Les questions en titre ont été de tous temps celles que l’on pose pour connaître un homme, comme questions sur son origine et donc sur qui il est vraiment. Malgré la publicité qui lui est faite, les réponses à ces interrogations ne semblent en général ni claires ni précises.
Au Figaro magazine [Stéphane Bern – 18.07.2015] Louis-Alphonse de Bourbon déclare : « la première mission envers mes aïeux est celle du souvenir et de la mémoire, dont il faut toujours témoigner. »
Mais qui sont ses aïeux ? De qui est-il le fils ? Qui sont ses grands-parents, ses arrière-grands-parents ? Ses aïeux des siècles passés ?
C’est ce que nous examinons ici d’un point de vue historique et factuel, au moyen de brèves notices, jusqu’à ses arrière-grands-parents, après quoi, ses ancêtres ce sont huit rois espagnols n’ayant eu, à la suite de Philippe V, aucune participation à la vie politique française.
Il faut enjamber – et ignorer – trois siècles d’enracinement espagnol pour que Louis-Alphonse de Bourbon retrouve l’origine française de sa famille.
Mais, précisément, lorsque Louis XIV eut décidé d’accepter le couronne d’Espagne pour son petit-fils, le duc d’Anjou, sa position fut celle du bon sens. A sa cour assemblée, il présente le futur roi : « Messieurs, voilà le roi d’Espagne.» Puis, s’adressant à ce dernier, il lui déclare : « Soyez bon Espagnol, c’est présentement votre premier devoir ; mais souvenez-vous que vous êtes né Français, pour entretenir l’union entre les deux nations : c’est le moyen de les rendre heureuses et de conserver la paix de l’Europe.»
Roi d’Espagne – qu’il eût pu ou dû être doublement, si son grand-père n’avait pas été infirme et incompétent ou si Franco avait tranché la question de sa succession en faveur de son père, le duc de Cadix – Louis-Alphonse de Bourbon ne peut l’être, la fonction ayant échu au cousin-germain de son père, le roi Juan-Carlos Ier.
Roi sans couronne – mais celle d’Espagne, non celle de France – il lui reste à être bon Espagnol. Suivant la recommandation de son aïeul, le roi Louis XIV lui-même. •
Louis-Alphonse de Bourbon, né à Madrid le 25 avril 1974. Nom de naissance : Luis Alfonso Gonzalo Víctor Manuel Marco de Borbón y Martínez-Bordiú.
Le prince est baptisé le 3 mai 1974 au palais royal du Pardo, à Madrid, avec pour parrain et marraine son grand-père paternel, Don Jaime de Bourbon, duc de Ségovie représenté par Gonzalo de Bourbon, et son arrière-grand-mère maternelle Carmen Polo, épouse du général Franco.
Le prince possède la double nationalité : française par son père (né de mère française) et espagnole par sa mère et par son père.
Il est le second fils d’Alphonse de Bourbon, duc de Cadix, et de Carmen Martínez-Bordiú y Franco, fille de Cristóbal Martínez-Bordiú, marquis de Villaverde, et de Carmen Franco y Polo, fille du général Franco.
Le Prince a fait ses études à Madrid et effectué son service militaire dans l’armée de l’air espagnole.
Il travaille ensuite à la BNP Paribas à Madrid, puis, devient vice-président international de la Banco Occidental de Descuento (BOD) à Caracas, au Venezuela.
En 2004, il a épousé, en République Dominicaine, Marie-Marguerite Vargas Santaella, fille de l’homme d’affaires vénézuélien Víctor Vargas. Après avoir vécu à Caracas puis à New York, il s’installe avec son épouse à Madrid. De cette union sont nés 3 enfants, dont deux garçons.
Au moment de l’affaire du transfert du corps du général Franco, le prince est devenu président du comité pour la défense de la mémoire de son arrière-grand-père. Il a été en première ligne des actions menées pour s’opposer à ce transfert.
Il prétend être « le successeur des rois de France ».
