Un pape inspiré par le marxisme ?
DÉCRYPTAGE par Jean-Marie Guénois ENVOYÉ SPÉCIAL À RIO
(Dans Le Figaro du vendredi 26 juillet)
L’INSISTANCE du pape François sur la question de la justice sociale – encore démontrée à Rio, par sa visite dans une favela de la banlieue – s’impose désormais comme le pilier central de son pontificat. Cette étape fut d’ailleurs ajoutée par lui au programme des JMJ. Elle n’était pas prévue par Benoît XVI qui devait effectivement présider ce rassemblement. François, jésuite latino-américain, pape « révolutionnaire » à certains égards, qui a choisi son nom en référence au « poverello » d’Assise, est-il pour autant un théologien de la libération ?
Ces prêtres – formés idéologiquement dans les années 1970. par les universités catholiques européennes – ont alors tenté de fonder des « communautés de base » en Amérique latine, plus inspirées par le combat politique, façon lutte de classes marxiste, que par le christianisme. Trente ans après, leur bilan est catastrophique pour l’Église : fuite des fidèles vers les Évangéliques ; tarissement drastique des vocations jésuites et franciscaines latino-américaines. L’un de leurs champions, le père Leonardo Boff, est aujourd’hui marié.
Mais ces révolutionnaires-là ont toujours eu, en face d’eux, celui qui devint l’archevêque de Buenos Aires. Il était l’une des bêtes noires des théologiens de la libération. Au point qu’il fut remisé par ses frères jésuites car non politiquement correct, jusqu’à ce que Jean-Paul II ne vienne le repêcher. Jorge Bergoglio, passionné d’action sociale, n’a jamais transigé, lui, sur le moteur de cette action : une foi catholique sans concession avec la doctrine socialiste. n
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