Nul ne conteste la qualité, l’intelligence des travaux de Pierre Manent. Nous en traiterons avec respect. Toutefois son dernier petit livre, Situation de la France, soulève, comme il l’avait lui-même prévu, de nombreuses et fortes réserves. La courte recension qu’en a fait Anne Bernet, publiée dans Lafautearousseau le 8 novembre dernier, a été suivie de substantiels commentaires, desquels nous dégageons celui de Jean-Louis Faure qui a été, à juste titre, qualifié de remarquable et réjouissant de lucidité. Qu’en pensons-nous, nous-mêmes ? Comme nombre d’intellectuels catholiques, avec différentes nuances (Frédéric Rouvillois, François Huguenin…), Pierre Manent tente ce qui nous apparaît comme une improbable et périlleuse conciliation entre identité française et accueil de l’Islam. Y croit-il vraiment lui-même ? En tout cas, il ne (se) cache pas la difficulté de l’entreprise, cette sorte de ligne idéale qu’il définit et qu’il propose. « … Dans un pays de marque chrétienne… c’est un chef d’œuvre d’imagination et de modération qu’il est demandé aux uns et aux autres de réaliser … c’est cette opération suprêmement délicate que nous avons à conduire ensemble … ». Nous craignons simplement que la recherche d’un idéal si improbable fasse surtout courir au pays un risque supplémentaire, n’accrédite des illusions sans lendemain mais non sans conséquences et n’affaiblisse notre volonté identitaire. Dirons simplement que nous partageons sur l’essentiel l’analyse de Jean-Louis Faure, reproduite ci-après. LFAR
Le commentaire de Jean-Louis Faure
Donc Mme Bernet est tombée sous le charme. Une phrase pour dire qu’il n’existe pas encore de peson pour mesurer l’intelligence …
Ce que je lis chez Pierre Manent :
L’explication-valise d’une Europe intellectuellement diminuée par l’assassinat industriel des juifs. Ce qui est à peine excusable chez le pseudo historien Paxton au café du commerce, est inacceptable sous la plume d’un grand historien des idées politiques tel que Manent. L’assassinat industriel de populations fut une méthode de gouvernance du léninisme et du stalinisme, dans des proportions jamais vues dans l’Histoire, sauf en Vendée sous la terreur jacobine (voir Nicolas Werth, « la route de Kolyma » ; et « l’ivrogne et la marchande de fleurs »).
La colonne vertébrale de ce petit travail est toute dans cette remarque: « … nous observons l’extension et la consolidation du domaine des mœurs musulmanes plutôt que son rétrécissement ou son attiédissement dans notre pays. Ce fait social est aussi le fait politique majeur que nous avons à prendre en compte. Le prendre en compte, c’est d’abord consentir à admettre que sur ce fait nous n’avons que très peu de pouvoir. Nos concitoyens musulmans sont désormais trop nombreux, l’islam a trop d’autorité, et la République, ou la France, ou l’Europe trop peu d’autorité pour qu’il en soit autrement. Je soutiens donc que notre régime doit céder, et accepter franchement leurs moeurs puisque les musulmans sont nos concitoyens. Nous n’avons pas posé de conditions à leur installation, ils ne les ont donc pas enfreintes … ».
Tout est dit, À HURLER. « … compromis avec les musulmans français en vue de leur intégration complète dans notre société politique … ». Comment peut on se bercer d’une telle utopie ? De Lois, point de mention. Quant à appeler les catholiques à l’aide, c’est un gag que malheureusement plusieurs évêques dispensent volontiers.
Intérêt de cet opuscule ? Alimenter un débat lâchement passé sous le tapis par un personnel politique qui a trahi sa mission, représenter le peuple.
Michèle Tribalat a longuement détaillé pourquoi l’intégration à la française est un échec. Les musulmans n’ont que faire du respect des lois, tout en s’enfermant dans leur communauté par un réflexe endogame. Partant, tout parallèle avec un Français de souche est une pure provocation, comme les musulmans en usent dans un État faible, devenu évanescent. Ceux qui préfèrent se coucher ne manquent pas, et n’ont jamais manqué, hélas, parmi nos évêques. La dhimitude a de beaux jours devant elle.