Ses parents
Alphonse de Bourbon, duc de Cadix est né le 20 avril 1936 à Rome où réside la famille royale d’Espagne en exil. Nom de naissance : Alfonso, Jaime, de Borbón y Dampierre. Il possédait la double nationalité espagnole (par son père) et française (par sa mère).
Alphonse de Bourbon est le fils aîné de Don Jaime de Bourbon, duc de Ségovie, deuxième fils du roi Alphonse XIII, et d’Emmanuelle de Dampierre.
En 1969, à la suite de son père le duc de Ségovie qui avait renouvelé, par lettre adressée au général Franco, sa renonciation au trône d’Espagne, en faveur de son neveu, Juan Carlos Ier, « en vue du bien commun de l’Espagne, de la paix et de la prospérité du peuple espagnol », Alphonse de Bourbon signe à son tour un acte d’acceptation de la désignation par Francisco Franco de son cousin germain Juan Carlos comme futur roi d’Espagne.
En 1972, il épouse au palais du Pardo Carmen Martínez-Bordiú y Franco, mariage dont il aura deux fils, François (1972-1984) et le prince Louis-Alphonse. Il est alors titré S.A.R. le duc de Cadix par le général Franco. Ce titre – qui ne lui venait pas de la Maison Royale – fut ensuite rendu viager par décret du roi Juan-Carlos. Le couple se séparera en 1979 puis divorcera en 1982.
En 1975, au décès de son père, en Suisse, il reprend les prétentions de ce dernier au trône de France et prend le titre de « duc d’Anjou », comme l’avait fait son père en 1946.
En 1984, il est victime d’un grave accident d’automobile, qui coûte la vie à son fils aîné François, décédé à Pampelune.
Le prince Alphonse de Bourbon a été avocat au Barreau de Madrid, Ambassadeur d’Espagne à Stockholm (1969-1972), Banquier et Président du Comité olympique espagnol.
En 1989, il est victime d’un accident sur une piste de ski aux États-Unis où il décède. Il est inhumé à Madrid, dans la chapelle du monastère des Descalzas reales, aux côtés de son fils aîné. La double tombe porte l’inscription : « Sus Altezas Reales don Alfonso y don Francisco de Borbón 20-IV-1936 – 30-I-1989 22-XI-1972 – 7-II-1984 ».
Carmen Martínez-Bordiú y Franco, née le 26 février 1951 au palais royal du Pardo où elle réside jusqu’à son mariage. Elle est la petite-fille du général Franco.
En 1972, elle épouse au palais du Pardo, Alphonse de Bourbon, père de Louis-Alphonse de Bourbon. À l’occasion de leur mariage, Alphonse et Carmen reçoivent par décret du général Franco les titres et prédicats de duc et duchesse de Cadix et d’altesses royales. Le couple se sépare en 1979 puis divorce en 1982. Carmen se remariera deux fois : avec le français Jean-Marie Rossi, puis avec l’homme d’affaires espagnol José Campos García. Elle divorcera dans les deux cas. Néanmoins, l’ex-duchesse de Cadix prétendrait porter aujourd’hui le titre de « duchesse douairière d’Anjou ». Elle réside à Madrid.
Ses grands-parents paternels
Don Jaime de Borbón y Battenberg, duc de Ségovie, né au palais royal de la Granja de San Ildefonso (Ségovie) en Espagne, le 23 juin 1908. Il est le second fils du roi Alphonse XIII et de la reine Victoria Eugenia de Battenberg. À sa naissance, il fut titré infant d’Espagne.
Don Jaime devint sourd puis muet au cours de sa petite enfance des suites d’une maladie. Plus tard, il apprit à lire sur les lèvres et recouvra partiellement l’usage de la parole.
En 1931, lors de la proclamation de la IIe république espagnole, le prince dut quitter l’Espagne, suivant son père, le roi Alphonse XIII ainsi que la famille royale, en exil, d’abord en France (Paris et Avon) puis à Rome, à partir de 1934.
