C’est la question posée – et la réponse – de spécialistes. Il y a certainement d’autres points de vue. Mais, même pour des béotiens, la multiplication de bulles financières de grande ampleur comme solution à la crise de l’économie réelle et maintien pour quelques temps encore d’un semblant de bonne tenue économique, peut apparaître déraisonnable et exagérément risquée … Alain de Benoist, de son côté, dans Boulevard Voltaire vient de livrer ses réflexions sur la dette des Etats : « La dette ? Une machine devenue folle et proche de ruiner tous les États ». Nous y reviendrons. Lafautearousseau
La Fed a engendré une situation extrêmement dangereuse.
Depuis 2009, à chaque fois que les marchés étaient proches de la rupture, « quelqu’un » (la Fed) a pris des mesures pour les soutenir.
En 2010, le S&P 500 a essuyé un point de rupture, alors que sa moyenne mobile sur 50 jours passait sous sa moyenne mobile sur 156 jours (six mois). Les actions étaient dans une position périlleuse depuis la crise de 2008, encore très présente dans les esprits.
La Fed a décidé d’agir en mentionnant, promettant puis lançant son programme QE2 en juillet, août et novembre respectivement.
Voilà qui a encouragé une reprise des actions qui a pu durer jusqu’à ce qu’une crise se développe en Europe en 2011. Une fois de plus, les actions se sont retrouvées dans une posture délicate. Et une fois de plus, la Fed a promis d’agir, puis a lancé son Operation Twist en septembre 2011. Les actions ont de nouveau décollé.
Ce qui nous amène à 2012. L’Europe succombait aux flammes. La Grèce, puis le Portugal et enfin l’Espagne ont demandé des plans de sauvetage. Et ces plans de sauvetage ont gagné en importance au fil des mois. L’Espagne a demandé 100 milliards d’euros en juin 2012.
Le président de la BCE, Mario Draghi, a promis de faire « tout le nécessaire » pour maintenir l’unité de l’Union européenne. Mais le carnage s’est fait ressentir jusque sur les marchés américains. Bernanke a donc promis un autre programme de QE, qui deviendrait à partir du mois de juin « à durée indéterminée ».
Bernanke a lancé QE3 en septembre 2012, et lancé QE4 en novembre 2012.
Les actions ont une fois de plus décollé pour enregistrer l’une des hausses les plus rapides et les plus fortes de l’Histoire.
Cette folie s’est poursuivie malgré le fait que la Fed ait mis fin à ses efforts de QE. En octobre de l’année dernière, les marchés ont atteint un niveau critique. Mais cette fois-ci, plutôt que de lancer une nouvelle politique monétaire, le directeur de la Fed a laissé entendre que la Fed devrait reporter la date de fin du QE – une proposition déraisonnée, puisque la Fed n’avait alors que 5 milliards de dollars de QE restants.
Contre toute logique, les marchés sont de nouveau entrés en éruption.
En termes simples, la Fed a conditionné les marchés afin qu’ils pensent que quoi qu’il se passe, les actions seront soutenues.
Jusqu’à présent, cette tactique a fonctionné… mais elle finira par échouer, de la même manière que le font toutes les tentatives de soutien de marché. Un jour viendra, les investisseurs vendront et empocheront leurs profits. Un jour viendra, une vente panique apparaîtra.
Déterminer à quel moment cela se produira est impossible, puisque nous parlons ici de psychologie des foules, et non des bases fondamentales du marché ou de données économiques (qui de toute façon n’ont depuis deux ans plus aucune importance).
Le fait est cependant que toutes les bulles finissent par exploser. Cette bulle ne sera pas différente, à l’exception d’avoir été générée par la Fed, et perpétuée bien plus longtemps que si elle avait été livrée à elle-même.
Pour dire les choses autrement, quand la prochaine crise apparaîtra, la Fed n’aura plus de munitions. Nous ferons face à une crise de la confiance. Et quand les investisseurs commenceront à comprendre que la Fed a aujourd’hui un effet de levier plus important que celui des banques d’investissements qui se sont effondrées en 2008, la partie sera terminée. •
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