Comme Louis XVI, le 21 janvier, la Reine n’est pas assassinée pour ce qu’elle a fait, mais pour ce qu’elle est.
Elle l’est au cri de « Mort à l’Autrichienne », dans un déferlement de xénophobie indéniable, que l’on peut considérer comme étant l’une des sources lointaines du racisme.
Les mêmes xénophobes, par ailleurs, n’hésitant pas à souhaiter « qu’un sang impur » abreuve leurs sillons, on est bien là dans ce qui est peut-être la première manifestation « moderne » du racisme authentique…
Xénophobie et racisme dûment condamnés et flétris par les héritiers de la Révolution aujourd’hui, alors que leurs « grands ancêtres » en sont donc, pour une bonne part, à l’origine !…..
Il est vrai que la République idéologique n’en est plus à un paradoxe près : elle accueille, dans le Panthéon (« Aux grands hommes, la patrie reconnaissante »), Lazare Carnot, l’organisateur du Génocide vendéen, et Voltaire, furieusement antisémite et joyeusement raciste; et elle laisse Napoléon aux Invalides, dans son monument d’orgueil, à l’admiration des foules, lui qui déclarait les juifs « des sauterelles et des chenilles qui ravagent la France »….
Âgée de trente-huit ans (Louis XVI en avait 39, le 21 janvier), la Reine en paraissait alors soixante : depuis le retour de Varennes, ses cheveux étaient devenus blancs…..
Un témoin oculaire, un nommé Lapierre, écrit à la société populaire de Carentan que la reine, qu’il appelle d’une injure qui ne déshonore que lui et que nous ne répéterons pas ici « a été à l’échafaud avec une fermeté incroyable, sans broncher ».
Pour ce qui est du Panthéon et de l’idéologie républicaine, nous serons toujours d’accord. Toutefois vous omettez que Napoléon fut inhumé aux Invalides sur ordre du roi Louis-Philippe, lequel n’hésita pas à envoyer son propre fils récupérer le corps à Sainte-Hélène. Même si les circonstances expliquaient ce geste.
(a EHLB) Vous avez raison de rappeler que c’est Louis-Philippe, et non la République idéologique, qui a rapatrié la corps de Napoléon 1er et l’a dignement inhumé. Mais les raisons du Roi étaient « royales », et « bonnes » : la Royauté rassemble tous les Français, et tout ce qui est national est nôtre; la Royauté referme les plaies, tourne les pages, solde le passé, pour permettre de réunir tous les Français, afin qu’ils affrontent ensemble les problèmes présents et à venir…
Mais, en faisant rapatrier le corps de Naopléon 1er, et en faisant donc oeuvre de réconciliation, Louis-Philippe ne prétendait pas, comme le fait notre république idéologique aujourd’hui, donner une ou des leçons de morale à la terre entière; et présenter son régime comme valable pour la terre entière. Il faisait oeuvre pacificatrice.
Ce qui était bel et bien un acte de réconciliation pour Louis-Philippe, qui s’en était tenu là, change de nature avec le Système, et devient franche mascarade : ce qui est odieux et grotesque à la fois, dans le Système, ce sont les contradictions flagrantes entre ce qu’il dit et ce qu’il fait : « fraternité » mais Génocide et Panthéon pour Carnot; diabolisation pour antisemitisme de Maurras mais Panthéon pour Voltaire et Invalides pour Napoléon…
PS : Il faudra bien aussi, un jour, faire rentrer les corps de Charles X, du Comte de Chambord et de… Napoléon III.
Le corps qui a été rapatrié par le Prince de Joinville, fils de Louis Philippe, lequel commandait l’expédition navale chargée de cette mission, n’est probablement pas celui de Napoléon, et le Prince de Joinville le savait. Le corps de Napoléon avait été enlevé par les marins anglais peu de temps après sa mort et envoyé à Londres. Il n’a jamais été rendu. Certains prétendent que Georges IV voulait le faire enterrer à Westminster pour des raisons mal connues.
Antiquus, c’est bien la 1ere fois que « j’entends » cela…Cela dit, j’approuve (comme vous d’ailleurs) ce que dit LAFAUTEAROUSSEAU…VLR !
