en conservant à son endroit la lucidité et la retenue qui s’imposent à un citoyen français. « Right or wrong, my country » ! Les Allemands, eux, ne pensent et n’agissent pas autrement. Ils ont raison.
On aura bien compris en vous lisant que vous êtes un admirateur inconditionnel de l’Allemagne : votre panégyrique illustre parfaitement cette « germanolâtrie » dénoncée par Créon et dont vous niez l’existence. P.S. Epargnez-vous la peine de traiter aussi la présente réponse de commentaire digne d’un Café du Commerce car le mépris ne saurait tenir lieu d’argument.
Le célèbre toast de l’Amiral Stephen Decatur « our country right or wrong » n’est hélas vénéré que dans quelques rares pays, dont la France ne fait plus partie. Je n’ai pas lu ce Victor Hugo qui de mémoire n’a jamais mis les pieds en Allemagne.
Pour compléter ce que j’ai écrit, les Allemands ont commis une faute grave mais on les a laissé faire. Celle de ne pas décider d’un budget de la Défense digne d’un grand pays, préférant s’en remettre au parapluie américain. La conséquence étant qu’ils sont la principale tête de pont des Américains dans le complexe militaro-industriel. Comme leur seule diplomatie est le commerce, cette protection leur convient depuis très longtemps. Pierre Lelouche qui connait bien ces questions, rappelait récemment que 350 millions d’Européens confient leur défense à un budget franco – anglais à presque 60 %. C’est aberrant.
Pour le reste je n’ai rien à changer à ce j’ai écrit. J’ajoute que je ne me suis jamais demandé si l’on aime ou non un pays. Seul comptent les intérêts du mien. Et ce n’est pas notre intérêt d’insulter les Allemands. Qui d’ailleurs se détournent et savent à quoi s’en tenir avec les Français. Leur action porte sur l’Europe centrale, la Russie et les grands pays d’Asie.
@Ferrante
Je ne vois pas vos arguments …??
Le Café du commerce est un lieu d’échanges comme un autre.
Pouvez-vous m’expliquer pourquoi sur ce blog, les thèmes EUROPE et ALLEMAGNE sont ceux qui amènent le plus de commentaires ?
Au moment ou la France des exclus descend dans la rue manifester (chose rare !) son mécontentement, les habitués de La Faute A Rousseau ne sont-ils pas en train de se tromper de priorité.
La recherche, la discussion… d’accord mais pas a contre-temps.
L’Allemagne – ses dangers – ses séductions – pourquoi pas … mais pas au moment ou le Pays légal s’inquiète d’un « mai 68 à l’envers ». Il y a mieux que le danger Berlinois pour faire fonctionner nos méninges. Il nous faut remettre l’empirisme organisateur sur l’ouvrage.
cdlt
ps : Ah oui, bien entendu, l’Allemagne reste toujours l’ennemi n°1 ! ( On ne se refait pas de plusieurs camps MRDS !).
Ce n’est pas du tout notre intérêt, en effet, d’insulter les Allemands. Mais j’ai beau lire et relire l’article de Zemmour, le commentaire de Lafautearousseau qui précède, les commentaires qui ont suivi, notamment les miens, je n’y vois aucune sorte d’insulte ou d’attaque à l’endroit de l’Allemagne. C’est le contraire que j’ai lu.
Je signale à Jean-Louis Faure que le poème de Victor Hugo dont il a été question constitue le 3ème des commentaires ci-dessus.
Enfin, ma propre expérience des relations interentreprises France-Allemagne ou l’inverse ne me porte pas du tout à croire que les Allemands se désintéressent ou se tétournent de la France – où, soit dit en passant, ils dégagent encore une part non négligeable de l’excédent de leur commerce extérieur.
Je crois déceler chez certains un antigermanisme qui me semble un peu paradoxal chez un royaliste, si l’on se souvient des origines de la dynastie franque, des princesses allemandes qu’épousèrent fréquemment les rois de France.
Ils combattent « l’Allemagne éternelle » avec d’autant plus de systématisme que, de cette Allemagne tant haïe, il ne connaissent strictement rien (et bien entendu, ne veulent rien connaître).
Fiers de leur provençalisme, ce qu’on ne saurait leur reprocher, il considèrent le monde germanique, comme un pays de culture inférieure, dont les habitants resteront toujours des « Barbares ».
D’où ses invectives incessantes, et même franchement ridicules, contre les « Boches « , dans l’esprit des pamphlets antidreyfusards et de la littérature de revanche des années 1871-1918.
Piètre caricature de ceux qui ne partagent pas votre enthousiasme systématique pour l’Allemagne. Vous me faites penser à ces « antiracistes » qui traitent de raciste quiconque ose mettre en doute leur petit dogme : trop facile (comme on dit dans les cours d’école ou au Café du Commerce).
