Propos de Valls sur le FN, sortie de Darmanin sur Taubira : Franck Ferrand s’insurge contre les éditorialistes qui ne savent faire leur miel que de ces querelles byzantines au détriment des réels problèmes de notre pays. Justement, nous pensons, ici, qu’après avoir posé le problème, il faudra bien un jour le résoudre. Réformer en profondeur les grands médias. Au besoin en créer des nouveaux, avec des professionnels de qualité, aimant la France. Et ce ne sera pas possible tant que le Système actuel durera. Lafautearousseau.
De quoi nous parlent les chroniqueurs politiques et les éditorialistes ? De la France qui décroche dans plusieurs classements ? De la dette qui explose ? Des jeunes diplômés qui s’exilent ? Des charges qui s’alourdissent ? Des dépôts de bilan en cascade ? De la paperasserie paralysante ? De la justice en souffrance? De l’armée exsangue ? Du patrimoine à l’abandon ? De l’insécurité qui progresse ? Non, bien sûr que non ! Vous n’y êtes pas du tout: les médias politiques ont bien d’autres chats à fouetter. Eux, s’intéressent aux lazzis et aux saillies, aux « tacles », aux dérapages, aux tweets, aux petites phrases. L’écume, la mousse – le poison…
Je me souviens de ces cours d’histoire où, le sourire aux lèvres, nous nous moquions des Byzantins trop bien nourris qui, alors que les Turcs poussaient à leurs portes, alors qu’eux-mêmes croulaient sous le poids de la bureaucratie, passaient leurs journées à débattre gravement, fiévreusement même, du sexe des anges… Nous en sommes arrivés au même point; et les querelles byzantines pompent l’oxygène du débat politique. Qu’ont à nous annoncer, même en période électorale, les journaux en ligne, les réseaux sociaux et les chaînes d’information en continu ? La dernière sortie de Manuel Vals sur Marine Le Pen, la polémique entre Gérald Darmanin et Christiane Taubira – bref : le néant.
La France est en train de mourir, tranquillement; presque aucune perspective ne s’y dessine plus, dans le moindre domaine; et tout ce que trouvent à nous rapporter les observateurs de la vie politique, ce sont les propos volés à tel ou tel sur tel ou tel… Prenez la moindre interview politique: les journalistes sont là, comme aux aguets, coupant la parole à l’orateur dans l’attente du mot de trop, du propos de travers, du trait d’esprit ou d’humeur -un peu comme des parieurs aux yeux écarquillés sur un combat de coqs… Qu’importe, si pendant ce temps, des gens souffrent, se débattent, appellent au secours ! Ce qui compte, c’est la petite phrase bien sentie sur laquelle on pourra, quelques heures durant, faire réagir d’autres responsables, tout aussi fatigués, de plus en plus déboussolés.
Où ce petit jeu va-t-il nous mener, au bout du compte ? Il est temps, grand temps de se poser la question. •
Franck Ferrand – Figarovox
100 % d’accord sur votre analyse
Franck Ferrand dit vrai sur les éditorialistes,commentateurs et autres médias.Par contre son dernier livre et sa prestation télévisuelle (sur A2) sur François 1er ont été exécrables par les innombrables lacunes et partis-pris primaires qu’ils comportaient !
Patrick Haizet a raison. Franck Ferrand, Stéphane Bern font un excellent travail de vulgarisation positive de l’Histoire de France intégrale, c’est à dire, principalement, les huit siècles capétiens. Mais ces journalistes ne sont pas exempts des défauts que Patrick Haizet signale et ils peuvent aussi, de loin en loin, produire du beaucoup moins bon, nul ou faux. Globalement, on peut néanmoins, même si l’on a le goût et le désir de la perfection, leur être reconnaissants de leur oeuvre dans les médias.