Le véritable acte fondateur des totalitarismes modernes c’est la « Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ». Elle pose la « liberté » comme un droit. Or il existe une grande différence entre « les libertés de fait » conquises comme des privilèges et « la liberté », entité métaphysique, conquise comme un droit et susceptible d’armer le bras du premier tyran venu (ex: Le génocide Vendéen).
Théoriquement fondée sur un principe de tolérance, l’idéologie des droits de l’homme se révèle porteuse de l’intolérance la plus extrême, du rejet le plus absolu. De même que les croyants pensent devoir convertir les infidèles, les « droitsdel’hommistes » se considèrent en droit d’en imposer les principes au monde entier. Ils sont « l’horizon moral de notre temps » dit Robert Badinter, la « religion de l’humanité » selon Nadine Gordimer, « une religion mondiale » pour Elie Wiesel. Ce qui revient à dire qu’il n’y a pas de « moralité » en dehors de l’universalisme biblique dont l’ideologie des « droits de l’homme » est la transposition récente.
En fait, il s’agit comme sous l’empire Romain, de dresser l’individu contre la société, d’opposer les droits individuels, déclarés « naturels » et « imprescriptibles » à ceux des peuples et des nations.
« En ayant droit à tout, écrit Edmund Burke, on manque de tout ».
Tous les droits prétendus de la « Déclaration de Droits de l’Homme » sont extrêmes, et autant ils sont vrais métaphysiquement, autant ils sont faux moralement et politiquement.
Pour moi, la déclaration des droits de l’homme n’est que la fille contrefaite de la Bible. Les révolutionnaires ont sélectionnés les meilleurs extraits de la Bible, les ont tournés à la sauce franc-maçonne pour les resservir au monde. A présent les droitsdel’hommistes brandissent leur déclaration comme autrefois les missionnaires brandissaient la Bible pour annoncer la Bonne Nouvelle. La déclaration des droits de l’homme me fait l’effet d’une jeune impertinente cherchant par tous les moyens à envoyer son encombrante et bimillénaire maman à l’hospice.
Comme disait Louis de Bonald:
« La révolution française a commencé par la déclaration des droits de l’homme; elle ne finira que par la déclaration des droits de Dieu. »
Dire que la Déclaration universelle des droits de l’homme est le véritable acte fondateur des totalitarismes modernes c’est comme dire que la monarchie de droit divin est le véritable acte fondateur des théocraties modernes, cela n’a pas de sens.
Qu’est-ce que cela prouve ? A mon avis, simplement, que manier des concepts purs, sans référence au réel, notamment à l’Histoire, expose à tous les dangers.
Cette considération vaut aussi, à mon sens, pour la formulation que DC propose.
Dire que la monarchie « de droit divin » est le véritable acte fondateur des théocraties modernes n’a, en effet, aucun sens, et ne peut se référer à aucune situation historique ayant réellement existé dans le monde moderne. Disons : depuis la Révolution et sous les latitudes où le concept de monarchie « de droit divin » a pu avoir un sens. (Quel sens d’ailleurs, puisqu’au temps où cette notion a eu cours, tous les pouvoirs, qu’ils fussent des royautés ou des républiques, dans l’optique chrétienne, étaient censés être « de droit divin »).
En revanche, avec la disparition, progressive, des pouvoirs qui constituaient l’ancienne Europe, à la suite de notre Révolution, le XXème siècle a bien été celui des grands totalitarismes qui, par filiation directe, se sont imposés en Europe et ailleurs; y compris le totalitarisme mou de l’argent et du consumérisme, que nous subissons aujourd’hui, qui est plus « doux » que ses prédécesseurs, mais, sans-doute, tout aussi destructeur.
Tout à fait d’accord avec l’exposé d’Anatole.
Il va de soi que ma formulation n’avait aucun fondement,
sinon l’intérêt de faire réagir sur les propos fumeux de Graviora
Manent.
En quoi svp les propos de G.Manent sont t’ils « fumeux »????
Dire que » Le véritable acte fondateur des totalitarismes modernes c’est la « Déclaration Universelle des Droits de l’Homme » n’a pas de sens.
