A voir les images télévisées de Kobané, ville kurde de Syrie, drapeau noir de l’armée islamique sur certains bâtiments et chars turcs massés de l’autre côté de la frontière, on se félicite que la France ne soit pas allée trop loin dans son engagement : on peut juger symboliques, voire dérisoires, les quelques frappes de nos Rafale, limitées au seul territoire irakien, mais c’est très bien ainsi car, si pour des raisons intérieures et extérieures évidentes et déjà évoquées dans ces colonnes, la France ne pouvait se récuser, elle n’a manifestement pas les moyens ni même sans doute aucun intérêt à aller au-delà.
Il nous sera peut-être possible, avec, c’est un fait, le soutien logistique non négligeable (indispensable ?) des Etats-Unis, de « sécuriser » au mieux les territoires de certains des pays issus des ex-A.O.F. et A.E.F. (Afrique-Occidentale et Afrique-Equatoriale françaises). En revanche, on peut raisonnablement penser qu’une victoire sur « l’Etat islamique » n’est pas pour demain et que la « coalition » s’est engagée dans un processus qui risque de durer (très) longtemps et de coûter très cher.
M. De Villepin souligne fort justement que l’islamisme, « considéré ici comme une barbarie, est brandi là-bas comme un étendard ». M. Frachon, directeur éditorial du Monde, va jusqu’à affirmer qu’on peut contenir ou affaiblir « l’Etat islamique » mais qu’on ne peut le vaincre. Admettons-le en effet : on pourra tuer des (dizaines de) milliers d’islamistes, d’autres sont déjà nés qui les remplaceront – avec l’aide, même inavouée, de certains Etats sunnites. Qui pis est, ces islamistes sont déjà partout dans ce Proche-Orient décomposé, même au Liban, dans la montagne à la lisière de la Syrie.
De toute façon, une solution de long terme ne peut être que politique. On en est très loin, pour la seule et bonne raison que les Américains, et dans une moindre mesure les Européens, ont fait tout ce qu’il ne fallait pas faire depuis vingt-cinq ans : deux guerres qui ont eu raison de l’Irak de Saddam Hussein et, aujourd’hui, une politique activement hostile à la Syrie de M. Assad. Or, c’est bien en Irak et en Syrie que prospère « l’Etat islamique ». La nécessaire restauration de l’Etat syrien et de l’Etat irakien sera(it) une oeuvre de longue haleine : cette restauration, pour souhaitable qu’elle soit, n’est peut-être tout simplement pas/plus possible, vu l’absence évidente, chez les « Occidentaux », de toute vision stratégique et tout simplement vu l’état de décomposition extrême dans lequel se trouve le Levant post-colonial.
L’Iran, réintégré de facto dans le jeu international, et la Turquie, spectatrice intéressée de la bataille pour Kobamé, pourraient bien être les gagnants à terme, en saisissant au moment voulu les opportunités qui ne manqueront pas de se présenter – celui-là en Irak, celle-ci dans le « Kurdistan ».
L’Iran et la Turquie, les deux Etats « forts » et d’ailleurs non arabes. u
Qu’entend l’excellent Louis-Joseph Delanglade par : « de toute façon, une solution de long terme ne peut être que politique » ?
La politique n’étant rien moins que l’ordre du compromis ou l’ordre par le compromis, se propose-t-il de « négocier » ?
L’Occident en serait donc venu bientôt à trafiquer diplomatiquement avec la Barbarie ? Certes, disait Pagnol, l’honneur, c’est comme les allumettes, ça ne sert qu’une fois et il y a longtemps que nous l’avons craquée, mais refuser de se battre, et de se battre à mort contre Dae’ch c’est capituler en rase campagne. On sait faire, et les freux le savent.
Si les deux guerres d’Irak ont été mal menées, surtout la première ; si la bataille de Libye pouvait se discuter ; si la retenue appliquée à l’affaire syrienne est encore en débat ; une guerre ouverte contre le prétendu Etat islamique est la seule solution, quelles que soient les ressources de recomplètement des rangs d’en face, et la consommation de moyens engagés de notre côté. On en profitera utilement pour traquer et réduire ses soutiens domestiques. La guerre au Démon ne se mesure pas.
