Cahuzac s’en souvient encore, et s’en souviendra toujours : on sait comment il a payé sa tentative de rogner ses ailes à l’Armée…
Aujourd’hui, bien aidée par un Jean-Yves Le Drian qui, sur ce coup, ne mérite que des éloges, l’Armée vient, une fois de plus, de détourner le mauvais coup…
Saluons donc un ministre qui sort de la grisaille actuelle, dans laquelle dominent très largement amateurisme et incompétrence. Ce que Le Drian a fait, il l’a bien fait, et c’était ce qu’il fallait faire, dans l’immédiat et dans l’urgence.
(photo : hélicoptère français Tigre)
Cependant, il ne faut pas se leurrer : on a sauvé in-extremis le malade, que des médecins-fous allaient « débrancher » (si on nous permet cette comparaison…) mais l’idéal reste que le malade retrouve la plaine santé, et une vie normale. Et non pas voie se prolonger, indéfinement, une survie thérapeutique sous perfusion.
En clair, pour que nos Armées soient à la hauteur de leur(s) tâche(s), et à la hauteur de ce que doit redevenir la politique de la France, et la France tout court, il faut non seulement les maintenir en survie, comme vient de le faire heureusement Jean-Yves Le Drian, mais leur donner vraiment les moyens dont elles ont besoin, c’est-à-dire un budget à 4% du PIB, comme nous l’avons dit plusieurs fois ici-même : 1% pour chacune des trois Armes (Air, Terre, Mer) et 1% pour l’arme nucléaire.
Il faut en outre que les 26 autres pays de l’Union européenne cessent de démisssioner de fait, question militaire, comme ils le font actuellement, en se reposant sur les seules France et Grande-Bretagne, et en les laissant, seules, assumer les dépenses… Voilà un aspect de la refondation/réformation de l’Europe, qui n’a été que trop peu évoqué lors de ces dernières élections « européennes ».
Ceci étant, entendons-nous bien : Pierre Builly a posté un commentaire très intéressant ce samedi (à lire ici : Sur la simple question de la dissuasion nucléaire.pdf). On peut proposer trois objections à ce commentaire :
1. Il ne s’agit évidemment pas de préparer les guerres d’hier : nous ne demandons pas que nos Armées disposent de 1.000 chars Leclerc ou de 1.000 avions Rafale. Il est clair que c’est dans les technologies d’un futur tout proche, et déjà d’aujourd’hui, qu’il faut investir : les drones et autres moyens de renseignements, terrestres ou embarqués, sans oublier les satellites (le renseignement – d’accord avec Pierre Builly – est un domaine où la France est notoirement, et depuis longtemps, en retard…); les nouveaux matériaux; les engins furtifs (avions, bateaux, véhicules terrestres). Mais, précisément, tout ceci coûtera aussi cher, et même plus cher, beaucoup plus cher, que les « anciens » matériels…
2. Qui va nous attaquer ? Justement, on n’en sait rien, mais ce que l’Histoire enseigne, c’est que, très souvent, ce que l’on croit certain et acquis ne se produit pas, alors que survient ce que personne n’avait prévu. Un pays qui veut être indépendant se doit d’avoir une armée dite conventionnelle, même si – d ‘accord avec Pierre Builly – ce n’est pas de matériels d’hier mais de demain qu’il faut la doter : on aura toujours besoin d’hommes au sol, et ces hommes auront toujours besoin d’armes et de combinaisons de pointe, de véhicules mobiles et performants (chars, transports, blindés en tous genre) parce que bourrés de technologie; et ces hommes au sol auront toujours besoin d’être en permanence renseignés et appuyés par des moyens maritimes et aériens, eux aussi bourrés de technologie. C’est l’assurance, qui ne paraît chère qu’avant l’accident…
3. Enfin, sur le terrorisme et les opérations extérieures (dont Pierre Builly parle dans un premier commentaire : Dépenses militaires.pdf) : bien sûr, être supplétifs des étatsuniens en Afghanistan n’est pas notre rôle, et jouer les humanitaires au Kosovo ne relève pas du militaire; mais ce n’est pas parce que, dans ces deux cas, nos hommes politiques – droite et gauche confondues – ont pris des décisions aberrantes, que le principe de disposer d’une armée moderne et bien équipée doit être remis en question… Quant au terrorisme et aux mille poudrières dont le Système a parsemé le territoire national – sous les doux euphémisme de Cités, banlieues, « territoires » (!) ou autres… – il serait là aussi étrange que le désir, légitime, de les voir disparaître en tant que danger pour toute la communauté nationale entre en conflit avec la nécessité de disposer d’une Armée digne de ce nom. On aurait même envie de dire : « au contraire ! » et, « justement ! »…
D’accord avec tout ça. Je n’ai pas connu l’époque de De Gaulle. Mais j’ai lu pas mal de livres. Quand on pense à tous les efforts qu’il a fallu se donner pour avoir l’arme nucléaire, contre les EU, l’Angleterre et presque tous les autres – et en plus la Gauche et la Droite françaises (ceux de la bobinette) ce serait bien stupide aujourd’hui de ne pas – au moins – la maintenir. C’est vrai : il n’y a pas d’état qui menace la France en ce moment. Réel aussi le danger terroriste que M. Builly craint le plus et il a raison. Mais il ne faut pas croire que l’Histoire est finie. On ne sait pas ce qui nous attend ni qui peut nous menacer demain. Ce serait mène étonnant que plus aucun État ne nous menace jamais dans l’avenir. Donc : armée et arme nucléaire à maintenir au plus haut niveau !
J’ajoute au message précédent que RIEN ne nous garantit qu’une paix éternelle en Europe soit acquise ; également, il faut nous prémunir contre d’éventuelles attaques des terroristes islamiques et pour cela il faut impérativement former et embaucher des policiers et gendarmes en grand nombre au lieu de bêtement supprimer des postes sous prétexte d’économies ; on n’économise pas sur la sécurité des Français et chacun sait que la FRANCE est menacée de ce type d’attaque ; non, ce n’est pas de la paranoïa, c’est une réelle éventualité dont le gouvernement, ou ce qui en tient lieu, devrait être conscient.