Soyez satisfait. Mollason 1er vient de déclarer la guerre à l’Allemagne (c/f le Figaro de ce jour) désignée comme bouc emissaire de tous nos malheurs. Alors que le chômage bat des records en France, comment désigner l’ennemi pour camoufler sa propre nullité dans la gestion des affaires.
(A Thulé)
C’est bien ce que je dis : si je ne suis pas comme vous, c’est que je suis comme Hollande. Esprit de Montaigne, reviens !
A Thulé (entre autres …)
Qu’est-ce que cela prouve ? Simplement que la Gauche française est un piètre stratège. Et que cette infirmité qui lui est consubstantielle est encore aggravée par l’idéologie qui lui tient lieu de religion et, donc, par sa très médiocre gestion à la fois économique et politique. Bref, on sait, on voit, le gâchis qui en résulte. Tout en se souvenant que les gestionnaires de « Droite » ne font pas mieux.
Les Allemands sont indéniablement devenus nos amis. Et c’est heureux. Pourvu que ça dure ! Mais, ils sont assez grands pour se défendre tout seuls contre ceux qui les attaquent sottement. Leur succès est suffisant. Donc, nul besoin de les « défendre », à la moindre occasion, réelle ou supposée, encore moins de leur tresser, à la façon de Victor Hugo, sur le mode de l’emphase, d’assez ridicules louanges.
La difficulté actuelle dans les rapports franco-allemands résulte du découplage qui s’est creusé entre les deux Etats, depuis la réunification de 1989, mais, surtout, depuis une dizaine d’années, par l’effondrement de l’industrie française, et, au contraire, l’extraordinaire montée en puissance de l’économie allemande. Efforts d’un côté, laxisme de l’autre : cela se paye.
Il est faux que l’Allemagne se détourne de la France qui, en 2012, est toujours – et de loin – son premier client (105 milliards €), largement devant les Etats-Unis (86 milliard €) et le Royaume Uni (72 milliards €). La France est aussi son 3ème fournisseur (65 milliards €), après les Pays-Bas et la Chine …
Mais il est évident que la France ne peut survivre longtemps au déficit actuel de sa balance commerciale (80 milliards dont 39,7 avec l’Allemagne) tandis que l’Allemagne engrange, au total, chaque année, un bénéfice de 150 milliards d’euros (dont plus du quart avec la France).
Que cette situation soit « la faute de l’Allemagne » est, à l’évidence, une sottise. Qu’il faille lui en faire grief, en est une autre. Mais qu’elle puisse perdurer en est une troisième. Même si cela leur coûte, les Allemands sont mieux que quiconque capables de le comprendre.
L’idée de « déclarer la guerre à l’Allemagne » n’est, évidemment, pas la bonne ! La vraie question est : La France saura-t-elle se donner les moyens d’un redressement ? On sait qu’il y a à peine dix ans, son commerce extérieur était encore équilibré. Il n’y a pas de fatalité à notre déclin. Pas plus, d’ailleurs, qu’à la bonne fortune de l’Allemagne. Il faudrait créer les conditions de notre redémarrage économique, notamment industriel, sur le moyen et long terme. Mais ce qui me semble clair c’est que si le couple franco-allemand ne sait pas rééquilibrer sa relation, il n’y a pas gros à parier sur la pérennité de l’euro ni de l’Europe. Car si prospère soit-elle actuellement par rapport à ses voisins, l’Allemagne n’est tout de même pas, à elle seule, assez puissante pour être, pour l’Europe, un hégémon.
Mon cher Anatole l’emphase de Victor Hugo dont vous vous moquez n’implique pas de dépréciation de soi dans le fait pour un Français d’aimer l’Allemagne.
Adhérer à » l’idée allemande » n’implique en aucune manière de renoncer à sa nationalité, de la même façon qu’on peut être né ici ou là et, en même temps, s’affirmer « grec » ou « romain ». Une patrie intérieure en quelque sorte.
Vous vous placez, en quelque sorte, du point de vue du « culte du moi »; point de vue individuel, personnel. Le mien était politique, dans le fil de l’article de Zemmour.
Sur le plan personnel, je crois que l’on peut avoir non pas une mais plusieurs « patries intérieures ».
Sur le plan politique, les choses sont concrètes. Nos amis allemands n’adhèrent pas à « l’idée allemande ». Simplement, ils vivent cette réalité politique qu’est l’Allemagne, leur patrie. Et ils ont plus naturellement que nous l’instinct communautaire. Si nous l’avons perdu ou affaibli chez nous, les réalités de l’Histoire finiront bien par nous y ramener.