Etienne de Montéty tient au Figaro une rubrique à la fois instructive et amusante, qu’il a intitulée « un denier mot ». En voici un exemple qui nous a plu. Que nous vous proposons de lire. Rédigée lors du récent voyage de Manuel Valls en Chine, cette chronique n’a rien perdu de sa saveur. C’est un amusement de l’esprit. Il vaut bien les autres …
Chine [chi-n’]
N’inquiète pas Manuel Valls
Le premier ministre français effectue un déplacement en Chine.
Le mot renvoie aussitôt à l’empire du Milieu, qui, nous dit-on, a revêtu des habits neufs, différents de ceux du président Mao. D’où la passion des Français pour la Chine, et plus seulement pour sa porcelaine et ses nuits câlines : bref, il n’y a plus de Grande Muraille.
C’est passer un peu vite sur ce mot, Chine, qui est aussi un verbe dont l’étymologie est intéressante pour comprendre ce que le premier ministre est allé y faire.
Chiner est un mot de colporteur. Il vient d’échiner, travailler dur, et nul ne fera injure à Manuel Valls en disant qu’il ne s’échine pas au travail. Chiner, avant de signifier flâner, c’est surtout être à la recherche d’une bonne affaire. Nous y sommes.
Des chefs d’entreprise l’accompagnent, et le suivent de près; comme son ombre, espérant – disons-le sans chinoiser – recueillir les fruits du chinage.
Autrement dit, si l’on entend dire que le premier ministre fait la chine, qu’on n’en déduise pas qu’il fait du tourisme, C’est en ardent ambassadeur du savoir-faire français qu’il est venu en Chine. Et en aucun cas, en pékin. •
Le Figaro, samedi 31 janvier 2015.
Setadire sur Trump : une victoire qui passe…
“Ce qui m’amuse ce sont les Français qui n’ont jamais mis un pied au E.U. et…”