En 1933, Alphonse XIII avait exclu de la succession au trône d’Espagne son fils aîné, Alphonse, prince des Asturies, en raison de son projet de mariage avec une roturière cubaine, puis Don Jaime, son second fils, à cause de ses difficultés d’élocution et de sa surdité, obstacles à une éventuelle restauration de la monarchie en Espagne. La renonciation de Don Jaime au trône d’Espagne, pour lui-même et ses éventuels descendants, fut confirmée par lettre la même année.
En 1935, Don Jaime épouse à Rome Emmanuelle de Dampierre, de nationalité française. A l’occasion de ce mariage inégal, qui l’aurait exclu de la succession au trône d’Espagne s’il n’y avait déjà renoncé, il reçut de son père le titre de courtoisie de « duc de Ségovie ». De cette union, naîtront deux fils : Alphonse de Bourbon, futur duc de Cadix, père du prince Louis-Alphonse de Bourbon, et Gonzalo de Bourbon, aujourd’hui décédé.
Peu avant sa mort, à Rome, en 1941, Alphonse XIII avait abdiqué en faveur de son troisième fils, Don Juan de Bourbon, Comte de Barcelone, frère cadet de Don Jaime et père du futur roi Juan-Carlos 1er.
La suite de la vie de Don Jaime n’est qu’une succession de reprises puis de confirmations de sa renonciation de 1933 au trône d’Espagne.
Don Jaime confirma tout d’abord cette renonciation par deux lettres adressées à son frère cadet, en 1945 et 1947. Mais en 1949, il récusa ses renonciations au trône d’Espagne dont il s’estimait légitime héritier en tant que fils aîné du dernier roi.
En 1954 par une lettre envoyée au général Franco, Don Jaime rappela qu’il était le légitime héritier de la couronne d’Espagne. Mais, en 1969, il lui écrivit de nouveau et lui déclara accepter la désignation de son neveu Juan Carlos de Bourbon comme futur roi d’Espagne après la mort du général. Ceci « en vue du bien commun de l’Espagne, de la paix et de la prospérité du peuple espagnol » et à la demande de son fils aîné, Alphonse (le futur duc de Cadix, père de Louis-Alphonse de Bourbon).
Après la seconde guerre mondiale, Don Jaime se déclara Chef de la Maison de France et adopta le titre de duc d’Anjou, attribuant aussi, par la suite différents titres français à ses fils. Il présidera diverses manifestations commémoratives en France au cours des années suivantes.
Il vécut alors en France, puis en Suisse, se remaria civilement en 1949 avec Charlotte Tiedemann, cantatrice, deux fois divorcée. Il mourut le 20 mars 1975 à Lausanne où il fut d’abord inhumé. Il a aujourd’hui sa sépulture (avec l’accord du roi d’Espagne, son neveu) dans le panthéon des infants, au monastère de l’Escorial.
Emmanuelle de Dampierre, duchesse de Ségovie, née à Rome, le 8 novembre 1913 et morte dans la même ville le 2 mai 2012.
Elle est la première épouse de Don Jaime de Bourbon, duc de Ségovie. Sur ce mariage et sur les deux fils qui en sont issus, on se reportera à la note précédente consacrée au duc de Ségovie.
Cette union se termina par un divorce (1947-1949) et le remariage (civil) d’Emmanuelle de Dampierre en 1949 lequel donna lieu à un second divorce en 1967.
Dans les années 1980, elle eut à faire face au divorce fracassant de son fils aîné, Alphonse de Bourbon, duc de Cadix (père de Louis-Alphonse de Bourbon) d’avec Carmen Martínez-Bordiú y Franco (mère de Louis de Bourbon). Suivit le grave accident de voiture qu’il eut en Espagne et qui coûta la vie à son fils ainé François, lui-même et son fils Louis-Alphonse ayant été grièvement blessés. Enfin, en 1989, Alphonse de Bourbon meurt d’un accident de ski aux États-Unis.
