Par Camille Pascal*
Nous avons aimé ce texte qui peut concerner ceux qui croient au ciel comme ceux qui n’y croient pas mais sont attachés à « l’essence de la France ». LFAR
Les cloches de France et d’ailleurs ont sonné, ce 15 août, pour les chrétiens d’Orient. Le plus ancien média reprend sa fonction d’alerte.
L’engagement de Mgr Barbarin fut d’abord regardé avec étonnement, peut-être même avec un peu de suspicion par un haut clergé français habitué depuis des décennies à ne plus trop faire parler de lui de peur, certainement, d’offenser l’indifférence religieuse érigée en dogme par nos élites médiatiques.
La France n’est pourtant pas, loin de là, la Pologne du général Jaruzelski, mais à observer certains de nos évêques, paléochrétiens au point de préférer le culte des catacombes aux fastes de l’Église triomphante, on pouvait parfois en douter…
La tragédie que subissent aujourd’hui les chrétiens d’Orient a balayé scrupules, hésitations et fausses pudeurs. Toutes les cloches de France devaient sonner à l’unisson le jour de l’Assomption pour réveiller les consciences endormies en leur rappelant que des hommes, des femmes et des enfants étaient aujourd’hui martyrisés de façon épouvantable pour avoir commis le seul crime de prier Dieu dans la langue du Christ là où le Baptiste avait annoncé la venue de celui-ci et saint Paul prêché. Le mouvement lancé par les fidèles eux-mêmes, relayé par toute la puissance des réseaux sociaux et enfin soutenu par le cardinal Vingt-Trois, est devenu, le 15 août à midi, un phénomène de société.
Une immense majorité des églises de France, le pays en compte tout de même plus de 46 000, a fait entendre le timbre de ses cloches. Jamais, peut-être, le pays n’avait ainsi sonné à toute volée depuis l’armistice de 1918 et le plus ancien média de notre pays, les cloches de nos églises, reprenait ainsi du service, non pas pour rassembler les fidèles, mais pour alerter la population des dangers de l’indifférence et des indignations sélectives.
On imagine sans peine que tous les laïcistes dogmatiques qui aiment à confondre l’espace public avec l’espace social pour tenter de faire taire les clochers ont dû étouffer des cris de rage dans leurs oreillers comme autrefois les vieilles chaisières le soir du 14 juillet, et pourtant l’on n’aura pas le mauvais ton de s’en réjouir. Leur aveuglement devant les évidences de notre passé commun n’est en réalité qu’une forme, parmi d’autres, de haine de soi.
Qu’ils croient au ciel ou qu’ils n’y croient pas, tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté ne pouvaient que soutenir une initiative qui n’avait en réalité d’autre but que de défendre les plus faibles et cette liberté essentielle qui consiste à pouvoir croire, célébrer et prier en toute tranquillité.
En cela, et pour reprendre une expression de notre actuel premier ministre, dont chacun imagine bien que je ne partage pas nécessairement l’identité politique, la fête de l’Assomption de ce 15 août 2015 et son généreux carillon étaient en parfaite communion avec « l’essence de la France »… •
* Camille Pascal – Valeurs actuelles
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“Tombé, il y a quelques années, par hasard, sur un document d’archives dans lequel Oppenheim regrettait…”