par Louis-Joseph Delanglade
On pouvait s’en douter, la « fête de l’Huma » a été l’occasion pour certains (communistes, écologistes, gauchistes, etc.) de ranimer la flamme, purement électoraliste, d’une gauche extrême, c’est-à-dire marxiste – à l’exemple de l’étranger (Grèce, Espagne, bientôt Grande-Bretagne). Cette tendance lourde de la vie politique française risque fort cependant, dans l’actuel contexte sociologique de « droitisation des esprits », de se ramener à une sorte d’épiphénomène. Mais son argumentation reste recevable : le clivage droite-gauche « classiques », toujours opératoire sur le plan du fonctionnement des institutions, semble avoir vécu sur le plan idéologique, comme le montre l’insignifiance de ce qui sépare les deux « partis de gouvernement » (les socialistes et les « républicains »).
Plus atypiques sont ces récentes manifestations de convergence transversale, directes ou indirectes, entre certains acteurs de la vie politique qui ont comme point commun une méfiance certaine, voire une hostilité déclarée, à l’égard de l’euro-mondialisme : MM. Sapir, Mélenchon, Chevènement, Dupont-Aignan… sans oublier Mme Le Pen. Ainsi, M. Sapir, économiste issu de l’extrême-gauche et farouche contempteur de la monnaie unique en appelle, contre celle-ci, à une sorte d’axe qui, de gauche àdroite – et jusqu’au F.N. – permettrait de « marcher séparément, mais frapper ensemble ». Plus politique, M. Chevènement assiste à l’université d’été de « Debout la France », après avoir souhaité explicitement « un dialogue de Mélenchon à Dupont-Aignan ». M. Mélenchon, justement (paradoxe pour quelqu’un qui a participé à la fête communiste ?), ne cesse de répéter (France 5, « C Politique », dimanche 6 septembre) : « je choisis la France ».
On eût aimé que MM. Valls et Hollande reprissent à leur compte l’anaphore mélanchonienne. Mais le calendrier confirme qu’à propos des « réfugiés » ils se sont couchés (sans aucun doute volontiers) devant les exhortations, les injonctions et les menaces des « autorités » du Vieux Continent : du pape François (demandant à « chaque paroisse » d’accueillir « une famille ») au président de la Commission européenne (exigeant – « Ceci doit être fait de façon obligatoire »– que l’Europe reçoive immédiatement cent soixante mille personnes) en passant par Mme Merkel (imposant l’intérêt allemand par un nouveau diktat). En fait,
Paris n’a rien décidé, Paris est tout ce qu’on veut (papiste, euro-mondialiste, allemand) sauf français. Paris a, dans cette affaire, abdiqué sa souveraineté.
On peut être sceptique sur l’émergence d’un « front souverainiste », lequel pourrait bien se réduire, au mieux, à des rapprochements politiciens tactiques purement ponctuels. On peut malgré tout considérer que, sur le plan de la pensée politique, une nouvelle ligne de partage, motivée par l’essentiel, passe de façon de plus en plus évidente par le critère souverainiste – et son corollaire, un nécessaire Etat jamais trop fort dans ses prérogatives régaliennes. •
David Gattegno sur Jean-Éric Schoettl : « Le parquet de…
“Que de confusions lexicales ! … Récapitulons un peu, autrement il serait impossible de regarder clairement…”