Emmanuelle de Dampierre souhaite alors avoir la garde de son dernier petit-fils, Louis-Alphonse de Bourbon, mais c’est chez son autre grand-mère, María del Carmen Franco y Polo que celui-ci choisit de s’installer, à Madrid.
Emmanuelle de Dampierre, malgré son divorce et son remariage, porte alors le titre de « duchesse d’Anjou et de Ségovie » et participe à différentes cérémonies commémoratives principalement en France. Elle décède le 2 mai 2012 à Rome à l’âge de 98 ans. Elle est inhumée au caveau familial de Dampierre du cimetière de Passy.
Ses grands-parents maternels
Cristobal Martínez-Bordiú, 10eme marquis de Villaverde (1922-1998) et Carmen Franco y Polo (1926), marquise deVillaverde, fille du général et de Madame Francisco Franco. Le marquis de Villaverde fut un chirurgien renommé. C’est auprès de ses grands-parents maternels que Louis de Bourbon vécut, à Madrid, après le décès accidentel de son père, le duc de Cadix, en 1989.
Ses arrière-grands-parents paternels
Le roi Alphonse XIII (1886-1941) et la reine Victoria Eugenia de Battenberg (1887-1969).
Ne seront pas évoqués ici la minorité du roi sous la régence de sa mère Marie-Christine d’Autriche, ni son règne personnel très agité, jalonné de défaites militaires, complots, attentats, coups d’état, périodes de dictature, etc. Ces thèmes ne sont pas ceux qui nous occupent ici.
En 1906, Alphonse XIII épouse Victoria-Eugenia de Battenberg, petite-fille de la Reine Victoria et nièce du roi Edouard VII. De leur union naîtront sept enfants, dont l’infant Alphonse, prince des Asturies qui fut exclu de la succession au trône d’Espagne en 1933 en raison d’un mariage inégal et mourut en 1938, Don Jaime, futur duc de Ségovie, qui fut aussi exclu de la succession au trône d’Espagne, la même année, en raison de ses infirmités et devait contracter, lui aussi, un mariage inégal, enfin Don Juan, futur comte de Barcelone et père du roi Juan-Carlos Ier.
Lors de la proclamation de la IIe république espagnole, en 1931, le roi Alphonse XIII quitta l’Espagne avec sa famille, pour l’exil d’abord en France puis à Rome, à partir de 1934.
Peu avant sa mort, à Rome, en 1941, Alphonse XIII abdiqua en faveur de son troisième fils, Don Juan de Bourbon.
En 1980, le roi Juan Carlos, son petit-fils, ordonna le transfert de ses restes vers la nécropole royale de l’Escurial. La reine Victoria Eugenia y a aussi sa sépulture.
Ses arrière-grands-parents maternels
Francisco Franco Bahamonde (1892-1975), María del Carmen Polo y Martínez-Valdés (1900-1988)
Ne seront pas évoquées ici sa jeunesse et sa formation, sa carrière militaire, sa conduite de la guerre civile jusqu’à la victoire de 1939, ni l’histoire du régime franquiste, jusqu’à la mort du caudillo, en 1975. Ces thèmes ne sont pas ceux qui nous occupent ici.
En revanche, il nous importe de noter qu’à partir de 1948, Franco décide d’entamer le processus de restauration de la monarchie en Espagne. Il en est l’indiscutable auteur. L’Espagne est définie comme un royaume, dont, toutefois, le futur roi n’est alors pas désigné. Mais, lors d’une entrevue avec le comte de Barcelone, Don Juan de Borbon, accompagné de son frère ainé, le duc de Ségovie, il est convenu, cette même année, que le prince Juan Carlos, fils ainé du comte de Barcelone rentrerait d’exil pour recevoir sa formation, y compris politique et militaire, en Espagne. Suivant en cela la position du roi Alphonse XIII sur la validité des renonciations du duc de Ségovie comme sur son incapacité de fait à régner, cette même disposition fut refusée à ce dernier pour ses fils Alfonso, futur duc de Cadix, et Gonzalo. En 1969, Franco confèrera à Don Juan-Carlos de Bourbon le titre de prince d’Espagne, appelé à lui succéder. Ce qui est advenu le 20 novembre 1975, bien que sa petite-fille ait épousé, entre-temps (1972), Alphonse de Bourbon, qu’il titra duc de Cadix à cette occasion, et que différentes pressions se soient alors exercées sur lui pour qu’il modifie son choix dynastique et ce en faveur du duc de Cadix. Ce qu’il se refusa à faire.
