Fabrice Robert est président du bloc identitaire et n’appartient pas à notre école de pensée, dont chacun sait qu’elle est, à Lafautearousseau, dans la suite et l’esprit de l’Action française. Cela implique un corps de doctrines défini auquel n’adhèrent ni le bloc identitaire ni Fabrice Robert. Mais nous n’avons pas la religion de l’ostracisme qui est la méthode du Système pour exclure du débat public qui n’entre pas dans ses catégories. Quand l’un quelconque de nos compatriotes s’élève contre le fait que sous couvert d’intégration, on nous demande plutôt, chaque jour, de nous intégrer aux autres et se demande si le vivre ensemble est synonyme de reniement de soi, si l’intégration est un concept destiné à favoriser la désintégration de l’identité française, alors, dans le contexte actuel, nous partageons son souci, nous sommes solidaires. LFAR
À Prunelli-di-Fiumorbu, en Corse, deux enseignantes ont eu une bien curieuse idée pour la fête de l’école : les élèves devaient chanter « Imagine » de John Lennon en cinq langues, dont l’arabe. C’était sans compter sur la réaction salutaire de certains parents qui ont manifesté, de manière virile, leur désaccord. Pour eux, hors de question que leurs enfants puissent chanter ne serait-ce qu’un couplet d’une chanson en arabe. Le recteur d’académie, Michel Barat, a alors dénoncé une « attitude inqualifiable contre les valeurs que représente l’école ». Dominique Sopo, le président de SOS Racisme, a, pour sa part, dénoncé « le racisme au quotidien dans toute la splendeur de sa bêtise et de sa violence ».
Considérant qu’ils ne peuvent plus exercer leur métier sereinement, les enseignants de l’école primaire ont déploré – dans un communiqué – « l’amalgame entre langue et religion » (sic). Sauf que ce type d’initiatives démontre, avant tout, que le Grand Remplacement est tout sauf une théorie. Il s’agit d’une réalité insupportable pour de très nombreux Français de souche qui vivent et constatent le Grand Remplacement dans leur immeuble, dans leur quartier, dans l’école de leurs enfants… Surtout lorsqu’on découvre la déclaration de cette enseignante : « Des parents ont précisé qu’ils ne voulaient pas que leur enfant parle arabe. Nous étions prêts à l’entendre. Sauf que certains ne voulaient même plus qu’ils viennent à l’école lors de cette demi-heure dédiée à la prononciation en arabe. Et ça, ce n’est pas possible. » La vocation de l’école républicaine est-elle donc d’enseigner à nos enfants comment prononcer des phrases en arabe ? Quoique dans certains quartiers, cela pourrait malheureusement s’avérer bien utile…
Il faut surtout avoir conscience que tout ceci rentre dans une stratégie plus globale. Ainsi, nombreuses sont aujourd’hui les écoles élémentaires qui proposent à nos enfants de suivre des cours d’arabe gratuits. Dans une circulaire diffusée par la Direction générale de l’enseignement scolaire, on apprend que l’enseignement de l’arabe dans les écoles françaises fait partie d’un programme national du ministère de l’Éducation nationale.
Mais ce n’est pas tout. Au nom du vivre ensemble, certaines écoles décident aussi de faire découvrir les joies de l’islam aux enfants. Récemment, à Chalon-sur-Saône, les élèves de CM2 de l’école du Devoir se sont rendus en visite à la mosquée du centre-ville, où ils ont été reçus par l’imam Ahmed Belghazi. Pour la presse locale, « cette rencontre a été riche d’échanges, d’écoute et de partage. Pour ces jeunes, les mots connaissance, respect et tolérance ont pris un sens encore plus fort. » On appréciera, au passage, cette logorrhée en mode Bisounours qui tend à nous faire croire que l’islam est compatible avec les valeurs de la société française. D’ailleurs, lors de la première réunion de l’instance de dialogue avec l’islam en France, qui s’est tenue le 15 juin, Manuel Valls a été très clair : « L’islam est en France pour y rester. Il faut donc mener le combat des consciences, et faire jaillir au grand jour ce qu’est la réalité de l’islam de France. » Message reçu par Amar Lasfar, le président de l’UOIF (Union des organisations islamiques de France), qui a demandé, dès le lendemain, que l’Aïd el-Fitr et l’Aïd el-Adha soient fériés en France.
Ils nous parlent d’intégration mais on nous demande plutôt, chaque jour, de nous intégrer aux autres. Le vivre ensemble est-il donc synonyme de reniement de soi ? L’intégration est-elle un concept destiné à favoriser la désintégration de l’identité française ?
En Corse, des enseignants avaient prévu de faire chanter un couplet d’une chanson de John Lennon en arabe. Et demain, va-t-on leur demander d’interpréter un appel du muezzin ? •
Soit, soit… mais prenons tout de même conscience que la réaction de ces parents de Corse qui a touché la langue arabe, touchera demain la langue française tout autant. Les nombreux graffitis qui proclament ici et là sur les murs « Ici, la langue c’est le corse », le disent clairement. Et si on lit également « I Arabi fora » j’ai souvenance d’avoir un peu partout vu « IFF », c’est-à-dire « I Francisi fora ».
Je sais qu’il est de bon ton dans nos milieux de bader d’admiration devant les prétendues « langues » régionales. Je n’ai, à la base, rien d’autre qu’un sourire amusé devant la pratique des différents dialectes, idiomes et patois de notre pays, ni contre les danses folkloriques.
