Éric Zemmour vient de se faire condamner pour incitation à la haine raciale et religieuse. Immédiatement, ses nombreux ennemis ont célébré : enfin, le vilain essayiste sera reconnu à la manière d’un délinquant dangereux par les Français. Ce sera à nouveau l’occasion de chercher à le congédier de l’espace public, en accusant ses employeurs d’avoir à leur service un propagateur de haine, un polémiste ignoble qui ne devrait pas avoir accès à de grandes tribunes. Ce ne sera pas la première fois, ni la dernière. L’occasion est belle pour tenter d’en finir avec celui qui est devenu le diable de la gauche multiculturaliste française.
Revenons sur les propos sanctionnés de Zemmour. Ils se résument aisément : il craint que la France ne bascule, tôt ou tard, dans la guerre civile. Cette dernière est peut-être même déjà commencée, sans qu’on n’ose la nommer. On se contente de traiter comme des faits divers ou comme des événements isolés les tensions intercommunautaires qui témoignent d’une implosion du pays. L’immigration massive a créé un nouveau peuple et qu’on le veuille ou non, le continent européen sera probablement témoin d’affrontements significatifs dans les années à venir. En fait, l’immigration massive aura représenté un suicide identitaire pour l’Europe.
Posons les choses simplement : on peut être en accord avec Zemmour et le voir comme un homme éclairé et courageux, tout comme on peut être en désaccord avec lui et l’accuser de catastrophisme et dans ce cas, on lui répondra vertement. Mais en quoi ses propos devraient-ils tomber sous le coup de la loi ? En quoi devrait-il être interdit d’être pessimiste quant à l’avenir des sociétés occidentales ? Le pessimisme devrait-il tomber juridiquement interdit ? Redouter un péril et l’annoncer, est-ce le souhaiter ? À moins qu’il ne faille prophétiser un avenir radieux pour être le bienvenu dans l’espace public et mériter le titre d’interlocuteur respectable ?
Bizarrement, c’est peut-être de cela dont il s’agit. L’idéologie multiculturaliste au pouvoir dans toutes les sociétés occidentales a quelque chose d’une religion politique qui suscite un fanatisme idéologique inquiétant chez ses promoteurs : elle distingue le monde d’avant la révélation diversitaire et celui d’après. Avant, le monde était marqué par des discriminations nombreuses et des exclusions détestables. C’était l’époque de la grande noirceur identitaire, où l’identité nationale justifiait une homogénéité autoritaire au service exclusif de l’homme blanc hétérosexuel. La conscience collective officielle en Occident est traversée par ce fantasme, d’autant qu’il est souvent au cœur des programmes historiques scolaires.
Le monde d’après la révélation diversitaire serait tout autre. Elle prophétise une société nouvelle, fondée sur la reconnaissance mutuelle des différences sous le signe d’un vivre-ensemble harmonieux. La condition pour que ce monde advienne, toutefois, c’est que les nations occidentales renoncent à se placer chacune au cœur de leur propre pays, et à se proposer comme norme identitaire et culturelle. Il ne doit plus y avoir de distinction entre le citoyen et l’étranger, ce qui du coup, abolit la nécessité pour le second de s’assimiler au premier. C’est l’idée d’un monde enraciné qui doit périr. L’homme nouveau, sans préjugés, verra son règne arriver.
Évidemment, les choses ne se passent pas comme le voudrait la prophétie multiculturelle. Les sociétés européennes éclatent. Une crise majeure se laisse deviner. La contagion islamiste de certaines cités n’en est qu’une facette. L’idéologie multiculturaliste doit traduire ces oppositions dans son logiciel sociologique. On y verra en général une crispation des populations « de souche » qui tarderaient à se convertir à la révélation diversitaire. En un mot, la France serait coupable de ses malheurs. Son crime ? Ne pas se considérer comme une page blanche et vouloir conserver son héritage historique et sa culture. Cette crispation engendrerait différentes phobies qu’il faudrait combattre politiquement et peut-être même pénaliser juridiquement.
La formule revient souvent : la liberté d’expression ne devrait pas être celle de prêcher la haine, de stigmatiser certaines communautés ou de critiquer certaines religions. Mais la définition de la haine et des phobies est aussi imprécise qu’étendue. D’ailleurs, on assiste à une extension du domaine de l’interdit. C’est peut-être inévitable : au rythme où le nouveau monde s’installe, il tolère de moins en moins ce qui lui rappelle le monde ancien et ceux qui persistent à s’y vouloir fidèles. C’est le paradoxe progressiste : plus il suscite des résistances dans la population, plus il croit devoir se radicaliser. Plus la dissidence idéologique sera forte, et plus il faudra la réprimer.
On en arrive à la condamnation de Zemmour qui nous en dit beaucoup sur le sort réservé à l’opposition idéologique en régime multiculturaliste. Elle est tout simplement inadmissible. On ne saurait tolérer au cœur de l’espace public un homme contestant ouvertement les assises du multiculturalisme et proposant conséquemment de restaurer les fondements du régime ancien, dont on ne doit penser que du mal. Zemmour trouve manifestement un écho chez ceux qui se réjouissent de voir leur malaise politique et culturel exprimé clairement au cœur de l’espace public. Il devient le porte-parole médiatique d’une dissidence populaire profonde, d’autant que les partis « de droite » ont longtemps refusé de la traduire politiquement.