Ses ancêtres, princes et rois d’Espagne
Au delà de ses parents, grands-parents et arrière-grands-parents, les ancêtres de Louis-Alphonse de Bourbon sont, trois siècles durant, les princes et rois d’Espagne, jusqu’à Philippe V, né à Versailles, en 1683 et mort à Madrid en 1746. Sa sépulture est en Espagne, au palais de La Granja de San Ildefonso, dans la province de Ségovie. Ses successeurs (au nombre de huit) sont tous inhumés en Espagne, la plupart au monastère de l’Escorial, au nord de Madrid. •
bravo pour cette remarquable information sur la couronne de’Espagne que je connais si mal.Aurons nous un jour un roi qui sera un Bourbon d’Espagne? Un descendant de Louis XIV?
Et pourquoi les Bourbons règnent sur l’Espagne ?!
Quant aux ascendants de Louis de Bourbon, ils valent bien celui du Prince Jean qui vota la mort de Louis XVI !
Bravo ! c’est le commentaire que j’aurais formulé moi-même. N’y a -t-il pas beaucoup à dire sur les « Orléans » depuis des siècles ? Alors, trêve d’ironie, et que les auteurs de ces piques (re)lisent Raspail, entre autres, son » Roi au-delà de la mer « . En laissant les querelles de petits chefs aux successeurs des révolutionnaires…
C’est une question étonnante. Pourquoi les Bourbons règnent en Espagne ? Mais parce qu’à la mort sans descendance du dernier roi Habsbourg, Charles II, les Espagnols ont souhaité qu’un prince français devienne roi d’Espagne; que Louis XIV a accepté, qu’un de ses petits-fils est devenu roi d’Espagne, qu’il fut ensuite un « bon Espagnol, selon la recommandation du Grand Roi; que sa famille y a fait souche; qu’elle est donc espagnole depuis trois siècles . Renversés en 1931, il faut dire encore par honnêteté d’esprit que si les Bourbons d’Espagne règnent aujourd’hui à Madrid c’est aussi parce que Franco l’a voulu et qu’il l’ fait..
Les ascendants de Louis de Bourbon, valent peut-être bien ceux du Prince Jean, mais il n’empêche que ce sont des Espagnols.
Félicitations à l’auteur de cette notice sur Louis-Alphonse de Bourbon ! On y voit plus clair maintenant. Nonobstant les qualités des deux candidats : le prince Jean d’Orléans et le prince Louis-Alphonse de Bourbon : tous deux au demeurant fort sympathiques. Ni l’un ni l’autre paraissent plus légitimes pour prétendre au trône de France. Il importe de ne pas oublier que Philippe-Egalité avait renoncé pour lui et ses descendants à la couronne royale.
Le prince Louis-Alphonse de Bourbon est très clairement un prince espagnol. Il ne s’agit pas de sa nationalité (sa ou ses). Il est existentiellement espagnol. C’est l’évidence. Il n’y a aucune raison de le lui reprocher. Mais pas non plus de le considérer comme prince français. Ce serait une fiction
Je sais très bien, cher Jérémy, pourquoi les Bourbons règnent sur l’Espagne. Mais je voulais simplement attirer l’attention sur le fait qu’ils ne sont pas pour autant disqualifiés pour régner sur la France. Les familles royales ont fait l’Europe bien avant l’heure.
