Il est bien triste pour la France de Montaigne et de Guillaume Budé, de Voltaire et de Verlaine, de Molière, Racine, Pascal et tant et tant d’autres… de constater l’inculture proprement effrayante de celles et ceux qui nous gouvernent.
Lors de la remise des derniers Prix Nobel, on apprenait que la Ministre de la Culture (!) Fleur Pellerin… n’avait pas le temps de lire !
Puis, plus grave, on eut droit à l’énormité de Manuel Valls, promu premier ministre, et remerciant la République d’avoir nommé un « venu d’ailleurs » à un si haut poste : on ne l’avait pas loupé, et on lui avait rappelé – ou, plutôt, appris… – que plusieurs siècles avant lui un certain Giulio Mazarini avait été durant de très longues années le premier ministre de la France (c’est lui qui signa les Traités de Westphalie, « chef d’oeuvre absolu » pour Jacques Bainviile, mais Valls connaît-il Bainville ? C’est, au moins, douteux…); ou qu’un certain Maurice de Saxe avait été le maître des armées françaises, par la volonté de Louis XV; ou, encore plus fort, que la royauté avait donné la totalité du pouvoir, sur la totalité du territoire national, à six femmes, dont quatre d’origine étrangères : chose que, bien évidemment, la république idéologique, le Système, n’a jamais fait… : qui est champion du « féminisme » et de la promotion de la femme, de la parité, du « non sexisme », de la « non discrimination » et tant d’autres choses dont se gargarisent les ignares qui nous gouvernent ? Ceux qui veulent retrouver tout ceci, et tout ce que nous disions encore à ce Manuel Valls si ignorant et si prétentieux peuvent se reporter, dans notre Catégorie Actualité Europe, à notre du 27 mai 2014 : Retour sur son passage à Barcelone : erreurs en série et ignorance crasse pour super Manu.
Mais, aujourd’hui, ce n’est ni la ministre de l’inculture, ni le premier ministre ignorant qui se font remarquer : c’est – tout de même !… – le président de l’Assemblée nationale. Eh, oui, à lui aussi il faudra offrir pour la saint Claude (horresco referens, ô sainte laïcité !…) un exemplaire de l’Histoire pour les nuls.
Si, au moins, il s’était contenté d’être nul, comme ça, presque en cachette, pourrait-on dire : ce ne serait pas brillant, pour un personnage occupant un si haut poste, mais bon…
Mais non ! Claude Bartolone ressemble au personnage du sketche de Raymond Devos : « quand je n’ai rien à dire, je veux que cela se sache… je n’ai rien à dire, donc parlons-en… » Bartolone ignore, mais il veut que tout le monde le sache, qu’il ignore; il veut que tout le monde soit au courant : eh bien, c’est fait. Il vient de se couvrir de ridicule en cherchant à placer le buste d’Olympe de Gouges dans la salle des Quatre colonnes de l’Assemblée, au motif qu’elle était « militante féministe de la Révolution française » !
Alors, là, plus nul que ça, tu meurs !
Allez, un peu de retour au réel, et à l’Histoire vraie : nos ministres et gouvernants en ont un urgentissime besoin…
« Olympe de Gouges », qui illustre le naufrage des Lumières dans la Terreur, n’a jamais existé, du moins pour l’état civil…
…Son vrai nom est Marie Gouzes. Royaliste, comme tout le monde (il n’y avait pas dix républicains en France, selon le mot de Saint Just, mais bien plutôt « vingt-six millions de royalistes », selon l’heureuse expression d’Alain Decaux), elle adopta l’enthousiasme des idées nouvelles au moment où, pour tout le monde, cette révolution semblait n’être que l’évolution nécessaire dont avait rêvé, par exemple, un Mirabeau.
Mais assez vite, par la suite, révoltée et effrayée par les horreurs dont Marat, Danton, Robespierre et consorts se rendirent coupables, et lucide sur les conséquences de ce qui ne pouvait plus que déboucher sur le Totalitarisme, Marie/Olympe redevint la royaliste qu’elle avait été.
Elle eut le courage, la noblesse de coeur et la grandeur d’âme de défendre Louis XVI et de rédiger des pamphlets contre Marat et Robespierre. Elle demanda à défendre Louis XVI et à être son avocate lors de son pseudo-procès stalinien, joué d’avance. Mais les conventionnels lui interdirent d’aider concrètement Malesherbes à défendre le Roi, au cours de ce « procès » bidon.
Un tel courage ne pouvait bien sûr pas rester impuni : Robespierre la fit guillotiner le 3 novembre 1793, trois semaines après Marie Antoinette, à qui elle avait crânement adressé le préambule de sa « Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne ».
Gravure d’époque
Il est attesté qu’elle monta à l’échafaud en faisant preuve d’un grand courage et d’une grande sérénité, illustrant le naufrage des Lumières dans la Terreur…
Joli, non, de considérer « notre » Marie Gouzes/Olympe de Gouges comme une « militante de la révolution française » ?
Même avec un taux de près de 90% de réussite au bac, il n’est pas sûr que, s’il le passait, Bartolone l’aurait, aujourd’hui !…
Gravure royaliste de l’époque contre Robespierre : « Ci-gît toute la France ». Comme il n’est pas sûr que nos gouvernants ignares la connaissent, dédions-leur la fameuse épitaphe apocryphe sur Robespierre : « Passant, ne pleure pas sur mon sort / Si je vivais tu serais mort ! »
VERDU sur Éloquence : Tanguy à la tribune,…
“Il est bon !!”