J’aimerais entendre le commentaire des princes sur la question, mieux, les propositions des prétendants. A prétendre, il faut aussi choisir. Que faut-il faire, Messeigneurs ?
Mon cher Catonéo, il est temps de lire (ou relire ) l’Apocalypse selon Saint Jean. Ce qui se passe en Irak n’est qu’un entrainement. Le véritable objectif est bien sur l’invasion de l’Europe. Et l’armée d’invasion est déjà sur place. Nous sommes déjà victimes d’une submersion.
Quant à l’Eglise Catholique favorable à cette invasion, elle est allé trop loin. Elle n’a à la bouche que la complaisante, la détestable pitié ! Où cela nous mènera-t-il ?
La situation peut devenir catastrophique. A une nuance près, c’est que, contrairement aux forces de l’ordre (sic), nous nous oserons tirer. Nous ne permettrons jamais que disparaisse notre civilisation.
Ce que vous décrivez cher LJD est simplement la conclusion que la France a totalement perdu pied dans une région qui n’avait pas de secret pour nous depuis au moins le début du 19ème siècle. Villepin est il le mieux placé pour venir nous dire ce que l’on doit penser ? Lors de la première intervention contre l’Irak (déjà fondée sur un mensonge et une énorme manipulation américaine, tout a été documenté sur le sujet), il avait sauté aux yeux de tous les observateurs qu’il y avait les bons Kurdes, ceux qui eurent à souffrir du cynisme de Saddam Hussein, et qui donc ont servi à l’abattre (des heures de reportage dans les télés britanniques), et les mauvais Kurdes en Turquie, qui menaient la vie dure à Ankara, pion avancé de l’OTAN. Que peut on attendre d’une telle approche ? Parler des frontières ? Tous les orientalistes savent que ces traits tracés sur des cartes, sont vieux d’une centaine d’années, autrement dit rien, qu’ils sont inconnus des bédouins et des troupeaux, de la pointe de la péninsule arabique au cœur de la Sublime porte.
Et dès que l’on aborde le monde arabo musulman, nous sommes confrontés aux approximations de vocabulaire. Certaines plaisantes, comme daesh signifiant «état islamique d’Irak et du Levant», sans oublier la distinction subtile entre islam et islamisme. Leur faire la guerre n’a strictement aucun sens. Parce qu’il y a 1,3 milliards de musulmans à la surface du globe, et que l’on ne parle pas à d’autres civilisations à coup de bombes.
Vous amalgamez Dae’ch et l’islam global, c’est entrer dans le jeu du « Calife-nouveau-est-arrivé » qui rêve d’empire.
Si l’on ne doit pas faire la guerre à Dae’ch, comment protégeons-nous les communautés chrétiennes, ou bien est-ce extravagant de s’occuper d’elles et vaudrait-il mieux se recentrer sur nos intérêts mercantiles immédiats.
Disposez-vous d’une analyse solide impliquant une ressource potentielle de 1,3 milliards de musulmans (c’est votre chiffre) dans les brigades internationales de Dae’ch ?
Un point de détail, vous évoquez la seconde guerre d’Irak, je suppose, pas la première.
Il serait intéressant que vous développiez votre modèle de sortie de crise.
Islam et islamisme : soyons clairs , c’est la même chose
“l’islam, dit Ferhat Mehenni, c’est l’islamisme au repos; et l’islamisme, c’est l’islam en mouvement.”
Antoine Sfeir dans son opuscule « Les islamismes d’hier et d’aujourd’hui » nous dit que l’islamisme _ ou fondamentalisme musulman_ (dit il), est une idéologie politico religieuse qui vise à instaurer un état islamique régi par la chari’a, et à réunifier l’oumma (la communauté islamique sans frontière). Ce que prônent les salafistes. Et l’islam est la religion des musulmans. Commençons par nous occuper de la France avant de penser à reprendre ce que nous avons perdu au Levant …
@catoneo
guerre contre l’Irak: je parle de l’hiver 1990, quand la diplomatie de voyous des Américains a réussi à intoxiquer Saddam Hussein en lui faisant croire qu’il pouvait impunément envahir le Koweit, le second étage de la fusée étant destiné au journal de 20 h pour vendre à madame Michu que l’Irak avait la 4ème armée du monde.
