a) par Hélène Richard Favre :
« j’étais le 10 septembre à la présentation du livre L’Adieu aux rois par l’auteur, Valère Staraselski. Oui, cet homme de gauche, défenseur de Robespierre, a crié son appel pour que la gauche ne laisse pas à l’extrême droite le monopole de la question de l’identité nationale… S’interroger sur l’importance de la nation, c’est le devoir de chaque citoyen… Ce fut une remarquable soirée. Et j’invite chacun à courir rencontrer cet auteur sur les nombreux salons où il sera ! » : http://www.franceinfo.fr/societe/le-livre-du-jour/l-adieu-aux-rois-de-valere-staraselski-1152935-2013-09-24
« l’Adieu aux Rois »
Comment donner sens et vie à des documents d’archives ?
Comment jouer avec la fiction romanesque et la réalité contenue dans ces documents pour faire surgir une vérité probante, une évidence, un profil tel celui de Robespierre, le héros emblématique du roman restauré dans l’authenticité des textes d’archives cités au fil du récit. C’est le défi relevé par Valère Staraselski dans « l’Adieu aux Rois » où il associe à sa rigueur informative d’historien, son art du récit et ses convictions d’essayiste.
La matière du roman est celle des Mémoires de Gautier, le dernier organiste de l’Abbaye de Saint-Denis relatant les terribles événements qui s’y sont passés et dont il a été le témoin, en 1793, sous la Convention : la destruction des tombes des rois et de leurs lignées, de leurs racines symboliques.
De mémorialiste, Gautier, chrétien et royaliste, va devenir dans le roman le personnage fictif chargé de rapporter les faits dont il a été le témoin involontaire et horrifié (et qui peut nous horrifier nous aussi mais cette fois avec assez de recul dans le temps pour nous donner l’envie d’en tirer un enseignement donc de lire le livre). Gautier s’inscrit alors dans une « tragédie » dont il est le « récitant » auprès de trois personnages dont un avocat robespierriste qui est présenté comme le commanditaire animé d’un souci de vérité historique. Deux regards, deux façons différentes de situer les faits : dans leur observation émotive, l’histoire d’une part, et dans leur signification politique, dans ce que l’Histoire va en garder d’autre part, ce qui permet d’accéder à la grande qualité, la « spécificité historique » de ce roman.
Comme le mémorialiste, le lecteur change de statut, il devient spectateur d’une pièce de théâtre, sans dialogues, découpée en journées, dans un espace clos, le salon de l’avocat où se déroule le récit, dans une mise en scène dont les détails ou se donnent à voir et deviennent vite familiers aux lecteurs, comme la petite chatte Bergamote au dedans et la neige au dehors. Le lecteur est désormais impliqué en tant que spectateur dans l’histoire racontée, la longue litanie macabre des rois de France et de leurs lignées encore parlants dans leurs corps décomposés.
On peut se demander pourquoi avoir choisi de rapporter un événement qui a réveillé tant de pulsions morbides, fait montre d’un imaginaire collectif débridé et peu glorieux pour la République naissante. On apprend qu’au degré d’horreur se mesure le degré d’exécration d’une légitimité usurpée sous « le voile de Dieu » et qu' »au bon plaisir du roi » s’oppose désormais un rêve citoyen de « la loi qu’on se donne », un rêve de liberté et de « souveraineté » d’autant plus omniprésent qu’il est menacé par les agressions extérieures, un rêve de bonheur à portée de main et de fête « qu’on se donne », émancipatrice jusque dans ses excès iconoclastes.
Originalité, attrait littéraire et richesse instructive de ce roman qui ne devrait pas passer inaperçu.
4. Deux tweets, en réponse aux nôtres :
* celui d’Aliénor Le Seac’h (sur Peillon et le Ministère de la des-Education nationale) : Alienor Le Seac´h @alienleseach @EducationFrance @LaManifPourTous occupez vous de les instruire, plutôt que de les éduquer, ou de les rééduquer…
* et celui, ironique, d’Elisabeth Golam ‘sur la ‘première poule de France ») : Jean-Michel Patati @jmpatati Le Conseil constitutionnel envisage de faire tirer à la courte paille pour déterminer à qui sera donné le statut de deuxième dame
5. Et, pour finir, un peu d’humour avec, de nouveau, Hélène Richard-Favre :
Permettez un peu d’humour dans ce nouveau chapitre présidentiel… Pour ma part, je me suis exprimée hier sur le sujet que je replace en contexte car ce car ce n’est pas de la vie prive ou non du Président dont il s’agit mais bel et bien de ses contradictions, de ses discours abusifs et de ses capacités de gouvernance… : http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/01/11/temp-a1c9a92f4b01ba38e135c1d54ad1ce09-251760.html
Anne sur Journal de l’année 14 de Jacques…
“Très beau commentaire en vérité. Je suis d’ailleurs persuadée que Bainville vous approuverait !”