Sur son Blog, Patrice de Plunkett vient de livrer une analyse raisonnable de cette consternante affaire… :
L’affaire de la rue Caumartin
Une rixe rituelle entre membres des tribus urbaines skin et antifa tourne au drame :
Rue Caumartin à Paris, hier soir, vente privée de vêtements Fred Perry et Ben Sherman, vêtements « particulièrement prisés des skinheads mais aussi des antifascistes » : les skins et les « antifa », deux tribus urbaines, connues depuis des années pour être hostiles mais jumelles. Quelques membres des deux groupes sont présents. Certains d’entre eux habitent le quartier et se connaissent… Insultes réciproques, puis rixe. (C’est la coutume : l’an dernier, la même vente privée avait donné lieu au même accrochage). Un garçon de dix-huit ans reçoit un coup et tombe, heurtant de la tête un plot métallique. On le transporte à l’hôpital dans un état désespéré.
Drame absurde, sinistre, énième édition des bastons de skins et d’antifa qui se produisent de génération en génération. Je me souviens d’avoir fait faire une enquête sur ce sujet en 1984, pour le magazine dont je m’occupais alors : veille histoire.
Peut-on parler de « politique », comme l’a fait aussitôt Manuel Valls ? Non : ce « fascisme » et cet « antifascisme » ne sont que les prétextes de deux clans marginaux, qui se haïssent de se ressembler trop. On mesure la mauvaise foi de M. Pierre Bergé (encore lui), qui affirme que cette affaire vient des manifestations contre la loi Taubira. Les enquêteurs, plus prudents, laissent entendre que l’affaire est « moins simple » que les radios ne l’ont dit ce matin. Même M. Valls hésite à l’exploiter… Il en a pourtant fait des tonnes, depuis janvier, pour déguiser des groupuscules de douze membres (dont six indicateurs) en « danger pour la République », et faire croire que ce danger venait du rejet du mariage gay.
La violence a souvent été mise au service de l’utopisme, mais la volonté d’éliminer la violence relève elle aussi de l’utopie. Ce n’est pas en prétendant instaurer la « paix universelle » et faire disparaître les facteurs de conflit que la société pourra circonscrire ou canaliser la violence. Le conflit naît de l’agressivité naturelle, de la diversité humaine et de l’impossibilité de toujours concilier des projets adossés à des valeurs divergentes.
L’écolo-christiano-papisme de Plunkett ne l’a pas empêché, cette fois-ci, de donner la bonne analyse de cette triste et minable affaire. Vous avez bien fait de le citer. Même si je persiste à préférer Sicard à Plunkett.
Et comme on pouvait l’anticiper, un accident qui se termine en eau de boudin. Malgré le Désir du Bergé …
1 – Le juge d’instruction n’a pas retenu l’homicide volontaire, qualification choisie par le parquet à l’ouverture de l’information judiciaire.
et
http://www.lepoint.fr/invites-du-point/charles-consigny/mort-de-clement-meric-tout-est-faux-la-dedans-08-06-2013-1678665_1449.php
et autre lien
http://illwieckz.net/journal/Quand_Cl%C3%A9ment_M%C3%A9ric_se_r%C3%A9fugiait_derri%C3%A8re_la_s%C3%A9curit%C3%A9_de_la_Manif_Pour_Tous
Les jeunes sans projet national s’en inventent un. Ici on fait la chasse aux skinheads qui ne représentent rien ou si peu, là on s’époumone contre les fachistes qui ne sont pas un danger en France tant ils sont peu nombreux et infiltrés par la police.
D’aucun bord, la jeunesse ne peut se revendiquer de rien, sinon de rêves ou de cauchemars. Le réel a disparu sous ses pieds. Clément Méric est mort pour rien dans un monde décadent qui ne s’intéresse pas à son « combat » !
Oui, de la mesure, il est impératif d’en retrouver. Et tel ne semble de loin pas le cas.
Voici, pour ma part, ce que cette affaire m’a inspiré comme commentaire:
http://voix.blog.tdg.ch/archive/2013/06/08/clement-francois-et-la-mort.html
Sur Causeur.fr, Jacques de Guillebon donne une vision intéressante de la triste récupération de la mort de Méric. Et en plus, il cite le royaliste Georges Bernanos, qui n’a jamais autant été à l’ordre du jour qu’en ces temps de crise de civilisation.
Chaque mois on peut lire Guillebon dans la revue La NEF.
Je suis presque sûr que Robert de Maubeuge aussi bien que Kader de Villetaneuse rigolent devant leur écran plat. Oh non, ils ne rigolent pas de la mort du pauvre Clément, ils ne sont pas des bêtes, et moi non plus, ils sont tristes comme tout le monde et peut-être le soir dans leur lit disent-ils pour son âme les pauvres mots qui leur restent comme une prière à quelque force supérieure inconnue. Oh non, ils ne rient pas parce qu’ils n’aiment pas la mort, même quand c’est celle d’un jeune homme qu’ils ne connaissaient pas.