S’agissant du monde arabo-musulman, mon propos est très clair. Et on ne sauvera certainement pas les Chrétiens d’Orient en assassinant les musulmans sous un tapis de bombes …
Bravo pour les commentaires savants mais pour moi la conduite à tenir reste difficile à définir.
Seule certitude : nous devons défendre le territoire national contre le terrorisme et changer radicalement notre politique de l’immigration. C’est la priorité absolue, cela est très clair.
Après, je suis plutöt devant des questions.
. Est-ce qu’il faut laisser s’installer un « Etat » terroriste en Irak, Syrie, Liban, sans rien faire ? Si cet « Etat » se constituait vraiment est.ce qu’il n’aggraverait pas de beaucoup le risque terroriste ou d’explosion islamique en Francemème ? Faut-il laisser agir les Américains seuls, eux qui sont les grands responsables de la situation ?
. Pouvons-nous encore quelque chose pour les Chrétiens d’Orient ? Est-ce qu’ils n’en sont pas déjà, de toutes façons exclus ? En détruisant le régime Saddam, en interdisant le parti Baas, en démentelant l’armée irakienne, en combattant Bacher el Assad, en éliminant de la région tout ce qui était plus ou moins laïque, il me semble que les Américains ont condamné les Chrétiens.
Dernier point : je pense que dans l’article de LJD, trouver une solution politique ne veut pas dire négocier avec Daech. Mais cela peut vouloir dire ne plus combattre les Etats de la région qui restent stables et ne nois menacent pas. Par exemple l’Iran, la Turquie, la syrie. Renoncer à y installer des régimes soi-disant démocratique, c’est un peu tard. A faire pourtant !
Où avez-vous pêché que les Etats-Unis avaient donné le Koweit à Saddam Hussein dans le but de le lui reprendre ensuite, sachant qu’ils l’ont laissé en place à Bagdad une fois les puits kowetis récupérés ?
Accessoirement, les kurdes et Les Chiites des marais ont particulièrement souffert de ce coitus interruptus du Président Georges Bush qui avait laissé le tyran comme Johnny Walker, still going strong !
Je n’ai rien «pêché». L’invasion du Koweit par Saddam fut le prétexte à attaquer l’Irak par une armada montée par Washington. Saddam a été poussé à la faute de façon tellement voyante que l’ambassadrice américaine à Bagdad, April Glaspie, s’est retrouvée devant une commission d’enquête du Congrès pour déterminer publiquement son rôle. En France ce montage fut jugé suffisamment foireux par Chevènement MinDef qu’il démissionna avec fracas. N’acceptant pas d’être doublé par un agent américain auprès de Mitterrand, l’amiral Lanxade, chef du cabinet militaire de l’Elysée. Tout est dans les archives …
Catoneo, j’admire votre sens de la litote. Les guerres d’Irak, la première et surtout la seconde, ne se discutent pas, comme d’ailleurs celle de Libye. Elles sont stupidissimes. Lorsqu’un équilibre est présent au proche-orient, il ne peut être qu’injuste. Si on le renverse, ce sera nécessairement pour en établir un autre plus injuste encore. Donc, il est absurde de faire la guerre aérienne au Califat. Il faut en revanche aider ceux qui lui font la guerre terrestre, au premier rang desquels le gouvernement de Bachar Al Assad. Ainsi pourrons-nous, sans excéder nos moyens, nous débarrasser de ce serpent à sonnettes; SEUL LE COMBAT AU SOL PERMET D’ELIMINER L’ENNEMI.
Incroyable ! Vous soutenez donc que l’Administration Bush (père) a poussé Saddam Hussein à attaquer l’émirat pour pouvoir l’attaquer à son tour ? Mais pour faire QUOI ?
Réfléchissez deux secondes. Quand l’opération Desert Storm fut terminée, le tyran Saddam Hussein était battu au Koweit certes, mais parfaitement réinstallé à Bagdad où il put continuer à martyriser les peuples irakiens qui ne lui plaisaient pas.
