De la Révolution française à Al Qaida, tel est le titre de l’excellente note de lecture écrite pae Rémy Kauffer sur le livre de Gilles Ferragu, Histoire du terrorisme; cette note est parue dans le numéro du 16 mai du Figaro magazine, et nous la reproduisons ci-après :
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Ce qui est bien sûr et certain, c’est que « la terreur étatique officielle », lorsqu’on étudie l’Histoire, remonte aux dernières années du XVIIIème siècle – en clair : à la Révolution française – depuis que « la phase robespierriste de la Révolution française a légitimé et légalisé la terreur d’Etat, au nom d’une lutte sacro-sainte contre le ennemis de la Nation »
Robespierre, Saint Just – son âme damnée – et toute leur clique d’assassins sanguinaires sont bien pères d’une famille nombreuse : leurs enfants s’appellent Staline, Ho Chi Minh, Mao, Hitler, la dynastie des Kim en Corée du Nord, Pol Pot, Ceaucescu… et leurs oeuvres, le Goulag, le Lao Gai, les camps de concentration et d’extermination, la Stasi ou le KGB…
La grande synthèse attendue. Si le terrorisme fait, hier comme aujourd’hui, la une des journaux, il reste un objet problématique dont la définition même fait débat. Certes, les juristes, les politistes, les sociologues, voire les journalistes n’ont pas été avares pour le décrire ! Mais une approche historique manquait, pour replacer ce phénomène ancien dans un contexte et une dynamique plus larges. Car le terrorisme a une histoire ! Eparpillé entre divers groupes, tributaire des idéologies les plus variées, il ne saurait pour autant se réduire à une succession d’attentats et de procès. Cette première grande synthèse entend au contraire en proposer une vision globale afin de saisir les conditions historiques dans lesquelles la violence apparaît puis se déploie dans les sociétés. Elle définit, également, les liens qui se tissent entre les différents mouvements mais aussi entre les générations de terroristes qui se succèdent.
Partant de l’apparition même du terme » terrorisme « , au crépuscule du XVIIIème siècle et dans le cadre de la Révolution française, l’ouvrage parcourt plus de deux siècles d’histoire, évoquant la violence politique qui frappe le monde occidental comme le monde oriental, qui émane des Etats comme des minorités, afin de saisir le poids réel du phénomène dans l’Histoire.
L’approche est à la fois historique et thématique, chaque chapitre s’attachant à saisir, dans une aire géographique ou au prisme d’une idéologie particulière, l’émergence de la violence, ses principaux acteurs et ses hauts faits, ainsi que les réponses politiques que s’efforcent d’apporter les sociétés ou les pouvoirs.
Anne sur Journal de l’année 14 de Jacques…
“Très beau commentaire en vérité. Je suis d’ailleurs persuadée que Bainville vous approuverait !”