Les commentaires, on le sait, sont nombreux et foisonnants sur notre blog. Ils en prolongent les notes. Et, parfois, ils ajoutent ou signalent l’essentiel. C’est pourquoi nous créons cette rubrique (sans doute hebdomadaire) qui doit donner davantage d’audience aux commentaires les plus importants.
De tous les commentaires parus récemment, l’un des plus importants – que nous mettons ici en ligne – est celui posté par Jean Louis Faure, le 26 septembre dernier. Il signale et analyse le « renversement » qu’opère, ces temps derniers, la politique américaine au Moyen-Orient. Evolution dont, un des premiers, Hervé Juvin avait annoncé l’importance et analysé les causes. Nous y avions fait écho, ici. Si la France avait une politique étrangère et une diplomatie, elle aurait devancé les Américains – notamment vis à vis de l’Iran – par des initiatives appropriées qui nous auraient été profitables. Il est vrai que, ces derniers temps, le Chef de l’Etat s’est occupé de l’affaire Léonarda… C’est tout dire.
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C’est à dessein que je place un commentaire sur un billet d’Antiquus d’octobre 2009. Car les évènements qui se déroulent depuis l’élection d’Hassan Rohani le 15 Juin dernier, sont d’une importance à notre avis considérable, et dans le prolongement de ce qu’il avait écrit. C’est à nouveau un truisme de dire que l’on n’en perçoit pas les mécanismes avec la lecture de la presse française. Une réaction imbécile du Monde fut évidemment d’attribuer le changement à la réussite des sanctions économiques.
L’évolution en cours est d’une autre nature. La presse américaine a rapporté le discours d’Obama à l’ONU sur un mode beaucoup plus compréhensible que l’éternel manichéisme puéril des media français.
Selon Ardavan Amir-Aslani c’est une partie beaucoup plus vaste qui vient de démarrer, où les pions sont autant à Washington que dans la population iranienne qui souffre beaucoup des sanctions économiques.
Pour résumer, les États Unis revoient sans faiblesse leurs intérêts au Moyen-Orient, avec l’idée de réduire leur poids. Révision certainement liée au bouleversement de l’économie du pétrole et des sources d’énergie. Amir-Aslani envisage une stratégie où les USA redonneraient à Téhéran, le rôle de gendarme du Golfe et de la région. Le dossier nucléaire est beaucoup plus marginal que ne laisse penser les hurlements des ultra sionistes, comme si l’utilisation d’une arme nucléaire « en premier » était un scenario crédible. …
Il sera intéressant de suivre comment va être traité le centenaire de la déclaration Balfour en 2017. La seule crainte de l’État factice en Palestine, est évidemment que Washington ne se montre plus intéressé par la région. Pour preuve les propos qui se voulaient cinglants, mais qui en réalité reflétaient une profonde inquiétude, d’un représentant d’un sionisme pur et dur, l’avocat français Goldnadel, dans un débat chez France 24. Mais selon une coutume bien établie l’administration des bords du Potomac regardera d’abord l’intérêt de son pays, et la communauté juive américaine n’est pas obnubilée par le devenir d’Israel.
Le contexte est en train de très profondément évoluer.
À écouter les hurlements de l’extrémiste Netanyahu, les négociations ouvertes à Genève le 7 Novembre, appuient là où ça fait mal. Le désengagement américain de cette région est désormais flagrant. Bien entendu personne ne peut croire les accusations farfelues de l’utilisation de l’arme nucléaire en premier. La question de l’enrichissement n’est donc rien d’autre qu’un prétexte.
La lecture de la presse internationale hier montre que nous avons chez nous, la caisse de résonance de l’extrémiste en la personne de Fabius. Sa position ultra, contre le reste des pays intervenant dans ce processus est profondément choquante, encore plus quand c’est rapporté «au nom de la France». Alors qu’il n’engage que lui. À propos de la Syrie, le site d’Aymeric Chauprade avait émis l’hypothèse que Fabius agit seul sans en référer à «la fraise des bois» qu’il méprise profondément. C’est certainement le cas ici. Une seule question survient alors : à qui obéit il ? La réponse est assez simple … Pour les intérêts de la France, ce sera dans une autre vie.
Titre d’un quotidien du soir connu hier : «Nucléaire iranien : le rôle de la France en question après l’échec des négociations»