Vaudeville pour les uns, psychodrame pour les autres, les amours élyséennes ont partiellement parasité la conférence de presse de M. Hollande. Ainsi peut-on considérer que la question de M. Domenach (Marianne) sur la santé de Mme Trierweiler (« comment va-t-elle ? ») répondait à l’attente de l’aréopage médiatique. D’autres journalistes, non contents de remettre en cause le principe même des « grand-messes de l’Elysée », jugées compassées et obsolètes, réclament désormais une sorte d’égalité de fait avec le chef de l’Etat, avec « droit de réponse » pour le journaliste questionneur… Décidément, ces gens-là se croient tout permis.
La conférence a quand même eu lieu, au cours de laquelle M. Hollande s’est exprimé de façon plus ou moins évasive, passant ainsi de l’habituelle incantation européiste à la récurrente évocation de notre millefeuille administratif. Plutôt bon sur la forme, convenons-en, il n’est pas vraiment, sur le fond, sorti de son ambiguïté coutumière – en bon admirateur de M. Mitterrand qu’il est. D’abord, en jouant avec les mots. Est-il social-démocrate, social-libéral ou social-patriote ? Il peut bien faire rire l’assistance aux dépens de M. Levaï (France Inter) sur sa fibre social-démocrate, c’est lui qui est plaisant de se référer à une posture politique qui a fait long feu dès lors que le(s) patronat(s) jouent gagnant à tout coup avec la mondialisation – même dans les pays de tradition germanique, aux syndicats puissants.
On objectera qu’il ne pouvait quand même pas se proclamer social-libéral : c’eût été un comble pour l’élu de la défunte gauche unie ! Et pourtant… N’a-t-il pas explicitement prôné une « politique de l’offre », confortant par là les tenants du libéralisme le plus classique ? Mais, passé maître dans le funambulisme verbal, pour désamorcer toute critique, M. Hollande n’a pas hésité à rapprocher les deux adjectifs « social » et « patriote » : en renvoyant ainsi, même de façon implicite, à la présence, de l’Etat, il rassure un pays qui a la tripe étatique. Pour un « socialiste », quel grand écart entre l’aspiration libérale et le souffle patriotique !
Si M. Hollande est fidèle à sa nature et à ses convictions, le problème reste entier. Quid, en effet, des moyens ou, de façon plus triviale, qui va régler l’addition des mesures annoncées ? Alléger les charges des entreprises va dans le bon sens, mais cela suppose soit qu’on supprime les allocations familiales, soit qu’on trouve l’argent ailleurs. Réponse : on va faire des économies. On nous permettra d’être sceptique. Ne vaudrait-il pas mieux mettre tout à plat et avoir le courage de demander à tous de faire des sacrifices, de vrais sacrifices : ce serait faire preuve de cette vertu essentielle en politique qu’est le courage.
Cette fois encore, ce ne sera sans doute pas le cas. En effet, on peut se demander si M. Hollande n’est pas déjà en pré-campagne électorale pour 2017. Ses offres de service au patronat mettent la droite U.M.P. dans l’embarras : si les résultats sont là, ce sera porté au crédit du candidat Hollande ; si c’est un échec, les Bertrand, Copé et autres adeptes du libéralisme pourront difficilement se poser en recours.
M. Hollande vient de rappeler qu’il est un maître-politicien. Il eût été préférable, pour le pays, qu’il se manifestât davantage comme un véritable chef de l’Etat.
Sincerement vous croyez « aux grands messes de l’Elysée »?
Pour un site catholique, il me faut vous rappeler que la messe est le renouvellement du Sacrifice du Christ.
Quel rapport faites vous avec un Elysée antichrétien et le sacrifice de Jésus!?
-C’est un blasphème de parler de Grand messe de l’Elysée avec un Président qui supporte dans son gouvernement un Peillon qui écrit que l’école républicaine est anti catholique et un Valls qui ne parle pas des profanations d’églises: La Madeleine, Eglise des armées à Toulon etc… Et qu’en fait-il?
Reste aussi pour votre gouverne que l’Icone est une peinture dont le peintre prete ses mains au Saint Esprit dans le prière, qu’elle est le reflet de la Divinité ou du saint représenté; qu’elle n’est surtout pas ce que les journalistes en font! EIXOV en Grec, c’est le reflet, ce n’est pas imago en latin.
Cool Claude !!!
La grand messe de …. comme vous le savez certainement est une expression toute faite qui dénonce l’absurdité d’un chose profane et généralement stupide laquelle on veut présenter avec autant de majesté qu’une messe.
