« Les ridicules légendes de la Bastille », les « canailles… et les plus sinistres gredins… de mauvaises gens, des criminels capables de tout « , disait Bainville… Ridicules et tragiques légendes, oui, mais annonciatrices et créatrices de la Terreur.
Il n’y a a jamais eu de « prise » de la Bastille, mais la perfidie d’une poignée d’émeutiers sanguinaires, brutes avinées, assassins et terroristes dans l’âme, lesquels, après avoir promis liberté et vie sauve aux quelques dizaines d’hommes présents dans le lieu n’eurent rien de plus pressé que de les massacrer, de couper leurs têtes et de les promener dans les rues au bout de piques ! Toutes proportions gardées, c’est un peu ce qu’a fait Yassin Salhi avec son patron, à Saint Quentin Fallavier : le décapiter et planter sa tête sur les grilles de l’usine !
Pourquoi ce rapprochement avec Daech ? Tout simplement parce que, même s’il peut surprendre de prime abord, il n’est nullement hors de propos : comme Daech, qui fait commencer l’Histoire avec Mahomet et détruit tout ce qui précède, la Révolution, et notre actuel Système qui en est l’héritier et la « pratique » au quotidien, fait commencer la France en 1789; et la Révolution a allègrement détruit entre le quart et le tiers du patrimoine français, crime contre la France mais aussi contre l’Art et l’Humanité, dont on sait qu’ils sont imprescriptibles…
Et tout cela a commencé avec, et par, la pseudo « prise » de la Bastille, vocabulaire bidon employé pour masquer une horreur et une monstruosité, matrice de la Terreur, comme l’a fort bien montré François Furet, historien véritable et honnête, qui avait pourtant commencé sa trop courte carrière… à l’extrême extrême-gauche ! : Furet écrit que, dès cet épisode du 14 juillet 89, la Terreur est en gestation, « la culture politique qui peut conduire à la Terreur est présente dans la révolution française dès l’été 1789 », et la prise de la Bastille inaugure « le spectacle de sang, qui va être inséparable de tous les grands épisodes révolutionnaires »…
Certes, officiellement, c’est la Fête de la Fédération que l’on célèbre, le 14 juillet, mais l’ambigüité persiste : ce matin, à 7h15 (rubrique « Expliquez-nous », sur France info) Elise Delève l’a bien dit : c’est « la prise de la Bastille » que l’on célèbre. En voilà une, le jour où l’on créera la Légion des Ignares, qui devra être, directement, « Grand-Croix » ! Une ambigüité, donc, malsaine et savamment entretenue par le Système, qui persiste à parler des « valeurs républicaines », alors que Les valeurs républicaines, ça n’existe pas ! : ce court passage, c’est Denis Tillinac qui l’a écrit, mais Chantal Delsol, Eric Zemmour et bien d’autres – et de plus en plus d’autres… – le disent…
Liberté ? Mais la France est étouffée dans un carcan de plus de 420.000 Lois et règlements, qui font que la fertilité du peuple est étouffée par la stérilité des « gouvernants » (?)…
Egalité ? Mais l’augmentation des inégalités s’accroit à une vitesse vertigineuse, l’écart des salaires a atteint des records difficilement imaginables il y a seulement quelques décennies, et – par la démolition de l’Ecole – le Savoir est maintenant réservé à une « élite » du fric, qui peut payer de vraies études à ses enfants, alors que la masse ne reçoit plus qu’un très léger vernis, très largement dévalorisé…
Fraternité ? Mais comment parler de Fraternité dans un Système héritier de la Révolution qui a perpétré le premier Génocide des Temps modernes – le Génocide vendéen – et qui se dilue aujourd’hui dans le communautarisme ?…
Les seules « valeurs républicaines » que nous rapporte ce monstrueux « 14 juillet 1789 », c’est la Terreur, le Totalitarisme, le Génocide…
Voici le texte de Jacques Bainville (Journal, Tome III, note du 15 juillet 1929) :
Supposons qu’on apprenne ce soir qu’une bande de communistes, grossie des éléments louches de la population, a donné l’assaut à la prison de la Santé, massacré le directeur et les gardiens, délivré les détenus politiques et les autres. Supposons que cette journée reste dépourvue de sanctions, que, loin de là, on la glorifie et que les pierres de la prison emportée d’assaut soient vendues sur les places publiques comme un joyeux souvenir. Que dirait-on ? Que se passerait-il ?
D’abord les citoyens prudents commenceraient à penser qu’il ne serait pas maladroit de mettre en sûreté leurs personnes et leurs biens. Tel fut, après 1789, le principe de l’émigration. Mais peut-être y aurait-il aujourd’hui plus de français qu’en 1789 pour accuser l’imprévoyance et la faiblesse du gouvernement et pour les sommer de résister à l’émeute.
Aujourd’hui le sens primitif du 14 juillet devenu fête nationale est un peu oublié et l’on danse parce que c’est le seul jour de l’année où des bals sont permis dans les rues. Mais reportons-nous au 14 juillet 1789 comme si nous en lisions le récit pour la première fois. Il nous apparaîtra qu’il s’agissait d’un très grave désordre, dont l’équivalent ne saurait être toléré sans péril pour la société, qui a conduit tout droit en effet à la Terreur et au règne de la guillotine, accompagnée des assignats. Et le gouvernement qui a laissé s’accomplir sans résister ces choses déplorables serait digne des plus durs reproches.
