(Publié le 23 avril sur Boulevard Voltaire)
Libération est un tract. Au service du vieux monde et de ses maîtres. On y dénonce les contestataires d’aujourd’hui avec les mêmes mots, la même fureur mais aussi la même sottise que leurs aînés de la presse Hersant face à la « chienlit » du printemps 68.
Libération vieillit mal. Corseté dans ses petites certitudes, on y applaudit les forces de l’ordre quand jeunes garçons et jeunes filles vont dire leur hargne à des politiciens pour qui le Libé des années 70 n’était pas plus charitable. Le journal de Jean-Paul Sartre est passé, comme on disait alors, de l’autre côté de la barricade.
Libération n’a plus d’humour. On y signe des unes vengeresses, on y mène des enquêtes à charge, on y pratique un journalisme de délation. On y joue les flics. On s’y comporte comme des flics. On y pense comme des flics.
Libération a perdu pied. On n’y interroge plus le réel. On s’en désintéresse, on a mieux à faire. On juge avant d’écouter. On condamne avant toute forme d’enquête. Rue Béranger, on est devenu autiste. Sourd au monde.
Libération est assis sur son petit magot. Un magot de lecteurs de plus en plus maigre. Un magot vieillissant, recroquevillé sur ses certitudes. Mais qu’il ne faut surtout pas effaroucher, encore moins bousculer. Alors, c’est écrit une fois pour toutes : la rue aujourd’hui, c’est la « haine ultra ». La messe est dite.
Libération fait peine à voir. Trente ans à le lire. Trente ans à y découvrir des papiers qui vous agacent, vous malmènent mais vous nourrissent. Et puis, plus rien. Plus besoin de dépasser le premier paragraphe, on sait déjà. On ne vous apprend rien. On vous sermonne.
En ce printemps 2013, Libération est mort. Et la jeunesse qui bat le pavé n’en aura même rien su.
La situation est maintenant clarifiée.
Le « Systeme » basé sur la société de consommation est en bout de course. Il se fissure chaque jour un peu plus.
Les « chiens de garde » de l’Etablissement républicain s’affolent.
Leur Pravda, c’est a dire le Nouvel Obs, analyse la situation analogiquement avec les années 1930 « crise, chomage, scandale, xénophobie, extreme-droite ».
Elle se fait peur en réchaffant le vieux plat du fascisme.
Le nouvel Obs ferait mieux de suivre les fonctionnaires de police qui, pour leur part, évoquent un « mai 68 a l’envers ».
Ces derniers y sont presque. Ils se trompent pourtant…
Allons plus loin que la préfecture de police :
Cea quoi nous assistons n’estpeut-etre pas une révolution 68 contraire (même si Monsieur Coppé en rêve !) , maist c’est peut-être bien le contraire de la révolution du mai de 68 qui semble s’amorcer.
L’amorce de pays réel qui redresse la tète ne s’oppose pas aux ex-gauchistes de la Sorbonne mais au « jouissez sans entraves » de Nanterre et sa rupture civilisationnelle basé sur la « culture de mort » combattu par Jean-Paul II et Benoit XVI.
Induire pour déduire afin de construire disait Auguste Comte !
Je suis totalement d’accord avec ce que dit RN VAR…
Bravo Robert Ménard !
Digne des Hussards, Quelle plume !
Merci.
RB