Quand la grand-messe de la lutte contre le réchauffement climatique pourfend les arguments… des militants écologistes !
Le lecteur qui me fait l’amitié de jeter un coup d’oeil, de temps à autre, sur cette petite chronique sait combien son auteur est assez peu réceptif à la complainte lancinante du réchauffement climatique. Les contre-vérités, les affirmations péremptoires, les leçons de morale et la culture de la culpabilité que développent depuis bientôt deux décennies les écologistes de salon et d’appareil me laissent assez froid. Je n’aime pas le gaspillage, mais je n’aime pas l’enfumage et j’ai une fâcheuse tendance, je l’avoue, à ne pas prendre au sérieux cette nouvelle religion qui tend à confondre Dieu et la Nature.
Pourtant le prosélytisme dont elle a bénéficié dans notre pays depuis l’ouverture de la Cop21 et ce, malgré l’assaut terroriste dont notre pays a été l’objet, dépasse l’entendement. Je m’étonne même que les défenseurs sourcilleux de la laïcité n’aient pas multiplié les plaintes et les protestations contre la reconnaissance quasi officielle par la République de cette forme d’animisme millénariste qui exige de l’homme qu’il s’incline devant la libellule, l’ours polaire ou l’épi de maïs sous peine de disparaître dans des tourments affreux. J’ai même entendu des hommes venir expliquer sur nos écrans d’un ton grave et inspiré que la consommation de viande était un crime, non pas contre le règne animal mais contre la couche d’ozone dangereusement menacée par le pet des vaches…
À ce niveau de délire, je n’attendais rien d’autre de la Cop21 qu’elle se termine et que l’on puisse à nouveau faire du feu dans les cheminées, prendre sa Volkswagen ou manger de l’ananas sans risquer l’ex-communication sociale.
Or, la divine surprise est justement venue de cette même Cop21. Le 3 décembre dernier, à l’occasion de l’un de ces interminables symposiums organisés au Bourget, quatre climatologues émérites ont lancé un appel à une expansion massive de l’énergie nucléaire. Elle, qui ne représente aujourd’hui que 11 % de l’énergie produite dans le monde, devrait passer à 17 % avant 2050. C’est James Hansen, l’un des grands prêtres du réchauffement climatique, qui se trouve être à l’initiative de cet appel. Pour ces savants, révérés hier encore par des foules hirsutes et végétariennes, le nucléaire est la seule énergie suffisamment efficace pour lutter contre le réchauffement. À les entendre, massacrer nos paysages par des champs d’éoliennes ou défigurer nos toitures par des panneaux solaires serait à peu près aussi efficace pour faire baisser la température moyenne que de brancher le réfrigérateur sur un vélo d’appartement et en espérer des glaçons.
Soljenitsyne révélant l’enfer concentrationnaire soviétique n’a pas fait plus de dégâts chez les communistes français que cet appel des quatre en faveur du nucléaire ne vient d’en faire chez nos écologistes.
Du plateau du Larzac jusqu’aux pâturages de Notre-Dame-des-Landes, ce n’est qu’un hululement de désespoir. Voilà bientôt un demi-siècle qu’en combattant le nucléaire, les “écolos” se sont faits les complices du réchauffement climatique. Ils devraient avoir honte !
Je dois avouer que, pour ma part et contre toute attente, cette Cop21 me réjouit. •
Je me demande comment Camille Pascal – intélligent, cultivé et homme de goût – a pu supporter Sarko …