Nous avons connu un vieux légitimiste qui disait, en manière de paradoxe, que Louis XVI était la seule victime de la Révolution dont le sort fût justifié. Quel avait donc été le tort de Louis XVI ? Quand on lit les Mémoires de Saint-Priest, on s’aperçoit que l’erreur du gouvernement de 1789 n’ a pas été d’être tyrannique (il n’était même pas autoritaire) ni d’être hésitant, ni d’être fermé aux aspirations du siècle. Son erreur, énorme et funeste, a été de ne pas croire au mal. Elle a été de ne pas croire qu’il y eût de mauvaises gens, des criminels capables de tout le jour où ils ne rencontrent plus d’obstacle.
Saint-Priest montre Louis XVI dans toutes les circonstances, et jusqu’au 10 août, ou peu s’en faut, convaincu que tout cela s’arrangerait et que ni les émeutiers de la Bastille ni les révolutionnaires n’étaient si méchants qu’on le disait, et d’ailleurs, au moins au début, bien peu de personnes le lui disaient. A la Convention, pendant son procès, Louis XVI répondait encore poliment, comme à des juges impartiaux et intègres. D’ailleurs on peut voir dans les Mémoires de Broussilof, qui viennent d’être présentés au public français par le général Niessel, que Nicolas II avait sur l’espèce humaine exactement les mêmes illusions, les mêmes illusions mortelles.
Malheur aux peuples dont les chefs ne veulent pas savoir qu’il existe des canailles et restent incrédules quand on leur dit qu’il suffit d’un jour de faiblesse pour lâcher à travers un pays ses plus sinistres gredins !
Beaucoup de bla-bla-bla dans votre exposé sur le 14 juillet :
1° La Bastille n’était pas une prison, mais le symbole du « despotisme monarchique » Le Roi y avait enfermé les récalcitrants au Vingtième égalitaire, comme les parlementaires de Rennes. D’où le « despotisme ministériel ». Mais on y mangeait royalement dans de la vaisselle d’argent (voir Marmontel)
2° L’émigration fut provoquée et encouragée par les Jacobins pour étêter la Nation. Fidel Castro n’a pas agit autrement.
3°La prise de la Bastille fut programmée pour démobiliser l’Assemblée nationale qui, les 3 Ordres réunis le 27 juin sur ordre du Roi, faisait alors l’union avec le souverain et s’apprêtaient à réaliser avec lui toutes les réformes pour lesquelles ils avaient été convoqués. La prise de la Bastille c’est l’interdiction de réaliser l’unité politique de la Monarchie, qui se traduit en cette formule : « Le Roi et ceux qui sont avec lui » (« Pierre et ceux qui sont avec lui » (Marc 1, 36 et Luc 9, 32)
La prise n’a pu réussir – car elle était imprenable – que grâce à la trahison des grands chefs : Le prince de Lambesc (Royal Allemand), Sombreuil (les Invalides), Bezenval (les Suisses) et bien sûr son gouverneur imbécile de Launay, lequel ne savait pas ce qui l’attendait, pour lui faire passer l’envie d’écrire des mémoires.
4° Saint-Priest était un salopard qui a trahit le Roi et qui par des mémoires en forme de diarrhée lui rejette sa trahison sous forme de faiblesse.
5° Le Roi n’a jamais été faible, mais il a été obligé de gouverner sans armée ni aucune force depuis la défection des Gardes française fin juin. Ces gens là étaient des souteneurs qui arrondissaient leurs mois grâce aux filles de Paris. Ce sont eux – déguisés en garde bourgeoise de Paris – qui ouvrirent les grilles du château aux tueurs jacobins le matin du 6 octobre, avec l’aval de Lafayette. Ce Lafayette avec son Hermione n’a été que la mouche du coche des armée de Louis XVI. C’était un pauvre type sans commandement que les américains avaient nommé général.
Toute la stratégie du Roi a été de gouverner avec l’aide de l’Assemblée nationale en l’amenant à lui lâcher les subsides nécessaires pour y arriver. Toute la stratégie des ennemis de la France a été d’empêcher cette réunion.
6° A son procès le Roi se savait condamné. Il n’a pas été poli, mais il a été saint. Au maire de Paris qui à la sortie du tribunal, montrait autour de lui le portrait de sa jeune épouse qu’il avait dans sa tabatière, le Roi voulu le voir et le félicita chaudement en lui assurant qu’il était heureux d’avoir une si belle femme. Le maire fut ébranlé et il ordonna de mettre son carrosse pour remplacer la charrette qui devait le conduire au supplice. Puis il ordonna l’illumination de Paris pendant trois nuit alors que cela n’était pas prévu et commença une lente et profonde conversion. Je ne parle pas de Manuel, le tueur des Massacres de septembre qui essaya de le sauver en mélangeant les voix lors du vote pour la mort, et qui attendit sa propre mort avec une conscience enfin réconciliée.