Mais ils rigolent fort et à gorge déployée devant l’opération de récupération la plus minable et la plus sordide des dix dernières années. Résumons-nous : un groupuscule d’antifas se rend à une vente de vêtements où il sait qu’il rencontrera nécessairement des skins. Une fois sa proie localisée et dûment échauffée à coup d’insultes et de « tar-ta-gueule à la récré », ledit groupuscule se lance dans la bagarre. Tragique baston qui s’achève par la mort d’un jeune homme. Aussitôt les skinheads sont accusés. Parfait. Cela s’appelle un homicide, involontaire ou pas, je ne sais, que justice passe. Mais aussitôt, tous les gauchistes du monde crient à la « marque de l’extrême droite », aux années 30 et au retour du fascisme. Aussitôt ils érigent Clément en martyr du nazisme et réclament l’interdiction, la dissolution de toute l’extrême droite, du Front national, voire de l’UMP et de la Manif pour tous. Alors Robert, et Kader, et moi, nous rigolons. De joie murayenne devant l’absurdité du temps, ou de désespoir devant la chute définitive de la raison, je ne sais pas non plus.
Mais nous rigolons quand nous lisons que l’extrême droite a le monopole de la violence. Nous rigolons quand nous nous souvenons de ces manifs altermondialistes – et j’en étais, je peux en témoigner – où les black blocs ravageaient des quartiers entiers, incendiaient des banques, lapidaient des policiers et mettaient à sac des épiceries. Sans doute des gens d’extrême droite, comme les autonomes de Montreuil et leurs barres de fer, les milices de la CNT cagoulées qui font régner la terreur quand des vieillards anti-avortements s’enchaînent aux hôpitaux.
Des skins qui mettent la France en coupe réglée, qu’y disent. Que celui qui a croisé une bande de skins dans les rues de Paris ces dix dernières années lève le doigt. Ils sont peut-être vingt, ces JNR, dans tout le pays, mais il est certain qu’ils menacent l’ordre public, tiennent le trafic de drogue, celui des armes à feu, et détroussent des jeunes filles après les avoir violées tous les soirs dans tous les arrondissements de Paris. C’est bien simple, leurs quartiers de banlieue sont devenus des forteresses dans lesquelles la police n’ose plus s’aventurer, des Etats dans l’Etat. Quelquefois ils font des nuits de cristal aussi, mais les médias ont tellement peur qu’ils n’en parlent même pas.
Robert, Kader et moi, nous rigolons bien. Surtout quand nous entendons le ministre de l’Intérieur qui asperge les petites filles de lacrymo et coffre les gamins à T-shirt rose nous annoncer, de concert avec le Premier Ministre et le président de la République, que l’ordre public vacille à cause de vingt ploucs au crâne rasé.
Nous rigolons encore quand c’est Pierre Bergé dans son 500 m2 de gauche qui nous insulte, en tant que manifestants contre la loi Taubira, nous tenant pour responsables d’une vente de fringues Fred Perry. Nous attendons avec impatience de connaître les origines sociales des skins interpellés pour savoir si la guerre civile aujourd’hui a lieu entre « chasseurs de skins » de Sciences Po et skins prolos. Nous rigolons toujours en songeant à cette gauche française qui crie à la haine après avoir protégé des écrivains italiens des Brigades rouges aux mains tâchées du sang des assassins.
Nous rigolons quand des communistes nous appellent à la non-violence. Nous rigolons devant cette mascarade atroce où un pauvre garçon tombé pour rien devient le symbole d’une gauche sans cause. Nous rigolons en imaginant le nombre de points que va prendre Marine Le Pen dans les sondages après ça.
« Je voudrais que la jeunesse de France fasse le serment de ne plus mentir », disait Bernanos. Ça vaut aussi pour les quinquas de gauche.
Le sujet ne prête pas à rire mais si l’on veut passer cinq minutes (pas plus) les yeux écarquillés, lire les hyperboles du Nicolas-Domenach-de-marianne.
l y a plusieurs années, un chansonnier de talent au Grenier de Montmartre, Maurice Horgues avait inventé la qualité de «pisseurs de copie» pour les journalistes. Bonne définition pour Domenach …
http://www.lepoint.fr/societe/c-etait-clement-meric-10-06-2013-1679078_23.php
Ah ! le brave petit ! Vous le reconnaissez ? C’est évidemment très injuste de mourir à 18 ans en jouant les héros de pacotille … mais la société ne lui payait pas SciencesPo pour aller faire le coup de poing avec un masque à la Al Capone. Bravo au Juge d’Instruction qui a résisté au déchainement pour qualifier la mise en examen de l’auteur de l’homicide à la juste proportion …
Sacré Bergé !