Amicalement et légitimement !
Bien d’accord avec vous, cher Maurice Calmein : ce sont les familles royales qui ont fait l’Europe. D’accord aussi sur le fait que leurs descendants actuels sont des princes européens. Néanmoins, je crois aux patries, la notion de « souche » (Français de souche) me paraît essentielle. Or il est clair que les Bourbons d’Espagne, après trois siècles, ont fait souche dans ce pays où 10 générations de princes et de rois ont leur sépulture. Y compris le propre père de Louis-Alphonse. Depuis Louis XV, ils n’ont plus été considérés comme « dynastes » en France; ils n’ont pris aucune part ni engagement politique ou militaire dans la vie et les guerres de notre pays, ils n’y ont résidé que lorsqu’ils ont été chassés d’Espagne et n’y ont vécu qu’en exil. Etc… Est-ce que cela « disqualifie » Louis-Alphonse absolument ? Sans-doute pas, d’accord avec vous. Mais sauf faits et circonstances exceptionnels, je ne le trouve pas aujourd’hui vraiment qualifié pur prétendre en France.
Bonjour à tous
je suis parfaitement d’accord avec Benoît. Lorsque Louis XIV a proposé son petit-fils Philippe V au trône d’Espagne, il s’engageait en même temps au renoncement à la couronne de France pour les descendants. Il est donc, dans ce cas, légitimement impossible d’y revenir. Et lorsque Maurice Calmein écrit que le Prince Jean vota la mort de Louis XVI; il ne s’agit pas de lui et pour cause, il naît en 1965 mais de Louis Philippe dit « Egalité ». Évidemment, j’ai bien saisi l’allusion et c’est inquiétant, car si la famille d’un assassin est également responsable, je ne souhaite pas cette situation à Maurice.
Cordialement à vous tous
Cette dispute Bourbon-Orléans est dérisoire et pourtant elle occupe 80% du temps du microcosme royaliste. Quand viendra le jour d’une accession, les Français nous demanderont peut-être pourquoi nous leur choisissons deux dynasties battues à plate couture par leur opposition intérieure sinon par leurs propres haines réciproques ? Car il s’agit bien de cela. Les Capétiens furent battus quatre fois en moins de cent ans : 1792 (Tuileries) – 1830 (double abdication) – 1848 (révolution de février) – 1873 (drapeau blanc).
La famille de Napoléon peut au moins s’enorgueillir d’avoir fait face à la guerre étrangère qu’elle livra courageusement et perdit.
Ce culte du passé est contre-productif pour le succès de la cause monarchiste qui mérite mieux que l’exaltation des perdants. A méditer avant d’appeler les cotisations, car à la fin il faudra venir devant le peuple ou ses représentants et le convaincre au milieu de débats contradictoires sans doute violents.
La famille Napoléon est hors de cause, hors de course. Qu’elle s’enorgueillisse de ses gloires la regarde. C’est sans intérêt.
La querelle Bourbon-Bourbon (les Orléans ne sont rien d’autre que Bourbons) n’est choisie ni souhaitée par personne. C’est un fait. Elle est entretenue par la prétendance de princes espagnols non dynastes en France depuis Louis XV. Ils prétendent en France parce que, quoique ainés, ils ont été écartés de la couronne d’Espagne. Voilà tout.
La cause monarchiste ne s’entend guère sans un prétendant historique, sauf à attendre que surgisse un homme providentiel fondateur d’une nouvelle monarchie. Royale, je suppose. C’est un royalisme hors sol et sans visage. Insoutenable.
Dernière remarque : je ne connais guère de Pouvoir vraiment novateur qui ait été fondé après que le peuple ait été convaincu de l’établir dans le cadre de débats contradictoires ! Ce n’est pas ainsi que les pouvoirs se créent. Les référendums, les Constitutions viennent ensuite.