Quant à la raison au pays de l’islam, le pape Benoit XVI a dit à Ratisbonne ce qu’il fallait en penser. Manent cultive la posture intellectuelle de l’école de Raymond Aron, merveilleuse pour passer des diplômes de philosophie mais souvent loin du réel. C’est le cas ici. Le summum de l’obscurantisme est quand la discussion sur le sujet dérape en opposition droite – gauche. Comme s’il s’agissait d’une question politique. En dernière analyse, c’est le ressenti du peuple qui s’impose, ce fut toujours le cas dans l’Histoire.
Pierre Manent écrit dans le cadre de sa fonction, analyse philosophique de la politique et de la société. Pure théorie donc, qui a un intérêt intellectuel patent, indéniable. Mais totalement coupé de la réalité, avec une construction de ce que pourraient être les temps futurs. C’est charmant mais réservé à ses agrégatifs.
Je persiste à croire et à savoir que l’on ne négocie pas avec l’islam. Ce corpus n’est pas intégrable dans la liturgie judéo-chrétienne de l’Europe. En suivant Manent nous partons vers des contresens qui vont nous couter cher. Dans une conférence récente, Bernard Lugan mettait en garde contre le contresens autour du mot «réforme». Chez les adeptes de l’islam, il s’agit d’un retour à la pureté des textes du Coran, des hadiths, et non d’une remise en cause comme purent la conduire Luther et Calvin. Manent n’est pas orientaliste.
Quant à la laïcité est il nécessaire de revenir sur le sujet ? Les analyses sur ce que fut cette démarche strictement française et strictement politique, sont copieuses, didactiques et complètes. Rien à ajouter aujourd’hui, sinon que la situation de 1900 était sans rapport avec celle des années 2000 …
Le Figaro des 13 et 14 octobre nous a proposé en deux parties un échange de haute tenue entre Manent et Finkielkraut. A l’instar de plusieurs autres critiques de ce petit travail AF pointe plusieurs assertions totalement inacceptables. A vrai dire on termine ces 170 pages en ressortant frustrés, l’impression d’être trompés sur la marchandise. Manent use (et abuse ?) de sa position de grand intellectuel français reconnu de l’école de Raymond Aron pour embrasser beaucoup de notions tel un inventaire à la Prévert en trop peu de pages, sous le titre ambitieux «Situation de la France». Avec selon nous de nombreuses approximations, sinon erreurs. Mais le plus sidérant est de parler de l’islam en Europe et en France tout au long du livre, sans jamais venir à ce qu’est l’islam. Son histoire, son corpus, ses dogmes, son organisation, et en définitive le totalitarisme consubstantiel à cette doctrine. Il revient à plusieurs reprises sur la séparation de César et de Dieu, en oubliant que cette préoccupation est très ancienne dans l’histoire de l’Humanité. L’illumination du Gautama Boudha, 500 ans avant notre ère fut d’écarter les Bramanes de la gestion de la cité. Ce conflit permanent entre deux des trois fonctions identifiées par Dumézil se régla autant dans un calme relatif (cas du boudhisme) que par le feu et le fer. Il ne se pose pas en islam car la doctrine religieuse dirige toute la société, sa structure, sa morale, ses tribunaux, la cellule familiale, l’obligation du patronyme. Et donc disserter sur l’islam en France sans convoquer dans la discussion, le principal intéressé est surréaliste.
Les dizaines d’ouvrages d’exégètes sur la nature de la doctrine rendent vaine la tentative de l’assimiler. C’est l’islam qui donne le tempo et qui à terme règnera en maitre. Naïveté ou dangereuse rêverie ? Ce sont nos églises que l’on démolit, et c’est Boubakeur qui réclame 2.000 mosquées. C’est la totalité du corps médical qui est confronté au mépris de la Loi et de l’hygiène. C’est la provocation permanente qui s’est installé dans l’éducation dite nationale, c’est le Code Civil qui est en permanence foulé aux pieds. C’est une société en totale régression qui prospère désormais sous nos yeux. Nous partageons la réserve de Manent sur la laïcité, et l’évidence de son inutilité. Notion « à la française » qui n’a aucune signification dans aucun autre pays, et dont les fondements avaient éventuellement un sens à la fin du XIXème siècle au Palais Bourbon. Imagine-t-on aujourd’hui la lettre de Jules Ferry aux instituteurs ? Dans un débat organisé par Finkielkraut chez France Culture, la réponse que firent les deux invités, d’abord Jacques Julliard, ensuite Dominique Reynié, est un modèle du genre. Pas une seule fois le mot islam ou musulman n’est prononcé tout au long de leur absconse logorrhée.
