Il faut saluer le courage de la réalisatrice Cheyenne Carron qui s’aventure avec L’Apôtre en terrain miné. L’histoire est celle d’Akim, musulman appelé à devenir Imam qui rencontre le christ et se convertit à la foi catholique. Il eût été certainement moins « clivant » de raconter une conversion inverse… La jeune femme avoue avoir rencontré bien des résistances pour obtenir les autorisations de tournages, les craintes venant surtout des Chrétiens : « La peur d’être taxé d’islamophobe », explique-t-elle… Un comble. On se doute, bien sûr, que le film a été fait sans argent, ni aide du CNC ni d’aucune région, on ne saurait pour cette raison lui tenir rigueur de sa grande faiblesse technique, même si le choix d’une caméra portée qui bouge à en avoir le mal de mer aurait dû être limité.
L’Apôtre est avant tout une immersion dans la vie d’une famille musulmane intégrée de la banlieue parisienne, où l’islam est vécu profondément. Le cheminement d’Akim bouleverse les espérances familiales. Le voir basculer du côté des « mécréants » est une douleur pour chacun, selon chacun, et c’est dans l’exploration de cette perception relative que réside l’intérêt du film. Certains réagissent par la violence, comme Youcef, le frère, incarnation d’un islam binaire qui gangrène une frange de la jeunesse des cités. L’accent est mis sur un dialogue interreligieux parfois factice, avec un curé qui tourne en boucle un « Dieu n’est qu’amour » agaçant. Malgré tout, L’Apôtre est fait avec le cœur et son message de foi pourra toucher. u
L’Apôtre, de Cheyenne Carron. En salles le 1er octobre
Laurent Dandrieu, critique Cinéma à Valeurs Actuelles dit aussi les raisons de voir ce film, L’Apôtre. On y découvre l’histoire d’Akim, un jeune musulman pratiquant. Des circonstances tragiques vont lui faire découvrir le catholicisme. Contre l’avis de sa famille, il décide de s’y convertir.