La longévité de sa carrière commencée en 1988 au Théâtre des Blancs-Manteaux, Anne Roumanoff la doit à la qualité ses textes et la complicité spontanée qu’elle sait installer avec son public. « On ne fait pas rire avec le bonheur », dit-elle ; vu l’état de notre société, la matière ne manque pas. Son nouveau spectacle Aimons-nous les uns les autres inspiré de notre quotidien, est savoureux. Jonglant de sujet en sujet, son humour efficace et fin claque à chaque coin. Le regard malicieux, rivé sur l’actualité, l’artiste affûte son art pour évoquer les affres du célibat, la phobie administrative, la relation parents/enfants , l’UMP (Union des Malins qui savent faire disparaître les Preuves, la « bobo » consultant le « net coquin » pour raviver son couple et qui déprime encore plus en voyant ce qui existe et ce qu’elle a , la résurrection de l’emploi avec pôle emploi, le prix d’une tasse de café à 16 euros, sans doute préparé par Georges Clooney, Quant aux « sans dents », elle leur conseille de prier pour obtenir un remboursement par la Sécurité sociale. Sans compter cet esprit bien français détestant les inégalités mais restant accrocher à ses privilèges. A travers ce petit jeu de massacre très espiègle où se croisent l’ironie et l’autodérision, Anne Roumanoff, comme toujours, nous éblouit comme un grand soleil. •
« Aimons-nous les uns les autres », dans une mise en scène de Gil Galliot
Alhambra
21 rue Yves Toudic
75010 Paris
Réservation : 01 40 20 40 25
VERDU sur Éloquence : Tanguy à la tribune,…
“Il est bon !!”