Source Boulevard Voltaire
Philippe de Villiers est ancien ministre, député et président de la Vendée. Il est également le fondateur du Puy du Fou, et l’auteur d’un nouveau livre, Le moment est venu de dire ce que j’ai vu, ouvrage qui revient sur trente ans de vie politique. Mais c’est l’engagement actuel de Philippe de Villiers qui compte désormais. Ce qu’il réalise à tous égards de merveilleux au Puy du Fou. Ses grands récits historiques. Sa réflexion et sa parole sur la France. Engagement qui se situe hors du Système et résolument contre lui. « A la maurrassienne » aurait dit Boutang. LFAR
Ce livre dénonce un monde politique putréfié… Avez-vous admiré un seul homme politique ?
Tous ceux qui ont dit la vérité sont partis, de gré ou de force. Seuls les menteurs sont restés.
Ceux qui n’ont cessé de répéter qu’avec plus de musulmans il y aurait moins d’islamistes, avec moins de frontières plus de sécurité, avec plus d’Europe plus de prospérité… Ceux qui prétendent aujourd’hui qu’Assad est le danger numéro un parce qu’ils sont vendus au Qatar et à l’Arabie saoudite…
J’ai admiré des gens dans ma vie, qui avaient une colonne vertébrale et donc une pensée, une logique, une droiture. Pas dans la classe politique française.
J’ai quitté la vie politique parce que je considérais alors que la parole métapolitique était plus efficace. Je ne supportais plus le protocole compassionnel qui régit la vie politique : qui pleure le plus est le mieux élu… Les hommes politiques sont devenus des visiteurs de crash, des sous-stars du show-biz qui ne vivent que du mensonge et de la dissimulation.
Avec le temps, je me suis dit que j’avais un message à faire passer aux jeunes pour les encourager à devenir une génération de dissidents.
Comment devient-on un dissident ?
Un jour, Soljenitsyne m’a dit : « Vous, les Européens, êtes dans une éclipse de l’intelligence. Vous allez souffrir. Le gouffre est profond. Vous êtes malades. Vous avez la maladie du vide », mais il a également ajouté : « Le gouffre s’ouvrira à la lumière, de petites lucioles dans la nuit vacilleront au loin […] Aujourd’hui, les dissidents sont à l’Est, ils vont passer à l’Ouest. »
Les dissidents sont ceux qui marchent à tâtons dans la France effondrée sur elle-même et submergée de l’extérieur : ils cherchent les murs porteurs.
Les hommes politiques refusent de trouver des solutions parce qu’ils sont vendus au mondialisme qui nécessite la destruction de tous les attachements vitaux.
La dénonciation de la mondialisation est un sujet important de votre livre…
Derrière les mensonges, j’ai vu la haute trahison. Cette conjonction inouïe entre les intérêts de certains et l’idéologie des autres. D’un côté la recherche d’un marché planétaire sans frontière, de l’autre l’idéologie d’un homme nomade, désaffilié, désexué, atomisé.
Depuis Mai 68, le « no frontière » des libéraux s’est associé au « no limite » des libertaires pour desceller toutes les pierres angulaires.
C’est, par exemple Giscard, fil spirituel de Cohn-Bendit, qui a organisé le chassé-croisé destructeur entre l’avortement de masse et l’immigration de masse. Un jour, mon ami Jérôme Lejeune m’a dit : « Ne lâchez pas sur l’avortement, c’est la vie qui commande tout. » L’avortement a servi de passeport à toutes les transgressions qui ont peu à peu permis la déshumanisation du monde par l’effacement planifié du visage de l’homme.
Les élites mondialisées que je dénonce ont abattu tous les murs porteurs de la France.
Lorsque j’aborde la question de l’Europe, je m’arrête sur la pensée de Jean Monnet : son but n’était pas de créer une superpuissance mais de déconstruire les nations pour offrir l’Europe au marché planétaire de masse.
Pour faire advenir le consommateur compulsif recherché par les marchés américains, il fallait tout détruire : la famille, la nation, les frontières… Il faut maintenant reconstruire, entièrement.
La réponse doit être radicale, et se concentrer sur deux réalités : la famille et la patrie charnelle, qui sont nos attachements vitaux.
Par où commencer cette reconstruction ?
Il y a aujourd’hui deux mots interdits que sont la patrie et la nation.
