Valls a Barcelone, sous le slogan : Canviem Europa, Aturem Rajoy. L’article 2 de la Constitution est supprimé ?
Qui a parlé à Barcelone : l’homme privé ou le Premier ministre de la France ?
Evidemment, le Premier ministre de la France.
Rappelons-lui donc deux choses, avant de commencer à le reprendre sur son ignorance crasse de notre Histoire (dont il parle tant, alors qu’il perd à chaque fois une bonne occasion de se taire…) :
1. Il est d’usage, pour les gouvernants, de ne pas parler des affaires intérieures de la France lorsqu’on est en déplacement à l’étranger. Pour qui se prend Super Manu : pour quelqu’un au-dessus des lois et usages couramment admis ?…
2. « La langue de la République est le français », du moins c’est ce que stipule l’article 2 de la Constitution de la Vème République. Super Manu, jusqu’à preuve du contraire, est le Premier ministre de l’actuel gouvernement de cette Vème République : qu’il ait eu un mot en castillan et un autre en catalan, par courtoisie pour ses auditeurs, cela se conçoit : beaucoup de Présidents ou de ministres l’ont fait avant lui. Il a simplement un peu forcé la dose…
Bon, maintenant, passons à l’essentiel : l’ignorance crasse de celui qui nous représente.
Il s’est dit fier de la République (vous savez, celle qui a mené le premier Génocide des Temps modernes, en Vendée, toujours sans reconnaissance ni repentance deux siècles après…). Et pourquoi ? Parce qu’un étranger peut y devenir Premier ministre, et s’appeler Manuel; et parce qu’une « Najat » peut y être ministre. Disons-le tout net : là, les bras nous en tombent ! C’est dans des cas pareils qu’il faut se répéter cent fois qu’ il vaut mieux entendre ça que d’être sourd…
Car, enfin, Giulio Mazzarini, Mazarin pour les intimes, c’était en quelle année, et sous quel régime ? Super Manu se moque du monde quand il veut nous faire croire que la République « accueille » l’étranger et lui confie des postes importants. Ou alors, comme nous l’écrivons en titre, il est nul, mais « nul de chez nul », en Histoire !
La Royauté française a truffé nos mille ans d’Histoire avec elle d’étrangers placés à de très hauts postes : quel pays, aujourd’hui, quel régime, confie son armée à un allemand, comme le fit Louis XV avec le Maréchal Maurice de Saxe ? Quel pays, quel régime, a reçu chez lui – et a pensionné chez eux… – tant de savants et d’artistes étrangers comme l’ont fait nos rois : de Léonard de Vinci et la cohorte de la Renaissance (Andréa del Sarto, ancêtre de notre Maxime, Le Primatice…) jusqu’à Louis XIV, qui nomma Lully surintendant de la musique ?
Le plus beau meuble du monde – si l’on s’en réfère au « travail » qu’il a nécessité – le bureau à cylindre de Louis XV, est l’oeuvre d’Oëben et Riesener, deux artistes nés respectivement près de Münster et à Aix-la-Chapelle. La Machine de Marly, qui devait alimenter en eau les fontaines de Versailles, est l’oeuvre du Wallon Rennequin Sualem. Le vérité est qu’un très long article ne suffirait pas à énumérer les personnes de qualité étrangères accueillies et placées à de très hauts postes par la Royauté française… n’en déplaise à Super Manu, qui se croit le premier étranger haut placé en France.
Mais le plus lourd, pour lui, est à venir. Il demande dans quel pays et dans quel régime une « Najat » peut être ministre ? Mais en France, pardi, et sous la Royauté ! Ministre, la belle affaire ! C’est un bien piètre lot de consolation, un cadeau-bonux en plastique : la Royaute a donné à six femmes tout le pouvoir, oui, vous lisez bien : la totalité des pouvoirs, et pas simplement un petit poste de porte-parole ou, après, de minsitre des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. Ce fut à l’occasion des Régences, la première étant celle de Blanche de Castille, donc presque sept cents ans avant l’instauration de la calamiteuse République idéologique, qui n’est jamais allée aussi loin ! Et, attention, sur ces six femmes, quatre étaient étrangères ! Donc, question promotion de la femme, féminisme, non sexisme ou non discrimination, ou quelle que soit la façon dont les nuls qui nous gouvernent veulent l’appeler, c’est la Royauté qui est le régime moderne et novateur, plusieurs siècles avant notre pitoyable république idéologique… et son actuel premier ministre qui vient faire la leçon !
Allez, un petit récapitualtif, genre L’Histoire pour les nuls :
1. Blanche de Castille, régente (deux fois) pour Louis IX : d’abord, durant sa minorité, puis lorsque le roi partit pour la Terre sainte. C’est d’ailleurs la mort de sa mère qui força le roi à rentrer en France ! Qui dit mieux ? Deux fois la totalité des pouvoirs à une espagnole : battu, Manu, archi-battu…
2. Anne de Beaujeu, régente pour Charles VIII;
3. Louise de Savoie, régente pour François 1er;
4. Catherine de Médicis, (une italienne !) régente pour Charles IX;
5. Marie de Médicis, (encore une italienne !) régente pour Louis XIII;
6. Anne d’Autriche, une austro-espagnole, régente pour Louis XIV…
La vérité, puisqu’on est en période de Mundial, c’est que, si la politique était un match de foot, l’équipe royale écraserait l’équipe républicaine par six à zéro, ou quatre à zéro, selon que l’on compte le pouvoir donné à des femmes (6 à 0) ou à des femmes étrangères (4 à 0)…
Oui, décidemment, Valls a encore beaucoup, mais vraiment beaucoup à apprendre : et, vraiment, ce n’est pas Super Manu, le surnom qui lui convient, mais Super Ma-nul ! •
Rappelons au passage que la révolution française et la république idéologique se sont toujours méfiées des femmes, françaises ou pas. Ce n’est pas un hasard si elles ont attendu 1944 pour obtenir le droit de vote. La pauvre Olympe de Gouges l’a appris à ses dépends en 1793, elle qui voulait rajouter le droit des femmes à la déclaration misogyne des droits de l’homme qui les avait volontairement oublié ! L’égalitarisme républicain relève du mythe.