L’affaire Ukrainienne a passionné nos visiteurs et conduit nos lecteurs les plus attentifs à se manifester. Les notes que nous avons mises en ligne sur cette importante question ont en effet suscité des commentaires exceptionnellement nombreux, parfois passionnés et presque toujours substantiels.
C’est qu’elle trouble des situations que l’on croyait figées pour toujours et qu’elle révèle l’exaspération de clivages pour le moins préoccupants : pour la première fois depuis la fin de la Guerre Froide, la paix s’est trouvée sérieusement menacée, entre grandes puissances, au cœur même de l’Europe (avec bruits de bottes et mouvements de troupes), cœur de l’Europe où, désormais, les frontières réputées intangibles se remettent à bouger ; l’impérium américain y a manifesté sa prétention à régenter, y compris par la force, l’ensemble des régions du monde ; ainsi se durcit gravement l’opposition entre la vision multipolaire de la Russie et celle, unipolaire des Etats-Unis ; enfin, ce qui est apparu, dans cette crise, plus évident que jamais, c’est le « non-rôle » des Européens alors qu’il s’agissait d’une affaire touchant essentiellement à leur continent.
C’est ce dont traite cette chronique géopolitique de Bernard Guetta, (France Inter, avant-hier matin) avec lequel – nous l’avons déjà dit – nous sommes rarement d’accord mais dont, cette fois-ci, au moins dans sa première partie, nous approuvons (presque) entièrement l’analyse, en grande part lucide et réaliste. En tout cas, assez intéressante pour que nous vous recommandions de l’écouter.
Encore beaucoup d’agitation diplomatique pour pas grand chose. A mon sens le seul problème de l’UKRAINE c’est la proposition qui lui a été faite urbi et orbi d’adhésion à l’OTAN et l’envie immédiate des Ukrainiens les plus nationalistes d’y adhérer. Cela ne pouvait que réveillait davantage l’ours Russe qui est en plein éveil après hibernation soviétique grâce à PUTINE.
A l’heure actuelle un fait est acquis la CRIMEE est RUSSE et personne n’y changera rien.
GUETTA souligne à juste titre que l’UKRAINE doit être un pont entre RUSSIE et EUROPE du fait de la multiplicité de ses composants mais comment les fédérer avec certitude ? Le risque posé par des « électrons libres » désirant aller se « noyauter » ailleurs, qui pour la culture, qui pour la langue, qui pour la religion, serra toujours présent.
Et en final comment ne pas souligner, comme GUETTA, la non existence diplomatique de l’Europe, cette Europe des marchands ? A croire que les U.S.A. pourraient trouver un nouveau VIETNAM en EUROPE.
Ayant vécu en Europe de l’Est sous l’ère soviétique et connaissant la Russie le simple bon sens veut que l’intérêt des Ukrainiens est d’entretenir de bonnes relations à la fois avec son puissant voisin russe et ses voisins occidentaux. Des tas de commentaires ont été faits sur la crise ukrainienne et beaucoup d’avis sensés ont été exprimés. L’avenue est donc largement balisée et la répétition ne sert à rien. Bref, gageons que les Ukrainiens, un peuple slave raisonnable et intelligent, prendront le chemin de la réconciliation et de la paix, écartant un nationalisme borné et dangereux. Le pays de Gogol a plus d’une corde dans son arc !
Les deux commentaires ci-dessus sont fort intéressants, notamment celui de de Wargny en raison de son expérience des pays de l’Est.
Inutile, en effet, de trop répéter, lafautearousseau ayant, dans cette affaire comme dans d’autres, une ligne politiquement cohérente et bien définie, notamment par les notes de Louis-Joseph Delanglade. Cohérence qui est l’une de ses qualités principales.
L’intérêt était, je crois, cette fois-ci, l’analyse de Bernard Guetta, chroniqueur quasi officiel de France Inter, la première chaine française de radio. Cette chronique, en effet, une fois n’est pas coutume, m’est aussi apparue réaliste et plutôt raisonnable.
Il est bon de savoir que nous ne sommes pas les seuls, parfois, à penser ce que nous pensons.
Le prince avait raison de parler de « caniche ».En fait,la France n’a vocation à être le caniche de personne,pas plus des USA,que des Russes ou des Chinois.
Hélas,depuis la révolution française et la chute du 1er empire,il faut reconnaître humblement qu’elle a toujours été un caniche en politique étrangère.De la Grande-Bretagne d’abord,puis des USA.
Il y a bien eu quelques tentatives ou intentions de se subordonner ailleurs,notamment du côté de la Russie soviétique,lesquelles ont heureusement tourné court.
En fait,il s’agit de discerner de quel côté vont nos intérêts,et non pas de suivre une ligne idéologique qui pourrait s’avérer sans lendemain positif pour nous.
Pour ce qui concerne l’Ukraine,état-tampon entre l’Est et l’Ouest,il paraît plus conforme aux intérêts français actuels de choisir l’Ouest,car il y a plus à gagner qu’à perdre dans ce choix-là.
@de Wargny
Vous auriez presque raison si aucune puissance extérieure ne venait susciter des espoirs fous, irréalisables, provoquants à l’encontre des Russes, pour après, souffler sur les braises. Tout a été dit sur le rôle de la bannière étoilée, agissant avec son faux nez européen, ou directement. Comme le rappelle notre ami Xavier Moreau, les grands garçons des bords du Potomac regardent un investissement de 20 ans (fin de la guerre froide).
Lien http://www.realpolitik.tv/2014/04/republique-bananiere-dukraine-episode-8/
Ce qui me rappelle une petite histoire personnelle. Dans une de nos réunions d’anciens combattants en Septembre 2002, était invité un de nos homologues américains. Ex officier de renseignement dans l’US Air Force, carrière complète dans cette spécialité. Et à l’heure de notre rencontre, retraité, reclassé civil et détaché au Ministère hongrois de la Défense pour les aider à gérer leurs tableaux d’effectifs !! Garçon sans un gramme d’humour, il m’avait expliqué que désormais, ils étaient invités …
Bonjour Patrick,
Je crois qu’il ne faut pas oublier la tentative d’indépendance de la FRANCE sous De Gaulle (et Dieu sait que je ne suis pas Gaulliste puisque Pied Noir) en effet il a créé « la force de frappe » imposant la FRANCE comme puissance nucléaire à l’encontre des U.S.A. et de l’U.R.S.S. – Il nous a fait sortir de l’OTAN nous permettant d’avoir notre propre opinion quant aux interventions prônées par l’un ou l’autre ce qui a permis à CHIRAC et de VILLEPIN de dire non aux U.S.A. pour l’IRACK – C’est encore lui qui a traité l’O.N.U. de « Grand Machin » je crois et cela a empiré depuis.
Quant à choisir l’Ouest en ce qui concerne l’UKRAINE je n’en suis pas si sûr compte tenu des 40% de notre consommation en gaz et de notre culture Européenne qui risque de se dissoudre bientôt dans le pacte trans Atlantique