Jeudi dernier, 20 août, Marie-France Garaud était l’invitée de la matinale de France Culture. Comme toujours, ses analyses méritent d’être écoutées et méditées. Elle pose une question préalable autour de quoi tout le reste s’ordonne : « Sommes-nous encore un Etat ? La réponse est non. » Suit une heure d’entretien remarquablement intéressante où Marie-France Garaud analyse avec l’extrême lucidité qu’on lui connaît, la crise grecque, la situation de l’Europe, le rôle de la diplomatie française au Moyen-Orient, la politique russe de la France, sa dépendance à l’égard des Etats-Unis. Sans négliger la situation intérieure du pays. A vrai dire, il n’y a guère de sujets où nous risquions d’être en désaccord avec ses points de vue. Elle a aussi le mérite de préciser que rien de ce qu’elle constate de très négatif dans la situation de la France n’est irréversible. •
(A partir de la 34e minute)
Excellente interview d’une grande dame qui conserve une vision extrêmement lucide du monde, de l’économie en général et, surtout, de la France et de son avenir en particulier, n’hésitant pas à remettre en cause les idées reçues (dont semblait d’ailleurs pétri, au passage, le journaliste qui l’interviewait !). « Nous nous sommes couchés » dira-t-elle lors de cette interview, »comme d’habitude » ajoutera-t-elle l’instant d’après. Ce simple constat illustre l’un de nos principaux problèmes : en dehors de la question de la souveraineté, de son abandon et de ses conséquences délétères, beaucoup d’entre-nous se sont en effet couchés, pour des raisons d’ailleurs assez simples à comprendre et qui concernent notamment la perte d’un idéal, un renoncement à la vision d’une France dont ils ont perdu la foi. C’est le cas notamment de nos politiques qui ont baissé leur pantalon depuis longtemps, par manque de courage, par opportunisme, par cynisme aussi, devant des groupes activistes, pourtant ultra minoritaires, qui constituent pourtant aujourd’hui de véritables dangers pour la démocratie; des groupes qui ont réussi à se développer en se servant de ses faiblesses et qui se comportent à la manière des virus envahissant la totalité d’un organisme avec un seul et unique objectif : le détruire.