Un Gouvernement qui renonce à la politique de la demande pour une politique de l’offre, une banque centrale qui troque un euro fort contre des « mesures non conventionnelles », un patronat déboussolé, une majorité politique qui se délite, des travailleurs en grève : le pays est en danger. Mais ne serait-ce pas la conséquence d’une véritable guerre économique ?
Malgré son attitude volontariste et son air martial, le Premier ministre ne l’avoue pas. Le seul slogan qu’il répète à son tour, comme tous ses prédécesseurs avant lui depuis plus de quarante ans, est : « il faut réformer ! » Mais de changements en réformes, d’alternance en volte-face politiques, le pays continue à s’enfoncer dans la crise sans que personne n’ose vraiment regarder la vérité en face. Faute de désigner clairement la cause des difficultés et faute d’adopter une stratégie cohérente et clairement définie pour y remédier, la situation se dégrade chaque jour un peu plus et l’unité nationale se trouve mise à mal tandis que le moral des populations flanche. Le président Mitterrand disait, il y a quelques années, qu’en matière de chômage « on avait tout essayé ». Depuis, de nouvelles mesures ont encore été imaginées et, pourtant, aucune amélioration sérieuse n’a jamais été enregistrée. Le point commun aux divers gouvernements, de droite ou de gauche, qui se sont succédé, est de n’avoir jamais conduit la politique économique du pays comme si la France était en guerre. Tous ont célébré à l’envi une paix universelle et éternelle, mettant en avant une harmonie de façade sans chercher à réduire les misères qu’elle cachait.
Quel est le terrain ?
Quels sont les combattants ?
Dans une guerre économique, le terrain sur lequel se livrent les combats est constitué par « les marchés ». C’est là que certains s’enrichissent alors que d’autres se ruinent ; c’est là que s’exercent désormais les pouvoirs. Sur ce terrain, les combattants sont les agents économiques. L’offensive est menée par les entreprises qui produisent les biens et services qui permettent de gagner des parts de marché tandis que la défense est assurée par les consommateurs, qui peuvent orienter leurs achats. S’ils achètent d’abord des produits nationaux, ils soutiennent leurs entreprises, et, par là-même, le niveau national de l’emploi. S’ils achètent d’abord des biens et services venant de « l’ennemi », ils affaiblissent les entreprises nationales, la richesse du pays et le niveau national de l’emploi. Ils renforcent les producteurs étrangers. Sur ce terrain – les marchés –, les entreprises multinationales apparaissent comme des mercenaires qui peuvent aussi bien prêter leur concours au pays dans lesquels elles opèrent que jouer le rôle de cinquième colonne au profit d’une autre puissance. Elles peuvent aussi se conduire en véritables « routiers » quand elles n’ont d’autre objectif que de se servir elles-mêmes sur le pays pour leur propre profit.
Quelles sont les armes ?
Les armes utilisées sont les biens et services produits et la monnaie qui sert à les acquérir ainsi que les normes techniques qui permettent de privilégier telle production ou telle consommation plutôt que telle autre. Dans la mesure où la monnaie est surévaluée par rapport à celle des pays concurrents, elle permet d’acquérir le capital des entreprises de ces pays et, donc, de payer des « mercenaires ». Mais elle risque aussi de rendre particulièrement onéreuses les matières premières dont on a besoin pour forger des « armes » nouvelles. à l’inverse, une monnaie faible incite les consommateurs à acquérir des biens et services provenant de l’étranger et, donc, à favoriser le développement sur le terrain des troupes ennemies. Les pouvoirs publics pourraient lutter contre ces débordements par l’instauration de barrières douanières, mais ces remparts ne sont pas plus en honneur aujourd’hui que la ligne Maginot hier, par l’imposition de normes – sanitaires ou techniques – particulières comme le font si bien les Américains, par une fiscalité indirecte appropriée (augmentation de la TVA) ou par un dumping social, apanage des pays les moins développés. En effet, toutes ces mesures favorisent les exportations, c’est-à-dire la conquête de marchés étrangers et dissuadent les importations, c’est-à-dire protègent le marché intérieur. Dans le cadre d’une telle guerre économique, la croissance permet plus de mesurer l’augmentation de la production des munitions que l’accroissement du bien-être des populations.
Quelle stratégie développer ?
Lorsque l’on privilégie une « politique de la demande » dans le cadre d’une guerre économique, on se place délibérément dans le cadre d’une stratégie défensive. Mais, dans ce cas, il ne faut pas, sur le plan monétaire, conduire une politique du « franc fort », ou aujourd’hui de l’« euro fort », car on incite alors les consommateurs à acheter des produits provenant de l’étranger et l’on ruine automatiquement les avantages que l’on serait en droit d’attendre d’un accroissement de la demande intérieure. Si, pour soutenir cette demande, on a de plus recours au crédit, on ne fait que s’affaiblir un peu plus sur un autre front, car on est obligé de soutenir la valeur de la monnaie par un endettement public plus important. Cela correspond en fait à une perte d’indépendance – une défaite – sur les marchés financiers. Lorsque, à l’inverse, on pratique une « politique de l’offre », c’est parce que l’on attend des entreprises nationales qu’elles gagnent des parts de marché au-delà des frontières : on applique alors une stratégie offensive. Pour qu’une « politique de l’offre » ne soit pas agressive, il faudrait qu’elle ait pour but de favoriser essentiellement la recherche et le développement, ce qui permettrait de créer de nouveaux marchés et non pas simplement de rapatrier sur le sol national la production de biens et services consommés dans le pays. Mais une politique non agressive en la matière suppose beaucoup de courage et de patience ; elle ne peut porter de fruits qu’à long terme.
Dans le cadre d’une telle analyse, il reste une question primordiale : qui est l’ennemi ? Personne ne peut se battre en permanence contre tout le monde. Il faut savoir trouver des alliés et désigner clairement l’adversaire. Lorsque l’on met en commun des structures ou des politiques, encore faut-il être sûrs que les intérêts des uns et des autres sont bien liés. Si les intérêts des uns ne coïncident pas avec ceux des autres, la structure commune pourra être utilisée par l’un des protagonistes pour dominer ses partenaires. Enfin, un pays ne peut-il pas être tenté par la stratégie d’Horace pour défaire les Curiace ? Il commence par envahir le marché voisin qui semble le moins bien défendu afin d’accroître sa puissance économique. Puis, fort de son succès, il s’attaque à un adversaire plus véloce ou plus agile. En l’occurrence un marché plus important.
