Après la soirée à Versailles, quand la France rayonnait, parce que Louis XIV menait une authentique « politique de civilisation », pour reprendre l’expression chère à Edgar Morin, voici que Stéphane Bern nous emmène sur les traces de Richelieu…
« Un héritage précieux », dit le chroniqueur » ? Et comment ! Nous verrons bien ce qu’en dit Bern, mais, pour nous en tenir à trois seuls exemples, Richelieu c’est :
1. Le créateur véritable de la marine française : sous Louis XVI, elle permit à l’armée française de traverser l’Atlantique, et d’aller écraser les Anglais sur terre, donnant leur indépendance aux Etat-Unis. Vingt ans après, suite aux folies révolutionnaires et à l’incurie impériale, Napoléon la laissait au fond de l’eau en seulement deux désastres – Aboukir et Trafalgar – et se révélait impuissant à franchir les 30 malheureux kilomètres de la Manche !
2. Le constructeur visonnaire et grandiose de Richelieu, ville et château, château hélas démoli intégralement par la fureur révolutionnaire, qui – on le sait – nous a définitivement privé du quart, voire du tiers, de notre Patrimoine artistique, commettant ainsi un crime contre la France, son Histoire, ses Arts et son Patrimoine; mais aussi un crime contre la Culture universelle et contre l’humanité; un crime imprescriptible…..
Les deux vidéos suivantes permettent de se faire une
petite idée de cette folie criminelle :
Ensemble, extérieur et intérieur :
http://www.dailymotion.com/video/x2kmkt_trailer-richelieu-complet_tech
Extérieur et jardins seuls :
http://www.dailymotion.com/video/x2k4r6_nautilus-richelieu-phase-2_creation
Voici une vue de la ville de Richelieu dans son état actuel:
3. Et aussi, et surtout, le génial artisan des Traités de Westphalie, qui emerveillaient tant Jacques Bainville, et qui devaient assurer à la France deux siècles de prépondérance en Europe; lui permettre de repousser ses frontières (acquisitions de la Franche-Comté, de l’Alsace, de la Flandre gallicante, de la Lorraine…) : une prépondérance et une marche vers sa frontière naturelle du Rhin stoppée net par la funeste Révolution, qui inaugura la politique d’ « intelligence avec l’ennemi » (la Prusse), initiée par les philosophes – du moins, auto-proclamés tels… – et poursuivie par la Révolution, la République et les deux Empires, jusqu’à sa conséquence logique : Sedan, et la construction, à nos portes, de l’immense Empire allemand, et l’impossibilité d’achever notre « marche vers le Rhin », c’est-à-dire d’ « achever » le territoire national…
En attendant votre Richelieu en a détruit quelques uns de ce que vous appelez notre patrimoine commun.
(A Actual) Vous voulez sans doute parler des châteaux (comme celui des Baux-de-Provence) que Richelieu a fait détruire pour briser la puissance des nobles rebelles ? Architecturalement parlant (si l’on peut employer cette affreuse expression…) on peut, en effet, regretter la destruction de ces châteaux. Au moins avait-elle sa raison et sa justification politique; rien à voir avec la destruction aveugle et gratuite, haineuse, par la Révolution de pans entiers de notre Histoire que rien ne justifiait, sinon la croyance puérile et naïve qu l’on allait construire le meilleur des mondes, et qu’il fallait effacer celui qui l’avait précédé : on voit ce que cela a donné !…
Les guerres de religion furent une calamité à tous points de vue. Le Cardinal servit son maître et sa gloire en écrasant tous leurs contempteurs pour construire un Etat qui finira par dévorer le pays.
Les ressentiments perpétués dans les siècles suivants ne furent rien moins que l’amadou de la Révolution.
Mais il y a prescription 🙂