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par Péroncel-Hugoz
L’économie chinoise vient d’entrer en crise. Pas étonnant, estime Peroncel-Hugoz, qui a testé personnellement ce qu’il nomme « la qualité inférieure » des produits Made in China, vendus notamment au Maroc, où il réside habituellement. Ajoutons seulement que y en a marre de la camelote chinoise en France aussi !
Ah! Certes les produits importés de Chine et sous lesquels croulent littéralement les kissarias* et souks marocains, ne sont pas chers mais ce « bon marché » est fallacieux car, à la longue, on débourse beaucoup pour compenser les défectuosités des articles achetés.
Et encore je m’en tiendrai à mon expérience personnelle et à celle de mon entourage, depuis deux ou trois ans. Des exemples de mes déceptions, j’en ai à revendre. Citons en vrac, sans hiérarchie, quelques uns de ces tests décevants :
• Les ciseaux à papier qui déchirent au lieu de couper
• Les clés cassantes
• Les jouets coupants
• Les aiguilles à coudre dont le chas est bouché
• Les parapluies qui se tordent ou se retournent au premier petit coup de vent
• Les sécateurs, pinces et pioches qui se déglinguent aux premières utilisations et sont « inremontables » même par le plus habile artisan local
• Les agrafeuses qui se détraquent très vite quand elles ne vous agrafent pas un doigt (bon là, j’exagère un tantinet, mais vraiment à peine …)
• Le papier collant et la colle qui ne … collent pas
• Les sous-vêtements (en pur coton, il est vrai, mais il n’a pas la tenue de celui d’Egypte) dont les élastiques se distendent après deux ou trois lavages.
• Les vélos dont les pneus crèvent à la première sortie (cela s’est passé en France, laquelle, pauvre naïve, s’est, elle aussi, laissée envahir sans méfiance par les importations chinoises) et s’avèrent, comme les sécateurs, irréparables. Eh bien sûr, aucun de ces produits n’est garanti ! Pas bête la Chine …
• Les clous qui se cassent ou les punaises qui se plient et nous blessent (là, je n’exagère pas, ça m’est positivement arrivé au Maroc et en France)
• Et pire que tout, les alarmes d’auto, hypersensibles et qui se mettent à hurler à répétition en pleine nuit suite au passage d’un chat sous le véhicule ou bien, m’a affirmé un mécanicien de Casablanca, suite aux simples évolutions d’une seule mouche ou d’une guêpe restées enfermées dans la voiture …
• Enfin l’inimaginable, l’intolérable : des babouches jaunes citron, théoriquement spécificité marocaine et qu’un ministre du gouvernement Benkirane a eu la très désagréable surprise de trouver dans le souk de Marrakech: en simili cuir et, bien sûr, collées au lieu d’être cousues. Et en plus tamponnées made in China ! Sans vergogne. Halte là ! Pour leur propre réputation, industrie et artisanat du royaume, ont tout intérêt à faire pression sur les autorités publiques afin qu’un contrôle technique rigoureux soit imposé aux articles exportés de Chine vers le Maroc.
Précision : non, je ne suis pas le moins du monde sinophobe ! En reportage en Chine, naguère, j’y fus au contraire séduit d’emblée par la conscience professionnelle des artisans du cru, par la finition de leurs objets, par leur amour du travail. Notamment dans le domaine des tissages. Mais ces produits de qualité ne sont apparemment pas exportés. Jadis, ce fut pareil au Japon; bons articles au pays, qualité inférieure à l’export. Nul doute que les Chinois sont capables de suivre la voie nipponne de la qualité. En attendant, faites gaffe à vos achats ! •
* Survivance, dans le parler arabe marocain du XXIe siècle du « Césareum », le forum ou place centrale des cités berbéro-romaines du futur Maroc.
Repris du journal en ligne marocain le 360 du 04.12.2015
il faut avoir bossé et trimé en Chine pour expliquer le phénomène de la camelote chinoise
Deux explications innocentent la chine. Elle ne serait pas l’usine du monde sans une qualité irréprochable !
1- la course au « produire le moins cher’ imposée par les acheteurs européens ou africains.et non par les chinois. Cette course au plus petit prix amène la qualité a se dégrader.et on abouti a un produit limite !!Il faut être raisonnable et professionnel pour demander le bon prix qui donnera la qualité souhaitée.
2- le contrôle continu du respect du « cahier des charges » (il faut absolument en faire un et ce n’est pas de la tarte avec les chinois!!) fait parti intégrante de la construction d’un produit fiable. Souvent l’acheteur fait confiance.au fabricant sans contrôler pendant la production et avant expédition!! il est vrai qu’un contrôle continu et avant chargement du conteneur cela coûte cher !!
une bonne blague mais véridique : vous contrôlez votre conteneur il part vers le port mais en même temps un autre camion avec un conteneur de meme facture mais avec des produits de sous qualité part vers le port et la substitution se fera durant le trajet !! alors quelle belle surprise à l’arrivée lors des contrôles au débarquement si vous en faites !! Vous voyez la mauvaise qualité s’insinue dans votre produit si vous n’êtes pas vigilant !!
Conclusion : le cahier des charges et le contrôle continu avec une assurance de la qualité permanente évite la mauvaise qualité mais la qualité a un coût et il faut l’assumer !
Dans l’industrie légère et l’artisanat les Chinois ne « vendent » rien. Les Viets et les Thaïs non plus ! On vient leur acheter du monde entier avec une obsession majeure : le prix le plus bas possible. Pour comprendre, allez faire un tour à Yiwu…
C’est pourquoi la production de textile d’entrée de gamme et de camelote se déplace rapidement vers les autres pays asiatiques à bas salaires jusqu’au Bangladesh. Quand il n’y aura plus de « chinois » dans les souks, il y aura la même merde d’une autre provenance. Ce sont les importateurs qu’il faut empaler.
Oubliez le contrôle qualité sévère des produits manufacturés chinois à l’importation si vous exportez quelque chose vers la Chine, il sera considéré comme une barrière douanière hors OMC et les représailles seront rapides. Mais le Maroc exporte-t-il autre chose que des tomates ?
NB : il y a 40 ans que les clous plantés partout viennent de Chine. Ce produit n’est plus fabriqué en France. A noter aussi que presque tous les articles de quincaillerie d’ameublement sont produits par le Lao Gaï. Aucun Chinois du peuple n’imagine qu’un prisonnier puisse être logé et nourri sans travailler dur !
J’y crois pas. Que faites-vous du numéro de container porté sur les documents de transport au chargement (4 lettres et 6 chiffres peints sur la boîte) et des plombs en pied de porte posés par la Douane en sortie d’usine. Légende urbaine !
C’est mal connaître la Chine
En Chine même l’incroyable est possible
Il faut avoir bossé sur le terrain pour avoir vécu pire que cela
Souvent le but est de faire du pez le plus vite possible tant pis pour les conséquences
Pour éviter cela il faut lier le partenaire au business pour l’empêcher de chercher à vous avoir
Des petits plombs et des gentils douaniers c’est peanuts dans un coup fourre
En chiné c’est quand on est surpris que l’on est en danger
Il faut être bien cadre pour réussir en Chine
Bon courage aux futurs entrepreneurs en Chine
Si c’est mal connaître la Chine, alors je me retire sur la pointe des pieds, et suis content d’avoir fermé mes bureaux de Pékin, Tianjin, Nankin et Hong Kong pour cause de sénilité précoce.