Bien entendu, une telle analyse n’est que pure fiction. u
Source : Politique magazine
Une remarque du vieux Mitterrand, qui ne semble pas apocryphe, peu de temps avant sa disparition:
« La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment.
Oui, ils sont très durs les américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde.
C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort. »
Qui est l’ennemi? C’est la capitalisme apatride. A bien des égards, même l’hyperpuissance américaine dépend du Capital, ce qui revient à dire qu’elle n’en est que l’instrument. Ce n’est pas le capitalisme mondial qui est au service des Etats-Unis, même si ceux-ci en sont les principaux bénéficiaires, mais les Etats-Unis qui sont au service du capitalisme mondial.
Rien ne menace plus l’identité des peuples que cette logique, pour laquelle toute particularité culturelle et humaine représente un obstacle à supprimer. Rien ne menace plus l’existence simplement humaine que la généralisation des valeurs marchandes, le culture du profit et la dictature du marché.
Rien ne menace plus la diversité que l’imposition unilatérale de la logique du capital. Mais nous savons aussi qu’à long terme, comme l ’a écrit (j’ai oublié qui), » la complexité du monde se vengera « . Et ce sera notre honneur d’y avoir contribué.
Avis partagé avec les deux commentaires ci-dessus.
J’ai tout de même une nuance à exprimer s’agissant du commentaire de Thulé.
Et c’est qu’à mon avis il convient de ne pas voir qu’un seul aspect des choses : le capitalisme américain est mondialisé – ce qui signifie qu’il agit, est implanté à l’échelle mondiale – mais il reste américain. D’autre part, si « l’hyperpuissance américaine dépend du Capital », la réciproque est tout aussi vraie. La puissance américaine lui est fort utile; elle est nécessaire à son développement planétaire. On sait qu’en dernier recours, c’est la puissance des armes qui est décisive. Et les Etats-Unis conservent encore la suprématie dans ce domaine essentiel. C’est encore et toujours l’ultima ratio. Enfin, si les Etats-Unis ont été l’une des deux superpuissances, à l’époque soviétique, s’ils ont été – selon le terme inventé par Hubert Védrine – l’hyperpuissance dans les années qui ont suivi l’effondrement du bloc soviétique, ils ne sont plus réellement, aujourd’hui, ni l’une ni l’autre, dans un monde devenu largement multipolaire.
C’est, d’ailleurs, à mon avis, ce qui fonde la légitime note optimiste du dernier paragraphe du commentaire de Thulé.
Nous sommes,bien évidemment en guerre économique-depuis plusieurs siècles d’ailleurs !-
L’argumentaire de Reloujac paraît excellent à ce titre.
D’autant qu’il ne parle plus de l’immense bêtise que serait la sortie de l’Euro par la France !
Il est vrai que nous reprendrions les mauvaises habitudes des 3ème et 4ème républiques !Et pourquoi faire? Pour que dictés par le souci de notre indépendance nationale,nous puissions dévaluer à notre guise pour favoriser nos exportations ? Et ainsi décourager nos importations,peut-être ?
Et oublier que nous avons plus de 2O milliards d’Euros de dettes extérieures exprimées pour la plus grande partie en Euros,ce qui revient à dire que chaque fois que l’on dévaluerait notre nouvelle monnaie,notre dette extérieure exprimée en Euros serait immédiatement réévaluée du même pourcentage ! Bravo pour une idée aussi géniale !Sauf si elle s’appuyait sur le désir peu recommandable de ne rien rembourser du tout,comme l’ont fait les bolchéviques après 1917 ! Mais pourrions-nous sans doute être protégés par une bonne couverture de change à terme ? Quels plaisantins pourraient nous trouver une contrepartie aussi folle,et à quel prix ?
Laissons l’idée de cette triste absurdité à d’autres !
Reconnaissons pourtant que nous pourrions nourrir alors la satisfaction d’avoir cassé tout le « système »européen,mais à quel,prix pour la France !
Je me permets de signaler à Patrick Haizet qu’un changement de monnaie n’entraînerait pas automatiquement, comme il l’écrit, une réévaluation de la dette. Tout dépend du lieu où l’emprunt a été souscrit, et des termes du contrat. Dans la majorité des cas, le remboursement se fait selon le taux applicable au moment de la sortie de l’euro, et dans la nouvelle monnaie, donc, en appliquant la décote. De toute façon, cette question est théorique car, en pareil cas, les créances sont réduites notablement en fonction du délai de remboursement. En revanche, Patrick Haizet a raison de dire que ce ne serait pas sans conséquences sur le crédit de la France à l’étranger. Evidemment, si c’est pour continuer à laisser filer la grenouille, ce serait désastreux.
Et oui ,,, nous sommes en guerre économique ,,, mal préparé, ,,,
Analyse bien partagée cher Thulé, mais avec un complément d’importance : l’hégémonie du Roi Dollar. C’est même la clé de voute de l’imperium. Lors de l’agression contre l’Irak en 2003, l’aventure a couté au plus fort de l’engagement, 1 milliard USD par semaine pendant plusieurs mois. On pouvait se demander qui payait … Stiglitz a estimé à 3.000 milliard USD , la première guerre financée entièrement à crédit. Saddam Hussein et Kadhafi ont payé de leur vie d’avoir évoqué le refus du dollar contre leurs hydrocarbures. À Bagdad le diplomate indien Ranjit Singh KALKA en a fait un livre (The Ultimate Prize). Beaucoup de pays cherchent comment se sortir de ce garrot. La guerre que conduisent les Etats-Unis «par d’autres moyens» est mondiale sans que nous en ayons une claire perception. Confer l’attaque contre la BNP, où le simple fait d’utiliser le dollar, donc de devoir être compensé sur leur territoire, expose un agent économique aux pires sanctions. Alstom est sous la douche pour des négociations en Indonésie. Il n’est pas douteux que la grande ile a fait basculer le Monde dans un vrai totalitarisme … Ce qui est bon pour les Etats-Unis est bon pour le reste du monde.
Pour Antiquus,
chaque contrat a ses clauses qui font la loi entre les parties.
