Robert Ménard, on lit, un peu partout dans la presse, que vous auriez été sommé par le préfet de l’Hérault de retirer la crèche installée par vos soins à la mairie de Béziers. Est-ce vrai ?
Pas du tout ! Le préfet, Pierre de Bousquet, nous a simplement, dans un courrier, « invités à reconsidérer notre projet dans son principe, ou au moins dans ses modalités ». Ce que nous avons fait : nous avons intégré la crèche dans le programme des activités culturelles et festives de fin d’année. Il l’avait du reste suggéré lors d’une conversation téléphonique que nous avions eue. Ce n’était donc pas une mise en demeure, ni même une mise en garde.
On vient d’apprendre par ailleurs que le tribunal administratif de Nantes a exigé du conseil général de Vendée qu’il démonte la crèche traditionnellement exposée durant la période de Noël à l’accueil. Cette décision vous inquiète-t-elle ?
Bien sûr, cette décision est inquiétante. Mais elle est surtout grotesque. Demain, à Béziers, je vais devoir enlever les « Joyeux Noël » qui éclairent les ruelles de la vieille ville ? Et pourquoi pas les sapins et les boules ? Les ayatollahs de la laïcité se trompent d’époque. Ce n’est pas l’Église ni la religion (en tout cas, pas celle-là) qui menacent l’État.
La crèche restera donc là où elle est jusqu’à la fin de l’année ?
Oui, je l’espère. Mais il peut y avoir évidemment une procédure en référé. Le préfet peut me mettre en demeure de l’enlever. Et là, je serai face à un dilemme : en tant que maire, je dois respecter la loi – d’autant plus que je rappelle régulièrement à mes administrés qu’ils doivent eux-mêmes respecter la loi ! – mais en même temps, et c’était inattendu, vous n’imaginez pas le nombre de gens qui ont afflué à la mairie, non pas seulement pour voir la crèche mais, disaient-ils, pour la défendre, pour qu’on ne l’enlève pas…
J’ajoute qu’à l’inauguration de la crèche, il y avait des musulmans, heureux d’être là car, disaient-ils, ce spectacle leur rappelait l’univers de leur enfance. Mais peut-être n’est-ce pas ces musulmans-là qu’on a envie d’entendre ?
J’ai par ailleurs reçu un mot du responsable de la communauté juive de Béziers qui regrettait de ne pas être là pour l’inauguration de la crèche et qui nous a félicités de l’avoir mise en place. Un autre membre de cette communauté, conseiller municipal appartenant à l’opposition, m’a demandé d’installer pour Hanouka un chandelier à neuf branches dans l’hôtel de ville. Je lui ai dit que nous le ferions, considérant que nous avons un héritage judéo-chrétien. •
Entretien avec Robert Ménard, le 4 décembre 2014, sur Boulevard Voltaire
Commentaire en bref de Lafautearousseau
Ménard a mille fois raison. La crèche fait partie, depuis des siècles, de nos traditions et de nos racines culturelles. A ce titre, elle a toute sa place dans l’espace privé et dans l’espace public. Au reste, comme sous la Révolution, faudra-t-il un jour débaptiser nos villes, villages, quartiers, rues qui portent un nom de saint, au prétexte du principe de laïcité ? Absurde !
Crèche à Saint-Saturnin, en Provence
J’ai cru comprendre qu’une bonne partie des dirigeants du PS n’a pas tellement envie de se battre sur ce terrain. Il se pourrait que les crèches restent en place !
Après avoir organisé pour la première fois, devant la Stèle du Souvenir de tous nos morts en Algérie, les cérémonies du 5 juillet 1962, et l’anniversaire des soixante ans de la Toussaint rouge de 1954, Robert MENARD, récent Maire de BEZIERS, présentera, le mardi 11 Décembre en Conseil Municipal, son projet de débaptiser, dans sa ville, la rue du 19 mars 1962, afin d’honorer un héros de la Résistance, des combats d’Indochine et d’Algérie Française, le Commandant Hélie Denoix de Saint Marc.
Bravo, Ménard ! Et merci à JF Paya pour l’info…
Les gens sans culture ou de mauvaise foi oublient ou veulent oublier que la fête de Noel est celle de la naissance de Jésus, Incarnation du Logos. Sans cette naissance dans la grotte-étable de Bethléem (maison du pain en hébreux), il n’y a pas de Noël. Supprimer la Crèche en Occident, c’est nier ce Divin Mystère et ce fait historique.
Pourtant la preuve de l’existence de Jésus existe.