A la tête de l’Etat, un souverain exceptionnel; une France en pleine expansion; une joie de vivre, une créativité, une inventivité dans tous les domaines qui en impose à toute l’Europe, et qui vient à bout de la super puissance de Charles Quint, qui fut à deux doigts de réaliser son rêve d’Empire universel… : quelle différence avec la France d’aujourd’ui, et le triste état dans lequel l’a mise le Système !…
François premier a protégé les Lettres, les Sciences et les Arts : il a soutenu Guillaume Budé pour la création du Collège de France (1530); il a attiré une foule d’artistes italiens – et pas seulement le plus célèbre d’entre eux, Léonard de Vinci -non pas pour copier l’art d’Italie, mais pour inventer, avec les artistes français, la Renaissance française; il nous a laissé, avec d’autres oeuvres magistrales, la merveille de Chambord (intégralement pillé à la Révolution), qui annonce Versailles, et dont son ennemi juré, Charles Quint, devait déclarer : « Chambord est un abrégé de ce que peut effectuer l’industrie humaine »…
Il a considérablement agrandi le Royaume : il l’a « fermé », à l’Ouest, en réunissant définitivement la Bretagne, par son mariage avec la reine Claude (à qui les gourmands rendent hommage à chaque fois qu’ils dégustent une prune de cette variété qu’elle aimait, et à qui elle a donné son nom); en son centre, il a supprimé le danger que représentaient les terres du connétable de Bourbon, qui avait trahi, en les réunissant au domaine royal…
Il a établi la Paix perpétuelle avec nos voisins et amis Suisses, après son triomphe de Marignan : seule la bêtise révolutionnaire et les monstrueux assassinats des Suisses, qui servaient loyalement la France depuis 1515 (ils furent plus d’un million), rompirent ce pacte unique dans l’Histoire…
Dans un temps difficile (prémices des guerres de religion, menace de l’hégémonie des Habsbourgs), François premier a gouverné avec sagesse, grandeur, faste, sans être epargné par les malheurs et les revers (désastre de Pavie, prisonnier à Madrid – lui d’abord, ses deux fils ensuite, dont le futur Henri II). Mais, au bout du compte, et au jugement de l’Histoire, quelle tajectoire éblouissante, et comme la France s’est trouvée bien d’avoir à sa tête un roi pareil : une leçon pour nos jours sombres d’aujourd’hui…
Voilà ce que Stéphane Bern a montré dans sa superbe émission, bien épaulé par la pléiade de spécialistes dont il s’est entouré : un Gonzague Saint Bris passionnant; un Franck Ferrand toujours excellent; un Jack Lang ne tarissant pas d’éloges sur ce « roi magnifique »… Stéphane Bern a ainsi rendu, une fois de plus, un service signalé à la Culture et à l’Esprit public, en permettant à des millions de Français de se ré-approprier leur Histoire, d’en être fiers – car il y a de quoi – malgré ses pages moins brillantes, qui n’ont pas été cachées. On ne peut que savoir gré à Stéphane Bern de l’excellent travail qu’il accomplit ainsi, et pour l’action bonne et utile qu’il mène, sans relâche, pour montrer aux Français la France et son Histoire, et les leur faire aimer…
Encore une soirée faste dans le processus de dé-révolution des esprits : vivement la prochaine !
Je ne suis pas tout-à-fait de votre avis.
Le règne de François 1er a été escamoté au profit de Léonard de Vinci,et aussi du goût – sûrement incontestable et très sûr- du roi pour les Arts.
Mais les faits politiquement saillants du règne ne sont que très légèrement évoqués,malgré leur importance pour l’avenir.Qu’il s’agisse d’abord de la victoire de François 1er à Marignan sur les Suisses au service de l’Autriche,en1515,alors que le roi n’a que 21 ans.
Il aurait fallu parler ensuite de l’acquisition de la Bourgogne,plus de l’ordonnance de Villers-Cotterets (1539),qui propulsa le français comme langue nationale puis internationale,des créations du Collège de France et de l’Imprimerie Nationale (plus que de manière allusive),de sa clémence vis-à-vis des protestants jusqu’à l’affaire des « Plarcards », des expéditions de Verazzone en Amérique du Nord,de la conquête du Canada(par Jacques Cartier en 1541)…