Et Henri de Bourbon, roi de Navarre, était il français lorsqu’on l’appela à succéder à Henri II? PItoyable xénophobie appliquée à la branche aînée de la maison de Bourbon, véritable maison de France, par les partisans de ceux qui, non seulement ont renoncé à la couronne, ont voté la mort de Louis XVI, se sont déclarés bâtards (Philippe d’Orléans prend le nom d’Egalité à la Convention, espérant échapper à la proscription et déclarant qu’il est le fils d’un palefrenier de sa mère), ont renversé Charles X et trahit Louis XIX et HenriV, tenté d’extorquer à ce dernier une reconnaissance que celui ci s’est toujours refusé à leur donner. Le souverain français, c’est la loi de dévolution de la couronne, est l’aîné des mâles dans l’ordre de primogéniture : peu importe sa prétendue nationalité, il est Bourbon avant tout. Les princes de Parme, plus proches déscendants de Charles X disaient : « nous sommes des princes français qui ont régné en Italie ». CQFD
Faux et archi faux. La question du retour de Philippe V s’est posée dès la minorité de Louis XV dont on craignait la disparition (cf la prétendue conspiration de Cellamare et l’action du duc du Maine, qui fidèle au grand roi son père, fut par un subtil tour de passe passe du Régent, homme impie s’il en fut, empêché d’exercer le rôle que Louis XIV lui avait assigné auprès de son successeur. La question s’est à nouveau posée en 1789 à la mort du premier Dauphin fils de Louis XVI. Le petit duc de Normandie pouvait disparaître et venait ensuite dans l’ordre, les ducs d’Angoulême et de Berry, fils du comte d’Artois. Subtilement, Philippe futur Egalité, avait prévu le mariage de sa fille Adélaïde avec le duc d’Angoulême, projet annulé à la grande fureur du grand maître de Grand Orient, car Marie Antoinette voulait que sa propre fille épouse l’héritier présomptif du trône, ce qui, on le sait fut fait en 1799 après de tristes tribulations. La question du recours aux Bourbons d’Espagne fit alors surface et trouva des partisans, et des opposants orléanistes, putchistes de toujours. Ils attendaient leur heure, et la trouvèrent dans l’imposture de 1830, cette ridicule révolution organisée par la banque internationale, la franc maçonnerie, et les capitalistes de tous poils, trop heureux d’offrir un trône à Louis Philippe, ancien officier de l’armée républicaine. Trahison de trop : sans doute…. Bien sûr lors des derniers jours du comte de Chambord, la question se posa à nouveau et on sait qu’il fit tout pour ne pas reconnaître le comte de Paris, admirablement secondé par la comtesse de Chambord et les princes de Parme ses neveux : le comte de Paris, de rage de ne pas être appelé à conduire le deuil comme hériteir présomptif, n’assista pas à la cérémonie quand tous les Bourbons d’Espagne n’y manquèrent point. Alors, cette xénophobie anti Espagne est ridicule dans l’Europe du XXIème siècle, elle n’a jamais eu cours autrefois : l’héritier d’une famille dans l’ordre de succession est légitime, un point c’est tout; le reste n’est qu’arguties.
Non seulement Philippe Egalité avait renoncé,mais, avait demandé d’adopter le patronyme « Egalité » dans le but d’échapper à l’emprisonnement de tous les Bourbons non incarcérés au Temple (ND : son épouse, sa soeur la duchesse de Bourbon, son cousin le prince de Conti, ses fils). Il avait déclaré à la Convention être le bâtard de sa mère, née Conti et d’un palefrenier. Robespierre aurait alors déclaré : « cette homme me donne envie de vomir ». Une telle lâcheté ou ignominie, qui ne doit pas étonner de la part de celui qui avait voté la mort de son cousin après avoir assuré ses proches qu’il ne le ferait pas, entâche t elle pour autant la maison d’Orléans de bâtardise ? Non sans doute, mais soyons clairs : les Orléans (ou Bourbon Orléans pour être plus clair), ne peuvent prétendre qu’à une chose : succéder au régime usurpateur de la monarchie de Juillet. Un point cest tout.
