Lecture d’un récent document du Cercle de l’Oeillet Blanc (1) qui se propose de mettre en œuvre une « vigoureuse synergie » entre nos mouvements amis. Heureuse initiative, car si la diversité est fructueuse, la dispersion est calamiteuse et il faut bien dire que l’on s’y perd un peu dans notre « millefeuille »… !
Millefeuille : le mot est à la mode pour stigmatiser notre déplorable empilement institutionnel (commune, intercommunalité, département, région, Etat, Europe…) et c’est à juste titre que le document précité relève que ce processus aboutit en fait à une désinstitutionalisation et une vacance du pouvoir qui appellent une véritable révolution institutionnelle.
De fait, les institutions sont bien le nœud de la question politique. Mais en ajoutant aussitôt que derrière les institutions – ou même avant – il y a les hommes.
Comme le développe la Doctrine Sociale de l’Eglise, les institutions ne sont que des comportements individuels cristallisés et c’est au niveau des comportements que se trouve la racine du problème. Paul Thibaud et Marcel Gauchet le développaient récemment (2) : il n’y a pas d’institutions possibles dans la société de l’individualisme égalitaire. Et il n’y a pas d’institutions sans des élites gouvernantes. Là, explique Gauchet, se trouve la source de la désaffection politique : « Les citoyens ont conscience de quelque chose du caractère constitutif de leur société que les élites n’assument pas : la fonction de gouvernement. »
Un ami me signale que selon un sondage paru dans Valeurs Actuelles, 50% des Français n’ont plus confiance dans la démocratie et souhaitent qu’un homme fort prenne le pouvoir. Un roi, quoi !
Gauchet, lui, estime « qu’il y a place pour une recomposition de fond à partir du besoin de la fonction de gouvernement, un projet alternatif porté par une élite de remplacement… ».
Pierre Chalvidan
1 : Charte Mediacor et Vauban
2 : Politique Autrement – 29 mars 2014 – « Politiquement correct et décomposition »
YANN CORFMAT sur Comment Le Roi Felipe VI d’Espagne…
“Vive le Roi Felipe VI ! Longue vie à lui ! signé: Yann Corfmat”