A vrai dire, cette lecture inspire les pires inquiétudes. Dans une première partie Pierre Manent décrit la rencontre entre un pays faible et l’islam fort. Une langue riche mais compliquée pour nous parler d’un islam rigoriste et dominateur, ce que savent tous les orientalistes. Les ouvrages savants sur l’islam ne manquent pas dans les bibliothèques françaises.. Où l’on y découvre très vite que les cinq piliers (jamais cités) ne se discutent pas. Et plus loin Pierre Manent poursuit, toujours dans une langue tarabiscotée pour nous dire que la laïcité ne règle rien, ce que sait tout orientaliste ayant vécu en pays arabo-musulman, dès lors que religion et séculier sont indissociables, et que la première dirige le second.
Nous partageons son analyse que cette religion très sectaire (c’est moi qui le dis) s’implante dans une Europe qui est devenue un désert spirituel, et la France en particulier. Pierre manent nous décrit une 3ème République comme un état fort, mais à aucun moment ne fait mention de la Loi et du Droit. Ne regarder la place de l’islam dans notre société que sous un angle philosophique ou sociologique sans évoquer l’obligation d’entrer dans le corps des Lois, nous expose au minimum à un développement séparé, à supposer que les autochtones, les Français de souche, l’acceptent. Loin de l’assimilation, plutôt une vague intégration (la nuance est faite par Michèle Tribalat). Dans une incantation qui nous laisse sans voix, Manent termine par « … Trouver leur place dans un pays de marque chrétienne … c’est un chef d’œuvre d’imagination et de modération qu’il est demandé aux uns et aux autres de réaliser … c’est cette opération suprêmement délicate que nous avons à conduire ensemble … ».
Ce qui s’appelle rêver éveillés ! •
Quelques liens critiques sur le travail de Pierre Manent
http://www.wukali.com/Situation-de-la-France-l-essai-non-marque-de-Pierre-Manent-2235#.Vhk0c_-hfIU
http://www.slate.fr/story/107855/compromis-musulmans-france-manent
Et une analyse du livre très intéressante, car simple et claire de Pierre Le Vigan publiée dans Polemia.
Beaucoup se réveillent d’une longue cécité volontaire. En effet il est trop tard : avec 6 millions de musulmans français qui sont souvent à peine plus pratiquant que les chrétiens et juifs. C’est ce réveil qui est douloureux, cette prise de conscience tardive que de constater que la France a changé, elle n’est plus totalement ce que certains voudraient uniquement blanche et chrétienne. N’en déplaise à Madame Morano et à bien d’autres la France n’est plus exclusivement blanche depuis que nous avons importé des noirs aux Antilles et qu’eux et tous les descendants et habitants des Antilles sont français depuis le 16è siècle.
Ce qui est douloureux est de constater qu »une minorité de musulmans revendique une expression publique de leur religion alors que nous un pays largement déchristianisé ce qui rend cette réalité bien dure à accepter voire inacceptable.
Vous etes naif! Il n’y a pas 6 millions de musulmans en France mais entre 12 et 15 millions (15 millions pour Azzouz Begag, plutot 12 pour Michèle Tribalat….)chiffre facilement verifiable par vous-meme en tapant sur internet « chiffres immigration » et en interpretant BIEN les chiffres INSEE/INED,volontairement un peu obscurs….Ajoutez-y que ces chiffres s’augmentent annuellement de plus de 400000 unités,moitié par les naissances et moitié par l’immigration…..
Par ailleurs la pratique religieuse est bien plus forte chez eux qu’elle ne l’est chez nous.
Un ami musulman soufi (modéré pour simplifier) né et ayant vécu ses 25 premières années dans une cité de la périphérie marseillaise,ou ses parents vivent encore m’a décrit le travail énorme des imams dans les cités et le discours haineux qu’ils tiennent vis-a-vis de la France et des français
Que les mahométans soient 6 ou 12 millions en France, comme un corps étranger et non intégrable ne change rien à la chose, il y a en dans notre pays une cinquième colonne de l’islamisme et il faudra en tirer les leçons, et ça s’appelle la remigration et l’arrêt de l’immigration en provenance des pays musulmans. Si cela ne se fait pas, dans 40 ou 50 ans, bienvenue dans la république islamique du Frankistan. On a l’impression qu’en ne voyant pas cela, les français et plus généralement les européens qui subissent l’invasion migratoire sont animés d’une pulsion suicidaire, comme un corps épuisé qui n’a plus envie de se défendre.