Votre expression : « » » c’est un blasphème de parler de …. » » » est « pain béni » pour les méchants qui ne voudront vous lire qu’au premier degré !!!
Cordialement
Je suis atterré. Je pensais consulter un blog : c’est un site. Je pensais consulter un blog politique : il est religieux (catholique). Que faire ? Je continuerai à lire les notes de Delanglade dont j’ai la faiblesse de penser qu’elles sont effectivement politiques (en tout cas pas religieuses), laissant à Monsieur Claude les jouissances spirituelles des autres notes, articles et annonces -souvent plus religieux que politiques, je l’admets avec effroi.
(A Créon) Ne soyez pas « atterré » : « lafautearousseau, quotidien royaliste sur le Net » dit notre bandeau, et non « quotidien catholique ». Ce n’est pas parce que « Claude » s’est arrogé le droit (et de quel droit ?) de nous cataloguer « site catholique » que nous le sommes. Les commentaires ne sont pas modérés, chez nous, afin de favoriser le débat et les échanges d’idées. La limite de cette « liberté » que nous offrons aux lecteurs c’est que, très souvent, les « commentaires » sont d’un bon niveau (voire parfois d’un excellent niveau) mais que, parfois, certains peuvent écrire des choses totalement hors de propos. Que faire, alors : on arrête les « commentaires », et on punit les « bons » à cause de ceux qui font un mauvais usage de la possibilité offerte à tous de dialoguer et d’aller plus loin ? Ne serait-ce pas dommage ? Quand un commentaire déplaît, soit on y répond, soit on n’en fait pas cas, et on passe aux choses sérieuses. D’ailleurs, dans le cas que vous citez, « Chesco » avait Déjà répondu à « Claude »…
Etre royaliste sans être chrétien,catholique ou protestant,n’a aucun sens.
Qu’est ce qui vous chagrine?
Ce qui me chagrine c’est que le premier commentaire – celui de « Claude » (Monsieur ou Madame) – était à 100% à côté de la plaque comme l’a aussitôt relevé le commentaire sensé de « Chesco ». Soyons sérieux !
Ce blog mène une réflexion politique. C’est à dire qu’il se préoccupe de l’avenir – menacé – de notre nation. Mélanger le plan politique et le plan religieux (lequel s’occupe du « salut des âmes » sur toute la terre) est dommageable pour l’un et l’autre.
Le religieux ne doit pas être réduit au politique; le politique doit savoir se limiter à son propre souci et domaine de compétence : le Bien Commun d’une nation déterminée ; en ce qui nous concerne, la France. C’est déjà beaucoup !
Et pourquoi ne pourrait-on pas être royaliste lorsqu’on est sans foi religieuse déterminée, si l’on croit en la supériorité politique de ce moyen de gouvernement ?
Le gardien de la flamme (ce n’est pas moi) vous dirait qu’en ce cas vous êtes monarchiste, ce qui en soi n’est déjà pas mal et en bonne compagnie.
D’aucuns ont du mal à accepter que ce soit un Charles Maurras, agnostique assumé, qui ait sorti le royalisme des oubliettes poussiéreuses où le « crime parlementaire » de 1873 l’avait jeté.
Il transforma la perception qu’on devait avoir de l’Eglise catholique en principe d’ordre des sociétés, ce que le pape ne tarda pas à lui faire payer cher (1926).
Maurrassien alors ?
Daccord pour Maurras;Ce sont les rois catholiques qui ont façonné la France pendant huit cent ans,avec des premiers ministres cléricaux et guerriers.Si le coeur est noble et sincère la vie de la cité(la politique) et la religion peuvent très bien s’accorder.
C’est par notre soutien au christianisme que nous pourrons être unis et lutter contre cette bande de vauriens qui ont pris le pouvoir et nous livre aux étrangers friqués et leur religion.
A Catoneo
Maurrassien, sans doute. Et, quoiqu’agnostique, Maurras était bien royaliste, n’est-ce pas ? Il n’ignorait rien, bien-sûr, de toutes les dimensions de la fonction royale, de « l’être » d’un roi. Et il y a des rois et des empereurs par toute la planète ; différents mais avec des traits essentiels communs (voir les études de Jean-Paul ROUX). Ils sont catholiques, protestants, orthodoxes, musulmans, bouddhistes du petit ou du grand véhicule, shintoïstes, etc. Aucun n’est athée. Certains sont, peut-être, à titre personnel, agnostiques ; cela ne regarde personne. Rois catholiques ou très chrétiens, descendants du prophète ou fils du ciel, tous, de quelque façon qu’on les « nomme », sont des Rois. Les rois de France sont très chrétiens, catholiques. C’est un fait historique que leurs descendants ne démentent pas ; et c’est, aussi, me semble-t-il, un fait « politique ». Nous devrions en être tous d’accord.