L’homme n’existe comme homme que déterminé par par le biais des institutions et de l’histoire. L' »homme naturel » n’existe pas. Par contre la mentalité monotheiste et son affirmation humansite privilégient l’individu. Il est en effet possible au nom de la « personne humaine », à vocation universelle, de se considérer comme délié de toute obligation vis à vis d’une collectivité donnée.
Or la société et l’Etat ont aussi des droits. Le peuple a des droits. La nation a des droits. L’homme « individuel » a aussi des droits en tant qu’il appartient à une communauté historique, ethnique ou culturelle donnée; droits qui sont indissociables des valeurs et des caractéristiques propres à cette communauté. Dans ce cas, il n’y a pas de contradiction entre les droits individuels et les droits collectifs, pas plus qu’il n’y de contradiction entre l’individu et la peuple auquel il appartient.
Dans la perspective de l’idéologie des droits de l’homme, une telle contradiction est au contraire la règle. En effet, dans cette société chaque individu considère que ses actes sont leur propre justification. Je ne délègue aucune part de légitimité à autrui. Le pouvoir est dès lors un mal en soi et les relations sociales constamment menacées de désagrégation.
« …..vous sentirez, écrit Louis Pauwels, que tout ce qui oblige l’individu à se conduire en citoyen est contraire aux droits de l’homme…./…Vous verrez la perception, le commissariat de police, la caserne et l’école comme des Bastilles qui écrasent l’homme. Vous appellerez la grâce divine d’une complète rupture de solidarité avec la cité, le sort de la nation, le destin de la patrie. Toute contrainte en vue d’un bien collectif s’opposera aux droits de l’homme. »
L’homme que défend l’idéologie des droits de l’homme est un homme aux semelles de vent qui n’a ni appartenance ni héritage, ou qui veut détruire l’un et l’autre. C’est en celà, mon cher DC, que cette idéologie est l’acte fondateur des totalitarismes modernes.
Mon cher Graviora Manent,
Ce que vous affirmez : ni individu sans reconnaissance de la
collectivité, ni collectivité sans reconnaissance de l’individu, va
de soi.
Mais affirmer que nécessairement la déclaration universelle
des droits de l’homme a pour unique objectif, de nier cette
collectivité, alors qu’elle ne peut être elle-même adoptée que
par des collectivités qui ont autorité politique, n’a à mon avis
ni fondement, ni sens.
Ce serait plutôt le contraire, elle protège les individus de
collectivités qui auraient tendance à nier ces droits individuels
et à être totalitaires. Voyez la Chine, l’Iran ou la Syrie par
exemple, un peu de mise en application de la déclaration
universelle des droits de l’homme ne leur ferait pas de mal
bien au contraire!
Une critique de l’idéologie des droits de l’homme ne doit pas, mon cher DC, accréditer l’idée extravagante selon laquelle les hommes n’auraient pas de droits. Les droits individuels existent.
Toute la question est de savoir s’ils sont mieux défendus par une théorie mondialiste égalitaires (tous les hommes ont les mêmes droits) ou par une pluralité de situations différentes.
Il est hors de question de dire que certains hommes auraient plus de droits que d’autres, mais simplement que chaque communauté politique, historique et culturelle doit se voir reconnaitre le droit de spécifier la nature des protections individuelles qu’elle entend attribuer à ses membres.
Une nation, en effet, ne respecte les droits individuels que pour autant qu’ils sont conformes à son histoire. Autrement dit, la souveraineté politique et juridique totale est la condition du respect des droits individuels réels.
Si l’on suit votre raisonnement Graviora Manent, tout pouvoir
souverain peut exercer un totalitarisme sur les individus dès lors
que ce totalitarisme est conforme à son histoire.
Nous ne pouvons donc être d’accord; car il ya pour
l’homme des droits universels, quelque soit cet être humain et où
qu’il se trouve, qui relèvent simplement de son humanité.
Il me semble que DC ne fait que reporter à un échelon supérieur, c’est à dire, au fond, universel, le problème qu’il pose lui-même. Croit-il qu’aucun arbitraire, aucune tyrannie ou totalitarisme ne peut s’y développer ?