Et la plupart des emprunts de la France,en force, ont été souscrits en Euros,mais il y a des exceptions,notamment pour les vieux contrats en partie amortis.Il y en a quelques-uns,rares,qui n’ont pas été remaniés suite à l’adoption de l’Euro.
Ce n’est sûrement pas une raison suffisante pour s’adonner à cette lubie.
L’euro a tous les défauts du monde mais c’est une devise internationale alors que le franc français, adossé à des comptes publics horribles gérés par des socialistes, ne sera qu’une piastre cotée par opposition, sans marché, et en dévaluation lente permanente.
Les transactions futures du commerce extérieur se feront en euromarks ou en dollars ou dans une autre des cinq devises internationales (il n’y en a pas six).
Salaires et pensions seront versés en piastres mais les biens et transports seront achetés dans la contrevaleur de la devise de référence du secteur concerné.
Pourquoi ne se pose-t-on jamais la question de savoir pourquoi les PIGS n’ont jamais quitté l’euro ? Ces gens sont stupides alors que nous serions des génies. Quand je vois la crispation de certains sur la loi de 1973, je pense que la stupidité est de notre bord.
Mais c’est un débat dérivé.
Nous sommes en guerre économique depuis… toujours. Et certains se gobergent de le découvrir maintenant ? On pourrait faire la liste des traités commerciaux forcés que nous avons subis ou de ceux que nous avons à notre tour imposés. Pas grand chose à voir avec le capital suceur de sang, c’est plutôt dans la nature humaine que de vouloir dominer quand on a momentanément l’avantage.
Il faut avoir un sérieux aplomb pour citer Mitterrand en matière économique,domaine où il était particulièrement nul ! Autant citer encore Bibi Fricotin !
Pendant son premier septennat,Mitterrand s’est appliqué à défaire tout ce que ses prédécesseurs avaient fait de solide économiquement pour la France,mais qui ne correspondait pas à la doxa socialiste :de l’économie idéologique en somme.Pendant son deuxième septennat,il a refait- plutôt mal-ce qu’il avait défait au premier !
Le bilan de l’Euro n’est plus à faire. Construction théorique au dernier étage de la tour de Babel européenne, nous en subissons les effets pervers, dont la perte du degré de liberté fondamentale pour un pays, de frapper monnaie et de contrôler sa banque nationale. Nous avons sous les yeux les deux écoles. Celle d’un éminent économiste Christian Saint-Etienne, qui démontre très bien qu’un différentiel de productivité de 3% environ entre les pays du Nord et ceux du Sud, rend l’existence d’une monnaie unique illusoire. Il a donc la solution : encore plus d’intégration, transformant la France en Alabama ou en Illinois. C’est intellectuellement séduisant mais il se trouve que les peuples, et notre Nation en particulier, n’en veulent pas. L’autre école, celle d’autres grands économistes, les Alain Cota et Jacques Sapir, milite pour que notre pays retrouve sa liberté, et sa monnaie. Ce n’est pas infaisable, et le calcul ne relève pas du café du commerce. Avant cette sordide invention des enfants de Jean Monnet, des instruments monétaires existaient pour les grosses opérations de compensation. Pour la consommation du petit peuple dont je suis, l’euro est dramatiquement inflationniste et toute opération simple faite dans un pays d’Europe, se paie avec des frais de compensation interbancaire onéreux (simplement un retrait Carte Bleue à Munich). Nous sommes au bout des facéties.
Prenant appui sur l’appréciation des capacités économiques de François Mitterrand que porte Patrick Haizet, je rappellerai que le projet de création de l’Euro émana de lui, au moment de laréuniication allemande. Il l’a proposée à Helmut Kohl, comme une sorte de contrepartie à la réunion des deux Allemagnes qui, de fait, l’effrayait. Il s’agissait, dans son esprit, d’arrimer le nouvel Etat à l’Europe, pour relativiser sa puissance retrouvée.
On sait, depuis, qu’il devait s’ensuivre la rupture d’équilibre entre les deux principaux Etats européens que nous avons connue depuis, au profit de l’Allemagne, accentuée, au fil des années, par le décrochage de la France; ce qui, évidemment, menace gravement la poursuite de la construction européenne et crée au sein de la zone euro, comme des vingt-huit, un risque d’éclatement qu’il serait vain de nier.
Un tel éclatement ne résulterait pas, alors, d’une décision politique de la France, ou de quelque autre Etat, dont, par exemple, l’Allemagne elle-même, mais de l’évolution géostratégique du continent.
La liberté qui n’est pas autre chose que l’optimisation des contraintes, ne réside pas dans le coinage. Il y a beaucoup d’autres paramètres.
A Bruxelles nous sommes des pignoufs, mais à la City aussi et sur toutes les places de la galaxie Fric. Il y a 15 ans, le franc français était une monnaie quasi-inconnue dans les transactions commerciales, ce qui faisait la fortune des maisons de confirmation et des Coface qui couvraient le risque de change entre les intrants et le contrat vendu.
Cette monnaie était un vrai casse-tête pour les entreprises françaises tournées vers l’extérieur. Aucune ne veut voir revenir cette devise du tiers-monde sauf à ne travailler qu’en zone CFA ! Revenir au franc ne détruira pas l’euro ni le dollar ni la livre ni le franc suisse et tout le commerce international jusques et y compris le commerce de gros intérieur, se fera dans une devise extérieure. A titre d’exemple, aucun fret nulle part ne se commandera en franc ! C’était déjà le cas dans les années 90.
Plutôt que de résonner aux grandes vibrations souverainistes, il vaut bien mieux chercher les réalités en s’informant auprès des « acteurs » plutôt qu’auprès des fonctionnaires de l’EHESS.
Avant de penser à rétablir ce pouvoir régalien, si tant est qu’il soit déterminant – il y a beaucoup de pays prospères qui s’en fichent quand leurs comptes sont à l’équilibre – il faudra reconstruire un Etat moderne, réactif et pugnace, après avoir éradiqué le Système qui nous ruine.
Catoneo fait dans l’exagération, le paradoxe et l’inexactitude.
Je ne contesterai pas les faiblesses passées du franc français.
Mais il est ridicule et faux d’affirmer qu’ « il y a 15 ans, le franc français était une monnaie quasi-inconnue dans les transactions commerciales » et que « aucun fret nulle part ne se commandera en franc !. C’était déjà le cas dans les années 90. »
En tant que chef d’entreprise ayant traité de nombreux contrats à l’export et à l’import, avec différents pays, je confirme n’en avoir jamais négocié qu’en franc, puis en euro (à la vente). Je n’ai jamais payé de fret qu’en franc ou en euro.