Cette « machination » participe de la théorie du complot. Une seule explication pourrait à la limite prévaloir (mais vous ne la donnez pas) : c’était l’occasion inespérée pour le Pentagone de prendre pied en armes sur la péninsule arabique et sur le Golfe persique, à portée de main des puits. Les bases US datent de cette époque.
Mais se servir du richissime Koweit pour faire la chèvre au piquet, il faudrait un Meyssan pour construire pareille hypothèse, thèse, foutaise.
Chevènement ne m’a jamais impressionné ni dans ses analyses ni dans sa posture. C’est un politicien foutraque du style de Philippe Séguin qui fonctionne au pouvoir de nuisance et mange sur la bête. Pourtant on l’aime bien chez les royalistes ; lui, nous méprise copieusement, depuis l’époque du flirt PM Coûteaux (Ceres lui-aussi!)
Dans les deux guerres du Golfe, les motifs d’agir sont certes nombreux mais clairs, ce qui ne veut pas dire qu’ils soient justes ou intelligents.
@catoneo
Sans l’invasion du Koweit il n’y avait aucun prétexte pour attaquer l’Irak. Saddam n’avait pas à être « réinstallé », vu que les Américains n’avaient pas l’objectif de l’abattre (à cette date). Oublié pétrole contre nourriture, oubliés les embargos décidés par l’ONU, oubliées les zones d’exclusion aériennes ? L’Irak est ressorti en miette de ce conflit, ce qui était prévisible. Dix ans plus tard, un autre prétexte fut servi au monde, tout en montrant qu’ils n’avaient même plus besoin de résolution de l’ONU. Les forces américaines sont dans la péninsule arabique depuis le pacte Quincy en Février 1945, et leur flotte dans le Golfe persique. On se demande bien pourquoi, dès la disparition de l’Union Soviétique, la bannière étoilée eut l’objectif de déboulonner Saddam ! Plutôt que des élucubrations, nous avions un fil très direct avec Tarek Aziz. Mais hélas aucune politique étrangère cohérente dans une continuité. Votre caricature de Chevènement n’engage que vous. Vous vous aimez bien ? C’est déjà un début …
Je ne vois toujours pas la raison qu’auraient eue les Américains d’attirer Saddam Hussein au Koweit en 1990.
Je n’ai pas avancé jusqu’ici la fonction de rempart que l’Irak assurait auparavant contre la République islamique d’Iran, d’ordre et pour compte de l’Occident. L’Irak a montré qu’il savait se battre dans ce contexte.
J’ai beau chercher le renversement d’alliance, je donne ma langue au chat. C’est très bien d’amalgamer les deux guerres, de zigzaguer, mais je me demande de quel côté sont les « élucubrations ». En fait vous n’avez rien dans la main pour prouver que l’Administration Bush a attiré Saddam Hussein dans un piège au Koweit en 1990. Rien ! L’idée vous plaît, c’est tout.
Mon grain de sel : l’information dont parle Jean-Louis Faure a bien couru dans la presse lors de la première guerre d’Irak… Je me souviens parfaitement de l’avoir lue à l’époque.
Moi aussi, j’étais en Arabie à l’époque de cette guerre, et je me souviens parfaitement des faits mentionnés par Faure et Michel. Catoneo ignore sans doute que c’est une attitude traditionnelle de la diplomatie américaine que de tendre des pièges à ses alliés, car pour les USA, il n’y a pas de véritables alliés, puisque seul l’Etat américain est dépositaire du soin de réformer l’humanité. Il en fut ainsi par exemple en 1964 lorsque Kissinger poussa le régime des colonels grecs à organiser un coup d’Etat à Chypre contre l’ethnarque Makarios. Ou lors de l’assassinat de Trujillo à Saint Domingue. Ou lors de l’opération de Suez, qui permit de rebattre les cartes au profit d’Israël et des USA. Ou lors de l’élimination de Mossadegh, qui permit le remplacement des britanniques par les yankees. En l’occurrence, en 1990, le but des USA était de créer une coalition militaire contre un ennemi fictif, l’Irak, dont la puissance avait été démesurément grossie dans les médias » la 4° armée du monde (!) » afin de resserrer la domination sur l’Europe, à un moment où le danger soviétique se dissolvait. Il faut relire Carl Schmitt qui a parfaitement décrit ce type de manoeuvres propres aux nations néo-carthaginoises comme les USA et hier la Grande Bretagne.