En effet, ou bien les droits universels qu’il y aurait pour l’homme, sont une affirmation d’ordre simplement moral, une sorte de vœu pieux universel, ou bien il faut une autorité quelconque, elle-même universelle, et dotée des pouvoirs de coercition adéquats, pour les faire appliquer.
Comme, de facto, une telle autorité n’existe pas, pas plus que n’existe de « communauté internationale », soit des protestations ou condamnations formelles, sans suite, sont émises, à grand ou petit bruit, par certains, lorsque les « droits de l’homme » leur semblent violés, ici ou là, soit s’organise un « droit d’ingérence », parfaitement arbitraire et sélectif, à la discrétion des puissants du moment, pour intervenir, où bon leur semble, lorsqu’ils le souhaitent, ou lorsqu’ils le peuvent, à leur seule appréciation, et, probablement dans leur seul intérêt, réel ou supposé, y compris par la force et par la violence des armes.
C’est ainsi que l’on interviendra en Côte d’Ivoire ou en Libye, théoriquement pour éviter que les dirigeants de ces pays ne massacrent leurs concitoyens, mais on se gardera bien d’empêcher que la Chine n’extermine les Tibétains et, probablement, on évitera d’intervenir directement en Syrie ou ailleurs, lorsque c’est, en quelque sorte, difficile …
Je ne sais pas s’il existe vraiment une métaphysique des droits. Il faudrait y réfléchir. Mais, à mon sens, s’il existe des droits concrets, ils naissent de l’équilibre des forces, des traditions et de l’Histoire au sein des communautés humaines existantes. Il en est de même entre les nations dans les périodes ou s’établit, pour un temps, un certain « ordre international » qui consiste, d’ailleurs, surtout, en un équilibre.
Autrement dit, il n’existe de droits concrets qu’à proportion de la stabilité, de l’équilibre, du degré d’harmonie des communautés historiques composant, jusqu’à nouvel ordre, notre « monde ». Je dis « jusqu’à nouvel ordre » parce qu’existe aussi le risque d’un monde globalisé par la tyrannie des marchés, du consumérisme et de l’argent, où « prospèrerait » l’homme au « regard vide » dont parle Jean François Mattéi …
Et c’est pourquoi un certain « éloge des frontières » me semble assez justifié, y compris dans le domaine des droits.
Mon cher DC, encore une petite précision puis je m’en tiendrai là.
La vie étant toujours un rapport de force, la liberté de l’homme dans l’abstrait, c’est celle du renard dans le poulailler. Lacordaire disait: » Entre le fort et le faible, c’est la liberté qui opprime et la loi qui libère ».
Au nom de la « liberté », la Révolution de 1789 a abouti, très logiquement à la terreur de 1793. Staline, de son vivant, fut chanté comme le plus grand promoteur de l’idée de liberté que le monde ait connu. Thomas Jefferson, grand spécialiste de l' »égalité naturelle », fut jusqu’a sa mort un propriétaire d’esclaves.
Ceci démontre que dans le domaine réel, chacun sait qu’il y a, pour l’égalitarisme, des hommes « moins égaux que d’autres » et des idées qui ont moins le « droit de vivre » que d’autres.
Nietzsche avait prévu une bataille des esprits dans les années à venir. Ce sera en gros, entre le chrsitianisme et les droits de l’homme car ils ont partie liée, contre le droit des hommes à vivre leur destin selon leur génie propre, le droit des hommes à refuser de se plier à un modèle universel dont l’histoire nous enseigne qu’il est le véhicule du pire de tous les totalitarismes.
Que de confusion !
Adhérer à la déclaration universelle des droits de l’homme n’a
jamais autorisé un Etat à s’ingérer dans les affaires d’un autre
Etat.
Par contre, y adhérer comme la Chine, suppose tenir ses
engagements, ce qui n’est évidemment pas le cas et montre
bien que ce qui importe n’est pas la déclaration en elle-même
mais ce que l’on en fait, ou pas, d’ailleurs.
Ceci s’applique de la même manière à notre propre
déclaration des droits de 1789, qui n’a rien à voir avec 1793.
Sinon, comment expliquer que la Vème république qui l’a
inclus dans son bloc de constitutionnalité ne soit pas un
régime totalitaire type 1793, si l’une est la cause de l’autre.