Autre question : Il y a, à mon sens, un « catholicisme » de Maurras qui – quoique presque toute sa vie se soit passée sans la foi – est sous-jacent à toute sa pensée, toute son œuvre (politique, littéraire, notamment poétique) et va beaucoup plus loin que ce que l’on a dit ou cru communément. Aurait-il accepté de définir l’Eglise catholique comme simple « principe d’ordre des sociétés ». Je suis sûr du contraire, mais je ne joue pas, moi non plus, au gardien de la flamme ! Et en traiter ici mènerait trop loin.
A Michèle Odonne
Ce qui précède est, aussi, en référence à votre commentaire. Serons-nous d’accord ? Je le crois. Je l’espère !
La discussion est intéressante. Mais quel diable est tombé dans le bénitier pour nous entraîner si loin du thème de l’excellente note – très politique – de Louis-Joseph Delanglade ? Ce diable-là aurait-il pour intention maligne de le dégoûter de réfléchir et écrire pour nous sur le sort temporel de la France ? Maurras aurait dit : « … notre salut temporel et peut-être l’autre ». C’est ce « peut-être l’autre » qui doit inquiéter ce diable qui divise en organisant sournoisement la confusion des domaines et celle des esprits.
Brisons là : nous retombons dans l’ornière divagante où ce fichu diable ne cesse de nous entraîner.
Tandis que la droite et la gauche défendent sans états d’âme les puissances d’argent, la plus grande partie de la gauche s’est éloignée du peuple.
Alors, disserter sur un supposé machiavélisme de F.Hollande est certes très intéressant, mais relève plutôt du domaine politicien que du politique.
Le Comité stratégique de la Hache (CSDP) s’avère n’être rien d’autre qu’un cabinet ministériel restreint, selon le JO du 22.01.2014, avec toujours des fonctionnaires-ministres autour de la table et aucun oeil extérieur au marigot.
La dépense publique globalement ne faiblira pas, alors qu’elle excède de 20% les capacités contributives de la Nation.
François Normal ne peut-il que mieux faire ou continue-t-il à vouloir nous enfumer ?
Entre-temps la Première dame de France sous Xanax va s’envoler pour un banquet caritatif en Inde, contre la faim !!!
Maurras avait bien compris que l’on trouve en germe dans le christianisme les grandes mutations qui ont irrigué les idéologies laïques de l’ère post-révolutionnaire :
-L’individualisme qui était déjà présent dans la notion de salut individuel et de rapport intime privilégié que le croyant entretient avec Dieu, rapport primant tout enracinement ici-bas.
-L’égalitarisme qui trouve sa source dans l’idée que les hommes sont tous également appelés à la rédemption, car tous également dotés d’une âme individuelle dont la valeur absolue est partagée par toute l’humanité.
-Le progressisme qui naît de l’idée que l’histoire possède un début absolu et une fin nécessaire, son déroulement étant globalement assimilé au plan divin.
-L’universalisme, enfin, qui est l’expression naturelle d’une religion qui affirme détenir une vérité révélée, valable pour tous les hommes et justifiant que l’on exige leur conversion.
Qu’il ait pu néanmoins élaborer après guerre, une tactique politique dans laquelle le catholicisme tenait une place prépondérante n’est pas à mon sens contradictoire. C’est tout simplement politique.
A EELEC33
Tout à fait d’accord,bien vu.
Je souhaiterais ajouter mon gain de sel.
Maurras était né dans une famille qui l’a élevé catholiquement.
Il perdit la foi de ses ancêtres après qu’il devint complètement
sourd,à un âge de 9/10 ans.
Jeune homme,il fut tenté par le positivisme d’Auguste Comte,ce qui permit beaucoup plus tard à Aristide Briand,son ennemi politique personnel, de faire condamner l’Action Française par Pie XI,en 1926,avec l’active complicité de l’archevêque de Bordeaux,disciple de Marc Sangnier, du Sillon, démocrate-chrétien.(Cette condamnation fut annulée par Pie XII,dès son élection en 1939).
Au cours de sa vie,Maurras se rapprocha de plus en plus de la foi catholique de ses pères,à telle enseigne qu’au moment de mourir en 1952,il appela l’aumônier de la prison de Clairvaux pour lui dire-alors,rappelons-le,qu’il était complètement sourd- : »M. l’abbé,je veux que vous sachiez que j’entends quelqu’un qui vient me chercher ! »