@Richard Portier
En 2013 la population française est donnée à 66 millions. Le chiffre de 15 millions de musulmans conduit à un ratio de 22 % . Soit presqu’un quart de notre population. Où avez-vous vu qu’un habitant sur quatre croisé en ville est musulman ? La démonstration ne sort pas renforcée en jetant n’importe quel chiffre sur le clavier. Quitte à citer Michèle Tribalat, rapportons son travail sans distorsion. Page 111 de son livre «Assimilation, Fin du modèle français», elle donne un chiffre consensuel de 5 millions de musulmans. Il a été largement rendu compte de ses travaux chez LFAR, il suffit de retourner vers les archives. Le nombre d’individus est un des paramètres mais ce n’est pas le seul. Il vaut mieux lire son livre, et ceux du regretté Jacques Dupäquier.
@cording
En se gardant de basculer dans l’émotion, la morale de bazar et la logorrhée qu’elle génère, je recommande que l’on en reste au sens des mots et à leur définition. Depuis plusieurs années les intellos de la rive gauche tentent de creuser un fossé entre islam et islamisme. Cela n’a strictement aucun sens. Antoine SFEIR a rédigé un opuscule où il revient à l’Histoire dans l’évolution de l’islam, et hier Ménard sur BdVoltaire rappelle la réalité « … Commençons par nommer l’ennemi : l’islamisme. Cet islamisme qui, aux yeux de centaines de millions d’individus dans le monde, est le vrai islam. On ne parle pas d’un groupuscule de 5.000 types fanatiques. On parle d’un courant fondamentaliste, majoritaire à certains endroits, dans l’islam. Avez-vous entendu dire cela depuis hier ? Non. C’est donc la preuve que la classe politique comme les médias n’ont rien appris … »
Lien http://www.bvoltaire.fr/robertmenard/on-ne-accepter-quon-refasse-coup-de-charlie-deuxieme,219134
Ne rêvons pas d’un islam qui aurait adopté Montesquieu et Tocqueville. Il y a 1,3 milliards de musulmans à la surface du globe. On ne voit pas de réforme à l’horizon.. C’est leur théologie qui s’implante en France, pas le Droit romain …. Que la finance islamique, dite finance hallal soit promue par de grandes banques est une réalité, qu’il convient de ne pas occulter !
Les français de culture musulmane sont définitivement français, ce doit être le point de départ de toute réflexion.
1/ Les français de culture musulmane sont français de fait : beaucoup sont français depuis 3 générations maintenant. Après que des français refusent obstinément de les reconnaître comme leurs concitoyens ne change pas les faits : les français de culture musulmane sont français de fait.
2/ Les français de culture musulmane sont français techniquement : imaginons que l’on considère que les musulmans ne sont pas français, il faudra alors les distinguer des autres français, c’est à dire les discriminer, puis les inviter à quitter la France. Qui croit sérieusement que les musulmans vont tranquillement accepter de quitter leur pays pour faire plaisir à des identitaires qui ont des orgasmes devant leur France blanche et éternellement chrétienne ? Il est clair qu’ils se défendront, donc le pays basculera dans la guerre civile. Et compte tenu de la démographie musulmane, la vivacité d’une partie de sa jeunesse et de l’ombre djihadiste toujours prête à cancériser un conflit, il est clair que le pays serait détruit. Concernant la démographie, on peut ajouter le populations noires ou liées à la diversité.
Rêver de la remigration ? Autant rêver de construire une pyramide sur la Lune, ça ne se fera pas.
Une fois que l’on admet que les musulmans sont français comme les autres, vient alors la question : quelle intégration, quelle présence musulmane en France ? Va-t-on vers une assimilation ?