Il n’y a pas à priori de modèle universel, seule l’humanité est
universelle. L’homme n’est pas réduit à un animal soumis aux
rapports de force de la nature car il est civilisé et fait oeuvre
politique et spirituelle.
Chers frères,que d’énergies intellectuelles gaspillées!Tant que les hommes ne voudrons pas connaitre leur véritable histoire,ils ne pourrons vivre ensemble.Vous me semblez bien éloignés de Dieu,le dieu chrétien car Jésus est allé au delà de la Loi(les dix commandements donnés aux hébreux),Il est le rassembleur de tous,ce qui l’a mené sur la croix,car les hommes de pouvoir par tous les siècles ont cherchés à éliminer l’unité et diviser pour garder leur pouvoir.Vous savez bien chers tous que ce sont toujours les mémes qui ont le pouvoir vous qui connaissez l’histoire.Sachons donner l’exemple et comportons nous en chrétiens royalistes,confiants dans nos convictions.Gardons un objectif important,celui de transmettre notre savoir à autrui.
Pour répondre à Oddone Michèle : quand l’homme fait oeuvre
spirituelle, s’il est croyant et chrétien de surcroît, il le fait
nécessairement en accord avec ce que le Christ nous a
enseigné. Ceci dit nos propos étaient essentiellement d’ordre
politique et non religieux.
Je suis d’accord avec cette précision de DC.
Je lui demande, toutefois, si, en tant que chrétien, la déclaration de 1789 le satisfait complètement lorsque, dans son préambule, elle déclare s’exprimer « en présence et sous les auspices de l’Être Suprême ».
En 1789, le peuple français est au moins à 95% catholique. Cette formulation improbable lui est tout à fait étrangère. « Dieu » au lieu de « l’Être Suprême » lui aurait été certainement plus compréhensible.
Et, d’autre part, dans tous les cas, quelle emphase et quelle prétention de mauvais aloi !
La volonté de rupture est évidente, dans ce signe, comme dans bien d’autres de cette « déclaration » que le pauvre Louis XVI n’a signée qu’avec des réserves et, bien évidemment, sous de terribles menaces.
Cette volonté de rupture – bien plus que d’évolution paisible et ordonnée – est évidente. Elle tend, déjà, à imposer au peuple français, au nom duquel elle prétend pourtant s’exprimer, une idéologie qui n’est pas la sienne, raison pour laquelle elle établira, ensuite, son pouvoir par la coercition et la terreur.
On peut y voir, en effet, une origine des totalitarismes que le monde a subis depuis et qui ont emprunté beaucoup, on le sait, à notre Révolution.
Cher Jaco,
Je partage votre avis selon lequel, la mention de « Dieu » eut été plus conforme que celle d’Etre Suprême, plutôt inspirée de la franc-maçonnerie. Ou alors, il fallait rester exclusivement dans l’ordre philosophique et politique et s’abstenir de faire référence à tout aspect « religieux ».
Je ne connais pas les détails des débats à ce sujet, mais je suppose qu’il y en a eu, il serait intéressant de savoir si cette mention a été ou non le résultat d’un compromis des rédacteurs de la déclaration.
Il est vrai que si l’on compare pour la même époque, les formulations utilisées, par exemple aux Etats-Unis d’Amérique, il est question de Dieu et non pas d’Etre suprême.
Quoiqu’il en soit, je ne partage pas cependant votre conclusion par laquelle vous y voyez une origine des totalitarismes, qui, par définition, ne pourraient se réclamer ni de l’Etre suprême, ni des droits de l’homme.
Tout ce que l’on peut dire à mon avis, c’est que les régimes totalitaires se sont servis de, ou plutôt ont détourné ces textes
à leur profit, pour forger leur révolution totalitaire, alors que la révolution pouvait très bien être royale, comme ce fut le cas au moins jusqu’en 1790, même si le Roi a manqué d’initiatives.
En conclusion, la révolution de l’ordre social et politique de 1789 ne menait pas nécessairement à un régime totalitaire dès lors qu’elle aurait été reprise en main par le Roi, avant la fuite à Varennes.
