Stéphane Le Foll parle. Il a le verbe et la dégaine d’un marchand de cravates sur la voie publique. Mais il parle …
Quand le bon sens, le style, la verve et la truculence, le franc parler se combinent cela donne un billet d’André Bercoff et quand il décide de peindre et moquer les mœurs des hommes du Système, cela fait mouche.
Face à la déferlante des barrages et des jets de fumier, du ras-le-bol de producteurs exaspérés engraissant des intermédiaires gavés, face à la colère qui monte et à un pouvoir débordé qui multiplie les mesures d’urgence pour améliorer une situation qu’il connaissait pourtant de longue date, il convient d’adopter le point de vue de Candide. Il faut, certes, cultiver son jardin, mais que faire quand celui-ci ne permet même pas à ses propriétaires de survivre en milieu rural ? On ne peut même plus en rester à la formule: « Puisque ces mystères nous dépassent, feignons de les organiser » ; parce que, même là, on ne peut plus faire semblant.
En ce domaine comme en tant d’autres, les gouvernants, qu’ils soient de droite ou de gauche, ont trop souvent pratiqué le métier qu’ils connaissent le mieux: celui du jeu de bonneteau. Ni vu ni connu je t’embrouille. La poussière sous le tapis. Refilons la patate chaude aux successeurs et après moi le déluge. Immigration ? Insécurité ? Chômage ? Dette ? Fonction publique ? Agriculture ? Tant que la rue n’a pas bougé, la question ne sera posée que pour mieux l’enterrer. Circulez, il n’y a rien à voir: nous savons mieux que vous ce qui est bon pour vous et l’allons marteler sur toutes les caisses de résonance qui nous sont aussi vassales qu’obéissantes.
Cet enfumage généralisé, considéré longtemps comme un des beaux-arts de la gouvernance, masque la dure réalité de l’effritement du pouvoir. Tout se passe en effet comme si les politiques, cernés par l’étroitesse croissante de leur marge de de manœuvre, assiégés vingt-quatre heures sur vingt-quatre par la Toile et les réseaux d’infos, sommés de s’expliquer dans l’écume de l’immédiateté, sont devenus les commentateurs bavards de leur propre inaction. Ils vont, de l’aube au crépuscule, salivant devant micros et caméras, donnant leur avis sur tout, et n’oubliant jamais de souligner que si, dans telle ou telle partie de l’Europe et du monde, une crise est résolue, c’est bien grâce à eux. S’il s’agit d’un échec, c’est bien sûr à cause des autres.
D’où la crise de plus en plus aigüe des chansonniers et autres Guignols, remplacés avantageusement par ceux qu’ils brocardent. Quand le Roi devient bouffon, il ne reste à celui-ci qu’à s’inscrire à Pôle Emploi. Etrange et burlesque paysage où ceux qui sont censés faire le job, passent les trois-quarts de leur temps à l’expliquer plus ou moins heureusement.
La solution ? Tout le monde la connaît : que ceux qui nous représentent travaillent en silence et ne s’expriment que quand l’action est accomplie. Que les journalistes n’oublient jamais leur esprit critique, et que passer son temps à essayer de faire prendre des vessies pour des lanternes et mettre entre parenthèses d’évidentes bombes à retardement, n’empêcheront jamais les explosions d’aujourd’hui et de demain. •
Dernier ouvrage paru : Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et moi octobre 2014 chez First.
Stéphane Le Foll parle, parle et se contente de parler car il n’a aucune possibilité d’action tant que le président de la République – un très grand ami à lui – reste bien tranquille dans son coin, n’ayant aucun talent pour faire avancer ce dossier si douloureux pour ces agriculteurs qui rament, dans le vide, travaillent pour rien, vivent chaque jour sans imaginer ce que demain sera puisque le présent ne leur appartient déjà plus. Pourquoi nos brillants parleurs comprendraient-ils leur détresse, eux qui vivent dans le luxe et l’insouciance ? Il existe des solutions et qui ne se résument pas à des subventions qu’on leur jette comme on le ferait pour des mendiants. Nos agriculteurs ont de la dignité, du courage, de l’obstination pour poursuivre leur route, une route qui est la nôtre, puisqu’elle est celle de la France. S’il est vrai que les journalistes sont avides de commenter, il faut reconnaitre aussi que les ministres ont besoin d’exister, eux qui ne font rien d’autre que bla-bla-bla. Les Français ne sont pas dupes de leurs mensonges et de leur absence totale de réflexion sur de vrais plans de reconstruction de l’agriculture.
Je déplore personnellement qu’on s’en prenne aux agriculteurs allemands qui ont également travaillé et investi pour être plus performants que d’autres collègues européens. Mais surtout, surtout, je déplore que les charges qui pèsent sur nos chers agriculteurs sont de plus en plus importantes et ne leur permettent pas de vivre décemment. Honte à MM. Hollande et Le Foll, honte à eux et j’espère qu’un jour, ils ouvriront les yeux et comprendront le mal qu’ils ont fait, la misère qu’ils ont créée, les suicides qu’ils ont suscités. De ces nombreux suicides, les médias ne s’en font pas l’écho. POURQUOI ? Je vous laisse le choix des réponses.
Très modestement j’ajouterai que les paysans ou agriculteurs sont effectivement dans une détresse qui devrait faire honte pas seulement à ce gouvernement qui ne sait pas à quoi ressemble un travailleur de la terre, mais également à tous les gouvernements depuis 1945.
Aucun gouvernement depuis 1945 n’a effectivement connaissance du monde des travailleurs de la terre. Il se trouve toutefois que ce gouvernement socialiste (faut-il ajouter « caviar » ?) serait supposé être – avec son grand coeur – plus proche des travailleurs qu’ils soient dans les champs ou dans les bureaux.. Ces socialistes-là n’ont jamais sali la semelle de leurs belles chaussures de marque en allant visiter une ferme ou une laiterie. Ils sont pires que leurs prédécesseurs qui n’avaient jamais parlé d’exemplarité. Il faut espérer qu’aux prochaines élections, les Français auront vraiment pris la dimension de leur incapacité pour gouverner et qu’ils auront la honte de leur vie. Mais ces gens-là ont-ils seulement un coeur ? Même pas une pierre, rien que du vide….