Il y a urgence. Urgence à réformer. En cette période estivale qui s’ouvre, tous les indicateurs sont au rouge. Au plan économique, rien dans les mesures prises par le gouvernement n’a permis à la croissance de réapparaître. Des entreprises ferment tous les jours. La barre des 5 millions de chômeurs a été franchie au mois de mai et l’Insee ne prévoit pas de baisse du chômage pour l’année zor4. Au plan politique, les querelles intestines et les scandales qui éclaboussent l’opposition achèvent de déconsidérer la classe politique. La récente mise en examen de Nicolas Sarkozy pour « corruption active » est le dernier épisode en date du jeu de dupes qui se joue autour de l’Élysée. Le chef de l’État est totalement discrédité et sa majorité ressemble à une cour de fin de règne où tous les couteaux sont tirés. La vie politique française, sur fond de dérives économiques et de scandales politiciens, donne ainsi l’impression d’un délabrement rarement atteint.
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À gauche, les deux cinglants revers électoraux des municipales et des européennes n’ont fait qu’ajouter l’indécision à l’improvisation. Passées les peu coûteuses – mais politiquement suicidaires – réformes sociétales, on bricole un redécoupage administratif sans prendre la peine de consulter les principaux citoyens concernés. Et tandis que la majorité parlementaire se déchire sur le sujet, ce qui était plus que prévisible, on apprend que les ABCD de l’éducation seraient finalement abandonnés… tout en comprenant par ailleurs qu’ils seront, en fait, généralisés sous une autre appellation à la rentrée 2014 ! Pendant ce temps, à droite, les rebondissements de l’affaire Bygmalion n’ont pas fini de produire leurs effets. Au point que l’avenir même de I’UMP est incertain. Juppé, Fillon, Sarkozy se disputent la propriété d’un cadavre qui ressemble de plus en plus à un squelette, décharné de tout projet d’avenir.
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Dans ce paysage politique dévasté, seul le FN tire son épingle du jeu. Il est même devenu l’unique parti d’opposition à un gouvernement moribond. Mais que veut-il ? Sauver le régime ? Au vrai, c’est tout un système vermoulu qui s’effondre comme un château de cartes. La Ve République, qui n’est plus représentée que par des dirigeants à la légitimité contestée, est atteinte dans son existence même. Tout est à reconstruire. L’État, la justice, la diplomatie, l’éducation et même, à l’heure où les Français semblent surtout dégoûtés de leur classe politique, l’esprit public. Amis lecteurs, c’est ce que vous lirez dans les pages de ce magazine qui a osé inscrire au fronton de sa « une » le mot « Politique ». Ce numéro d’été propose des réflexions qui, pour ne pas être en forme de futur programme, entrent dans le vif du sujet. Car tous les scénarios deviennent envisageables. À commencer par l’émergence d’une formation politique d’alternance capable d’assumer le pouvoir au pied levé.
« La politique consiste à rendre possible ce qui est nécessaire », disait le cardinal de Richelieu. Dans ce contexte de pourrissement avancé de la sphère publique, une restauration du politique est possible et donc nécessaire : c’est à une réforme en profondeur que la France est appelée.
Jean-Baptiste d’Albaret, rédacteur en chef de Politique magazine
Henri sur Journal de l’année 14 de Jacques…
“D’abord nous remercions chaleureusement le Prince Jean de ses vœux pour notre pays et de répondre…”