Effectivement, mais les « experts » devraient commencer par la conspiration mexicaine d’Aaron Burr, vice-président sortant des Etats-Unis, machinant une intervention de l’Union contre les Espagnols à son profit…
Ouaf, ouaf…
Je n’utilise jamais d’argument d’autorité mais je connais trop bien les Américains pour ne pas acheter la thèse du guet-apens. Désolé pour cet invendu 🙂
Analyse totalement partagée @antiquus. Pour la protection de leurs intérêts, les Américains ne reculent devant aucun montage. S’ils doivent faire preuve de subtilité, c’est l’aide clandestine au viet minh contre les Français c’est le coup contre Mossadegh ou le lâchage d’ »alliés» dans la crise de Suez. S’ils sont surs de ne pas être mis en accusation, ils passent en force avec la plus extrême brutalité, agression contre l’Irak en Mars 2003 sous un prétexte énorme mis en musique à l’échelle mondiale, et relayé par les idiots utiles dont la France ne manque pas. Leur cynisme ne les retient pas de considérer Staline comme très fréquentable. Le temps d’avancer leurs pions. Pour revenir au billet de LJD nous sommes devant un renversement brutal d’alliances traditionnelles dont LFAR s’est fait régulièrement l’écho dans cette région du monde. Le développement serait long, et nous emmène aussi loin que la transformation fulgurante de l’économie mondiale des hydrocarbures. Ce n’était pas la situation de 2003. Il ne faut pas exclure que les US ne savent absolument plus que faire, de la Libye, à l’Iran, en passant par le pauvre Liban, la Syrie et la péninsule arabique. C’est simplement très difficile pour John Wayne et Clint Eatswwod. La France qui avait une connaissance étendue de toutes ces régions, est sortie du jeu.
Contrairement à ce qu’il avance @cataneo ne connaît rien aux vrais motivations des US. Il pourrait s’appeler Roucaute, Mariton, Lévy, Glucksman ou Klarsfeld.
Toujours en finesse le Faure !
Franchement, Catoneo, je ne vois pas le rapport. Voulez-vous dire que Burr s’engagea dans cette opération simplement parce qu’il y avait été poussé par ses ennemis? Ou contester cette thèse? Cela n’a rien à voir avec le sujet, puisque nous parlions des Etats alliés des USA et non du personnel politique américain. De toute façon, la volonté belliqueuse annexioniste envers l’Espagne (alliée des insurgents, je vous le rappelle), trouva par la suite une expression dans les nombreuses guerres d’agression menées par l’Union contre les régions hispanophones, de 1820 à 1850.
La seule puissance susceptible de vaincre EL sur le terrain, c’est l’Iran, qui a une revanche à prendre contre l’Irak sunnite et qui ne demande que ça. Les Iraniens attendent leur heure, et leur récompense: la bombe atomique et un état chiite satellite en Irak!
A Cataneo,
méfiez-vous,Bibi Fricotin est de retour.Il a plus d’une insulte de haute tenue dans son sac,car il aime se faire plaisir,et croit tout savoir !
De plus ,il fait de plus en plus penser à Briand et son intelligente politique des bons allemands qui déboucha sur les « panzers » sur la place de la Concorde à Paris ! La paille des mots qui remplace le grain des choses,en somme.
Sauf votre respect, vous avez tort, Patrick Haizet. La note de Louis-Joseph Delanglade n’est pas critiquable. (Il n’y est pas du tout question de négocier avec les islamistes !). Antiquus et Jean-Louis Faure ont avancé des analyses et des arguments sérieux. Catoneo y a répondu par des moqueries et de la dérision. Ce n’est pas sérieux ni correct dans un débat entre royalistes. Je vous signale, du reste, que Catoneo n’a de cesse de débiner la Famille de France et de mettre en avant les princes espagnols. Cela m’étonnerait que vous vous situiez de ce côté-là. C’est ici hors sujet. Mais il ne me paraît pas inutile que vous le sachiez.