Le problème est que le Roi a été dépassé par les événements mais aussi par son éducation d’un autre temps et que malheureusement, il n’a jamais su ou pu, un moment, les devancer pour reprendre la main. Là, où Louis XVI a malheureusement échoué, bien que plein de bonne volonté et ne pensant qu’au bonheur des Français, une personnalité tel Henri IV aurait pu réussir, mais l’histoire est ainsi, et je ne crois pas au fatalisme en ce domaine.
On peut, en effet, cher DC, conclure nos échanges comme vous l’avez fait.
Il est certain qu’un Etat aussi consubstantiel à la nation que l’était, encore en 1789, la monarchie française, ne peut tomber que par une conjonction assez exceptionnelle de circonstances défavorables. Louis XVI est l’une d’entre elles, malgré ses qualités, celles que vous avez dites et, sans-doute, quelques autres, encore. Ni son éducation, en un sens, d’un autre temps, surtout en matière de religion, ni son caractère ne le rendaient apte à affronter des circonstances dont il n’a compris l’ampleur et la gravité que trop tard.
Pour moi, ces considérations à propos du roi, n’annulent pourtant en aucune façon la responsabilité du système idéologique qui se mettait en place, en fait, dès 1789, et dès la déclaration des droits de la même année, non pas tant en énonçant, simplement, une série de droits, reconnus et pratiqués, depuis longtemps, déjà, dans d’autres pays et, d’ailleurs, aussi, en France, mais, plutôt, en le faisant, conjointement, au nom et dans l’esprit d’une idéologie de rupture et même de franche opposition – non d’évolution – avec tout l’édifice social, politique et spirituel de l’ancienne France, idéologie qui était étrangère au peuple français et qu’il fallut, en fait, lui imposer par la force. Non seulement force violente et clairement totalitaire, pendant la Révolution, mais force coercitive aussi, dans bien des domaines, sous nos Républiques successives.
C’est ici, cher DC, que nos analyses divergent. Et je ne vais pas refaire le débat….
Sans vouloir refaire le débat, cher Jaco, il est clair qu’à ce moment de 1789, il y a une volonté de rupture avec « tout l’édifice social, politique et finalement spirituel de l’ancienne France » et que comme vous le reconnaissez vous-même, le Roi n’était pas préparé à ces circonstances, qu’il n’a pas su, ou cette fois, voulu voir venir, alors que certains le mettaient en garde.
Mais si ce que vous affirmez, avait selon vous, nécessairement pour conséquences, des effets irréversibles même jusqu’à nos jours, devant se manifester par la violence, le totalitarisme et la coercition, il n’y aurait jamais eu la Restauration, la Monarchie de Juillet, l’abolition de la constitution civile du clergé etc… Ce qui prouve que de nos jours aussi, tout ceci peut très bien être pris en compte sans aboutir inéluctablement aux bouchers de la Terreur et autres dictateurs sanguinaires, sans porter atteinte à l’Eglise qui a sa propre existence, et en laissant à chacun sa liberté de conscience. Pensez-vous que la rupture de 1789 fait qu’un chrétien du XXIème siècle, ait des principes si différents d’un chrétien du XVIIIème siècle, en son fond intérieur, je ne le pense pas personnellement, tout le reste est d’ordre politique et nous n’allons pas reconstruire l’Ancien Régime !
Si l’idéologie des droits de l’homme marque auourd’hui le point de convergence de tous les courants égalitaires, tant religieux que laiques, ce n’est pas seulement parce que notre « civilisation égalitaire » a besoin d’une légitimation théorique suprême. C’est aussi parceque le thème des droits de l’homme constitue un »fondement commun » de tous leur discours.
Libéraux, socialistes, marxistes, chrétiens sociaux, et même certains royalistes, sont tous passés, à un moment ou à un autre de leur histoire par l’idéalisme rationel des droits de l’homme.
Seule en effet l’idéologie des droits de l’homme était susceptible de regrouper sur une position de repli, une intelligentsia désorientée par l’effritement de son discours et l’effondrement de ses modèles.