Nous savons que la France est un pays de tradition d’assimilation. Cette dernière s’appuie sur le mélange et des niveaux d’exogamie élevés. Justement le taux de mariages mixtes représente l’indicateur qui permet de tirer une conclusion définitive quant à l’assimilation d’un groupe. Or les taux de mariages mixtes sont certes élevés mais insuffisants pour que l’assimilation des groupes minoritaires soit consommée. Toutefois on imagine qu’avec des niveaux élevés, on va vers une France métissée où les notions de blancs et noirs vont disparaître. Dans 50 ans, seuls quelques marginaux parleront d’une France blanche. L’auteur de l’article sous-estime ici la forte capacité des français anciens à se marier avec de gens différents morphologiquement. Il sous-estime aussi l’émergence d’une gigantesque classe moyenne musulmane, noire, arabo-berbère, turque et asiatique (je suis un de leur représentant). Politiquement ces populations vont également peser dans les futurs élections.
Ainsi l’assimilation est en marche, mais le processus ne se fait pas à échelle d’une vie humaine, mais chaque année qui passe, les peuples qui forment se pays fusionnent un peu plus vers un grand métissage.
Reste la question de l’islam. En effet si on peut assimiler n’importe quelle culture, les religions ne s’assimilent jamais. Ainsi l’islam ne s’assimilera pas. Se pose donc la question de son intégration. Bref faire émerger un islam réellement français. La chose est ardue pour les saisons suivantes :
– L’islam ne différentie pas temporel et spirituel, et cela depuis le début de cette religion. Muhammad fut à la fois chef spirituel et chef d’état. L’islam français devra donc poser théologiquement la séparation du politique et du religieux.
– L’absence d’un islam français laisse ouvert tout un champ culturel musulman importé de pays comme le Maroc ou l’Arabie Saoudite. La littérature islamique notamment. C’est tout le problème, car un pays comme le Maroc ne partage pas les conceptions françaises du religieux et de sa place dans la société. Et l’Arabie Saoudite est un principe de dictature islamique produit du wahhabisme, totalitarisme d’essence religieuse.
Ce dernier point est important, car Manent explique qu’il faut justement intégrer l’islam en France, car la nature ayant horreur du vide, c’est naturellement l’islam étranger qui façonne des esprits, notamment des criminels djihadistes. Le statuquo n’est plus tenable et il est urgent de faire émerger un islam français.
– Dernière difficulté de taille : beaucoup de français ne veulent pas entendre parler d’islam français car ils ne veulent pas d’islam tout court. Ils n’arrivent pas à accepter les musulmans comme leurs concitoyens et en tirer toutes les conséquences.
Prof dans un établissement où 80 % des élèves sont musulmans de culture, je constate que l’intégration marche dans la mesure où ces gamins n’échouent pas forcément, certains intègrent des grandes écoles, font des études de santé (pharmacie, médecine, kiné), etc. Je constate aussi que l’assimilation fonctionne (pas à plein régime toutefois) puisque les enfants métisses sont nombreux. Je constate également qu’en l’absence de l’intégration structurelle de l’islam, cette population vit en parallèle de la société, tout en faisant partie ce celle-ci ! La France n’a pas d’autre choix de revoir son modèle de vivre ensemble, tout en sachant que si l’on ne fait rien, un communautarisme musulman s’imposera naturellement et cela quelque soit les incantations des politiques. Sommer l’islam de disparaître ou de s’assimiler est peu coûteux à écrire mais impossible à mettre en oeuvre.
Enfin pour être complet, l’auteur surestime l’islam, le pensant éternel et tout puissant. En réalité l’islam est à l’agonie. La fureur djihadiste témoigne du recul du religieux. Allah perd du terrain et des musulmans le vivent mal. Nous avons la série du religieux des musulmans. Et le phénomène est violent !