Je me permets de faire remarquer au 22è commentateur que c’est votre serviteur qui a ouvert le débat en mettant en cause la « solution politique » privilégiée par Louis-Joseph Danglade.
Qu’on soutienne le compromis – car toute solution politique est un compromis – est parfaitement acceptable pour l’Occident munichois qui fait face au piège de Dae’ch, mais surprenant chez nous. Je me demande ce qu’en aurait pensé un Serge de Becketch, lui qui ne s’est jamais couché.
Moqueries et dérision ? je ne vois pas. L’antiaméricanisme néandertalien des mes contempteurs m’a bien fait rire, sans plus.
Quant à me donner le rôle de critique systématique de la famille d’Orléans, j’aimerais bien qu’à l’occasion, pas ici, vous m’en serviez quelque exemple.
Il ne m’a pas échappé que c’est vous qui avez ouvert ce long débat. Je vous et m’en féliciterais si vous l’aviez fait à bon escient.
Mais vous avez immédiatement supposé (pourquoi ?) que « solution politique de long terme » équivaut à « trafiquer diplomatiquement avec la Barbarie ». Quelle drôle d’erreur ! Il est évident qu’il ne s’agit pas de traiter avec les sauvages islamistes. Mais il est tout aussi évident que la « question d’Orient » se trouve aujourd’hui rouverte. Et que si l’on se contente de frapper sans savoir quoi faire après (le cas de 2003), sans avoir de perspectives politiques, l’échec est assuré. Dix ans de présence américaine en Irak pour rien, pour en arriver là, ça ne gêne pas un peu votre américanophilie ? Je la qualifierais de néandertalienne si j’usais des mêmes procédés que vous. Mais je ne les trouve pas convenables.
Pour le reste, j’ai dit ce que j’avais à dire et n’irai pas plus loin.
@reboul
Avec grande raison vous sortez de son écrin «La question d’Orient». Elle est en filigrane dans le billet de LJD. Une fois n’est pas coutume le plateau de C dans l’Air hier soir abritait deux intervenants de qualité, et émission intéressante si l’on baissait le son quand intervenait l’insupportable Calvi. Mais Antoine Sfeir a longuement insisté sur le retour de «La question d’Orient», et le Gal Vincent Desportes, sur l’échec cuisant des diplomaties «européennes» au Levant. Vous avez raison de revenir sur l’inexcusable irresponsabilité des grands garçons du Texas, qui allaient redessiner le M – O à coup de revolver. Leur manichéisme ne les fait jamais douter, comme antiquus en a brossé les grandes lignes. Leur bilan dans le monde arabo – musulman demanderait mille fois qu’ils soient convoqués au Tribunal de l’Histoire.
Quand on les a vus partir en guerre contre l’Irak à l’hiver 1990, ceux qui avaient travaillé et vécu dans ces pays ne pariaient pas un rouble sur l’issue à long terme de leur intervention. Mais nous n’anticipions pas un coût humain d’une telle ampleur. La France a eu Kouchener …
La clé de voute de leur action fut livrée au monde par Bush père, peu de temps après la fin des opérations (à l’ONU ou à l’état de l’Union, je ne sais plus) dans la formule «Le Nouvel Ordre du Monde». Formule maçonnique sur le sceau des Etats-Unis, et sur le billet vert portant tous les symboles du trente-troisième grade. Ceux qui bêlent tels des moutons devant la « démocratie américaine feraient bien de s’en souvenir.
L’économiste Philipe Chalmin, et son incontournable rapport annuel Cyclope sur l’économie mondiale des matières premières (de l’ananas au zirconium), parle de la malédiction du pétrole pour cette zone du monde. Le coût humain devient insupportable. Dissolution immédiate de l’ONU !
Puisque vous soutenez la « solution politique de long terme », seriez-vous disposé à l’ébaucher afin que tous ensemble nous comprenions comment résoudre l’équation sans donner des gages aux fondamentalistes musulmans.
Et comme la Question soumise à notre perspicacité est devant nous, c’est – à mon avis – dépenser beaucoup d’énergie intellectuelle que de remonter aux croisades. Pouvons-nous nous contenter des réalités existantes et des futurs possibles et probables ?