« Le déclin du courage est ce qui frappe le plus un regard étranger dans l’0ccident d’aujourd’hui. Le courage civique a déserté non seulement le monde occidental dans son sens noble, mais même chacun des pays qui le composent, chacun de ses gouvernements, chacun de ses partis, ainsi que, bien sûr, l’ONU. (…) Une société qui s’est installée sur le terrain de la loi sans vouloir aller plus haut n’utilise que faiblement les facultés les plus élevées de l’homme. Lorsque toute la vie est pénétrée de rapports juridiques, il se crée une atmosphère de médiocrité morale qui asphyxie les meilleurs élans de l‘homme. Et face aux épreuves du siècle qui menacent, jamais les béquilles juridiques ne suffiront à maintenir les gens debout. » •
Alexandre Soljenitsyne
Harvard, juin 1978
Cette lecture est particulièrement éclairante sur les procédés employés par les soviétiques,et que semble employer aussi Poutine,surtout depuis qu’il est acculé à l’échec et à la faillite économique !
Avez-vous compris ce que dit Soljenitsyne ?
Ce que fut le stalinisme :
L’utilisation du système judiciaire, remarquablement détaillée par le chercheur Nicolas Werth (L’ivrogne et la marchande de fleurs, Tallandier, 2009). Entre juillet 1937 et novembre 1938, il estime que ces 16 mois concentrent près des trois quart des condamnations à mort prononcées entre la fin de la guerre civile (1921) et la mort de Staline, 1953. Le plus grand massacre d’État jamais mis en œuvre en Europe en temps de paix. Soit 750.000 personnes victimes de parodies de jugements, soit 50.000 exécutions par mois, 1.600 par jour, pendant 16 mois. Et 800.000 soviétiques condamnés à des peines de travaux forcés au goulag non inférieures à 10 ans.
Quel rapport avec le gouvernement russe d’aujourd’hui ?? Par pitié, cessez de raconter n’importe quelle sornette ! C’est indigne.
Patrick Haizet fait en effet dans le facile, le sommaire et le convenu. Ce n’est, il est vrai, pas digne d’une réflexion sérieuse.
Soljenitsyne sait de quoi il parle, le régime soviétique a juridiquement mis le peuple russe au pas ; résultat : 20 millions de morts et plusieurs millions de zeks. Mais les soviétiques avaient pour maîtres des Français. « La terreur n’est autre chose que la justice prompt, sévère, inflexible » proclame Robespierre, et Lénine écrit : « La justice ne doit pas supprimer la terreur, mais la fonder et la légitimer clairement ». En Occident, la justice ne tue plus les corps mais annihile les âmes.
Cette comparaison entre le gouvernement de Pourine et l’ère soviétique est une sottise à plus d’un titre.
D’abord parce qu’en effet la rudesse de l’autorité sous Poutine n’a rien à voir avec ce que furent les horreurs du stalinisme. Ce que Jean-Louis Faure rappelle avec raison
Mais en un sens opposé, il n’est pas faux de dire que dans une certaine mesure les soviétiques ont repris et prolongé des méthodes brutales héritées tout simpmement de certaines périodes du pouvoir tsariste. Ivan le Terrible, Pierre le Grand, Catherine II n’étaient pas des tendres. Ils ne se comparent pas avec nos princes capétiens ….
Inversement, encore, Staline sut parfaitement exalter l’âme et la spiritualité de la Sainte Russie lorsqu’il fallut combattre les armées d’Hitler. Staline fit placer à la tète des troipes russes les popes eat les icônes d’autrefois.
On ne gagne rien à trop simpmifier. Ni pour comprendre les réalités auxquelles on a affaire; ni pour définir une politique.
C’est ce genre de sotte simplification qui a conduit les Américains aux désastres du Viet-Nam, de l’Iran, de l’Irak I et II, de l, de l’Afghanistan, etc.
Patrick Haizet face à cette suite de lourds échecs nous dira qu’il arrive à tout le monde de se tromper et nous exhortera à suivre la croisade anti-Poutine de Washington. Je pense qu’on ne saurait mieux se tromper. A croire que l’expérience de l’échec même répété n’est d’aucun effet sur certains esprits, à telle enseigne qu’ils ont toujours envie de continuer, de recommencer, comme si de rien n’était. A croire qu’il existe comme un goût de l’échec …
Oui Luc
Lorsque j’étais sur les bancs d’école des Services Spéciaux, les professeurs fins connaisseurs du monde russe, et du monde soviétique, nous avaient enseigné comment il y avait une parfaite continuité des terribles opritchniki d’Ivan IV (magnifiquement décrits dans les livres de Volkoff), jusqu’à la Tchéka deTrotski et au KGB. L’état fut toujours largement policé en Russie.
Heureusement,cela s’est arrêté là,comme par enchantement !
Il faut se donner la peine de relire tout Soljenitsine et comprendre son témoignage,saisissant,intelligent au point d’en être redoutable,et ne pas se contenter de quelques bouts de phrases sorties de leur contexte,et pouvant correspondre complaisamment à notre pensée du moment(« traduttore traditore »).
La pédanterie-n’ont plus que l’orgueilleuse insolence- n’ont jamais été des accessoires indispensables de la vérité,surtout si elles ont pour but premier de masquer des lacunes !