Mohammed
@mohamed
Votre commentaire est une succession d’affirmations téméraires, des approximations pour certaines totalement fausses, non documentées, et sans rapport avec la réalité, des simples incantations. Une regrettable mode pousse à donner aux mots des sens variables en fonction de la démonstration que l’on prétend conduire. Mme Michèle Tribalat a fait une longue, documentée et savante dissertation sur la différence de nature entre assimilation et intégration. La première décrit le fait pour une communauté de totalement épouser la civilisation de ce qu’elle appelle les autochtones, et nous préférons français de souche, l’intégration n’étant qu’une acceptation par une civilisation externe de respecter quelques lois. Dans le cas français tout est raté, en raison en particulier d’une série de recommandations émises par le Haut Conseil à l’Intégration (HCI) dont la moins pernicieuse est le multiculturalisme, porte ouverte au développement de communautés séparées. Vous avancez des contrevérités comme si vous disposiez de chiffres. Or le puissant lobby gaucho bobo soixante huitard dont le porte drapeau est un pseudo scientifique pseudo démographe Hervé Le Bras qui est parvenu à interdire tout recensement ethno religieux, bloquant tout accès à la connaissance. Des mariages intercommunautaires entre musulmans et non-musulmans ? C’est une farce ? Michèle Tribalat nous dit avec le professeur britannique Paul Collier que l’endogamie religieuse est la règle. L’expression islam de France est un abus de langage pervers. « L’islam français devra donc poser théologiquement la séparation du politique et du religieux. ». Ce serait donc en France qu’une réforme de l’islam serait envisageable ? Hélas la doctrine est fixée hors de France. Vous nous assénez que cette communauté est française. Ce serait vrai si nos Lois étaient respectées. L’extension fulgurante du port du voile montre qu’il n’en est rien. Nos lois sont piétinées sans qu’un exécutif émasculé n’intervienne. On n’est pas français avec un tampon sur une carte. Mais au minimum en s’abstenant de hurler des slogans haineux contre la France. Sans le vouloir vous nous soulignez le drame du droit du sol. Nous le savons … Dans un tel contexte il n’y a eu aucune assimilation. Une guerre civile ? Oui nous le savons, seule l’échéance ne nous est pas connue. L’islam est à l’agonie ? Il y a longtemps que vous n’avez pas visité de contrées arabo-musulmanes !
Cher JLF vous etes décidément incorrigible! Et vous habitez Marseille,je crois! Ou,en se promenant dans la rue on voit qu’un habitant sur trois(au moins….) est musulman……Le chiffre de 5 millions de musulmans est ,purement et simplement grotesque! Pourquoi reprenez vous ma référence a Tribalat ( d’une façon erronée et en vous reportant a des chiffres anciens) et pas a Azouz Begag qui a déclaré dans une interview a propos de son dernier livre qu’il y avait 15 M de musulmans en France. Une de mes relations ,ancien de la défunte DCRI ,elle meme issue des RG,m’a dit qu’on y estimait la population en question entre 15 et 17 M.
Vous aviez rejeté il y a quelques temps le renseignement fourni par le nombre de tests de dépistage de la drépanocytose au motif que ce test « est imprécis »! Mais ,cher ami ce n’est pas le test qui est en cause! Ce qui fait foi c’est le NOMBRE DE TESTS pratiqués, chiffre fourni par la CPAM,qui connait ce chiffre ,il me semble! ET qui admet qu’une partie de la population concernée « passe au travers des mailles »! 37% de 790000 naissances ça fait 290000 ! Vous pouvez tout nier mais pas l’arithmétique! AVec les 300000 immigrés « officiels »admis (non! revendiqués avec gourmandise!) par Cambadélis vous etes a 600000 ;Je vous une « remise »,un geste commercial de 150000 non musulmans dans le tas. Donc 450000. Mais il faut y ajouter comme le fait trés judicieusement Azouz Begag les enfants musulmans de deuxième et troisième génération ,qui ne sont PAS dépistés pour la drépanocytose,
Vous remontez a 500000 musulmans supplémentaires en FRance par an . Et ça dure depuis des années! 200000 immigrés /an sous Sarkozy…… Or ces chiffres « faribolesques » de 3 de 5 de 6 M ON NOUS LES SERVAIT A L’IDENTIQUE il y a 8 ou 10 ans.
Rappelons qu’Azouz Begag n’est pas un pote de Renaud Camus mais un ancien ministre socialiste. On peut voir son interview sur le Net.; Mais :
« Ils ont des yeux et ils ne veulent pas voir »
Quant a croire que 6 ou 12 M de musulmans en France ne fait pas de difference : les bras vous tombent!
Bien que JL FAURE ait fait une trés bonne réponse a votre message (quel dommage qu’il souffre de migraine ophtalmico/démographique,maladie qui prive d’une partie du champ de vision…..sinon il serait parfait! ) je crois qu’on peut y ajouter quelques reflexions supplementaires.
Votre message est extremement interessant. A la difference de JLF je crois qu’il énonce ,parmi les affirmations contestables bien vues par JLF un certain nombre de faits bien réels.,meme si vous en tirez la plupart du temps des conclusions erronées.
