La pensée politique – et, d’ailleurs, aussi, métapolitique – de l’Action Française, c’est sans-doute ce dont nous disposons encore aujourd’hui de plus sérieux et de plus efficace, dans l’actuel chaos des idées, des systèmes, et des partis, pour comprendre la situation de la société française et envisager les voies et moyens pour sortir la France du déclin qui l’affecte en fait depuis deux siècles. Déclin dont l’accélération est devenue, ces dernières années, fulgurante.
Cette pensée – dont Edgard Morin a dit qu’elle est avec le libéralisme et le marxisme l’une des trois principales en matière politique – transcende les partis, le clivage droite-gauche, les enjeux électoraux. En fait, elle s’oppose frontalement au Système, comme le fait désormais tout un courant d’intellectuels revenus des illusions de la gauche et de la droite également rejetés. Ce sont eux, semble-t-il, qui ont la confiance du plus grand nombre de Français.
Maurras a écrit : « le nationalisme français se reverra, par la force des choses. » Et cette dernière pourrait bien s’imposer aujourd’hui à cause d’une série de menaces nouvelles d’une extrême importance et gravité pesant sur la France. Nationalisme ? Maurras, lui-même, n’employait le terme qu’à contre-cœur, par une sorte de nécessité d’exception. Et avec le correctif monarchique. Nous dirons que l’Action Française se revoit et se reverra sans doute de plus en plus, sous quelque nom qu’elle se donne, par la force des choses. A l’intérieur de ses cercles habituels – dont aucun n’est l’Action Française à soi seul – mais sans-doute, aussi bien au delà.
C’est l’Action Française – historique et actuelle – que Stéphane Blanchonnet* est allé présenter – fort bien, d’ailleurs – aux auditeurs de TV Libertés. On écoutera avec intérêt l’entretien qui suit, réalisé par cette chaîne évidemment amie. LFAR •
* Président du Comité Directeur de l’Action Française
La droite a souvent une vision fondamentalement éthique de la politique, la gauche une vision morale. D’un côté Excalibur, de l’autre les Béatitudes. Deux univers de valeurs bien différents, mais aussi impolitiques (impropres à la compréhension de ce qu’est la politique) l’un que l’autre. Aujourd’hui, c’est la vision morale qui domine. Et c’est ainsi que cette société, que beaucoup jugent dépourvue de toute morale, peut en réalité se retrouver porteuse d’une morale d’un autre genre, d’un moralisme omniprésent que propagent ses dévots, ses missionnaires et ses ligues de vertu. On demande des maurrassiens.