J’ignore quelle est la profession de Catoneo, dans quel domaine il agit. Pour moi – comme, je n’en doute pas, pour l’ensemble des chefs d’entreprise français ou étrangers à qui j’ai eu affaire pendant 40 ans – il est clair que les assertions de Catoneo que j’ai citées sont parfaitement inexactes
Oui Luc, mise au point entièrement partagée. Le Franc était une des grandes monnaies du G5 (qui ne s’appelait pas encore le G7), comme le DM et le Sterling Nous avons tous travaillé avec des Lettres de Crédits facilement compensées en direction des pays à monnaies convertibles. L’Euro n’est en rien une monnaie de réserve et au moins à ce titre, un échec. Faut il se convaincre de son faible crédit ? On ne trouve pas l’euro dans le rapport annuel Cyclope sur le marché mondial des matières premières. Les avions, l’acier, l’automobile, le pétrole et la pétrochimie, se négocient en USD. Comme il y a trente ans. Ce qui n’empêchait pas que le Franc tienne bien sa place.
Ce déroulé de dénigrement contre notre pays est effarant et indécent sur un site comme LFAR. Au point de se demander ce que cet artilleur de soldats de plomb vient faire ici. La seule manière d’exister de ce monsieur est l’outrance sur tous les sujets, et je suis sûr que s’il demande poliment à Ruquier, il lui trouvera une place dans son émission …
L’Euro pouvait d’autant moins devenir une monnaie de réserve que les Anglo-Saxons (Londres et New-York) ont toujours cru à son éclatement. Question de date et de circonstances mais pour eux certitude…
C’est d’ailleurs le paradoxe de la position de Catoneo et Patrick Haizet qui sont atlantistes.
Plein accord avec les commentaires de Jean-Loiuis Faure. Oui, le dénigrement systématique de la France est indécent sur ce blog !
Question du béotien à l’expert Faure :
C’est quoi une lettre de crédit compensée ?
Le reste à se tordre !
Cher Luc, si vous avez travaillé à la grande exportation, vous avez dû enrichir les maisons de confirmation ou votre banque pour du hedging. Dans toutes les boîtes que j’ai connues, le franc français ne s’utilisait à l’export qu’avec des intrants en francs sur des contrats vendus en francs, rares en « zone libre ». Je ne dis pas que c’était la loi générale car je travaillais et je n’avais pas le temps de faire des études universitaires sur mon secteur. A mon avis, rajouter le risque de change au risque client n’était pas de la bonne gestion ; et dans une position décisive, lorsque j’ai eu ma propre boîte, j’interdisais cela carrément.
Je ne parle pas au sein du marché commun où je n’ai jamais vendu un clou, j’avoue. Mais, reviendrait-on au franc que tout le commerce français en Europe se ferait quand même en euromark.
A l’import, je n’ai jamais contracté en francs sur la zone OCDE. Hors zone, si, en provenance de pays compliqués comme le Vietnam ou la Chine populaire ; mais ça dépendait des devises étrangères disponibles en caisse (et des taux du swap chinois).
Si nous avons des expériences si différentes du commerce extérieur, cela signale probablement que plusieurs cas de figure existaient côte à côte, mais ce n’est pas non plus parce que je n’ai pas manié souvent du franc français que ça en fait une devise de référence pour autant. Le franc n’a jamais été coté que par opposition à partir des prix des cinq monnaies mondiales (USD, GBP, DEM, CHF et JPY) sur la place de Paris. New York, Londres ou Hong Kong n’ont jamais coté du FRF en direct. De toute façon les masses en circulation n’étaient pas comparables.
Quant au fret maritime, je maintiens que de 1990 jusqu’à l’instauration en euro, les frets de et vers l’Asie du Sud-est (je ne parle que de ce que j’ai payé) étaient cotés en dollars et réglés soit en dollars soit au taux du jour dans la monnaie comptable du transitaire/agence maritime. Il pouvait arriver que l’on règle en franc, mais chez nous rarement, pour des raisons de sûreté logistique.
Et… c’est là le gros problème :
les frets de la conférence Atlantique-est vers le Golfe de Guinée, même au départ du Havre, étaient cotés en deutschmarks, et réglés au taux du jour comme je le dis plus haut. Recevoir des frets de Delmas-Vieljeux ou de Louis Dreyfus en DEM attirait quand même l’attention !!! Dans cette histoire je ne parle pas du tout des CAF compensant les errements du dollar.
Maintenant si notre brave monsieur Faure espère que le le Baltic Index cotera ses frets bientôt en FRF, l’avenir est effectivement radieux.
Dans vos commentaires à mon endroit, j’apprécie la retenue que vous y apportez, on n’en peut dire autant de tous.
A Catoneo
Si ma question ne vous semble pas indiscrète, que vendiez-vous ? Quel était votre domaine ? Votre expérience telle que vous la décrivez me semble si insolite que je suis curieux de le savoir et peut-être de comprendre !
Négoce international pur dans le secteur du commerce inter-industriel. Du bitume… aux composants double usage. Nous n’avons jamais rien fabriqué 🙂
Contrairement à ce qu’assurent certains avec superbe,l’Euro est bel et bien monnaie de réserve,dans de nombreux pays.Qu’on se donne seulement la peine de consulter les bilans des banques centrales et même du FMI !
C’est un faux argument pour ceux qui l’utilisent.
Enfin je n’ai pas encore saisi si cela était flatteur ou criminel d’être considéré comme « atlantiste ».Qu’en disent nos sectaires ?
Mon cher LUC, l’important n’est pas la devise dans laquelle vous achetez un produit si vous ne faites que du négoce. Il existe des instruments de couverture que vous connaissez mieux que moi et qui fonctionnent plus ou moins bien.
La difficulté vient plutôt des marchés contraints qui se traitent exclusivement en dollar, qui comportent si vous avez bien géré votre affaire, des approvisionnements en dollar, mais sur lesquels votre plus-value (salaires et psdb) est en Euro.
C’est cette part en Euro, aussi minime soit-elle, qui grève abusivement votre prix de vente, quand le dollar est au niveau
actuel.