Pour moi il n’y a pratiquement pas une ligne a changer a vos paragraphes 1) et 2) sauf le petit passage sur les identitaires : porté par nature et par ma Raison a prendre en compte les réalités et penser que quand le vin est tiré il faut le boire je me sens malgré tout solidaire de ceux qui ont ,devant l’incontestable catastrophe pour la civilisation européenne que représente l’invasion musulmane en France et en Europe une réaction forte .Si une guerre civile éclate un jour chez nous ,ce que nous ne devons pas souhaiter mais fortement craindre ils en seront les soldats,eternels cocus des conflits créés par des politiciens stupides et sans scrupules. En souvenir de ceux aux cotés desquels j’ai lutté au temps du désastre algerien je suis solidaire de leur révolte……
Mais aprés ces paragraphes justifiés vous sautez a : »une fois admis(!) que les musulmans sont des Français comme les autres…… » Ah mais non! C’est justement l’essentiel du problème! Un français Mohammed ,ce n’est pas un simple détenteur d’une carte d’identité ou habitant d’un territoire sans spécificité! Contrairement a ce que croit Nadine Morano ce n’est pas etre « de race blanche ,c’est,tout simplement VOULOIR L’ETRE en en acceptant l’identité héritée de plus de 2000 ans d’Histoire et les valeurs globalement chretiennes modulées au cours des 1500 dernieres années. .Clairement c’est ce que les musulmans vivant en France ,MAJORITAIREMENT,refusent,ancrés dans leur conviction,basée sur l’évidence d’ailleurs,qu’ils seront un jour plus nombreux que les français de souche ou de conviction.
Et ,en somme, vous nous mettez en demeure d’accepter,de nous soumettre (Bien vu Raspail et Houellebecq….) en modifiant notre façon d’etre! Mais cher ami c’est a l’arrivant dans un pays de s’y adapter! Vous semblez penser que c’est a la France et aux français de créer un Islam français : mais non! C’est aux musulmans que cela incombe! D’ailleurs ,si l’on en croit certains aveugles vous ne seriez que 5 millions en France! Un « français sur 13! Depuis quand un individu peut-il dicter sa loi aux douze autres? En fait vous et moi savons que ce chiffre est faux et que la France « s’enrichit » de 500000 musulmans par an ..
Vous dites que « La france n’a pas d’autre choix que de revoir son « modèle de vivre ensemble » (les guillemets sont de moi….) »
Elle a aussi,peut-etre,la possibilité de faire ce que préconise Malika Sorel depuis longtemps: elever son niveau d’exigence envers une population encore minoritaire ,la mettre en demeure de devenir réellement française. Cela on ne peut pas l’attendre de la Gauche ,probablement pas de la Droite ,au vu de ses antécédents en la matiere, Peut-etre du Front National si il met de la souplesse intelligente dans sa fermeté conservée.
Sinon ,et la nous sommes hélas d’accord ,la guerre civile est a nos portes.
Elle voyage dans les bagages de l’Islam et se declenche systématiquement quand il n’y a pas de dictateur pour les tenir fermés…….
L’Action française canal historique opposait « pays réel » et « pays légal ». De nos jours il serait urgent pour beaucoup de royalistes d’actualiser le « pays réel ». Un comptage ethnique (avec des cribles à définir) y aiderait beaucoup. Nous devons pousser cette revendication administrative en soignant sa formulation.
La remarque de @catoneo est fondamentale. En complément je rapporte un sondage sorti des bureaux de vote à la seconde élection présidentielle d’Obama.
Publié dans le NYT http://elections.nytimes.com/2012/results/president/exit-polls
Le plus important n’est pas le résultat mais la liste des questions posées.
L’excellent trimestriel de Sciences Politiques, Commentaire, publie dans sa livraison de Printemps 2013, N° 141, la reproduction du papier. Nous ne rapportons que les critères retenus dans le tableur qui sert à étudier le fondement de l’élection. Tout est dit. Ce que nous devons exiger en France. Seule voie pour obtenir une photographie juste.