La patrie est la terre des pères, la paternité. La nation, c’est la naissance, la maternité…
Comment êtres frères sans père ni mère ?
Le drame que subit la France est double : ils ont attaqué la famille, et la famille des familles qu’est la nation. Cette dernière est un héritage, il faut le réaffirmer : la nation se reçoit, elle ne se choisit pas !
Il faut affronter ces élites mondialisées qui n’ont cessé de détruire le peuple réel, la communauté nationale, la haute mémoire, la famille et finalement la France.
Vous avez vous-même quitté la politique dégoûté… Que faire, concrètement ?
Ils veulent fabriquer des atomes urbains et manipulables, à nous de former des générations de tempéraments autonomes, s’exercer à l’insurrection de l’esprit !
Il faut multiplier les isolats de la résistance, créer des écoles hors contrat, lancer des associations indépendantes qui développent des pensées droites et assurent la transmission, la réaffiliation et l’enracinement.
Il faut défendre le caractère sacré de la vie, la filiation comme repère, la nation comme héritage, les frontières comme ancrage et le rêve français comme fenêtre sur le monde.
Nous sommes revenus au temps des catacombes et chacun doit veiller à sa petite luciole, pour que la flamme ne s’éteigne surtout pas. Ceux qui n’ont plus d’espoir sont ceux qui n’ont plus de solution.
Quand je vois ce qu’est devenu le Puy du Fou qui était exactement créé dans cet esprit d’indépendance, je réalise que c’est faisable ! Cette dissidence-là finira par faire exploser le système.
Un mot pour la fin ?
J’ai été un homme politique, je ne le suis plus et ma parole est libre. J’ai écrit avec une plume de feu, n’en pouvant plus de voir la France mourir.
Je suis heureux là où je suis aujourd’hui, je n’ai pas besoin de notoriété mais il faut comprendre ce livre comme un appel aux avilisseurs de tous bords : reprenez-vous, ne touchez plus à la France, cessez de la massacrer !
J’ai quitté la vie électorale mais la passion de la France, aujourd’hui souffrance, ne m’a jamais quitté.
Ce livre n’est pas une démonstration, c’est un battement de cœur. •
Propos recueillis par Charlotte d’Ornellas
Le moment est venu de dire ce que j’ai vu
M. Philippe de Villiers a raison, la France est un joyau qu’il faut protéger contre tous les envahisseurs que l’on appelle « migrants » et les mécréants qui sévissent sur les médias et qui sont appointés par les manants que nous sommes. Comme bien d’autres états démocratiques la France doit abandonner l’illusion qu’est la république et redevenir une Monarchie avec une famille régnante qui la représente de par le monde.
Je vais peut-etre en choquer certains mais la réapparition de de Villiers a 20 mois de la présidentielle m’interpelle(désolé pour le jargon).Dans le passé le MPF avait été créé par Chirac pour contrer le Front National mis en selle par Mitterrand . De Villiers rassemblait au premier tour les voix des electeurs de « droite » génés aux entournures par les positions(réelles ou supposées)du FN mais agacés par la mollesse de Chirac avant de le les reverser au second tour. Avec quelles contre-parties?Certaines visibles,d’autres cachées…..Sarkozy,sous l’influence de Buisson rafla lui-meme en 2007 l’électorat Villiers,plus besoin de lui donc MPF en veilleuse.Si Villiers se présente en 2017 en le réactivant il roulera cette fois-ci pour Hollande,en récupérant le meme électorat mais avec la conséquence visée de mettre Marine au second tour,ce que Hollande espère,ses attaques contre le FN descendant alors « au minimum syndical »…..Si cette hypothèse (Je suis conscient que c’en est une mais ,en toute modestie,je la trouve cohérente….) se vérifie on pourrait voir Macron monter en puissance,son role étant visiblement de stopper l’hémorragie dans l’électorat de gauche, de la partie qui le reste sentimentalement mais,moins bete que la majorité commence a douter (la personnalité de Holande n’y est pas pour rien,mais sa politique et les réalités davantage…..) et serait tentée par une abstention au second tour,voire « pire » .. Je suis dur avec Villiers? Le passé éclaire le présent….et le futur?Les prochains mois nous le diront.