L’idéologie des droits de l’homme constitue le lieux de retrouvailles de tous les désillusionnés des systèmes issus de la mentalité monothéiste, le lieux où ils peuvent à la fois reconnaître leurs échecs et se donner bonne conscience. C’est l’idéologie du troisième age. Le troisième age de l’égalitarisme.
Il me semble que les hommes sont certes différents les uns des
autres, et chaque individu est unique, mais l’humanité est, elle,
universelle, et cela n’est pas une idéologie, mais la
reconnaissance d’une même dignité.
La dignité est, mon cher DC une valeur cardinale. C’est pourquoi elle doit-être sortie des ornières de l’universalisme et de la subjectivité.
Absent de la déclaration de 1789, le mot « dignité » figure au préambule de la version de 1948. A Rome la « dignitas » était étroitement liée à un rapport de comparaison, nécessaire pour déterminer les qualités qui faisaient que l’on méritait quelque chose, qu’on en était digne. Cicéron: « Dignitas est alicujus honesta et cultu et honore et verecundia digna auctoritas ».
La dignité moderne, au contraire, est un attribut qui ne saurait faire l’objet d’une évaluation puisqu’elle est attribuée à tous. Si tout le monde est digne, c’est comme si personne ne l’était.
J’ajouterai pour répondre à une argumentation classique, que si l’homme doit être respecté enraison de sa dignité et que ce qui fonde sa dignité est son droit au respect,ont est là dans un raisonnement circulaire qui s’apparente à un sophisme.
A mon avis, la dignité humaine est davantage un état
inaliénable, celui d’être humain, plutôt qu’un droit.
Lorsque le devoir de la respecter n’est pas garanti, cela devient
un droit.
la trêve de Dieu, l’habeas corpus, Montaigne – la Boétie l’humanisme, le droit des gens…la foi l’espérance et la charité…Nul besoin de la déclaration des psychopathes sanguinaires et génocidaires pour inscrire la dignité de la personne humaine dans le droit et la praxis du corps social…L’exemplaire original conservé (mais caché) de la constitution de 1793 est relié en peau humaine…That’s All Folks « Liberté, que de crimes on commet en ton nom » etc etc etc…
Que la tristesse de cet anniversaire se transforme en tendresse éternelle pour cette belle Reine,si mal connue donc si critiquée.Qu’importe,nos pensées pour cette famille royale que l’on nous a arraché la rende immortelle à l’histoire.Cette famille est dans la Lumière avec les Saints.Confiance,paix,joie.
Si l’on peut comprendre, sans admettre, l’exécution du Roi Louis XVI comme un rite sacrificiel archaïque, primitif et fondateur, l’assassinat de la Reine n’a aucune justification et ne peut bénéficier d’aucun pardon : la République est souillée à jamais par ce crime inexpiable ; que des rues et des places françaises portent encore le nom de Robespierre est aussi incompréhensible que si des places allemandes se baptisaient encore du nom d’Adolf Hitler.
Et le sang qui ruisselle sur l’autel hâtivement édifié sous l’échafaud par un prêtre réfractaire qui dit en toute hâte les prières des agonisants au moment où la guillotine coupe en deux la Reine retombe encore en pluie désolée sur notre pays.
Pour répondre à DC et Jaco et et à d’autres à propos de la Révolution de 1789 et ses suites dramatiques, il faut quand même avoir une vision objective de l’histoire. Toute la fin du XVIIIe siècle a été marquée par des difficultés économiques, sociales et politiques que les derniers rois et notamment Louis XVI n’ont pas su résoudre et aussi par l’hostilité systématique de la cour et des parlements à toutes les réformes raisonnables et indispensables qu’il aurait fallu faire, comme, entre autres, celles proposées par Turgot.
A cet égard, l’indécision de Louis XVI, son incapacité à prendre des mesures fortes et à les maintenir, ont été une des causes des évènements révolutionnaires.
C’est lui qui a convoqué les Etats-généraux et qui n’a pas su ensuite les gérer. Pourtant, jusqu’à la fin de 1790, tout le monde ou presque se déclarait royaliste et voulait maintenir la monarchie, évidemment sous une forme adaptée à l’évolution des idées.
