Face à l’émancipation des femmes, quel nouveau rôle pour les hommes ? Une nouvelle conception de l’altérité entre les sexes est-elle à définir ? Ces questions, parmi d’autres, sont celles que se posent Chantal Delsol et Martin Steffens dans Le nouvel âge des pères, un essai rédigé à quatre mains. S’ils se complètent et se retrouvent souvent, il n’y a pas, chez les deux auteurs, de discours univoque. Chacun dispose de sa partie : la philosophe et membre de l’Institut propose une réflexion sur l’évolution du rôle de la femme et la récente fin de son « infantilisation » par les hommes, terme qu’elle préfère à celui d’« émancipation ». Le professeur de philosophie traite, lui, de la nécessaire adaptation des hommes à cette évolution sociologique.
Comme le titre du livre le laisse suggérer, la place et la fonction des pères sont au cœur de leur questionnement, eux qui ont, trop souvent, démissionné de leur rôle. Ainsi, Martin Steffens propose une nouvelle conception de la virilité – ou de la masculinité – dans laquelle l’homme se doit d’ « être » et de « consister ». Autrement dit, d’exister et d’affirmer son existence. Le grand danger qui le guette, en raison de la fin programmée de sa domination, serait que le rapport de force s’inverse – c’est-à-dire que l’homme n’ait à offrir que ses faiblesses – au lieu de s’équilibrer. Chantal Delsol ne dit pas autre chose. La complémentarité homme-femme dans les familles est, pour elle, essentielle. Ils sont « deux membres différents d’une même espèce humaine faits pour collaborer ». Nos deux auteurs offrent, à rebours du projet postmoderniste, de bien précieuses réflexions aux inspirations chrétiennes sur l’avenir de notre société occidentale.
Le nouvel âge des pères, de Chantal Delsol et Martin Steffens, éditions du Cerf, 247p., 19 euros.
Grégoire Arnould – Politique magazine
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