Comme vous dites, ce n’est qu’une hypothèse, mais les intentions cachées que vous prêtez à la création du MPF ne sont en fait que la conséquence du système politique en vigueur : à partir du moment où seuls deux camps sont face à face, suscitant deux candidats dominants, toute autre candidature apparait forcément comme marginale mais provoquée pour nuire au candidat dominant du camp d’en face. Faut-il donc se résigner aux deux seuls guignols qu’on va nous proposer ? Parmi les candidats potentiels en lice, seul François Fillon (du moins dans son livre « Faire ») semble avoir un programme cohérent et réaliste, soucieux de redonner à la France sa place dans « le concert des nations » et de défendre ses vrais intérêts par un retour à la tradition diplomatique qui fut longtemps la sienne. Seul son chapitre sur l’islam en France suscite quelques réserves.
ce qui suscite une énorme réserve c’est ceci : quel crédit accorder a un homme qui pendant cinq ans a montré l’énergie d’un myopathe? Qui a avalé toutes les couleuvres sans protester,qui a couvert ce qu’il prétend dénoncer aujourd’hui? Et qui sur le problème essentiel de l’Islam laisse prudemment la porte ouverte a toutes les capitulations dont il a été coutumier dans le passé. Un Homme d’Etat ça? Une lavette,démangée du prurit électoral quinquennal…..
Si vous ne créditez personne en France de la capacité d’évolution, voire de rupture avec le Système, je crains fort que nos entreprises n’aient aucune chance de succès.
Je suis très mauvais stratège en matière d’élections lesquelles, selon moi, n’ont, en elles-mêmes jamais servi la France. Y compris les assemblées où les royalistes disposaient d’une très large majorité, y compris la chambre bleu-horizon, etc… Y compris lorsque le président de la République a été royaliste. Aujourd’hui, le Chef de l’Etat est très vite balayé par un effondrement de son niveau de popularité, une majorité parlementaire aléatoire ou inversée ou encore par la simple alternance qui détruit tout ce qui précède.
C’est pourquoi les supputations et calculs électoralistes me semblent toujours dérisoires.
Je préfère m’intéresser à l’évolution des idées, du sentiment populaire, des situations concrètes,
Mais je crois comprendre que votre souci est prioritairement électoral. Chez moi, l’ordre des préoccupations est inversé.
S’agissant de de Villiers, je ne crois pas du tout qu’il médite une candidature à la prochaine présidentielle. Mais nous verrons bien.
je ne comprends pas bien ce qui s’est passé: le mail ci-dessus (Ce qui suscite une énorme….etc) visait François Fillon,pas de Villiers!
Par ailleurs je répondrai a Anatole qu’on peut effectivement,a notre époque aussi,s’interesser au sexe des anges,mais qu’en la matière il y a un précédent funeste….
A Richard Portier
J’avais bien compris que votre commentaire répondait à celui de Jihème et visait Fillon. L’un des miens s’est intercalé.
Pour le reste, de toute évidence, nous divergeons.
Nous avons certainement le même objectif si je puis dire patriotique. Servir la France, la sortir de son déclin.
Si j’ai bien suivi vos commentaires de ces derniers temps, vous comptez, pour cela, sur une victoire électorale du Front National.
Je ne dis pas que celle-ci ne compterait pour rien. Je pense seulement que, compte-tenu du Système dans lequel elle s’inscrirait et auquel elle se subordonnerait, ce ne serait pas une solution pérenne, ni décisive. Le Système ne permet pas la longue durée sans laquelle rien ne se fait.
Vous pensez donc que viser une sortie du Système c’est discuter du sexe des anges. Je me permets cependant de vous faire observer que c’est la visée même de ce blog.
Il y aura beaucoup de monde pour s’occuper des échéances électorales. Il est sans-doute bon qu’un certain nombre d’entre nous continuent à suivre l’autre voie que j’ai dite. Et que vous appelez « discuter du sexe des anges ». Ce pourrait être utile à la France, ne croyez-vous pas ?
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Anatole a raison mais un épisode de redressement national – même à durée limitée – serait toujours bon à prendre, pour la France. A condition que ça ne se solde pas par un échec qui nous ferait retomber encore plus bas pour longtemps. Et à condition qu’on ne perde pas de vue l’objectif monarchique. Le seul qui tienne la route.
Il n’y a qu’une solution aux problèmes: restaurer une monarchie très chrétienne et dire constitutionnellement que la France est une nation et un pays chrétiens. Ensuite, il faut former des élites chrétiennes pour les administrations et les entreprises. Et demander à Dieu beaucoup de saints prêtres