Nous avons publié samedi un très bon dessin de Vial, dans Le Figaro magazine. Jean-Louis Faure a posté, à propos de ce dessin, un commentaire dont la pertinence et la justesse nous semblent mériter d’être publié, justement, mieux que comme un simple « commentaire ». Nous le reproduisons donc intégralement ici, cette façon de considérer les choses étant pleinement celle de lafautearousseau.
Rire ou sourire un peu … même s’il n’y a pas vraiment de quoi
Les climatologues
Signé VIAL – Le Figaro magazine
Commentaires
Le sordide apport du multimedia est que n’importe quel fantasme devient immédiatement planétaire. Un ordre de bourse fut il farfelu, est transmis à la milliseconde à la surface du globe. Ici le climat … Sans être très savant restons en à des considérations de simples bon sens qu’un élève de 4ème peut énoncer (au temps où l’on faisait de la géologie en 4ème). Des chiffres objectifs, incontestables.
Les astrophysiciens estiment l’âge du globe à 4,5 milliards d’années. L’unité de temps géologique communément retenue par les géophysiciens est de l’ordre de 20.000 ans sur une échelle de temps. Les économistes datent la première révolution industrielle à 1820 environ. Les mêmes fixent les premières mesures de la croissance à 1850. Avant cette date le produit des nations était quasiment invariable. De 1850 à aujourd’hui il s’est donc écoulé 170 ans, pendant lesquelles il convient de discriminer les périodes où l’activité humaine a réellement demandé une extraction massive d’énergie fossile. Arrivée de la Chine en «charbon vorace» vers 1980, il y a 30 ans. Si l’on veut être très pessimiste, démarrons au début des 30 glorieuses, en 1945, soit il y a 70 ans environ.
Mais quelque soit la date de départ de notre commentaire, les moins de 200 ans de l’activité humaine sont une fraction de micron de la pointe bien taillée d’une crayon sur l’échelle linéaire des temps géologiques. Donc évidemment sans effet sur le changement du climat de notre vieille Terre. Le climat a toujours changé, parfois dans des proportions considérables, parfois violemment sur des périodes assez courtes.
La grotte Cosquer dans les calanques de Marseille, découverte en 1991, sans doute un lieu de culte, a été fréquentée entre, – 27 000 ans et – 19 000 ans. Entrée aujourd’hui à 37 m sous le niveau de l’eau. A ce moment là, elle était dans les collines, à 6 km du rivage, et le niveau de la mer 120 mètres plus bas. C’était la période glacière. Le niveau de la mer s’est élevé de 120 mètres depuis le dernier pic de glaciation, jusqu’à – 6000ans. Il n’y avait à cette époque, ni voitures diesel, ni avions, ni usines en Chine.
Et bien, la mer est montée de 120 mètres quand même. Et certaines glaciations se sont produites malgré des concentrations très élevées de CO2 …
Il ne reste plus qu’à démasquer les forces économiques qui ont un intérêt à développer un discours anxiogène, avec force rapports et conférences internationales. Pour refroidir la Terre et faire baisser le niveau des océans ? Très regrettable que les autorités françaises participent activement à ces billevesées …
Écrit par : Jean Louis FAURE | dimanche, 28 décembre 2014
bien, bien, enfin du réalisme et le retour des pieds sur terre, si on peut dire
Mille bravos pour ce commentaire riche, pertinent et documenté !
Je dirai moi aussi « mille bravos… »
Mème impression que Pierre Builly. C’est des commentaires de ce niveau qui apportent un intérèt supplémentaire à LFAR.
Pour être tout à fait honnête, les vrais scientifiques disent simplement que l’activité humaine accélère le réchauffement climatique. De là à développer un discours culpabilisant, où l’homme est présenté comme le seul fautif de ce phénomène, c’est ce qui sépare les vrais hommes de science des charlatans millénaristes. Et dans ces charlatans, j’inclue au premier rang les fouilles merdes du PAF, qui doivent booster leur part d’audience fut-ce au prix d’un travestissement de la vérité.
On se souvient des cadavres de la morgue de Timisoara transformés en figurants de la révolution roumaine, des bobards propagés durant la guerre du Golfe ou encore, au moment de la guerre contre la Serbie, des massacres rebaptisés « dégâts collatéraux ».
Dans ce contexte le discours sérieux, argumenté, est tourné en dérision, au motif qu’il entre en dissonance avec le bruit ambiant.
Cette nouvelle « censure » ne vise pas tant à empêcher l’expression d’une opinion, même si cela se fait encore couramment, qu’à délégitimer toutes les opinions en tant qu’elles signifient quelque chose.
On se souvient de ce qu’avait dit Soljénitsyne, après avoir passé quelques années en Amérique : « J’ai vécu naguère dans un système où l’on ne pouvait rien dire, je suis arrivé dans un système où l’on peut tout dire et où ça ne sert à rien ».