Pourquoi remettons-nous aujourd’hui en ligne cette vidéo d’une conférence de Pierre Boutang, tenue à Marseille le 3 mars 1988, il y a tout juste vingt-cinq ans ?
D’abord parce que tout y est dit sur quelques-uns des sujets les plus importants qui sont encore la trame de notre actualité : le désaveu des partis par les Français, par les dirigeants politiques eux-mêmes dès lors qu’ils veulent arriver au pouvoir ; la permanence du fait national, à travers le monde, par quoi Maurras a eu raison sur ses contradicteurs ; la question allemande qui, sous des formes nouvelles, continue de se poser à nous ; le « redoutable problème de l’Islam » ; en regard, l’extrême fragilité de notre civilisation et, à vrai dire, sa décadence ; la déliquescence de notre culture … Et, par delà ces illusions ou ces périls, l’horizon d’un Prince chrétien, d’une pensée qui sauve, d’une Institution faite pour unir, non pour diviser et qui … ne s’achète pas par l’argent !
Une autre et très particulière raison de rediffuser cette conférence est le message que nous adresse une étudiante en Droit, à l’université d’Aix-Marseille (3ème année), après avoir découvert dans Lafautearousseau cette conférence de Pierre Boutang.
Nous le publions ci-dessous et le dédions à « ceux qui, dans ce pays, sans doute plus nombreux qu’on ne le pense, persistent à aimer la France et à ne pas désespérer d’elle » (Message de Thierry Maulnier aux royalistes rassemblés à Montmajour, le 13 juin 1971).
L’enthousiasme, les vues claires, l’analyse très fine, la générosité d’esprit qu’exprime ce message, encourageront ceux des générations les plus anciennes qui ont le souci premier et se sentent, en quelque sorte, le devoir de transmettre ce en quoi eux-mêmes ont cru et espéré. Voilà donc qui est, partout en France, heureusement en bonne voie !
« J’ai mes livres, j’ai mes disciples, j’ai l’avenir devant moi » avait lancé Maurras à ses juges de Lyon qui lui faisaient un indigne procès. Il aura encore des disciples et avec lui toute son école, quand le pays, demain, réclamera de nouvelles élites, qui, cette fois, seront dignes de ce nom. Encourageant, non ?
Le message dont il est question :
J’ai trouvé sur lafautearousseau cette vidéo de Pierre Boutang, le Prince chrétien, que je trouve fameuse, excellente même ! J’étais curieuse, à vrai dire, d’entendre ce que Pierre Boutang avait à dire, après tout ce que j’avais entendu sur lui.
Derrière une personnalité si forte, on trouve vraiment une grande sagesse; je trouve qu’il a présenté le royalisme de la manière la plus juste – c’est cette justesse qui m’a le plus touchée, car je ne serais pas arrivée à si bien l’exprimer – en conciliant ce fameux providentialisme qui nous a fait tant débattre et cette exigence de l’intérêt national que doit poursuivre la politique au sens le plus noble du terme.
Pierre Boutang a éclairci d’une manière admirable, à mon sens, la question de l’hérédité qu’il apparente davantage à une succession, dans une acception plus pratique que sanguine si l’on peut dire; une fois encore, c’est l’intérêt national qui prime !
Il y aurait encore de nombreuses choses à mettre en exergue; il serait peut-être nécessaire de regarder cette vidéo une nouvelle fois…
Par ailleurs, je me faisais la réflexion suivante : si Pierre Boutang est la « configuration vivante » de la véritable tradition de l’Action française, alors il a été la preuve vivante qu’une tradition, lorsqu’elle repose sur les principes les plus authentiques de la sagesse et de la raison, est immortelle; elle évolue, mais ne change – substantiellement – jamais. La philosophie de l’Action française, bien interprétée, n’est que l’expression de la logique la plus naturelle. Voilà la noblesse de la politique !
Vous ne vous imaginez peut-être pas quelle joie c’est pour moi de découvrir (enfin !) ce que mon esprit recherchait depuis tant d’années, une philosophie (au sens étymologique, l’amour de la sagesse, une quête de la sagesse) politique qui est, à ce titre, la synthèse parfaite entre l’idéal et la réalité, qui peut seule répondre aux exigences politiques d’une Nation aussi merveilleusement liée à la Providence que la France, et qui mène donc nécessairement au bien commun français !
J’espère que nous parviendrons à transmettre à nouveau cette belle tradition pour le bien de notre pays, mais également, me semble-t-il, pour le bien de chaque Français, car cette philosophie politique sous-tend, pour être effective, comme le disait Pierre Boutang, un retour à une philosophie de vie bien plus saine, à des moeurs bien plus saintes.
Pierre Builly sur Quand, il y a 155 ans,…
“J’ai lu quatre fois « L’Éducation sentimentale » sans jamais en retenir quoi que ce soit ; c’est…”