Le reproche essentiel que l’on peut faire à M. Hollande est d’avoir accepté de participer à l’émission de TF1, « En direct avec les Français », imitant ainsi ses deux prédécesseurs (MM. Chirac et Sarkozy) qui, chacun à sa façon, avaient voulu ce qui constitue à l’évidence une dévalorisation de la fonction de Chef de l’Etat. Pour « échanger » avec quatre Français(e)s plus ou moins en désarroi et répondre à quelques journalistes incisifs, voire impudents, devant une assistance comparable à celle des émissions dites « people », un sous-secrétaire d’Etat, à la rigueur un ministre, eût davantage convenu.
S’exprimant sur les ondes de RTL vendredi matin, M. Fillon trouve la formule juste au sujet de ce qu’il faut bien appeler la prestation de M. Hollande : « Un homme de bonne volonté complètement dépassé par les événements ». Il semble évident que le mandat de M. Hollande est en passe – sauf retournement, pour le moins improbable, de la situation – de tourner au fiasco. La responsabilité de l’homme ne fait aucun doute. Plutôt que de promettre, comme l’avait fait si imprudemment son prédécesseur pour l’absence de résultats que l’on sait, il est allé au-delà en adoptant délibérément en 2012 une tonalité prédictive, bien conforme au fond à son idéologie socialiste (« Les résultats seront au rendez-vous. Ils le seront parce qu’ils doivent l’être » vient-il encore de dire).
Cependant, il faut le reconnaître, la personne même de M. Hollande n’est qu’un facteur aggravant. On ne peut pas raisonnablement penser que, sans remise en cause des fondamentaux économiques et politiques, quelqu’un d’autre aurait, à sa place, fait mieux. Tant que la France retardera les réformes structurelles socio-économiques qui s’imposent, tant qu’elle acceptera de rester inféodée à l’Union européenne dans les domaines régaliens de la monnaie et des frontières, tant que l’Etat restera la proie des féodalités partisanes et financières, rien ne changera, sauf de mal en pis.
Et ce qui risque bien de changer ce sont d’abord les institutions. De gauche à droite, un nombre croissant de politiciens souhaitent implicitement ou explicitement une « évolution » institutionnelle. Les extrêmes et le centre réclament un maximum de proportionnelle – dont les effets dévastateurs sur la stabilité politique sont garantis. Le Front de Gauche évoque ouvertement une VIe République, bien entendu « parlementaire » et « démocratique » (on sait ce que cela signifie). Bien plus révélateur encore de cet air du temps : MM. Bayrou, Juppé et Valls, dans le plus pur esprit du centre mou façon IVe, n’en finissent pas de se faire des courbettes.
D’ailleurs, lançant un ballon d’essai, M. Boutih, député socialiste de l’Essonne parle sur RMC de « crise de régime ». La rétrogradation du Chef de l’Etat au rang de super-Premier ministre par la réforme du quinquennat se révèle effectivement mortifère pour la Ve République. L’entreprise de déconstruction de notre monarchie républicaine semble engagée. ♦
Les institutions sont moins menacées que le Trésor public ou que l’épargne des ménages car leur architecture nourrit une foultitude de politiciens qui sans elles ne sauraient quoi faire, et que d’aucun bien inspiré appelait la « parasélite ».
Profitons-en pour donner un coup de chapeau à M. Montebourg qui est parti en stage de « réalités ».
Les partis-croupions évoqués par M. Delanglade ne pèsent rien dans les ajustements institutionnels. Le Parti de Gauche (il n’existe plus de Front de Gauche) survit dans quelques enceintes de maquignonage, les partis radicaux, n’en parlons pas ; les partis du centre sont en phase permanente de coalition pour préserver ce qui peut l’être encore de la prébende. Menacés, les sénateurs font bloc immédiatement. Et si le projet de M. Juppé de f… à la mer la moitié des députés prenait corps, on verrait la même chose au Palais Bourbon. On pourrait d’ailleurs analyser sur la durée la campagne de résistance à la circonscription unique d’Alsace qui parvint à vaincre une bonne réforme.
C’est pourquoi aucune transformation ou dérive institutionnelle n’est en vue et ne saurait résoudre l’étouffement du pays par un Etat pachydermique qui propulse à l’Exécutif ses propres représentants pour bétonner la tranchée. La crise de régime évoquée par le député Boutih serait, plutôt que l’annonce d’un changement de paradigme, une crise de cohabitation entre un premier ministre mussolinien de petit format et un président camembert coulant ! Tout est à jeter.
On en viendra à rêver bientôt à tout autre chose. Sommes-nous prêts à diffuser largement une offre constitutionnelle moderne et crédible qui rompra avec les vices intrinsèques d’un système qui ressemble de plus en plus à une roue sans jante ni moyeu.
90% d’accord avec notre ami Delanglade,sauf sur l’Europe :on peut déblatérer à l’infini sur le sujet,mais la France fait partie de l’Europe-géographiquement à tout le moins-.Il s’agit de savoir,s’il peut et doit exister une organisation politique et économique en Europe-ou les deux-,et si la France doit y jouer un rôle moteur ou non.Mais se plaindre sans cesse ne sert à rien,dans un monde qui n’est plus celui d’hier.Que nous le déplorions ou pas !
Merci LJD
entendu hier ; est ce assez clair ?
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Philippe de Villiers était invité ce matin de Jean-Jacques Bourdin sur RMC. Le Salon eige 13.11.2014
« Longtemps j’ai été un lanceur d’alerte sur le mondialisme, l’islamisme… mais aujourd’hui j’ai un dégoût de la politique, de ce cercle de connivences ».
« L’exemple vient d’en haut et tout le monde les regarde. Quel discrédit sur l’autorité qui contamine toute la société ».
« Tous ces politiciens ont largué la France, ils ne sont plus que les livreurs de décisions prises à Bruxelles ».
« J’échange Hollande et Sarkozy contre Poutine ». « C’est un homme d’Etat, un patriote qui défend le bien commun de son pays ».
« je vais vous donner un scoop. Chaque jour l’ambassadeur français aux Etats-Unis reçoit un appel du Département d’Etat (Ministère des Affaires étrangères US) pour ne pas livrer les Mistral ».