On entretient comme on peut la gaieté française et déjà courent, bons ou mauvais, les « mots de la guerre ». Maurice Donnay* est l’auteur de celui-ci, qui date de ces derniers jours, quand les aéroplanes allemands – les taubes – venaient tous les matins jeter des bombes sur Paris : « Comment voulez-vous que les Parisiens soient effrayés ? Ils ont l’habitude de prendre leur taube. »
Alfred Capus raconte ce trait, tout à fait caractéristique de la guerre. A l’ambulance, le médecin, avec toutes sortes de précautions, avise un de nos artilleurs blessés que, faute de place, il sera obligé de lui donner un Allemand pour voisin de lit.
– Un boche ? Chouette, alors ! s’écrie l’artilleur. Je n’en avais pas encore vu !
Et c’est très vrai que nombre de blessés n’ont jamais vu l’ennemi, qui tire de loin ou caché dans les tranchées et ne tient pas au contact direct. u
* Maurice Donnay (1859-1945), auteur de théâtre, recevra Jacques Bainville à l’Académie française le 7 novembre 1935.
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