La vrai question qui se pose, ce n’est pas de savoir s’il est plus intéressant de rester ou de sortir de l’Euro, mais de donner à la BCE un statut (comme celui de la FED), qui lui permette de se comporter en vraie banque centrale, c’est à dire racheter massivement de la dette, financer les Etats au lieu de le obliger à s’approvisionner en Euro auprès des banques et adapter le cours de l’Euro pour le rendre compétitif (planche à billet). Tout le reste n’est que littérature.
A Thulé
Je crois que vous n’avez pas suivi le fil de la discussion, du moins de ce que j’y ai dit.
Catoneo ayant affirmé que le franc, en son temps, était une monnaie inconnue dans les transactions à l’exportation et que par ailleurs le fret ne pouvait en aucune façon être payé en franc, j’ai simplement indiqué que ces deux assertions sont parfaitement inexactes. Il y a des marchés contraints mais il est erroné d’en faire une généralité. Je conviens que l’on peut considérer ce sujet comme accessoire mais la France est suffisamment affaiblie pour que l’on se s’amuse pas, même rétrospectivement, à en ajouter.
Sur un plan plus général, vous pourrez donner à la BCE tous les statuts que vous voulez – qui lui en donnerait un ? Sorti de quel consensus ? – vous ne changerez pas la réalité. Et cette réalité est que la BCE dépend de 17 ou 18 Etats qui en sont les patrons et les payeurs, sans aucune souveraineté qui les dépasse; qu’elle dépend notamment du ou des Etats les plus puissants dont les politiques et les intérêts ne convergent pas nécessairement, voire s’opposent; qu’ils n’existe pas de solidarité transnationale ni entre puissants, ni entre faibles, ni entre puissants et faibles.
La vérité est qu’a mon sens il n’existe pas de monnaie longtemps tenable qui ne soit adossée à une souveraineté et à une économie constituées.
La question ne sera peut-être pas de savoir si la France doit ou non sortir de l’euro mais si cette monnaie largement artificielle tiendra. En la matière la France n’est sans-doute pas l’alpha et l’oméga de son avenir.
Et alors ?
ceux qui lisent René Descartes savent bien que le bon sens est la chose la mieux partagée au monde.Toutefois,notre grand homme n’a rien dit de la bêtise.
A cet égard,la pensée aristotélicienne,telle que nous l’a transmise le thomisme, assure qu’il faut comprendre avant d’apprendre.C’est donc rassurant,en matière d’exégèse.
L’euro a donc à peine douze ans, or le voici déjà remis en question.
Certains s’en réjouissent, qui voient dans cette crise la preuve que leur hostilité à la construction européenne était parfaitement justifiée.
Avec la crise de l’euro, disent-ils, c’est le dogme de l’irréversibilité de la construction européenne qui s’apprête à s’écrouler. Telle n’est pas mon sentiment. Il n’y a en réalité aucune raison de se réjouir de la disparition éventuelle de l’euro, dont le principal bénéficiaire seraient les Etats-Unis, qui craignent depuis longtemps de voir l’hégémonie mondiale du dollar menacée par la naissance d’une nouvelle monnaie de réserve.
A Thulé
Mes réflexions sur votre dernier commentaire :
. C’est probablement parce qu’il n’a que douze ans et qu’il n’a pas apporté à l’Europe le dynamisme et la prospérité que l’on en attendait – mais plutôt l’inverse – que l’euro est contesté.
. Dans le fond, je crois que personne n’est réellement hostile à la construction européenne, idéal d’unité qui a traversé toute l’histoire européenne depuis la chute de l’empire romain, dont la réalisation a souvent été tentée sans jamais pouvoir prendre corps. En revanche il est vrai que la façon dont elle s’est faite depuis quelques 50 ans est en échec et suscite une légitime hostilité.
. En Histoire, tout dogme d’irréversibilité de quoi que ce soit est voué au démenti des évènements.
. Si vous croyez vraiment que l’Europe et l’euro aujourd’hui incarnés par la Commission, Barroso, Juncker et consorts – au moment même où ils négocient dans le secret du huis-clos le traité transatlantique – sont faits pour contrecarrer l’hégémonie américaine, mon avis est que vous vous trompez radicalement. Telle qu’elle a été pensée jusqu’ici l’Europe n’est qu’un échelon du standard mondial américain.
En bonne syllogistique,s’il fallait suivre le raisonnement de Luc,il conviendrait sans tarder de déclarer la guerre aux Etats-Unis-Louis XVI dût-il se retourner dans sa tombe !-
On comprends mieux alors le désir de certains de camoufler leurs paroles dans cette noble enceinte par l’anonymat d’un sobriquet !
Leurs généralisations hâtives,leurs idées fixes,leurs pensées « uniques »,leurs billevesées même, sont ainsi dissimulées plus aisément.En bon français,c’est ce qu’on appelle du « trompe-couillons ».
Toutefois nous sommes bien d’accord sur le point le plus important:
nos instituions républicaines sont exécrables,plus précisément lorsqu’elles aboutissent infailliblement au petit-gros !
J’ai apporté une certaine et bien modeste argumentation dans mes commentaires.
Il n’y en a pas dans le commentaire précédent.
Je ne crois pas qu’il n’y a de choix qu’entre déclarer la guerre aux Etats-Unis (!) et leur être soumis. Entre les deux, il y a de la marge pour une politique raisonnable.
Quant au pauvre Louis XVI que la guerre d’Amérique a ruiné je ne suis pas sûr qu’il ne s’en soit pas repenti.
Je m’en tiendrai là dans ce débat qui n’en est plus vraiment un.
Luc,on ne peut pas discourir impunément sur des sujets qu’on ne connaît pas.Vous l’avez prouvé lors de vos interventions,même modestes.
Cataneo avait raison quand il avançait que le franc était une monnaie pratiquement inconnue avant-guerre.
Ne confondez pas échanges commerciaux et réserves de change.Ce n’est pas la même chose : selon le contrat commercial,une monnaie d’échange peut être convenue,dès lors que l’opération s’effectue à court terme.Cela a pu être le cas du franc français dans les périodes de calme monétaire.
Par contre notre monnaie n’a jamais été une monnaie de réserve(sauf avant la guerre de 14/18),car une monnaie susceptible de dévaluer souvent est nécessairement considérée comme une monnaie fondante dans laquelle personne-publique ou privée- ne souhaite investir.
Contrairement à ce que vous prétendez-comme d’autres mal informés de ces sujets-l’Euro est une monnaie de réserve.