Mais la gauche multiculturaliste peine à croire qu’on ne veuille pas vraiment de l’avenir radieux qu’elle promet. Elle doit donc trouver un grand coupable accusé de manipuler des masses égarées traversées par des pulsions mauvaises. On les accuse aussi de flatter la plus mauvaise part de l’homme, celle que la civilisation devrait justement proscrire et refouler dans les marges de la vie sociale. Zemmour devient alors la cible publique. Leur émergence médiatique témoigne plutôt d’une rupture de digue : certains constats qui étaient interdits, ou du moins, certains sentiments, sont désormais au cœur de la vie civique.
Mais ceux qui accusent Zemmour d’avoir engendré la protestation populaire avec quelques camarades intellectuels et médiatiques lui prêtent une toute puissance démoniaque, comme s’ils avaient le pouvoir de créer les choses simplement en les nommant. On comprend pourquoi il faut les censurer de toutes les manières possibles. Surtout, il faut alors un message clair pour exécuter publiquement ceux qui annoncent la mauvaise nouvelle. Il s’agira d’abord de jeter sur eux la mauvaise réputation, par exemple en les accusant de faire le jeu du Front national ou en les accusant de droitiser le pays.
Le prix à payer pour rompre avec les codes de la respectabilité diversitaire doit être de plus en plus élevé. Mais les injures ne suffisent plus et l’intimidation progressiste est de moins en moins efficace. La sanction doit alors être clairement établie aux yeux de tous : les condamnations pour propos haineux permettent alors de rejeter hors de la cité et de l’humanité ceux qui en sont reconnus coupables. Le régime multiculturaliste réinvente l’ostracisme et le droit doit participer à une reconstruction de l’espace public à la lumière des nouveaux interdits moraux et idéologiques prescrits par l’idéologie diversitaire.
On s’exaspérera avec raison du pouvoir incroyable des différents lobbies qui parviennent ainsi à baliser de manière toujours plus étroite la liberté d’expression. Mais cette exaspération serait incomplète si on ne dénonçait pas le zèle idéologique des juges et les lois liberticides sur lesquelles s’appuie leur action. Le multiculturalisme est un régime politique qui se défend contre le désaveu populaire en devenant de plus en plus autoritaire. On voit mal comment chaque nation parviendra à en sortir sans abolir ces lois liberticides et sans restaurer les conditions d’une liberté d’expression authentique, émancipée de la censure idéologique et juridique. •
« Le multiculturalisme est un régime politique qui se défend contre le désaveu populaire en devenant de plus en plus autoritaire. » C’est en fait une autre forme du communisme. « L’avenir radieux » que promet cette idéologie n’est pas sans rappeler le paradis rouge des soviets. Au fond rien de nouveau, le diable a plus d’un tour dans sa poche et , aujourd’hui, il combine l’alliance marxisme-islamisme. Malheureusement , les responsables « politiques » du moment sont bien les grands coupables de la déflagration qui s’annonce en Europe et ailleurs. Malheureusement, deux guerres mondiales et les guerres coloniales n’auront servi à rien. Le diable ne désarme pas dans sa haine du Christ et il peut, de tout temps, recruter ses marionnettes sataniques. Inutile de les nommer, elles sont connues.
ou allons nous il est temps de se réveiller autrement nous sommes foutus en occident .
Mais Eric Zemour ne fait que d’écrire ce que nous pouvons constater, des « Bataclan », il y en aura d’autres et pour les ignorants, lisez le livre L’islam, sacrée violence, vous verrez les sourates qui sont loin d’être des hymnes à l’amour et pour compléter voyez ce que voulait le plan Kalergi, ensuite vous comprendrez mieux le monde que les dirigeants veulent imposer.
Quant à notre époque , il faut dire que nous enfonçons dans le stalinisme radical.
Remercions M. Bock-Côté de la pertinence de son analyse qui aborde la dérive multiculturelle de manière plus convaincante que ne le fait Eric Zemmour lui-même. Que notre polémiste survolté ne le prenne pas mal.
Mathieu Bock Coté fait la une très juste analyse. Il aborde même le coté juridique de la pensée unique imposée. Et là c’est grave. Ce ne sont plus des arguments de propagande politique pour les élections, c’est la prise absolu du pouvoir. Oui c’est du marxiste islamiste et avec une Algérie qui s’ouvre aux fondamentalites,( Tobira ce n’est pas une erreur). Le président a reculé mais nous devenons leurs esclaves. Soixante quinze ans et j’aurais vu disparaître « ma » France, celle ou on apprenait sur les bancs de l’école la morale. et quant les curés portaient soutanes. Français réveilles toi, tweeter n’est pas jouer. Accepter la différence, c’est la vie dans la nature, c’est le contraire de ce que nous impose cette politique de l’homme nouveau dit universel. Si nous admettions que notre esprit peut être universel, et que nous restions tous différents, nous aurions encore un peu d’esprit. Mais n’est ce pas trop tard, les « Robespierre » s’imposent par le mensonge et nous acceptons les mensonges républicains.