Mais, ne nous bouchons pas les yeux : en Bretagne, au Pays basque, en Corse, la revendication de l’usage de ces langues est avant tout une base de l’indépendantisme et de l’égoïsme régionaliste…
Le défense de la langue française, dans un contexte tel que présenté ici, n’a jamais été une préoccupation de notre famille politique. Bien au contraire, ce fut , et c’est toujours, une préoccupation d’essence jacobine et républicaine et il suffira de lire ou de relire, entre autres, les écrits de l’abbé Grégoire ou ceux de Barère sur le sujet.
C’est pourquoi, cher Monsieur Builly, il ne me semble pas opportun de vous suivre sur ce chemin.
Par ailleurs, lorsque, cheminant sur les routes corses, je vois certains graffitis tels les « Francisi fora », il m’a toujours paru comme une évidence que cet supplique ne pouvait s’adresser qu’aux seuls français républicains, ceux-là même qui, au nom du jacobinisme, n’ont eu de cesse de détruire tous les particularismes et toutes les libertés dont pouvaient jouir nos belles provinces.
Qu’un Corse ait envie de parler corse, de même qu’un Breton ou un Alsacien aient envie de pratiquer leur propre langue, cela ne me choque pas, bien au contraire. La langue fait partie de notre héritage.et c’est un bien précieux.qu’il nous faut conserver
Qu’on oblige nos enfants à baragouiner de l’arabe, non!
C’est inacceptable et non négociable, ce ne serait , ni plus ni moins, qu’un acte de soumission.
Eh bien, Yves, votre référence à la situation très ancienne d’avant la Révolution, ne me paraît pas tellement pertinente. Nos Rois, s’ils n’avaient pas été renversés, auraient certainement poursuivi – de façon habile et pragmatique – l’œuvre unificatrice des Capétiens et continué à rassembler la nation française.
Rassurez-moi, d’ailleurs : en cas de restauration monarchique, vous ne préconisez pas de revenir aux sols et aux livres tournois ? Vous ne prétendez pas abolir le système métrique et mesurer les distances en pieds et en pouces ?
Les langues ou dialectes régionaux ont vécu leurs belles années et, ethnologiquement parlant, conservent sûrement leur intérêt ; après tout il y a des tas de gens qui se passionnent pour des monographies d’histoire locale, pour des danses surannées ou pour des instruments folkloriques. Ces langues n’ont jamais produit quoi que ce soit de littérairement intéressant et on attend toujours – et attendra longtemps ! – un Racine, un Marivaux, un Voltaire, un Chateaubriand, un Balzac, un Stendhal, un Maupassant, un Zola, un Proust, un Montherlant, un Giono, un Aragon, un Modiano écrivant en limousin ou en picard.
Mais ces idiomes sont aujourd’hui, presque toujours le signe d’une insidieuse remise en question du caractère unitaire de l’État et souvent même une manifestation d’aversion antifrançaise.
Et croyez bien qu’en Corse – où j’ai malheureusement vécu, où un de mes enfants est né – la haine des indépendantistes ne s’applique pas « qu’aux républicains » ! La paranoïa séparatiste concerne vraiment tous ceux qui ne sont pas « de sang corse »… J’aurais quelques anecdotes répugnantes à conter sur les canailles de « Corsica nazione »…
A Pierre Builly,
Vous utilisez volontiers l’ironie pour faire passer un message qui n’est pas recevable. La comparaison des langues régionales de France avec la langue arabe n’a tout simplement pas lieu d’être car cette dernière est un élément étranger à la France, ce qui n’est pas le cas des langues régionales. D’autre part, « l’oeuvre unificatrice des Capétiens » comme vous dites, s’est opérée sur la durée, non dans la violence et la rupture comme avec le jacobinisme. L’Edit de Villers-Cotterêts de 1539 fait du français la langue officielle pour les actes publiques, en lieu et place du latin. Mais dans les campagnes françaises, la population utilisera encore longtemps les langues régionales. Il faudra encore du temps avant que le français ne s’impose définitivement, mais la révolution n’y est pour rien ! Et quand bien même « ces idiomes sont aujourd’hui, presque toujours le signe d’une insidieuse remise en question du caractère unitaire de l’État et souvent même une manifestation d’aversion antifrançaise. » Que peut-on dire, alors, de l’arabe !!! Commencez à enseigner l’arabe aux petits français, n’est-ce pas non plus « une manifestation d’aversion antifrançaise » ?
Où voyez-vous que j’approuve l’initiative idiote des institutrices de Corse de faire chanter « Imagine » en cinq ou six langues, dont l’arabe (et aussi, je crois, l’anglais, l’espagnol, l’italien) ? C’est absolument ridicule et, paraît-il, c’était censé représenter les langues maternelles des parents des enfants scolarisés ; c’est-à-dire que s’il y avait eu un petit d’origine chinoise ou russe, un couplet en ces langues aurait été traduit.
L’idiotie de l’initiative est dans cette adulation des « langues et cultures d’origine » qu’il faudrait se garder soigneusement d’enseigner aux gamins. Nos ancêtres sont les Gaulois (même les miens qui sont évidemment Romains).
Initiative idiote, mais initiative perverse – et évidente, dans l’île de beauté – de mettre la langue corse au rang de la langue française, pour les raisons que j’ai dites.
Évidemment, « Epidavros », la langue française ne s’est imposée que très graduellement. J’ai même ouï dire que ça n’était que dans les tranchées de la Grande guerre que s’est fait le vrai passage. Voilà qui s’appelle le Progrès.
Et alors ?
Les patois font partie du passé, comme la lampe à acétylène et la marine à voile, à ceci près que les campeurs survivalistes et les navigateurs n’ont pas d’arrière-pensées séparatistes.