Comme seul exemple,je vous citerai la Banque Nationale de Chine dont les 2/3 des réserves monétaires (les plus grandes du monde, près de 4 milliards de $)sont en $ et l’autre 1/3 en Euros,la £ et le CHF ne représentant presque rien.Par contre ses réserves métalliques-non dévoilées-seraient en progression constante d’après les experts du marché de l’or.
De plus,je me permettrai d’ajouter, pour faire bonne mesure,que les interprétations d’Antiquus sur la dette française sont totalement à côté de la plaque.
Ne m’en voulez pas d’être aussi franc,mais ces sujets ont intimement fait partie de mon métier et de mes responsabilités pendant 50 ans.Ne doutez donc pas que certaines de vos interventions m’ont beaucoup amusé. Mais c’est par amitié et respect de l’opinion-souvent idéologique-de chacun que je n’ai pas souhaité intervenir comme un méchant croquemitaine.
C’est aussi pour cette raison que je me permets de vous affirmer que quitter l’Euro serait aujourd’hui pure folie-idéologique de sucroît-pour notre pays.Il faut se méfier de l’idéologie, en matière économique surtout,car elle n’est pas bonne conseillère.
(A ce titre,nous avons eu le modèle soviétique,nous aurons peut-être les exemples poutinien ou chinois!)
Glissement sémantique 🙂
Je n’ai pas fait référence à l’avant-guerre autrement qu’en signalant brièvement la perte de confiance dans le franc français après la dévaluation Poincaré qui ouvrait l’ère du relâchement de tous les efforts de gestion. Elle signifiait surtout qu’en réalité nous avions perdu la guerre puisque incapables d’assumer la paix.
cf. Hérodote : http://www.herodote.net/25_juin_1928-evenement-19280625.php
Pour le reste, comme Luc j’en reste là. On a fait le tour.
Ouaf ! Et ce n’est même pas ça, car Poincaré était dans le brouillon que j’ai raccourci avant de poster. Allez hop, un bouillon et au lit 🙂
Avec une telle monnaie cacahouète, on se demande bien comment la France a pu couvrir le XXème siècle de son industrie et de sa recherche. Notons simplement que le tissu industriel français a été dévasté à partir de la perte de contrôle de sa monnaie, il y a 15 ans. Et il n’y aurait aucune corrélation ? Au café du commerce ?
Envoyé de mon iPhone
L’indulgence de JLF n’a pas de limite,ses fréquentations non plus,de Bibi Fricotin au café du commerce ! Aurons-nous droit bientôt à Bécassine ou même à Babar ?
Qu’il nous explique d’abord ce qu’est une lettre ce crédit compensée,comme le lui a déjà demandé Cataneo.
Comme j’aime bien avoir le dernier mot, mon cher LUC, je vous livre ces derniers commentaires:
1-L’euro et l’Europe ne sont pas synonymes. En témoigne le fait que certains pays de l’Union européenne (Danemark, Suède, Royaume-Uni) ne sont jamais entrés dans la zone euro. Il n’y a aucune raison pour que le projet européen ne puisse se poursuivre, et l’Union européenne prospérer, sans l’euro.
2-Mais vouloir sortir de l’euro ne suffirait pas à s’affranchir de la dictature des banques et des marchés. Le retour aux monnaies nationales n’est en effet pas une panacée. Il ne réglerait aucun des problèmes structurels des sociétés actuelles, et ne constituerait en aucune façon une rupture avec la logique du Capital.
A Thulé
1. L’Europe sans l’euro se réduirait, dans la réalité, à bien peu de chose. Du moins dans sa conception actuelle, essentiellement économiste. Et si l’on compte pour poursuivre la construction européenne sur la Suède, la Danemark et surtout le Royaume-Uni, l’on est dans l’irréel le plus complet.
2. Je n’ai jamais dit qu’il fallait « sortir de l’euro » (la France) mais qu’il avait de bonnes chances d’éclater pour toutes sortes d’autres raisons.
3. Je suis de votre avis : le retour aux monnaies nationales ne nous affranchirait pas de la loi des marchés si l’on ne s’attache pas à régler « les problèmes structurels » – et politiques – de la société française.
Vous voyez, je vous laisse le dernier mot, au moins sur ce point, puisque c’est ce que vous aimez bien.
Luc,
je n’ai pas l’honneur de vous connaître ce qui est sûrement regrettable,mais pas de mon fait.
Cependant,je constate avec plaisir que vous revenez peu à peu aux réalités de notre siècle,malgré encore quelques dérapages purement imaginaires,(comme vos spéculations sur le Royaume-Uni et les pays du Nord).
Par contre,vous avez mille fois raison d’affirmer que notre principal
devoir est de remettre de l’ordre chez nous,car la voix de la France ne porte plus nulle part, avec la décomposition actuelle de notre régime politique.(Et les attaques récurrentes contre notre allié américain restent idéologiques et verbales,et sans véritable portée utile,par exemple).
Je ne vous connais pas davantage car le fait que vous signiez vos commentaires de votre nom (?) n’ajoute rien à l’affaire.
Je trouve d’ailleurs – permettez-moi de vous le dire en toute franchise – que vous vous permettez beaucoup de privautés dans votre façon de traiter les autres intervenants, ici. Vous y croyez-vous autorisé par privilège de l’âge ou de compétences supposées supérieures à celles des autres sur les sujets traités ? En toute hypothèse, je pense que ce n’est pas une justification.
Ainsi, je reviendrais « peu à peu aux réalités de notre siècle » et, bien-sûr, malgré « quelques dérapages » naturellement « imaginaires ». Mes arguments sont des « spéculations ». (Les vôtres sont, bien-sûr, objectifs). Vos affirmations sont fondées sur l’expérience. Celles des autres sont « idéologiques ». Et les vôtres sont de toute évidence exemptes de toute dose d’idéologie …
Croyez-vous que c’est convainquant ? Que ce n’est pas vaguement simpliste ? Vous reprochez aux autres leur « superbe ». N’êtes-vous pas conscient de ce que vos procédés en sont empreints bien davantage ?
