En 2012, on allait voir ce qu’on allait voir. François Hollande, devenu chef de l’Etat, reprenait les rênes du pays et l’espoir renaissait à gauche. Le président de la République élu autant par inadvertance que par rejet de l’ancien hôte de l’Elysée allait appliquer son programme, ses 60 engagements et son exemplarité, grâce à un « gouvernement de combat », à des parlementaires dévoués., etc. Oui on allait voir ce qu’on allait voir ! Mais entre l’intention et sa concrétisation, il existe un monde. Et ceux qu’on croyait être de gauche montrent finalement un tout autre visage : celui d’une droite complexée, empêtrés qu’ils sont dans leurs contradictions, ne trouvant pas le bon ton, reniant leurs idées, leurs amis, trahissant leurs promesses, et, in fine, dégoûtant le peuple de gauche et cristallisant un plus encore les rancœurs des électeurs de droite. C’est ce fil rouge que tire à l’envi le dessinateur Aurel, de son vrai nom Aurélien Froment. S’appuyant sur l’actualité et les grands thèmes développés depuis trois sans (travail le dimanche, lutte contre le chômage, la crise grecque…), le dessinateur s’enivre du vitriol qu’il lance dans chacun des dessins qu’il a publiés dans Le Monde, Le Canard enchaîné ou Politis. Avec hardiesse (Oui vraiment Aurel est hardi ! ), il décrit le monde politique tel qu’il est. Ni antigauchiste ni antidroitiste primaire, Aurel est avant tout un bon analyste, un peu anarchiste et iconoclaste. Il rejoint en ce sens Coluche qui disait : « La droite vend des promesses et ne les tient pas, la gauche vend de l’espoir et le brise ». Et cette compilation de dessins en est le remarquable exemple. •
La droite complexée – Aurel – Editions Glénat – 160 pages – 15 euros.
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