1 – Hommes
2 – Femmes
3 – Les âges
4 – Race et ethnicité: Noirs, Asiatiques, Hispaniques, Blancs
5 – Statut personnel ou familial: gay lesbienne ou bisexuels, non mariés, femmes actives avec enfants de moins de 18 ans, parents d’enfants de moins de 18 ans, couples mariés
6 – Niveaux d’éducation : sans diplôme du secondaire, diplômés du secondaire, passage en collège, post graduate
7 – Situation financière : améliorée, inchangée, détériorée, et un classement de 30.000 $ à 200.000 $ annuel
8 – Opinion politique : démocrate, libéral, modéré, indépendant, conservateur, républicain
9 – Zones d’habitation
10 _ Religion : catholiques, juifs, protestants, un service religieux au moins une fois par semaine, protestants blancs, White born again
Notons au passage que la religion musulmane n’est pas citée …Tout est ainsi résumé : la plupart des grands pays ne s’interdisent pas de recenser leur population selon les critères ethniques et religieux. Ne pas le faire ouvre la porte à beaucoup d’élucubrations et rend illisible l’inversion de population qui se déroule sous nos yeux. Et dans le pire des cas en invoquant le fameux «France terre de migrations».
Je ne parle pas de réforme de l’islam comme une réforme du même type que ce qu’a pu connaître la religion chrétienne en Europe. Par réforme, j’entends un ensemble de relectures, révisions des Textes (éventuellement), réforme des comportements, revivification de la tradition, libéralisation, etc avec comme objectif l’acceptation de principes universels comme l’égalité homme/femme ou la laïcité comme neutralisation du religieux dans l’état.
Ce qui est ahurissant dans votre présentation est l’essentialisation des musulmans : ils formeraient un bloc, présence de la mythique Oumma en France ! Dans les faits ce que l’on désignent comme musulmans, ne le sont pas forcément. Vous trouverez des agnostiques, des athées, des musulmans pieux bien-sûr mais aussi et surtout des musulmans de culture. Et c’est cette dernière tendance qui est majoritaire. En outre la Oumma n’existe pas, elle fait partie de l’imaginaire des islamistes.
Que l’assimilation ne soit pas complète n’est pas un problème. Pourquoi vouloir un peuple homogène, nous ne sommes pas une société fascisante. Les juifs ne sont pas totalement assimilés, pourtant la France ne s’en porte pas plus mal.
Enfin pour revenir au coeur de l’ouvrage de Pierre Manent, je le répète, la présence musulmane est irréversible, un retour en arrière est impossible. On ne bouge pas des millions de personnes si facilement. Soit vous vous enfermez dans des formules incantatoires « l’assimilation n’est pas possible, les musulmans ne sont pas français, l’islam est intrinsèquement dangereux, le vivre ensemble n’est pas possible, etc… » alors vous restez dans une impasse, car on ne solutionne pas le problème de l’intégration de l’islam. Et pendant ce temps là, l’islamisation de la société se fait par défaut. Soit vous faites preuve d’intelligence, comme le fait Manent, pour mettre votre imagination au service d’une intégration de l’islam dans le pays.
Enfin vous discutez de la notion d’appartenance d’un individu à un pays…. Qui est français ? La réponse est simple : est français celui qui a des documents officiels français tout simplement. Alors vous pouvez toujours me dire qu’être français est bien plus que cela, c’est aussi partager une culture unique, etc. Sauf que cette définition n’apparait nul part dans notre Constitution. Je peux aller voir le voisin et lui dire que sa maison ne lui appartient pas en prétextant que j’aime sa maison plus que lui et que je prendrai davantage soin de son jardin qu’il ne le fait ; devant la justice c’est bien mon voisin qui est propriétaire de sa maison car c’est ce qu’indiquent les documents officiels.
Le blocage ici est le déni du réel. La France ne compte pas un corps étranger en elle, les musulmans ne sont pas un bout collé à la nation France, mais se mêlent à la population. Le métissage se fait et surtout les musulmans investissent toutes les dimensions du pays. Les contradicteurs conservateurs à Manent, comme Finkielkraut, ont ce défaut de voir le présent à travers le passé, alors que je préfère regarder le présent à travers le futur.
Votre long développement poussif ne devrait convaincre personne. Je n’ai pas regardé le dernier Pujadas sur A2 mais j’en ai lu des compte rendus, même dans des media plutôt bienveillants. Une virago qui se prétend professeur de la République (tout cela est tombé bien bas …) a violemment agressé Finkielkraut, dans des termes exactement opposés à ce que vous nous racontez ici. Et donc gardez vos prêches pour ceux prêts à avaler les nombreuses contrevérités de votre propos. L’opuscule de Manent a fait un four. J’en suis désolé pour lui mais il s’est manifestement fourvoyé dans un domaine qu’il ne maitrise pas …