Dans cette discussion, vos commentaires ont été faits surtout de ce type de littérature. Et de différentes plaisanteries ou attribution de sobriquets aux uns et aux autres En revanche, quoique je n’aie aucun doute sur vos connaissances de toute nature et vos compétences, vous avez apporté très peu d’arguments proprement dits dans ce débat. C’est dommage, je suis sûr que vous l’auriez pu. En particulier, vous n’avez pratiquement jamais répondu à ce que j’ai pu avancer sur un certain nombre de sujets de fond. (Sauf votre intervention utile sur l’euro comme monnaie de réserve. Principalement en Chine, d’ailleurs, sursaturée, je crois, de (faux) dollars.
Voyez-vous, vous n’avez pas affaire ici qu’à des blancs-becs qui seraient sans sagesse ni expérience. Les chefs d’entreprise, universitaires, cadres supérieurs de grandes entreprises, juristes, etc. qui peuvent intervenir dans ces débats ne sont pas, non plus, sans expérience. Je pense donc que nous devrions, dans ces commentaires, nous abstenir le plus possible de la polémique et des moqueries ad hominem.
Ai-je été inconvenant de vous avoir dit ce que je pense ? Si oui, pardonnez-moi.
Pour le reste, je suis parfaitement de votre avis et bien d’accord avec vous sur l’essentiel tel que vous le formulez : « notre principal devoir est de remettre de l’ordre chez nous ». Et bien-sûr, par la critique du régime républicain et l’affirmation de notre royalisme.
Vous avez de la patience Luc, félicitations pour votre mesure, espérons que porte votre mise au point.
Reçu à l’instant une invitation à un débat dans un salon de l’AN, par mon ami, ignoble souverainiste, député maire de Maisons-Lafittte Jacques Myard, animateur de Cercle Nation et République sur le sujet
« La sortie de l’euro , par Jean-Pierre Gérard
Ancien membre du Conseil de la politique monétaire
Président du Club des n°1 mondiaux français à l’exportation
La liste des hallucinés incompétents est finalement très longue … Jacques connaît mes convictions philosophiques en la Royauté Sacrée, et nous nous écoutons, avec profit, mais il ne comprend pas mon mépris de ce qu’ils appellent la République.
Messieurs,
je viens de vous envoyer un texte qui vous est bien arrivé à destination,puisque l’ai relu sur vos propres »commentaires ».
Comment expliquer qu’il vienne de disparaître desdits commentaires?
A Patrick Haizet
Le texte dont vous parlez ne nous est pas parvenu. Nous n’avons supprimé aucun commentaire. (Vous l’avez lu dans les commentaires avant envoi – lequel ne s’est pas fait correctement et n’a pas été reçu. Pareille mésaventure vous est déjà arrivée deux fois !).
Si vous l’avez conservé, veuillez renvoyer votre texte.
M.le « blogmestre »,ce que vous dites est parfaitement faux !
J’ai bel et bien lu mon texte sur la partie réservée aux commentaires avant que vous preniez sur vous de le retirez.
On ne ne pas bâtir une réputation sur la déloyauté ou le mensonge,comme le fait Hollande,par exemple !
A Patrick Haizet
Je vous confirme que nous n’avons supprimé aucun commentaire et que le vôtre ne nous est pas parvenu.
Quelque chose vous échappe :
Vous avez lu votre commentaire avant envoi, dans la partie prévue pour les écrire.
Après quoi, il y a l’envoi lui-même, sa transmission et sa réception. Ceux-ci ne se sont pas faits correctement et votre texte n’a pas été reçu.
Il n’y a de notre part ni déloyauté ni mensonge.
M.le blogmestre,
je réponds à votre interrogation.
J’ai bien entendu lu mon commentaire avant envoi.
J’ai relu ce texte,après envoi,par deux fois même,comme d’habitude,sur votre tableau de réponse.C’était exactement le même.,mot pour mot,que celui que je venais de vous expédier.
Rien ne m’a paru anormal.
Environ un quart d’heure après,mon texte avait disparu de votre tableau de réponse, à ma grande surprise,et mécontentement.
J’ai évidemment un double de mon texte,ici chez moi.Que je peux vous renvoyer à tout moment,mais il est dès long,et je trouve fastidieux de le retaper pour vous .
Il faut savoir que le logiciel de rédaction de l’hébergeur est « imparfait » et qu’il semble se déconnecter s’il est maintenu ouvert trop longtemps.
Aussi, je ne l’utilise que pour faire un commentaire rapide (comme celui-ci) mais pour une argumentation développée, je rédige sur mon bloc-notes et copie ensuite le résultat fini sur Haut&Fort. Pas de perte en ligne.
M.le blogmaster,
j’ai oublié,afin de compléter ma réponse à votre interrogation,de vous indiquer que mon message avait été supprimé de vos commentaires en deux temps très rapides,comme s’ il avait été appuyé sur un bouton deux fois de suite.
Je tiens à vous préciser que mon ordinateur Apple est neuf et fonctionne à mon entière satisfaction
Luc,
j’ai hésité avant de faire réponse à votre complainte.
Mais à ne pas le faire,je craignais que votre susceptibilité ne prenne cela pour un mépris de ma part,à ajouter à votre liste des doléances me visant personnellement.
Dans notre débat,il y a la forme et le fond,et leurs éventuelles connexions.
Vous avez tort,à mon avis,de balayer d’un revers de main la question de la forme,celle de l’identité ou pas des intervenants.Pour moi,vous êtes un anonyme dissimulé,auquel je veux bien répondre.Pour vous,je suis un quidam-peut-être ignorant-,prêt à écouter n’importe quoi,et qu’ il vous est loisible d’identifier ;mais qui a tout de même droit de réponse.
Je vous fait remarquer que déjà à ce stade,vous vous placez dans une position ambigüe,sans que j’y sois pour quelque chose.Mais vous croyez et pouvez y remédier « sournoisement » à mon égard,en changeant d’identité,ce qui peut être jugé diversement.
Finalement,je pense que cette protection est illusoire,et vous place moralement en état d’infériorité.
Mais vous avez de la chance : j’accepte la conversation avec un inconnu,qui ne se dévoile pas.
Soyez sûr que pas un instant,je ne songe à une couardise dans cette mauvaise habitude-plus commerciale qu’orthodoxe-,mais commandée par les pratiques de la « toile ».J’accepte alors de me laisser aller à ce que je trouve personnellement discourtois et inégal,presqu’irresponsable,c’est tout pour l’instant.