Si le roi avait été plus habile politique et plus ferme dans son autorité, s’il avait su ne pas écouter les pires réactionnaires de la cour, il aurait pu prendre la tête des réformes et conduire la révolution en douceur vers une conclusion plus heureuse. Malheureusement, il a commis beaucoup d’erreurs qui ont fait le lit des plus sectaires des révolutionnaires qui ont ainsi pu imposer leur idéologie et leur volonté à une majorité jusque là légaliste et royaliste.
Il a donc une part de responsabilité dans la tournure tragique des évènements qui ont suivi, jusqu’à sa mort et celle de la reine, la Terreur et le génocide vendéen. Cela n’excuse nullement les régicides de leurs crimes multiples qui ont systématisé les horreurs totalitaires les plus atroces qui ont déshonoré l’image de notre pays et que l’on ne retrouvera qu’au XXe siècle.
N’oublions quand même pas non plus qu’il y avait eu sous l’Ancien-Régime la Saint-Barthélémy et les dragonnades qui ne s’étaient pas faites dans la tendresse; que la justice était souvent une parodie de justice agrémentée des pires tortures; que les privilèges de la noblesse et du clergé étaient de plus en plus intolérables.
Pour conclure, soyons royalistes, certes, mais de raison parce que nous croyons qu’il faut un arbitre neutre au dessus de la mêlée politicienne et quelqu’un qui garde le cap de la longue durée pour défendre les intérêts nationaux par-dessus les ambitions électoralistes à courte vue. Rien n’est jamais tout blanc ou tout noir. Sachons faire avec objectivité la part des choses, ne remplaçons pas une idéologie dogmatique par une autre qui ne serait que son reflet inversé. Sachons raison garder!
Certaines critiques contre le Roi Louis XVI ne tiennent pas compte de recherches et decouvertes recentes sur la periode qui a précédé la revolution et sur le deroulement meme de la revolution.
Pour commencer a comprendre,il faut remonter a 1774 ,puis se poser sur la période de 1776 à 1783 avec la magnifique guerre d’Amérique (d’un point de vue tactique)gagnée par l’armée du Roi de France.
Cette guerre est largement méconnue du public comme des historiens « publiés » actuels.
En particulier,ceux ci ignorent le niveau de force dans le quel se trouvait L 16 sur cette période au point de créer un mouvement de panique durable a Londres.
Londres est passé juste a coté d’un désastre largement méconnu du public comme des historiens présent dans les librairies.
Ce qui explique la volonté farouche de William Pitt de mettre fin
une bonne fois pour toutes au problème Français.
Tout a ete fait pour declencher/accelerer la revolution jusqu’à son point culminant constitué par le 21 janvier 1793.
Londres était enfin vengée de l’humiliation et de la panique des années 1776/1783.
Son champ de croissance du 19 eme était enfin ouvert.
On notera une suite d’évènements surprenant dans les années 1787/1788 qui expliquent le déroulement de 1798/1794.
Si le Roi avait pu lire en 1778 dans une boule de cristal les années 1788/1794,nul doute qu’il aurait changé du tout au tout sa vision des choses et des hommes.
A mon avis,il fut piégé par une interprétation naive du catholicisme
Toujours vivante dans nos pensées,dans nos prières pour l’éternité.
Au-delà du débat intéressant et abstrait sur les droits de l’homme, où sont, au demeurant, les devoirs de l’homme ?, il est peu parlé du martyr de notre pauvre reine. Celui-ci reste une tâche indélébile dans l’histoire de ce pays. Un crime d’autant plus ignoble que ses auteurs se gargarisaient du matin au soir des droits de l’homme. Napoléon évoquait ces » égarements »qui ont déshonoré la révolution », n’hésitant pas à qualifier de coquins et de misérables ces révolutionnaires du boulevard du crime. Ce même Napoléon écrivait aux députés de Saône-et-Loire que » la monarchie est aussi nécessaire à l’existence et au bonheur de la France que le soleil qui nous éclaire ».
Cette hypothèse n’a jamais été prouvée, même si elle a été évoquée lors d’une émission sur France 2. Le Chef de la Famille Impériale pourrait solliciter l’Etat pour une éventuelle analyse, mais je doute qu’il soit suivi…Néanmoins, si cela était prouvé, quelle affaire