Service à Notre-Dame-des-Victoires à la mémoire de Jules Lemaître : une simple messe basse, sans musique ni tentures. Du recueillement de l’émotion dans l’assistance la plus composite du monde. Le public d’un enterrement, c’est un peu toute la vie d’un homme, c’est l’image des berges entre lesquelles a coulé le fleuve de sa vie. La Sorbonne, le théâtre, le boulevard, le journalisme, l’Institut, la Patrie française et l’Action française, voilà ce qui est venu rendre un dernier hommage au pauvre « parrain ». Le duc et la duchesse de Vendôme s’étaient fait représenter et la marquise de Mac-Mahon avait fait célébrer la messe. Et Lemaître, qui avait si longtemps vécu dans les sentiments d’un pur « libertin », d’un disciple de Renan et même beaucoup plus sincèrement – ou naïvement, il en convenait volontiers, – que Renan, dans le sentiments d’un républicain libéral.
La messe célébrée, tout le monde parle de la guerre, de l’entrée des Allemands à Bruxelles. Grosclaude sort du ministère des Affaires étrangères. On continue, au Quai d’Orsay, à se réjouir de la situation pour les raisons suivantes. On estime que les Allemands sont allés à Bruxelles parce qu’ils avaient besoin de quelque chose qui fît impression sur les masses allemandes et qu’on pût présenter comme un succès. Mais, à ce besoin-là, ils ont sacrifié leur sécurité, ils se sont exposés dangereusement, en sorte que l’on ne doute pas du succès des armées alliées. Tout le monde veut bien le croire, même si c’est une pieuse fable…
Cincinnatus sur Une initiative papale qui, curieusement, arrive…
“Nous ne sommes pas capables en France d’une révolution de velours, nous sommes incapables de faire…”