Ainsi,il vous est loisible de dire ce que vous voulez-mais par suite,de vous faire éventuellement contrer sur des sujets que d’autres connaissent mieux que vous,inconnus ou pas.
(J’ai participé à de nombreux débats professionnels,ici et là,dans ma carrière,dans les trois langues que je pratique.Et je puis vous assurer que jamais je n’ai été le témoin de conditions aussi boiteuses que celles de LFAR.C’est sans doute la conséquence du nivellement par le bas de l’époque actuelle,mais sûrement un bon résultat commercial pour les bénéficiaires de la « toile »).
J’ai déjà formellement indiqué à LFAR que je répugnais à utiliser ce « lien »-ou plutôt ce procédé-,dénué de toute tradition française.Et je constate,Luc,que vous déplorez aujourd’hui d’en être la victime,comme elle a fait aussi ses preuves à mon détriment !
J’ajoute au surplus que l’anonymat est profondément réducteur de la pensée d’un auteur,car il la sort de son contexte.De plus il n’a aucune chance de rayonner en dehors de son vase clos.
J’en viens maintenant au fond de votre « affaire »,comme vous dites.
En préambule je vous rappelle qu’il n’y a pas d' »idéologie » qui tienne sérieusement la route en matière économique.On ne peut pas mettre Adam Smith à toutes les sauces de sa propre fantaisie .(Notre chère AF ne s’en est jamais rendue suffisamment compte.)
Toutefois,je n’aurai sûrement pas la cruauté de reprendre un à un tous les termes de la litanie de vos lamentations/griefs,car cela pourrait me donner l’inutile tentation de vous en causer d’autres !
Sachez que mon seul propos est une recherche appropriée de la vérité.Une vérité souvent élémentaire et facilement vérifiable d’ailleurs.(Une partie des réserves monétaires de la Bank of England et aussi de la FED, est bel et bien en Euros,par exemple….)
A cet égard,je vous conseille vivement de ne pas tresser des verges pour vous faire fouetter,comme vous l’avez fait en parlant de (faux) dollars à propos des réserves monétaires chinoises.Vous donnez visiblement l’impression de confondre la circulation monétaire et fiduciaire d’un pays avec ses réserves monétaires,ce qui n’a strictement rien à voir.
Je sais aussi qu’il est plus confortable-et peut-être gratifiant- de donner des leçons plutôt que d’en recevoir.Hélas,comme on ne peut guère être »bon » en toutes choses,il est plus sage de laisser les spécialistes de la question s’exprimer.
Quant à moi,je préfère de loin m’en tenir à l' »empirisme organisateur »,c’est-à-dire au pragmatisme, en m’efforçant de l’adapter aux exigences de notre siècle,plutôt que de m’accrocher bêtement à des idéologies creuses (Perre Boutang dixit) relatives à la récurrente condamnation en bloc du libéralisme ou de l’ américanisme que l’on ne connaît pas en France,(le libéralisme n’a guère été pratiqué dans notre pays que sous LouisPhilippe,Napoléon III et le début de la IIIème gueuse).
Enfin,je suis bien d’accord avec vous,Luc,je n’aime pas non plus les attaques « ad hominem ».Comment peut-on en faire d’ailleurs,quand on ne peut pas connaître son interlocuteur ? Je note cependant que le grand spécialiste en cette matière n’est autre que notre ami JLF,(mais il a,lui,le courage de se s’identifier !).En effet,ses interlocuteurs, qui ont le malheur de ne pas être d’accord avec ses assertions, sont ridiculisés sans délai(comme Catanéo dont les raisonnements sont ravalés par JLF au rang de ceux pratiqués au « café du commerce »,et les miens aux illustres pensées de Bibi Fricotin, alors que je rapportais celles de Saint-Thomas d’Aquin ! (Apparemment JLF et moi n’avons pas les mêmes lectures !),et je confesse,mon père, que c’est la seule et unique fois où j’ai voulu brocarder le seul JLF dans mes interventions (contrairement à ce que vous prétendez).
Néanmoins,voyez-vous,Luc,étant moi-même royaliste depuis avant ma naissance-sûrement par idéologie sentimentale d’abord,puis par raison délibérée ensuite-, cette discussion-quelque peu oiseuse- m’amène à vous présenter un petit cadeau.Je pense qu’il vous plaira d’apprendre que j’ai décidé de ne plus participer aux discussions de LFAR,sauf lorsque je remarquerais qu’elles s’écartent outrageusement de la réalité,dans les matières que je connais bien par profession.
Si la quête de la réalité et de la vérité est pour moi plus essentielle que la vaine recherche de la brillance,je souhaite sincèrement que ma décision puisse faciliter l’exercice de vos jeux.
Bien à vous.
P.H.,l’un des 7 milliards de bipèdes blancs-becs qui peuplent actuellement notre ici-bas.
A Patrick Haizet
Merci de votre attention à ce que j’ai pu écrire. Je crois néanmoins qu’après tant de commentaires répétitifs, nous en avons assez dit sur le sujet.
Luc,
c’est encore moi !
En faisant mon classement dominical,je me suis aperçu que ce chapitre était toujours ouvert chez LFAR,et j’en profite.
J’ai ainsi remarqué-non sans irritation- que vous avez jugé bon de placer un « ? » après mon nom, dans votre mélopée relative à l’identité des intervenants. Dois-je prendre cela comme une insulte, ou comme un effort de votre part de dissimuler ma propre identité vis-à-vis de tous, comme vous le faites pour la vôtre?
Non,je déclare sans crainte ni honte que j’ai passé 50 ans à la Banque Française du Commerce Extérieur,où j’ai terminé ma carrière bancaire comme directeur général adjoint.
Puisque nous en sommes à la terminologie,je vous rappellerai,Luc,
que dans notre langue le terme « privauté »ne s’applique qu’aux familiarités d’un homme vis-à-vis d’une femme.
Néanmoins,vous avez sans doute raison de prétendre que nos échanges deviennent »répétitifs »-dans la mesure, selon moi,où la discourtoisie et l’ignorance risquent d’être maîtres à bord- !
Décevant que les modérateurs ou les patrons du site ne demandent pas aux deux zigomars qui polluent de retourner jouer dans leur bac à sable. Les lecteurs vont fuir …
Après quarante-neuf commentaires dont les derniers, surtout, sont hors sujet, ou d’ordre personnel, sans intérêt pour l’ensemble des lecteurs, nous fermons la discussion.