Ajoutons que ceux qui préfèrent aux héritiers de Louis XVI, homme de paix s’il en fut, si respectueux de ses concitoyens au point de s’être sacrifié plutôt que de leur faire du mal, un petit capitaine qui mit l’Europe à feu et à sang pour satisfaire sa mégalomanie, ceux là l’ont pas de leçons à donner aux partisans des deux branches de la famille royale. Qu’ils continuent donc de célébrer le boucher qui inventa sa propre légende, perdu à Ste Hélène.
Dans la tradition monarchique française, « non dynaste » n’existe pas… sauf à considérer que les mariages inégaux empêchent les enfants légitimes qui en sont issus de succéder à leur père. C’était le cas de l’Archiduc François Ferdinand en 1914, dont l’épouse était pourtant une aristocrate disitinguée, c’est aussi le motif avancé par Alphonse XIII à l’égard du duc de Ségovie dont l’épouse était pourtant de la maison de Dampierre et d’une fameuse famille princière italienne par sa mère.
Tout ceci est il opposable aujourd’hui au duc d’Anjou lorsque tous les souverains d’Europe ou à peu près ont épousé des roturiers ? Soyons donc de notre temps, et respectons les lois fondamentales du royaume qui sont sans appel : l’aîné est le seul légitime.
Il est connu que ce sont les anglais qui, par détestation de la maison de Bourbon et crainte qu’elle ne reconstitue à son profit, un empire du type Habsbourg, ont contraint Louis XIV à exiger de son petit fils cette renonciation qui n’est donc aucunement valide, s’opposant aux droits fondamentaux du royaume de France. D’ailleurs, Louis XV a constamment considéré ses cousins d’Espagne, de Parme (sa fille aînée a épousé de premier duc de Parme), de Naples, comme ses plus proches parents. De même pour ses filles Mesdames Adélaïde et Victoire qui, après leur exil romain, ont trouvé asile à la cour de Naples. N’oublions pas aussi que les Bourbons français en exil recevaient une pension du roi Charles IV, qui, par ailleurs, a tout fait pour sauver Louis XVI. La question de la nationalité est absolument ridicule dès lors que l’on parle de familles royales. Elle a un aspect xénophobe, totalement déplacé et fort désagréable, surtout dans les temps que nous vivons.
N’oublions pas bien sûr le « Pacte de Famille » que Louis XV signa avec ses gendre et neuveux en 1761 : Espagne, Naples, Parme, point d’Orléans qui alors, étaient représentés par le sympathique gros duc, en attendant l’infernal Egalité.
Ce qui importe, c’est la France – dont la constitution, l’essence, les vertèbres sont monarchiques – et non pas le descendant d’on ne sait quelle succession, à l’ADN douteux, par ailleurs.
Tous ces propos d’illuminés de la pseudo légitimité des Espagnols ne sont pas des propos nationalistes…
Pierre Builly a raison. Un prince aussi manifestement espagnol que Louis-Alphonse ne pourrait pas gouverner la France. Hors tout « juridisme », c’est là un fait. Sa prétendance est une fiction fantaisiste.
Ce sera déjà assez difficile d’instaurer en France une monarchie – dans l’état présent des esprits et des mentalités – pour que l’on ne se complique pas la tâche en allant chercher un étranger d’origine, dont l’accent sent plus la paella que la potée aux choux !
Mais enfin, il y a sur les sites roycos assez d’illuminés pour imaginer que c’est la colombe de Reims qui viendra faire le ménage.
Opération du Saint-Esprit, je veux bien ; mais souvenons-nous de Jeanne d’Arc : « Les hommes batailleront et Dieu donnera la victoire ! ».
Comme je ne suis pas certain que Dieu n’ait pas beaucoup à faire un peu partout dans le monde, commençons par batailler. Et facilitons-nous le boulot.