Le Pape est mort cette nuit à 1h2O.
– C’est une victime de la guerre, me dit Camille Bellaigue, qui est peut-être un des hommes auxquels Pie X aura le mieux aimé confier sa pensée, – un des Français, en tout cas, qui auront le plus approché ce pontife plébéien et réformateur.
Déjà, il y a trois mois, au consistoire où il avait nommé une informata des cardinaux qui éliront son successeur, le Pape, en des paroles vraiment prophétiques, avait dit le souci amer que lui causait l’antagonisme des peuples. Quand la guerre eût éclaté, il disait à Camille Bellaigue, en reprenant le mot du cardinal Antonelli : « C’est maintenant qu’il faut dire plus que jamais qu’il n’y a plus d’Europe. » On me raconte encore que, l’ambassadeur de l’empereur François-Joseph au Vatican ayant demandé à Pie X de bénir les armées de l’Autriche, le Pape aurait répondu : « Je ne bénis que la paix. »
La presse de gauche est très gênée pour parler de ce Pape dont l’ « entêtement » n’a pas du tout entraîné pour l’Eglise les catastrophes qu’on avait annoncées. Cette gêne devient un embarras extraordinaire pour les journaux socialistes, qui ne peuvent expliquer à leur clientèle comment « Sarto », enfant du peuple, prolétaire, fils d’une couturière et frère d’un facteur, a été profondément réactionnaire, tandis que Léon XIII, des comtes Pecci, grand seigneur jusqu’au bout des ongles, a pu passer pour libéral…
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