Bravo sans réserve à M,Bock-Côté !
A sa manière claire et lucide,il nous permets de mettre le doigt sur le menaçant problème français actuel.
Hélas,nous avons un petit « chef-de- l’Etat »-par un accident très républicain-,qui se prendrait volontiers pour César alors qu’i n’est qu’un Odoacre,lequel pourrait facilement être issu aussi des théories fumeuses et maçonniques des Lumières(anti- françaises !).
Notre Odoacre veut oublier que les Français ne sont pas des Hérules,comme lui.Alors,il nivelle par le bas…..grâce à un multiculturalisme dictatorial et exclusif de toute critique.Les soviets nous ont habitués à ce genre de présomption,dont Zemmour est l’une des victimes expiatoires.
Mais on ne tue pas les idées avec des discours ou des jugements sectaires !
La presse n’est pas libre en France,avec le système des subventions gouvernementales….et le reste,comme si la justice pouvait tenir le rôle de directeur de conscience en régime républicain où seul le nombre compte ! De nombreux exemples historiques nous prouvent opportunément le contraire :Horace et les Curiaces parmi beaucoup d’autres !
Les histoires de diable et de Christ, moi ce n’est pas mon affaire. Mieux vaut, Messieurs les cathos (que je respecte) ne pas tout mélanger. Mais bien d’accord avec Patrick Haizet. Sa réflexion est érudite et de bon sens.
Comparaison n’est pas raison. Mathieu Bock-Côté est un universitaire. Eric Zemmour un journaliste et un essayiste. C’est le premier qui traite du second. Non l’inverse. C’est que l’influence d’Eric Zemmour est devenue considérable, comme ses publications, et que Mathieu Bock-Côté en traite comme tel. Ce qui ne signifie pas que ses analyses soient mineures. Mais la confusion des plans n’est pas pertinente. Enfin, si Mathieu Bock-Côté paraît à Catoneo plus convainquant que Zemmour, tout en disant, sur le fond, la même chose, pourquoi pas ? Affaire d’atomes crochus. Lucrece ! Lucrèce !
La caste judiciaire et la caste médiatique sont au centre de la trahison du peuple français
pour apporter une piece de plus au dossier de la « condamnation des propos haineux » Angela Merkel vient d’obtenir de Google,Twitter et Facebook la suppression des mails « incitant a la haine ».. La definition de cette incitation n’étant pas précisée on pourra y inclure toute remarque concernant les chiffres réels de l’arrivée des « migrants »,de l’immigration « légale » (Deux phénomènes distincts dont il faut inlassablement relever qu’ils s’ADDITIONNENT!)ou encore une corrélation pourtant evidente entre criminalité (viols notamment….) et immigration ,bref tout commentaire genant,meme parfaitement corroboré par des faits ou chiffres….
Ah,esprit de la démocratie quand tu nous tiens et nous anime…..!
Le problème c’est nous, nous les autochtones qui refoulons chaque jours nos origines sauvages pour la consommation à outrance. Notre société est née avec les Celtes qui ont repris les philosophies des autochtones, L e dieu MITHRA ( le soleil) naissait le 25 décembre dans une grotte, il est devenu Jésus pour la majorité des Français devenus chrétiens. La société de consommation actuelle a rompu avec ses coutumes naturelles et on s’étonne de n’avoir pas de fraises à Noël. Mis il est bien plus pire, on va faire la fëte ce noël, partout en France et à l’Elysée, quant on est déclaré par notre président en guerre. Oublié les morts du Bataclan, oublié les morts en Afrique, factices, artificiels, ignorants, obnubilés par l’apparence, nous vendons la mort quant elle semble rentable. Oui nous sommes murs pour être les esclaves des adeptes d’une religion conquérante.
J’ai presque le même âge que vous et je partage votre amertume. Quand j’ai étudié la baronnie d’Hierle en Languedoc (mon pays), j’ai dû passer sur la période la plus noire de son histoire, sa destruction par la conquête maure. Il ne restait quasiment rien, ni bêtes, ni maisons, ni gens, ni diocèse… 46 ans après Poitiers le pays était encore mort ! Et pourtant tout fut rebâti à l’avénement de Charlemagne… (sur le modèle wisigothique qui correspondait le mieux à son territoire).
Ils repartirent des communautés de base en privilégiant décentralisation et individualité, loin des grands machins étatiques dont ils étaient dégoûtés. Du nouvel empire carolingien ils ne ressentirent aucune concitoyenneté aucun compatriotisme ; ils se ré-enracinèrent sur place. Aujourd’hui l’empire est à Bruxelles, ne protège de rien . Le machin étatique français branle de partout. Aucune solution n’est crédible au plan national. Les provinces, brassées et rebrassées n’existent plus. Il faut repartir de la base ; refaire des villages même en ville et dépêcher les oppositions […auto-censure]
A peine de mourir de mélancolie, il faut croire au renouveau même si la Police de la Pensée veille jusque sur nos rêves ! Mouiller le guidon entre pouce et index gauche.